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Tête de momie coiffée d'un turban et d'une couronne de plumes. Les corps étaient soigneusement protégés et conservés. Cette préservation garantissait, selon les croyances inca, une forme de vie matérielle après la mort.

La cosmogonie Quechua révèle une connaissance entièrement fondée sur la tradition orale.

Dans la vision cyclique qu’ont les Quechuas de l’histoire de la Terre, il y a quatre ères ou périodes :
- celle des Esprits purs (aux Dieux, aux Rwals, aux Apus…)
- celle des Naupas (anciens Apus, aux saints chrétiens…)
- celle des Hommes
- et celle qui appartient à nouveau aux Esprits

D’après la pensée Quechua, notre époque se situe à la fin d’un cycle. Selon les sorciers, l’humanité périra dans quelques décennies à cause d’étranges épidémies qui tomberont du ciel. Une nouvelle ère commencera qui appartiendra aux Esprits purs revenant du passé.

La cosmogonie Quechua est contraire à tout anthropocentrisme, dans la mesure où elle reconnaît une hiérarchie des mondes ou des dimensions, qui marchent dans une harmonie cosmique, due à l’écoulement cyclique de l’énergie (le sami).
 
 
Trois niveaux : 
le monde d’en haut (le Hanaq-Pacha)
le monde-ci (le Kay-Pacha)
le monde d’en bas (le Ukhu-Pacha)

Cette division est cependant horizontale. Le facteur vertical nous est donné par la manifestation de l’énergie, le sami, qui est le lien entre toutes les dimensions, et se manifeste à travers un cycle suivant celui de la lune.

L’Homme n’est pas le centre de la planète, ni de l’univers et il y a au contraire, un rapport hiérarchique entre les trois mondes. Dans la mesure où une divinité comme le Rwal habite le monde du haut, il est considéré comme un dieu par les hommes et de la même façon peut être vu comme une divinité l’homme par les êtres du monde d’en bas.

Ainsi pour les Quechua il n’y a pas de limite entre le sujet et le monde extérieur qui l’entoure. Pour lui, tous les éléments du monde sont traversés par un réseau subtil de liens de causes à effets et de structures crées par la manifestation de l’énergie.


La perception du temps des Quechuas est cyclique et correspond à la continuité existant ente le sujet et l’espace sur lequel s’appuie sa conception magique du monde. Elle s’accomplit en harmonie avec la respiration de l’énergie suivant le cycle lunaire (Wanu-Pura).

Pour les Quechuas il n’existe que deux jours ayant une signification religieuse : le mardi, à la fin de la manifestation, c’est WANU, l’inspiration, pour continuer dans la phase ascendante jusqu’à vendredi, le commencement de la manifestation, PURA, l’expiration et la phase descendante, en continuant ainsi de suite.

Les cérémonies et les rites, la préparation des offrandes, les exorcismes, les séances de guérison, doivent se réaliser tous les mardis et les vendredis. Tout comme les phénomènes humains, les phénomèmes de la nature suivent ce cycle perpétuel qui va de la vie à la mort, de la mort à la vie ainsi de suite.

WANU PURA donc est la manifestation de l’énergie toute puissante.

WANU             PURA             WANU             PURA
(mort) >>>>      (vie) >>>>             (mort) >>>>       (vie) >>>>
cadavre             germe               cadavre            germe
 
 
La respiration a une place déterminante dans la conception du monde Quechua : l’univers respire, les hommes respirent, les animaux respirent et les plantes respirent.

Le tout compose un ensemble harmonieux de dons et de réceptions d’énergie, qui est la manifestation totale de l’énergie unique.