L'OUÏE
Le système auditif
De l'oreille aux aires auditives
L'audition avant la naissance
L'audition de la naissance à une année
Conseils de stimulations auditives proposés par Anne Bacus

Le système auditif
 
 

L’oreille se constitue de trois parties : la partie externe, la partie moyenne et la partie interne.
 
 
 

A. Oreille externe
B. Oreille moyenne
C. Oreille interne 
1. Pavillon
2. Conduit auditif
3. Tympan
4: Osselets
5. Cochlée
6. Nerf auditif

 
 

L’oreille externe (A) est formée du pavillon (1) et du conduit auditif externe (2). L’oreille externe est séparée de l’oreille moyenne par la membrane tympanique (3).

La caisse du tympan, l’antre mastoïdien et la trompe d’Eustache constituent l’oreille moyenne (B). Dans la caisse du tympan est logée la chaîne ossiculaire (4). Cette dernière est faite du marteau, de l’enclume et de l’étrier. Le manche du marteau est fixé sur la membrane tympanique. Sa tête entre en contacte avec le corps de l’enclume. L’apophyse lenticulaire de l’enclume s’articule avec la tête de l’étrier. La base de l’étrier est insérée dans la fenêtre ovale. Le relais entre la caisse tympanique et le pharynx est assuré par la trompe d’Eustache.

L’oreille interne (C) est constituée d’un labyrinthe membraneux qui est logé dans un labyrinthe osseux et qui contient l’endolymphe. Entre ces deux labyrinthes se trouve le liquide périlymphatique. On distingue deux parties dans l’oreille interne : la cochlée et le vestibule où s’ancrent trois canaux semi-circulaires.
La cochlée (5) est séparée en deux rampes : la rampe tympanique et la rampe vestibulaire. Dans la rampe vestibulaire se trouve le canal cochléaire. Sur la membrane basilaire (une des parois du canal cochléaire) se trouve l’organe de Corti contenant les cellules de soutien et les cellules ciliées.
 
 
 

De l'oreille aux aires auditives
 

Le pavillon de l’oreille capte les ondes sonores et les dirige sur la membrane du tympan par le conduit auditif externe. Les vibrations de la membrane tympanique vont mettre la chaîne ossiculaire en mouvements. Le marteau et l’enclume jouent le rôle d’un levier et l’étrier transmet les vibrations au liquide de l’oreille interne par l’intermédiaire de la fenêtre ovale. Ces vibrations induisent le mouvement de la périlymphe. Celles-ci remontent le long de la rampe vestibulaire et reviennent par la rampe tympanique à la fenêtre ronde qui amortit les ondes de pression. Ces mouvements liquidiens entraînent une oscillation basilaire qui va provoquer l’écrasement des cellules ciliées contre la membrane tectoriale. Les cils vont se courber. Il y aura dépolarisation des cellules ciliées d’où la transformation du son en un signal électrique nerveux.
Les cellules ciliées émettent les influx sur les fibres d’origine du nerf cochléaire. Ce dernier rejoint les noyaux cochléaires (premier relais des voies auditives) au niveau du tronc cérébral. Le deuxième relais est le complexe olivaire supérieur. Le troisième correspond au colliculus supérieur. Le quatrième est le corps genouillé médian.

Les voies auditives peuvent emprunter un chemin controlatéral ou ipsilatéral. Deux tiers des fibres sont controlatérales et un tiers ipsilatérales. Depuis le corps genouillé médian, les radiations auditives vont gagner le cortex auditif primaire (gyrus de Heschel) et ensuite l’information sera décodée dans l’aire auditive secondaire (aire de Wernicke).

Les stimulus pertinents pour le système auditif sont des variations de pression de l’air dans des fréquences allant de 20 à 20'000 cycles par seconde (l’oreille humaine est incapable de percevoir des fréquences inférieures ou supérieures à ces limites).

Un son est rarement pur, il est en général composé de plusieurs fréquences. Ces fréquences sont perçues grâce à la membrane basilaire. Cette dernière est large et souple à l’apex et étroite et rigide à la base. Les ondes de hautes fréquences font donc vibrer la base alors que les ondes de basses fréquences font vibrer l’apex. Cette organisation tonotopique doit donc se retrouver à tous les relais.
 
 
 
 

Pour de plus amples renseignements quant au fonctionnement du système auditif, 
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L'audition avant la naissance
 
 

A partir d’environ sept mois de vie intra-utérine, le fœtus a un système sensoriel auditif normalement développé (le nerf auditif étant le seul nerf sensoriel mature à un si jeune âge).

Le fœtus in-utéro est sensible à l’environnement sonore. Il en capte certains éléments.
Une recherche a pu prouver que si l’on tape sur une baignoire dans laquelle la mère se trouve, le fœtus réagit à ce qu’il entend par des réponses motrices.

Les bruits qui parviennent au bébé sont atténués par le liquide amiotique. La mise en place de sondes intra-utérines a pu montrer une différence de vingt décibels entre l’intérieur et l’extérieur de l’utérus.
Querleu, dans une de ses recherches a placé un micro dans le liquide amiotique. Il a ainsi pu observer que la voix maternelle n’est pas plus intelligible qu’une autre. La voix est détimbrée mais nous pouvons quand même reconnaître la mélodie.

Les bruits intérieurs du corps de la mère exercent une forte stimulation sur le système auditif du fœtus. Afin de ne pas être trop gêné, il semblerait que le fœtus opère un filtrage de ces sons. Sa vie est rythmée par les battements du cœur de sa mère.
Aux USA, la création d’une peluche, reproduisant le mieux possible les bruits que le fœtus perçoit dans l’utérus, a été mise au point. Il a pu être prouvé qu’elle possédait des vertus calmantes pour le nouveau-né.

Nous pouvons donc affirmer que le bébé se souvient de l’environnement auditif de sa vie intra-utérine. Il possède déjà in-utéro la capacité de reconnaissance et d’apprentissage.

Une autre recherche effectuée en Australie démontre le même phénomène. Cette recherche a été menée sur deux groupes de mères : le premier groupe de mères regardait une série télévisuelle précise alors que le second groupe ne regardait pas la télévision. Les bébés qui avaient été exposés à la bande annonce de la série réagissaient à l’écoute de celle-ci alors que les autres n’y prêtaient guère attention.
De plus, les mères relatent souvent avoir senti leur bébé bouger différemment suivant la musique qu’elles écoutaient. Il semble en effet, que les fœtus préfèrent les mélodies douces aux musiques fortement rythmées.
 

L'audition de la naissance à une année
 
 

A la naissance, le milieu aérien remplace le milieu liquidien. Cela va modifier les fréquences auxquelles l’oreille est sensible. Le nouveau-né doit former de nouvelles habiletés sur les fréquences aériennes.

A la naissance, le nouveau-né est capable de porter son regard vers une source sonore.
A deux jours, le bébé reconnaît la voix de sa maman et il est capable de la distinguer de toute autre voix de femme.
A quatre jours, il est à même de reconnaître sa langue maternelle.

A la naissance, le bébé est capable de distinguer tous les sons. Il pourrait acquérir n’importe quelle langue. Petit à petit, il perdra cette aptitude de discrimination phonologique pour ne reconnaître que les phonèmes propres à sa langue.

Il semble que la voix soit le bruit que le bébé préfère. Il affectionne tout particulièrement les voix douces, bien timbrées et aiguës. Il semble pertinent de souligner le fait que les parents, lors de leurs interactions avec le bébé, vont inconsciemment adapter leur intonation, leur rythme et insister sur certains termes qu’ils répéteront souvent.

A cinq mois, le bébé est capable de localiser un son dans l’espace et de détecter la distance à laquelle il  se trouve.
La construction de l’axe corporel et l’unification de l’espace de préhension(espace que le bébé peut atteindre en tendant son bras) permettent à l’enfant la saisie d’objets se situant dans son espace.
Une recherche de Clifton, Bullinger et Perris a montré que lorsqu’un objet sonore est présenté dans l’espace de préhension du bébé et qu’il y a de la lumière, ce dernier va équilibrer le signal qui atteint ses deux oreilles en orientant son regard dans le sens de la source. Dans l’obscurité, l’entrée visuelle étant non pertinente, le bébé va maximiser l’écart entre les deux oreilles en tendant l’oreille en direction du stimulus.

Les bébés sourds ne peuvent pas développer leur langage normalement car ils ne possèdent pas de modèles acoustiques. N’entendant pas les sons, ils ne peuvent pas les reproduire.
De même, les otites séreuses peuvent entraîner une surdité de transmission qui, même minime (20 à 30%), peut gêner l’acquisition de la parole. C’est pourquoi il est important de dépisterprécocement tout déficit auditif, afin de commencer la rééducation le plus tôt possible.
Au moindre doute, il est conseillé de consulter un spécialiste.
Certains éléments peuvent mener les parents à soupçonner un déficit : bébé qui, dès les premiers jours, ne tourne pas la tête en direction d’un bruit, d’un son, d’une voix, etc.; bébé qui ne cligne pas des yeux lorsque l’on claque les mains près de son visage ; bébé qui vers cinq ou six mois semble distant, ne gazouille peu ou pas et n’est pas gêné par des bruits un peu intenses.
 
 
 

Conseils de stimulations auditives proposés par Anne Bacus
 
 
Il est très important que les parents n’aient de cesse de parler à leur enfant, afin que ce dernier baigne dès son plus jeune âge dans le langage et qu’il puisse y puiser tous les éléments nécessaires à l’apprentissage de celui-ci.
Dans l’échange langagier, il est bénéfique que les parents adaptent leur langage à l’enfant. Quand l’enfant produit un son, l’adulte doit l’encourager dans cette voie et l’imiter pour lui montrer que ses productions ont beaucoup de valeur. C’est un véritable dialogue ludique qui doit s’instaurer entre les protagonistes.
Une autre façon de stimuler la curiosité auditive de l’enfant est de le rendre attentif aux différents bruits qui l’entourent dans la vie de tous les jours  (ex. : hochet, gouttes de pluie, gazouillis des oiseaux...).
L’enfant doit également faire l’expérience des sons en manipulant des objets (taper la cuillère dans l’assiette, taper deux objets l’un contre l’autre, …).
Dès son plus jeune âge, l’enfant est sensible aux rythmes. C’est pourquoi il serait dommage de le limiter aux comptines pour enfants. Le nouveau-né éprouvera beaucoup de plaisir à l'écoute d’autres musiques, pourvu que celles-ci ne soient pas trop fortes. L’enfant aimera tout de même  réentendre certains airs qui lui seront devenus familiers.

 
 
 


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