CRéDaDaTiOn

                         NAISSANCE D’UN MOUVEMENT
 
 

QUaNd?
 Le mouvement Dada naît à Zurich pendant la guerre de 14-18. Un groupe d’artistes et d’écrivains, des réfugiés et des réfractaires fuyant leur pays en guerre, s’est constitué à Zurich. Parmi eux, deux Roumains, Tristan Tzara, étudiant en philosophie, son ami Marcel Janco, des Allemands, Hugo Ball, Richard Huelsenbeck ; un Français Guilbaux, et un Alsacien, Hans Arp. Ils se retrouvent fréquemment au café de la Terrasse. C’est là que le 8 février 1916 Tristan Tzara, glissant un coupe-papier entre les pages d’un dictionnaire, tomba sur le mot « Dada », qui allait servir le groupe sous le signe du hasard, de la gratuité et de l’absurde, à l’image de la société.
 
 
POuRQuoi ?
Tous ces jeunes gens partagent le même sentiment de révolte et de dégoût envers la guerre et la société autodestructrice. Tous se montrent écœurés par l’atroce boucherie où toute une civilisation se défait et s’avilit au nom même des idéaux de liberté et d’humanité dont elle se réclame. Ils refusent donc l’histoire et méprisent  le futurisme. Le dadaïsme veut mettre bas la société parce que son ordre aboutit à la guerre, le futurisme veut supprimer, par la guerre, la mémoire d’une société pour, sur la table rase du monde, édifier l’ordre moderne de la machine et de l’industrie. Sur la table rase, Dada ne veut rien bâtir, seulement permettre d’être, de vivre intensément le présent, sans entraves morales, philosophiques, politiques. En fait, Dada est une ascèse et un effort vers la pureté.
 L’art devient alors pour eux le séjour, le refuge où retrouver une authenticité et une vérité qui leur apparaîtront ne pouvoir être restaurées qu’une fois l’art, tel que la société l’accepte, le définit et l’impose, détruit. Provoquant, parfois cruel, Dada introduit donc dans l’art moderne le virus de l’anti-art qui l’accompagnera tout au long de son histoire.
 
 
 

oÙ eT COmMenT? 

C'est au début des années 1916 que dans la petite ville paisible de Zurich au 1, Spiegelstrasse, un allemand réfugié, Hugo Ball et sa femme, ouvre un lieu qui se veut culturel qu'ils nomment le CABARET VOLTAIRE.
Peu à peu, l'endroit devient le regroupement de personnes réfugiées de la guerre. Des allemands, comme Hans Richter et Richard Huelsenbeck, des roumains comme Tristan Tzara ou Marcel Janco, ou encore des français comme Hans Arp.
Les petites soirées qu'ils font, au départ anodines, dégénèrent bientôt en provocations affublant la bourgeoisie puritaine des bons Suisses.
Le Cabaret Voltaire est le berceau d'où jallit Dada.
L'endroit, grâce à ses soirées plus excentriques les unes que les autres, est innondé de créations en tout genre.
Ce sont alors des lectures de poèmes simultanés et de "poèmes sonores" sur fond de grosse caisse, dans un environnement où se côtoient oeuvres futuristes, cartes postales et gravures de Picasso.
Les artistes,jeunes artistes et plus anciens, tantôt innovateurs et précurseurs, tantôt subissant l'influence du mouvement naissant, mêlent alors l'art plasture et la littératique.
Le Cabaret Voltaire ferme ses portes pour cause de tapage nocturne et tapage moral au bout de six mois d'activités.