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Malgré plusieurs structures en matière d’hygiène et de santé mises en place par le gouvernement, le taux de mortalité chez les indiens n’a pas diminué, au contraire, surtout en ce qui concerne les enfants en bas âges.

Seule une minorité des indiens ont recours à l’hopital ; et cela en tout dernier ressort, après avoir consulté plusieurs sorciers sans succès.

Il est clair que le système médical, plaqué sur le modèle occidental, ne correspondait pas, et ne convenait pas au système de croyances des indiens Quechuas en ce qui concerne les concepts de vie, de mort et de maladie.

Il y a un peu plus de 10 ans, le premier congrès National des sorciers guérisseurs s’est tenu à La Paz. Certains sorciers guérisseurs s’étaient regroupés en une association qui défendait le droit à une médecine traditionnelle. Un de leurs objectifs est de faire connaître certaines de leurs pratiques, notamment par la publication de petits traités d’herboristerie.

D’autre part, les sorciers guérisseurs ont aussi une place dans l’enseignement qui se donne à l’école de Santé publique à Cochabamba, où sont formés des agents de santé primaire. Cet enseignement porte sur la connaissance de la médecine traditionnelle, de certains de ses principes thérapeutiques, et surtout de la compréhension des croyances et des rites en ce qui concerne la vie, la mort et la maladie.

Le sorcier guérisseur a donc un rôle important dans sa communauté.

Les indiens de l’époque inca avaient différentes théories au sujet de la maladie et de la mort. Ils croyaient que la maladie pouvait être envoyée par les Dieux offensés, ou encore par les âmes ou les esprits de certains morts, plus particulièrement les âmes des guérisseurs.

La maladie pouvait être également causée par la perte de l’âme à la suite d’une peur soudaine par exemple.

Théorie encore en usage chez les indiens des hauts plateaux : la maladie est provoquée par des esprits maléfiques qui s’introduisent directement dans le corps et causent les souffrances, ou sont envoyés par un sorcier pratiquant la magie noire.

Les indiens croient toujours que les refroidissements, les affections des oreilles, etc.…, sont causés par les esprits que se meuvent dans les vents froids de la puna.

Actuellement les maladies sont irréductibles à une seule notion. Certaines résultent de déséquilibres thermiques, alimentaires ou psychologiques et peuvent être considérées comme des inconduites. Ces maladies là se soignent principalement par les « plantes de vie » (plantes médicinales).

                                                            Pharmacie indienne à La Paz. Les indiens ont une grande connaissance des plantes médicinales
                                                            employées contre les maladies. Ces plantes viennent de zones climatiques très différentes, aussi bien
                                                            de haute montagne, de la forêt vierge que de la mer. Les embryons de lama sont utilisés pour lutter
                                                            contre les mouvais esprits.

La maladie se traduit par un remuement du sang ou des biles, ainsi que par une rupture de l’équilibre physiologique. Ce déséquilibre peut être « chaud » ou « froid » selon la nature de l’agent pathogène.

Ainsi par exemple, les rhumatismes correspondent à un froid concentré dans le dos, et les inflamations ou les diarrhées seront des affections « chaudes ».

Les plantes médicinales vont être aussi classées d'après leurs pouvoirs thermiques, en "herbes fraîches" et "herbes chaudes".
D'autres qualités sensibles sont importantes dans le choix des plantes médicinales; qu’elles soient sauvages ou domestiques, leur couleur, leur odeur, etc…

Les indiens quechuas reconnaissent trois types d’affections :
- les « inflamations » qui correspondent à des douleurs généralisées de l’abdomen, de la poitrine ou de la tête.
- les « postèmes » qui traduisent des douleurs très localisées dans le corps et qui correspondent aussi bien à des abcès qu’à des douleurs néphrétiques.
- les « airs », façon populaire de définir les maladies aigües.

Les maladies qui n’entrent pas dans ce système de correspondances sont d’emblée considérées comme des superstitions.