Biographie
 
 
1904 - 1929
1930 - 1945
1946 - 1979
1980 - 1989
 
  
(1904 - 1929)
 
Paysage, 1916 

 
 Autoportrait cubiste, 1923 
 

Salvador Dalì naît le 2 mai a Figueras en Catalogne. En 1910 Dalì peint son premier tableau. Son précoce talent pour la peinture est rapidement découvert, ses premières oeuvres représentent de maisons et des villages catalans. 
L’enfance de Dalì explique plusieurs choses sur sa vie et son oeuvre, il explique dans son autobiographie: «Mon frère mourut de méningite à l’âge de sept ans, trois ans avant ma naissance. Mes parents furent très tristes et le seul réconfort fut ma naissance. Moi et mon frère on se ressemblait comme deux gouttes d’eaux; lui aussi, comme moi, avait la particulière physionomie du génie.» 

Après la maturité, Dalì cherche à convaincre son père à le laisser fréquenter l’Académie des beaux-arts à Madrid. Pendant la même période, la mère de Dalì décède. En octobre 1921, Dalì entre à l’Académie des Beaux-Arts et lors de ce séjour il devient ami du poète Federico Garcìa Lorca et du metteur en scène Luis Buñel. En 1923, en ayant fortement critiqué la compétence de ses enseignants, il est suspendu de l’Académie. Au cours de la même année, il passe, pour de raisons politiques, 35 jours en prison à Girona. 

En 1926 il entreprend son premier voyage à Paris, où il rencontre Picasso qui lui montre ses tableaux. 
La période des influences impressionnistes, cubistes, futuristes et pointillistes (nécessaires pour un novice) de Dalì était terminée. Ces prêts lui ont servi comme lancement pour présenter ses tableaux qui appartenaient à son univers personnel. 
Dalì à l’impulsion de traiter la matière comme une hiérarchie, qui pour être représentée, a besoin d’un collage: bouchons flottants, objets collés sur la toile, ..et ensuite l’impulsion de faire place au désir violent de créer des objets chargés de symboles sexuels enfantins. 
Les oeuvres qui dérivent de cette technique provoquent du scandale ( Nu féminin et Le désir insatisfait). 

En 1929, avec Buñel, Dalì tourne le film « Un chien andalou » qui permet l’entrée des deux artistes dans le groupe surréaliste de Paris. Au cours de la même année, il rencontre et séduit Gale, femme de Paul Eluard qui est un des pères spirituels du mouvement surréaliste. Gala était pour Dalì la femme de ses rêves d’enfant ; il disait qu’elle avait réussi à le guérir de ses symptômes hystériques. Sa relation avec une femme mariée porte à la rupture avec son père. 

  
(1930 - 1945)
 
Atavisme du crépuscule, 
1934 
 
 
Construction molle  
avec haricots bouillis, 
prémonition de la  
guerre civile, 1936 

 
L'énigme d'Hitler, 1939 
 
 

Dalì commence à développer sa méthode paranoïaque-critique. Les surréalistes commencent à se préoccuper de la personnalité de Dalì, qui fait de tout pour ruiner leur position. Son style n'est pas du tout conforme à l'esprit surréaliste de l'epoque: en effet chez lui les objets surréalistes et irrationnels ont une fonction symbolique. Dalì produit beaucoup d'invention et se considère le seul vrai représentant du surréalisme. Par exemple, il peint nombreuses variations sur le fameux Angelus de Millet, lui donnant des interprétations très personnelles et bizarres. 

C'est avec présomption qu'il se présente en 1934 à New York (voir citation!) pour inaugurer sa première grande exposition: le succès lui permet de s'imposer dans le Nouveau Continent. Il découvre la haute société newyorkaise avec ses somptueuses réceptions. Il participe à nombreuses conférences; lors d'une interview il explique le rôle de l'inconscient dans ses tableau: "Parfois, lorsque je peint, j'ai moi-même des difficultés à accéder au sens de mes tableaux; toutefois, ceci ne signifie pas qu'ils en sont privés." 
Dalì est particulièrement touché par la figure de Hitler, non pas pour des raisons poliques, mais "il m'interesse en tant qu'objet de ma folie". On est ainsi induit à penser que sa " capacité sans égal de susciter des catastrophes" alimente sa rêverie obsessionnelle. 
En 1936, la guerre civile tremble l'Espagne; c'est l'occasion pour Dalì et Gala de parcourir l'Europe, en particulier l'Italie où le charme des oeuvres de la Renaissance les séduit et marquent profondement l'artiste. 

En 1938, Dalì arrive à réaliser un grand rêve: Freud accepte de le rencontrer. De cette visite, il garde surtout le souvenir du meilleur compliment jusqu'alors reçu: "J'ai jamais vu personne si profondement espagnole. Quel fanatique!" (Freud). 
La rupture définitive avec les surréalistes, en 1939, est marquée entre autre par le célèbre anagramme de A. Breton "Salvador Dalì : Avida Dollars". 
Pendant les derniers moments de la guerre, il se trouve aux Etats-Unis. 

 
 
(1946 - 1979)
 
Galatée aux sphères, 1952 

 
La cène 1955

La bombe atomique marque pour Dalì le début d'une nouvelle période caractérisée par la mystique et, en particulier, par la mystique nucléaire, dont l'explosion se fusionne avec un nouveau classicisme. L'objet d'inspiration se déplace de la psychanalyse freudienne à la physique nucléaire. Il applique sa méthode paranoïaque-critique pour explorer le monde fascinant des atomes. Obsessioné par l'iconographie classique du Christianisme il s'adresse vers une nouvelle forme d'expression: le Sacré. 

Dalì peint le ciel, pour pénétrer le dôme céleste et communiquer ainsi avec Dieu. De plus, une sorte de mystique pytagoricienne l'amène à rechercher des étranges rapports mathématiques dans ses peintures. 
Avec le soutien de son "psychiatre préféré" et avec un regard rétrospectif sur ses oeuvres précédentes, Dalì prend conscience de ses troubles psychiques: le fantasme du frère mort auquel il s'est depuis toujours identifié l'a fait sentir comme un "cadavre en putréfaction, pourri, mou et dévoré par les vers". C'est grâce à symbiose avec Gala qu'il acquérit la structure psychique et corporelle (ainsi que sexuelle) qui manquait à sa vie. 

Des éléments tels que les seins allongés, les formes cadavériques, les béquilles, les vers et les autres instectes sont "les instruments qui me servent à soutenir mes faibles idées de la réalité qui autrement m'échapperaient par les trous de mon corps". 
En 1964 la première grande rétrospective dédiée à Dalì est ouverte à Tokyo; depuis lors, d'autres musées ou expositions présentent ses oeuvres. 

 
(1980 - 1989)
 
Les trois énigmes glorieuses de Gala, 1982 

 
Lit et tables de nuit attaquant férocement un violoncelle, 1983  

 
La queue d'Aronde, 1983

Le désir de revenir au passé, amène Dalì à sa dernière période: l'étude sur le phénomène des catastrophes. 
Un de ses derniers tableaux est particulièrement impressionant, exécuté peu de semaines avant la mort de Gala, dans lequel il réunit trois périodes de sa production. 

La grande catastrophe reservée à Dalì advient le 10 juin 1982 lorsque Gala meurt, le laissant dans la solitude. Il essaye de se tuer par déshydratation, méthode qu'il considérait efficace pour atteindre l'immortalité: dans quelle mesure était-il sérieux? Ce qu'il avait certainement pas prévu, c'est que les conséquence de son geste l'auraient amené, jusqu'à la fin de sa vie, à se nourrir par une sonde nasale. 
D'autres expériences pour gagner l'immortalité, lui font perdre la voix. 

Le 23 janvier 1989, Dalì meurt d'un coup apopleptique
 
 

Le mythe de Dalì ne pouvait pas terminer avec sa mort, en effet il avait prévu de se faire embaumer, afin de perdurer au moins 300 ans. 
A l'heure actuelle, son corps intact repose dans la crypte du musée de Figueras. 
Tous ses biens, oeuvres comprises, ont été offerts à l'Etat espagnol.