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Problèmes de codage des états affectifs du récit

Le langage de représentation de Lehnert permet en principe de coder n'importe quel récit au nivau des actions et événements. L'utilisation de ce langage comme méthode d'analyse de contenu entraine comme toute autre grammaire une perte d'information, mais grâce à sa simplicité ce langage permet de coder toute structure narrative, qui ne contient pas de phénomènes compliqués comme la réflexion d'un acteur. Comme pour toute grammaire discutée jusqu'ici, il existe aussi des difficultés et incertitudes de codage. Il est par exemple relativement difficile de coder des longues séquences de planification. Il faut également accepter une certaine onthologie du monde narratif. Ainsi tout comportement est téléolgique ou réactif, et/ou affectif. Un codeur doit également connaitre à l'avance les configurations possibles d'unités narratives, cela lui permettra de produire des résumés plus brefs, plus concis. Cette dernière réstriction se justifie quand-même par le fait qu'un récepteur normal utilise aussi des structures similaires de savoir global comme on l'a démontré dans la section sur les grammaires génératrices. Enfin une dernière contrainte qui concerne surtout le novice vient des réstrictions sur les connecteurs entre noeuds. En effet il n'est pas permis d'avoir plus d'un seul connecteur entrant et d'un connecteur sortant de chaque type m,a,t,e,-, par état affectif. En duplicant les noeds, on arrive à éluder cette difficulté. Sur un autre plan on trouve le problème très familier des inférences qu'il faut éffectuer. Ainsi si un acteur effectue une action, on doit trouver (dans la logique de ce langage) un stimulus intérieur ou extérieur. S'il n'existe pas dans le texte, il faut l'inférer. Ceci ne pose pas de problème en soi, mais peut amener à des différences de codage qui soulèvent des problèmes à un niveau méthodologique. En ce moment le dégré d'inférence adopté est laissé à la discrètion du codeur qui toutefois peut expliciter sa "politique". Il existe aussi une règle établie par Lehnert, qu'on ne doit générer que les buts nécessaires à la création d'états affectifs visibles. Je reviendrai brièvement sur ce thème lors du codage du récit "I". gif D'autre part, il faut mentionner que les différents codages reflètent aussi la variété des perceptions du récit de différent récepteurs. Le codage de Lehnert permet donc d'apprendre quelque choses sur la structure conceptuelle du codeur. gif Passons à la procédure de codage proprement dite: D'abord il s'avère utile de mettre le récit dans un ordre temporel, que le résultat reflètera de toute facon. Ici je ne montrerai pas comment il faut tirer les états affectifs du texte, mon codage du récit "I" le montre implicitement. Normalement on fait un premier codage d'une manière relativement rapide. Dans une ou deux procédures de révision, on se préoccupe a) de faire figurer toute l'information qu'on peut tirer du texte, et b) d'assurer que le codage tienne compte au moins grossièrement des unités d'intrigue qui existent dans le catalogue, (tout en tenant compte de (a), c'est-à-dire le graph doit garder une micro-structure plausible). Finalement on achève la première étape de travail en numérotant les états affectifs. Le graph est alors traduit dans une représentation symbolique qu'un ordinateur pourra lire. Ce dernier nous fournit (a) la liste des unités simples, complexes et supérieures dans l'ordre de leur création et qui correspond approximativement à celui de la numérotation des unités, (b) la configuration des unités supérieures qui va permettre d'extraire le résumé, et (c) quelques informations annexes qui seront utiles pour l'analyse.

  
Figure: Le réseau des états affectifs du récit Ia



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Daniel K. Schneider
Fri Jul 14 16:25:37 MET DST 1995