Analyse exploratoire du rapport entre texte et paratexte dans un hypertexte sur le WWW.

La grille d'analyse de la relation entre texte et paratexte, dévelloppée par Peraya et Nyssen (1995), a été principalement appliquée dans le cadre de manuels scolaires de type traditionnel i.e. sur un support papier. La question se pose de savoir si cette grille peut être appliquée aux documents électroniques, notamment aux pages Web.

Choix du corpus.

Dans l'idéal le corpus soumis à l'analyse devait répondre aux 2 critères suivants :

Le document devait dans la mesure du possible aussi avoir un lien avec la biologie et l'écologie humaine afin de se situer dans le cadre général du Progetto Poschiavo, en outre il devait s'agir d'un document à visée pédagogique afin de s'inscrire dans une continuité avec les travaux déjà effectués étant donné que la grille a déjà été appliquée à des manuels scolaires, ainsi que de diffusion et de vulgarisation scientifique.

Dans le respect des critères énoncés ci-dessus notre choix c'est porté sur un document hypertexte Internet créé par un participant de la formation APFD du Progetto Poschiavo. Ce document hypertexte présente le football club Bregaglia (Associazione Calcio Bregaglia). Il se trouve sur le WWW à l'adresse suivante :

Associazione Calcio Bregaglia
Nous reviendrons plus tard sur une description précise (tant qualitative que quantitative) de cet hypertexte.

Modifications préalables apportées à la grille.

Avant même d'appliquer la grille à des documents électroniques il nous a semblé nécessaire, en raison d'une spécificité de ces nouveaux médias, d'ajouter une variable (i.e. la variable hyperliens). Une des différences importante entre les médias scripto-visuels traditionnels (i.e. papier-encre) et les médias électroniques est la possibilité de lier 'physiquement' (du moins en ce qui concerne l'expérience subjective du lecteur) deux unités d'informations entre elles. Le concept d'hyperlien désigne cette connexion. Il est ainsi possible de créer un hyperlien entre une unité d'information d'une page et une autre unité d'information sur le même document ou sur un document différent. En activant (i.e. cliquant avec la souris) cet hyperlien on accède ainsi à l'autre élément. On distingue plusieurs types de liens, correspondant aux différentes modalités de notre nouvelle variable.

1. les liens internes

Si les deux éléments se trouvent dans le même document on parlera d'un lien interne, le document étant considéré dans ce cas comme une unité contenante.

2. les liens externes

Si l'hyperlien relie un élément d'un document à un autre document on qualifiera le lien 'd'externe'.

3. les liens externe-interne

On distingue encore un troisième cas de figure lorsque l'hyperlien 'lie' un élément d'un document à un autre élément précis d'un autre document; dans ce cas on peut parler de liens externe-interne.

4. absence d'hyperlien

Un dernier cas de figure est bien sûr l'absence d'hyperlien.

Modification apportée pendant l'analyse exploratoire.

La présence en nombre important de paratextes à fonction métatextuelle, notamment un logo d'identification des différentes parties du document comme partie d'un tout, ainsi que l'utilisation de multiples tables des matières, nous a poussé, dans une étapes très précoce de l'analyse de profiter de ces spécificités et de préciser cette fonction. Nous avons donc dichotomisé cette modalité de la variable 'Fonctions' en :

Fonction métatextuelle d'identification de l'instance d'énonciation,

Fonction métatextuelle de navigation.

Cette nouvelle variable a été implémentée en cours d'analyse et nous avons repris et réanalysé les items pour lesquelles une modification s'est avéré nécessaire.

Comment identifier un paratexte dans un document ?

La première étape dans la démarche d'analyse du rapport entre texte et paratexte est de réussir à isoler un paratexte parmi les différentes unités d'informations du document. Un paratexte peut notamment se reconnaître par sa forme (un tableau, un graphique, un schéma, etc.) et par sa situation sur la page (isolement, entourage, etc.). En somme, tout ce qui compose un document et qui n'est pas du texte (reste la question de la primauté du texte sur le paratexte) est du paratexte. Dans ce contexte est paratextuelle toute unité visuelle distincte du reste du document. Cette unité est (peut être) régie par les principes perceptifs de la Gestalt i.e. similarité, contiguité, etc. Par ailleurs, un paratexte peut être composé d'autres paratextes. Une légende pourra donc être le paratexte d'un schéma (on désigne cette imbrication de paratexte par le terme de 'niveau de structuration', le premier niveau étant celui de la première unité visuelle distincte hors texte). Ainsi l'identification des paratextes suit une logique récursive. Peraya et Nyssen propose l'identification de paratexte selon les critères suivants :

Le paratexte doit être distinct du texte principal, séparé spatialement ou typographiquement par différents procédés conventionnels (filet, encadré, en marge du texte, signes de ponctuation, etc.). Nous identifierons donc le paratexte à partir d'une rupture de la page et de l'ordonnance formelle de la structure écrite, autrement dit de la linéarité du langage scripto-verbal qui s'inscrit sur la surface surface d'empagement. En conséquence, le paratexte apparaîtra toujours comme un bloc visuel, comme un ensemble visuellement distinct du texte principal. Enfin, il peut être constitué par une source complexe, c'est-à-dire qu'il peut rassembler un paratexte-image et un paratexte-texte. (Peraya & Nyssen, 1995)

La méthode d'identification du paratexte qu'ils proposent s'adresse particulièrement aux médias traditionnels, dans lesquels le paratexte existe en complèment au texte. Dans le cas des documents électronique il semble que la primauté du texte sur le paratexte en tant que vecteur d'information principal n'ait plus lieu d'être. Les différents éléments composant un document traditionnel

Analyse quantitative

'niveau de structuration'

Sur l'ensemble du corpus choisi nous avons identifié 78 paratextes, dont respectivement 18, 32 et 28 paratextes pour les 3 niveaux de structurations impliqués. Ce qui nous donne en moyenne 1.78 paratextes de niveau 2 pour un paratexte de niveau 1, et 0.88 paratextes pour un paratexte de niveau 2.

'identification'

Parmi les paratextes considérés, 32 sont des paratextes avec légendes et 46 sans légendes.

'référenciation' & 'localisation'

Dans tous les cas (i.e pour les 78 paratextes identifiés) la référenciation est inférée par le lecteur et centrée sur l'organisation textuelle. Pour tout ces casles deux cas de référenciations inférées et centrées sur l'organisation textuelle la localisation de la référenciation se trouve sur dans le même document que le paratexte lui-même. Pour ce qui est des 76 paratextes sans référenciation il n'y a bien sûr pas lieu de préciser de localisation.

N.B. Dans la grille de départ la localisation s'exprime notamment par rapport à la coexistance ou non sur la même page physique de la référenciation et du paratexte; dans un document électronique la notion de page en tant que support physique et cadre de référence et organisateur de l'information scripto-visuel n'existe plus car le support physique d'un hypertexte est d'une part variable en fonction des préférences de l'utilisateur (mis à part les formatages PDF) et des spécificités du support d'affichage (écran). [à développer]

'portée'

Dans trois quart des cas, soit 65 des 78 paratextes, la portée du paratexte port su un aspect précis du texte. Seulement 13 paratextes portaient sur un aspect général du texte.

'type de paratexte'

(...)

'hyperliens'

En ce qui concerne les hyperliens, l'on trouve (...)

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last changed by DO, 4-Jun-1998