LE TOUCHER
Le sytème tactile
De la peau au cerveau
Le toucher avant la naissance
Le toucher de la naissance à une année
Quelques conseils d'Anne Bacus

 

Le système tactile
 
 

Il existe trois types de sensibilité cutanée : tactile, thermique, douloureuse.

Les stimulations tactiles sont perçues grâce aux mécanorécepteurs (terminaisons axonales qui sont sensibles aux déformations de la peau. Ces déformations entraîneront la dépolarisation).
Il existe plusieurs types de mécanorécepteurs.
A) Les disques de Merkel et les terminaisons de Ruffini détectent une déformation constante de la peau. Ils émettent des potentiels d’action tant que dure la déformation. Ils sont donc responsables de la sensation de pression constante.
B) Les corpuscules de Meissner sont sensibles à la vitesse de la déformation. Ce sont les détecteurs de « nouveautés » qui sont responsables de la sensation de toucher.
Leur distribution sur la surface corporelle est non uniforme. En effet, leur densité est grande sur la langue et sur les doigts, ce qui permet une haute résolution spatiale alors qu’elle est faible sur le cou ou sur le dos.
C) Les corpuscules de Pacini sont des détecteurs d’accélération de la déformation de la peau. Ils sont responsables de la sensation de vibration.
 

Les stimulations thermiques sont captées par des thermorécepteurs dont certains sont sensibles au chaud (30° à 45°) et d’autres au froid (10° à 30°). Ces récepteurs détectent des températures constantes mais ils sont encore plus performants dans la discrimination des changements de température.

Les stimulations douloureuses sont perçues grâce aux nocicepteurs. On peut distinguer trois classes de nocicepteurs (responsables de la sensation de douleur) : les nocicepteurs thermosensibles (stimulés par des températures supérieures à 45° ou inférieures à 10°), les nocicepteurs mécanosensibles et les nocicepteurs polymodaux (sensibles à la fois aux stimulus thermiques et mécaniques).
 
 

 

De la peau au cerveau
 
 
 
La voie empruntée par les signaux émis par les mécanorécepteurs n’est pas la même que celle des thermorécepteurs et des nocicepteurs.
Les mécanorécepteurs possèdent de grosses dendrites myélinisées. Ces dernières permettent une transmission rapide des informations.
L’axone du mécanorécepteur pénètre dans la moelle et fait synapse dans les noyaux des colonnes dorsales (noyaux qui se trouvent dans le tronc cérébral). Ce deuxième neurone émet un axone qui traverse la ligne médiane et va faire synapse dans le thalamus. Du thalamus, le troisième neurone émet un axone qui va faire synapse au niveau cortical.
 

Les axones des thermorécepteurs et des nocicepteurs font synapse dans la corne dorsale de la moelle. Le neurone de deuxième ordre émet un axone qui traverse la ligne médiane et monte controlatéralement vers le thalamus. L’axone du troisième neurone fait synapse au niveau du cortex.


 
 
 
 

Si vous désirez des informations supplémentaires, cliquez ici.

 
 
 

 

Le toucher avant la naissance
 
 

La sensibilité cutanée du fœtus (en fin de grossesse) est déjà bien développée.

Dans sa vie intra-utérine, le fœtus expérimente déjà des sensations tactiles diverses (glissement du liquide amiotique, effleurement, vibrations, …).
Il perçoit les caresses des ses parents à travers le ventre de sa mère. Ayant constaté cela, Franz Veldman a développé une technique de caresses et de contactes du bébé : l’haptonomie. Ces contactes physiques engendrent une première communication entre parents et enfant. L’haptonomie permet également de modifier les positions du fœtus et peut donc favoriser le travail d’accouchement.

Certaines recherches ont montré que, dès huit semaines, le fœtus répond par des mouvements aux stimulus externes. En effet, lors de stimulations de la zone buccale, on peut apercevoir des réactions d’éloignement de la tête. Entre onze et quatorze semaines, le fœtus, exposé à la même stimulation, répondra par un rapprochement de tête. A partir de quatorze semaines, les stimulations de la zone périorale entraîneront une réaction globale de tout le corps.
 
 
 

Le toucher de la naisssance à une année
 

A la naissance, la nature des stimulations tactiles ressenties par le bébé est transformée. Ce dernier n’est plus porté par le liquide amiotique mais est écrasé par l’apesanteur. Des pressions différentes seront exercées sur son corps.

Le bébé va varier ses réponses en fonction des stimulations tactiles offertes. Par exemple, il exercera plus de mouvements s’il est étendu sur un drap moelleux  qu’allongé sur une surface rigide. Il préfère le chaud au froid, le doux au rugueux. Il est donc tout à fait capable de différencier les sensations qu’il éprouve.

Le bébé cherche les contactes tactiles avec les personnes et les objets qui l’entourent. De nombreux pédiatres et psychologues ont longuement insisté sur l’importance des stimulations tactiles au cours des premiers mois. Pour ces derniers, le bien-être du bébé serait en étroite relation avec les caresses reçues.
Dans certaines cultures, dont l’Inde par exemple, les rituels quotidiens de soins du bébé attachent une grande importance aux massages.

Les mains et les doigts comportent environ deux cents terminaisons nerveuses au centimètre carré. La bouche, elle aussi, est riche en capteurs. Cette forte concentration de récepteurs confère à la bouche et aux doigts une grande sensibilité. Ce sont donc les modes privilégiés de l’exploration tactile.

De la naissance à six mois, la bouche est au centre de l’activité tactile du nourrisson.
Des expériences de Meltzoff et Borton (1959) et de Gibson et Walker (1984) montrent que le bébé manifeste une reconnaissance visuelle des objets explorés par la bouche.

Afin de mieux comprendre le développement de la préhension, il nous semble nécessaire de donner quelques éléments quant à la construction de l’espace et la formation de l’axe corporel du bébé.
A la naissance, l’apesanteur écrase le bébé. Ce dernier, quand il est assis, présente une cyphose du dos (dos courbé), son tronc est hypotonique. Selon sa position, il privilégie l’un des trois espaces : oral, gauche ou droit. Pour le nouveau-né, ces trois espaces n’ont pas de lien entre eux et sont dépendants de la position dans laquelle il se trouve.
Entre trois et six mois, les progrès dans les capacités de redressement et de rotation du buste (dus à la fabrication de la musculature du dos) vont permettre la coordination de ces différents espaces. L’espace oral joue le rôle de relais permettant de construire un espace unifié (espace de préhension). A l’intérieur de l’espace de préhension, les mains sont susceptibles de coopérer (une main qui tient l’objet et l’autre qui en assure l’exploration fine).
Vers huit mois, lorsque le bébé commence à se déplacer à quatre pattes, il peut réellement partir à la découverte du «monde » et déplacer son espace de préhension.
Vers un an, le bébé devient apte à saisir les objets de petite taille.
 
 
 

Quelques conseils d'Anne Bacus
 
 
 
    Relevons tout d’abord l’importance de ce système. C’est en effet par lui que le bébé va ressentir pour la première fois, dans ses premières secondes de vie, le corps de sa mère (le bébé est placé dans les bras de sa mère alors qu’il est toujours attaché par le cordon ombilical).

    Il est important pour les parents de serrer le nouveau-né dans leurs bras et de le balader ainsi, car cela rappelle à l’enfant les bercements qu’il a ressentis pendant ses neuf mois de vie in-utéro.

    Les massages (avec une huile d’amandes douces par exemple) sont aussi des moments privilégiés de communication entre le tout petit et ses parents. 

    Afin de rendre le bébé attentif aux différentes textures, on peut découper des morceaux de tissu sur lesquels on posera l’enfant.

    Pensons également au tout petit qui n’est pas encore capable d’attraper les objets. Les parents pourront les lui mettre dans la main. Les enfants un petit peu plus âgés prendront également plaisir à déchirer les pages d’un vieux journal. 

    Laisser bébé se promener pieds nus tout en restant vigilant est utile, car cela lui permet de développer son équilibre et d’expérimenter les différentes sensations.


 
 
 


SOMMAIRE