Il s'agit d'un trouble psychotique caractérisée par une dissociation, une destructuration de la personnalité. D'ailleurs le terme "schizophrénie" signifie littéralement "esprit clivé" . Cette maladie survient généralement chez le jeune adulte et touche 1% de la population.
L'évolution est favorable dans un grand nombre de cas, ainsi 1 patient sur 5 aura un seul épisode aigu, puis reviendra à son état antérieur, sans trouble persistant. Mais elle peut aussi être dramatique pour la personne touchée et sa famille.
Ce trouble affecte toutes les cultures et groupes sociaux dans les mêmes proportions (ce qui remet en cause les conceptions selon lesquelles les facteurs familiaux et sociaux  sont les seuls explicatifs du développement de la maladie).

On dénote une grande variablité des symptômes. Toutefois les symptômes principaux sont:


 
Hallucinations: Perceptions sans base concrète externe, qui sont néanmoins perçues comme provenant d'une source externe. Les plus fréquentes sont auditives, mais tous les sens peuvent être concernés. Sont souvent associées à une peur ou une anxiété improtante. 
Idées délirantes: c'est à dire, des croyances erronées non partagées par les autres, ou des délires de persecution, de grandeur ou de puissance 
Phénomènes de passivité: croient que leurs pensées ou actions sont initiées par une cause externe, peuvent s'y conformer ou non, mais affirment que ces impulsions leur sont étrangères. Développent souvent des interprétations délirantes de ces expériences (extra-terrestre, forces occultes, etc)
Interférences avec la pensée: Ressentent qu'on interfère avec leurs pensées, qu'elles leur sont implantées, ou encore retirées de leur esprit, qu'elles peuvent être captées par d'autres. 
Autres symptômes (généralement considérés comme moins importants pour le diagnostic)
- Absence de prise de conscience de son état
- Perturbations motrices: immobilité motrice ou activité excessive, etc
- Expression anormale des émotions: émotions inappropriées ou trop de distance. 
- Modifications de l'humeur: 1/3 des patients avec symptômes dépressifs, exaltation parfois,..
- Anomalies du langage
- Perte d'initiative
- Troubles cognitifs: un grand nombre de patient présentent des difficultés de mémoire. 

 
Troubles de la mémoire et tentatives d'explications:

Lors de tests d'évaluation sur la mémoire on a constaté que les personnes souffrant de schizophrénie avaient des performance inférieures aux sujets normaux. En outre, des études post-mortem ont révélé des atteintes cérébrales. Une hypothèse a alors été posée: l'hypothèse de déconnexion.

Organisation à contraintes multiples
Le cerveau peut être vu comme une organisation à contraintes multiples de type hiérarchique. En effet, les neurones ou groupes de neurones sont interconnectés et sont simultanément influencés entre eux. Cette organisation est à la base d'un fonctionnement mental cohérent qui lie tous les traitements cognitifs, les sensations, les souvenirs, les concepts, etc, en une expérience de réalité intégrée. Donc si le fonctionnement mental cohérent est attribué à une organisation à contraintes multiples, une perturbation de cette dernière conduira à des déficits de cohérence.

Par rapport à des sujets normaux, diverses études d'imagerie cérébrale ont montré des problèmes de synchronie entre diverses régions, notammentau niveau frontal et temporal, chez des patients atteints de schizophrénie. Les hallucinations seraient ainsi expliquées par une perturbation des contraintes multiples (traduite par une diminution d'activité temporale) entre le système de perception auditive et les autres systèmes qui permettent de former une sensation cohérente du message (McGuire et al. 1995). 

Stress-diathesis
Cette théorie pourrait être liée à celle du stress-diathesis en ce sens qu'il est possible que des facteurs prédisposant (on a d'ailleurs trouvé des facteurs génétiques dans l'apparition de la maladie) et environnementaux entrent en jeu. On pourrait voir la schizophrénie comme un trouble du développement avec mécasnisme en cascade (développement anormal et environnement devenant pathogène).

Rôle de la dopamine 
D'autre part, il a été découvert une altération du fonctionnement dopaminergique (dopamine = hormone) dans la schizophrénie. Les symptômes négatifs (manque de motivation, repli sur soi, etc) pourraient être reliés à un hypofonctionnement dopaminergique et les symptômes positifs (hallucinations, illusions,etc) à une hyperactivité dopaminergique.
 


 
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