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La grammaire de Johnson and Mandler (80)

Johnson et Mandler on présenté la grammaire la plus élaboré à ma connaissance. Elle nous permettra de critiquer "l'état de l'art" actuel dans ce domaine. Toutefois elles limitent son usage strictement aux divers types de récits de la tradition orale. Une application événtuelle en science politique devrait en faire des modification en conséquence. Les auteurs ont travaillé avec de grammaires génératrices plus complexes que celle que je vais présenter ici. La présente grammaire, qui est la dernière publié gagne sa puissance pas seulement par sa tripartition entre règles, spécifications et transformations, mais aussi par le fait qu'elle est le produit d'un projet de recherche qui dure déjà depuis plusieurs années. Autrement dit: elle est le résultat de beaucoup de travail empirique et expérimental. Cette grammaire se distingue de celle de Thorndyke tout d'abord par les connecteurs causaux ("cause") et temporels ("and", "then") des régles de réecriture qui permettent de relier directement certains éléments de la grammaire. Les règles de sélection de noeuds terminaux constituent une deuxième innovation. Comme dans une grammaire Chomskienne de syntaxe, elles spécifient (à un niveau sémantique plus concrète) a quoi les éléments terminaux des règles de reécriture peuvent correspondre dans un récit. Finalement les règles de transformation permettent la déscription de récits qui ont des éléments manquants ou arrangés autrement que suggéré par les règles de reécriture. gif

  
Figure 4.3: La grammaire de Johnson et Mandler (80)

En suivant la règle "G1: STORY -> SETTING And EPISODE", le texte "Une histoire de vente d'immeubles 1" est d'abord divisé en "Setting" (phrases 1-3) et en "EPISODE". Selon la règle R1, le "Setting" (ou introduction) introduit au moins le protagoniste du premier épisode. Le lieu, le temps, etc. sont facultatifs. Comme ils sont présents dans notre récit, on a un "Setting" très complèt. Le concept "EPISODE" est radicalement différent de celui de Thorndyke. D'abord cet élément central a comme fonction de donner une structure globale au récit, alors que chez Thorndyke ce n'est qu'un épisode au sens plus naturel du terme. En général un récit consiste en plus d'un seul "EPISODE", bien qu'il existent des catégories d'histoires très simples. Les multiples "EPISODES" sont interconnectées de deux faccons définies par deux règles: Tout d'abord, la règle "EPISODE -> BEGINNING + Cause + DEVELOPMENT + Cause + ENDING" permet de codifier des structures plus causales dans un récit: Comme chaqu'un des éléments "BEGINNING", "DEVELOPMENT" et "ENDING" peut être reécrit en tant qu'"EPISODE" quelques éléments narratives comme "BEGINNING" ET "ENDING" seront presque superposés et forment ainsi de liens causaux forts entre épisodes. Ensuite la règle "EPISODE -> (And | Then EPISODE)*" nous offre la possibilité de décrire des connections d'éléments plus sérielles et plus "légères". Ce type de connection se rencontre en général entre des épisodes qui n'ont pas de fonction déterminé par rapport à l'intrigue. Dans la grammaire de Bremond ce type de lien était codé avec "POST". gif Une histoire typique comme la notre sera régie par la première règle mettant à jour le liens causaux. connectée par "Cause".

On commence donc par identifier le début "BEGINNING" du premier "EPISODE" par les phrases 4-6. Les règles "G3: BEGINNING -> Beginning Event" et la règle de spécification R2 nous signalent aussi que ces phrases représentent des événements qui devront faire réagir le protagoniste. Dans notre cas "BEGINNING" nous incite à voir une une histoire à deux protagonistes. La phrase 6 concerne plutôt les gens de la montagne, tandis que les phrases 4-5 concernent les gens de la ville aussi. La fonction de "BEGINNING" par rapport à l'épisode total est, comme on va le voir, de rationaliser le(s) but(s) du (des) protagonistes.

  
Figure: La grammaire de Johnson et Mandler: analyse du récit 1a

On a vu que "BEGINNING" doit "causer" un "DEVELOPMENT". Ce nouvel élément peut correspondre en quelque sorte à "EPISODE" de Thorndyke dans une des trois formes qu'il peut prendre. Il peut par exemple être redéfini en un but ("COMPLEX REACTION") et un "GOAL-PATH", ce dernier composé d'actions et de résultats. Comme les trois possibilités de réécriture de la règle G4 le montre, "DEVELOPMENT" représente une structure à très forte interconnection thématique et causale: La règle "DEVELOPMENT -> COMPLEX-REACTION Cause GOAL-PATH" décrit une activité de planification et de resolution de problème. La règle "DEVELOPMENT -> Simple-Reaction Cause Action" désigne des événements où le protagoniste montre une sorte de réaction plus directe, plus immédiate qui provoque directement une action. Finalement la règle "DEVELOPMENT -> DEVELOPMENT (Cause DEVELOPMENT)* décrit plutôt des structures narratives qui représente des tentatives "trial and error" ou d'autre types d'efforts répétitifs.

Dans notre analyse on rencontre un "DEVELOPMENT" du premier type, c'est à dire une activité de planifiction et de résolution de problème de la part des gens des villes. Cet élément contient d'abord une "COMPLEX-REACTION", qui consiste en une "Simple-Reaction", (.. trop d'immeubles vendus à des étrangers = 7) qui cause un "Goal" (limiter ces ventes =8). L'élément "GOAL" a une signification cruciale pour la compréhension (ou dans notre cas: pour l'analyse du récit). Seulement au moment où le récepteur du récit voit le but, il est capable d'identifier le protagoniste (les gens des villes). Il est en train de construire une représentation plus détaillée de la structure et des fonctions des proposition du récit. Il constitue son aptitude à comprendre de ce qu'il va se passer dans la suite. Ce but de "limiter les ventes" qu'on vient de découvrir devrait être le but général d'un épisode selon la règle R5. Il peut même devenir le but général de l'histoire entière, comme c'est le cas dans notre histoire sur les ventes d'immeubles à des étrangers dans les régions de montagne. La "COMPLEX-REACTION" du protagoniste provoque également la création d'un "GOAL-PATH". Il décrit d'abord les tentatives (Attempt) des gens de la ville pour atteindre leur but. Selon la règle "G6: GOAL-PATH -> Attempt Cause OUTCOME" et la règle R6, on constate que cette tentative consiste à faire passer une loi (phrase 9). Le résultat de cette tentative est très complexe. Le "OUTCOME" correspond à une nouveau épisode. gif

Si un "OUTCOME" d'un "GOAL-PATH" consiste en "EPIPSODE" on est en présence d'une situation d'enchainement fort, ce qui fait que la nouvelle épisode n'a pas besoin d'un "BEGINNING" qui l'initierait. En effet, la règle de transformation T2 permet de l'écarter si "BEGINNING" ne représente que la perception que le protagoniste a de l'épisode précedente. gif En etudiant ce développement on voit aussi que les acteurs ont changé de rôle. Les gens des montagnes deviennent les protagonistes et ils ont une "Simple Reaction" (10a) qui provoque l'action de se plaindre (10b). Ce "DEVELOPMENT" relativement simple produit un "ENDING" (la modification de la loi =11) qui est une conséquence des plaintes dans (10). La fin de cette épisode définit aussi le "ENDING" du premier "EPISODE": la maintenance de la paix dans le pays (=12). Cette fin pas très spéculaire ne mentionne donc plus le but des gens des villes, et il reflète bien l'état du succès des gens des villes. gif Leur but a seulement partiellement été rempli.



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Daniel K. Schneider
Fri Jul 14 16:25:37 MET DST 1995