Les gens aiment modifier leur état de conscience. Ce désir de modifier l’état de conscience n’est pas le produit d’une culture particulière, mais il est inhérent à la nature humaine.

Voici quelques-unes des motivations : - participer à des pratiques religieuses
                                                                  - explorer le moi
                                                                  - modifier son humeur
                                                                  - soigner la maladie
                                                                  - promouvoir et étendre l'interaction sociale
                                                                  - stimuler la créativité et les performances artistiques
                                                                  - améliorer les performances physiques
                                                                  - se rebeller
                                                                  - se plier aux pressions de ses semblables
                                                                  - affirmer une identité 
 

De tout temps, on a utilisé la drogue pour dépasser son sentiment d’isolement et se rapprocher de la nature de Dieu, du surnaturel.
Tout au long de l’histoire, poussés par leur curiosité, quelques hommes ont pris des substances psychotropes dans l’intention d’explorer et d’étudier certaines régions de leur esprit, inaccessibles par d’autres biais. 
Bien des gens prennent des drogues pour se soustraire à leur angoisse ou à leur dépression, à la léthargie ou à l’insomnie, ou pour mettre un terme à la douleur ou à l’ennui. L’idée s’est très largement répandue dans notre société que les humeurs indésirables sont des états pathologiques que l’on peut guérir grâce aux médicaments. L’industrie pharmaceutique a soutenu cette idée et en tire profit, si bien qu’aujourd’hui la plupart des médicaments commercialisés sont destinés à soulager ces humeurs gênantes.
Les jeunes voient leurs parents absorber des médicaments dans cette optique et sont en permanence influencés par la publicité qui encourage carrément ce type de comportement.  Victimes de ce contexte, un grand nombre de personnes quel que soit leur âge, consomment des drogues de cette façon, qu’elles soient légales ou illégales.
Les substances psychotropes ont un réel pouvoir sur les individus, c’est pourquoi médecins et patients se sont tournés vers elles pour faire disparaître les symptômes de la maladie.
« Prenons un verre » est l’une des phrases les plus employées aujourd’hui. C’est une invitation à partager  du temps, à converser autour de la consommation d’une substance psychotrope. Tout comme on se réunit autour d’un repas, le partage d’une drogue est un prétexte coutumier à l’intimité. Les pauses-café et l’heure de l’apéro sont des bons exemples de la façon dont on consomme les drogues socialement intégrées. Les drogues illégales, elles, rapprochent d’autant plus les individus qu’elles créent un lien supplémentaire, celui du défi à l’autorité.
Les écrivains ont, de tout temps, utilisé des substances psychotropes comme source d’inspiration. Certains peuples traditionnels expriment dans l’art les visions qu’ils ont eues sous hallucinogènes. Il existe peu d’études scientifiques sur les rapports entre drogue et créativité, mais il faut croire que les drogues permettent à certains d’accéder à une autre vision du monde qu’ils peuvent exprimer ensuite à travers leur art.
Différentes substances permettent de réaliser des prouesses physiques. Autrefois, les guerriers buvaient de l’alcool avant le combat pour se donner du courage et être moins sensibles à la douleur. Aujourd’hui,  beaucoup d’athlètes professionnels ont recours à ces pratiques.
Les drogues sont entourées de tant de tabous qu’elles canalisent naturellement le désir de rébellion des individus, parce que la transgression des tabous est un moyen évident d’aller à l’encontre des valeurs établies. Les adolescents affirment généralement leur indépendance en rejetant les valeurs parentales. Il est de ce fait peu étonnant que l’adolescence soit fréquemment une période d’expérimentation des drogues. Malheureusement, en tentant de contrôler la consommation par le biais de l’interdit, notre société entre dans le jeu de l’adolescent en mal de rébellion. Certains adultes, pas encore totalement sortis de l‘adolescence, expriment eux aussi leur révolte à travers un comportement toxicomane.
Parmi ceux qui n’ont pas, au départ, d’appétence particulière pour la drogue, beaucoup finissent quand même par en prendre pour accompagner les autres. Les jeunes voient souvent dans la drogue un symbole de maturité et d’évolution, et redoutent, s’ils n’en consomment pas, de se voir refuser l’entrée à certains cercles. Les publicités pour l’alcool et les cigarettes ne manquent jamais d’exploiter ces modes de fonctionnement et ces craintes. Quoiqu’il en soit, il paraît sans doute absurde de consommer de la drogue parce que « tout le monde le fait », il faut pourtant admettre que c’est une raison très fréquente.
Certains individus ou petits groupes ont recours à l’usage de drogues prohibées ou à l’abus de substances autorisées afin de se sentir à part ou de se donner le sentiment d’une identité propre.

Remarque : Les raisons pour lesquelles un individu prend de la drogue sont tellement nombreuses qu’il est souvent difficile de toutes les recenser. On peut prendre telle drogue pour telle raison, telle autre pour telle autre raison ou même plusieurs. Il arrive aussi que ce soit par pure habitude, sans raison du tout.