Explicitation des choix

A partir du texte original concernant les masses d'air chaude et froide, j'ai inséré directement plusieurs illustrations fixes et animées en couleur.

Au niveau logiciel, j'ai utilisé principalement Photoshop© (bitmap) pour la création et la retouche des dessins fixes (figures 1 et 2, et des différentes images qui composent les animations).
Les images animées ont été réalisées à l'aide de Gif Construction Set 32©. Après avoir dessiné chacun des éléments composants l'animation, il n'y a plus qu'a les insérer dans un nouveau fichier et régler quelques paramètres (notamment le temps d'affichage de chaque image).

De même que pour l'exercice précédent, les critères qui m'ont permi d'opérer les choix des éléments de la description verbale retenus sont directement dictés par l'énoncé de l'exercice qui dit que l'on doit représenter entièrement le contenu de la description verbale proposée.
Toutefois, il est à noter que les 2e et 3e phrases de la description: Une masse d'air qui est plus chaude que la surface sur laquelle elle se déplace, est une masse d'air chaud. Cet air est stable. Une masse d'air qui est plus froide que la surface sur laquelle elle se déplace, est une masse d'air froid. Cet air est instable. ont purement et simplement été supprimées car elles sont redondantes avec le texte, en particulier la partie expliquant plurs précisément les mouvements de convexion. En effet, j'ai choisi de représenter les mouvements qui se produisent entre de l'air chaud et de l'air froid en l'intégrant aux figures 4 et 5. De plus, il me paraissait relativement incohérent, avec les illustrations que j'avais prévues, de laisser ces phrases, car je pense que le concept d'instabilité (et stabilité) de l'air ne peut être défini qu'après celui de densité, dont il dépend.

Concerant les différentes variables visuelles que j'ai choisies pour ces dessins, on peut discuter des formes, des valeurs, des couleurs, de l'orientation et du mouvement.
La forme est importante: les petits ronds représentent l'air alors que les surfaces pleines représentent le sol.
Les ronds me paraissent être un moyen terme intéressant pour représenter l'air. On peut voir ce mélange gazeux à la fois comme une surface (pourquoi pas tridimensionnelle) car les différentes composantes adjacentes (proches les unes des autres) de l'air ont des points communs (composition chimique, température, densité, ...); il s'agit alors plutôt d'une surface relativement homogène. Mais la variable visuelle surface était déjà utilisée pour représenter le sol. On aurait pu représenter l'air à l'aide de points, rappelant alors la composition molléculaire invisible de cette matière. Mais pour des questions de lisibilité et techniques, il aurait été malaisé d'utiliser cette variable. C'est pourquoi des petits ronds me paraissent prendre certaines caractéristiques d'une unité plus grande (homogénéité, rappelant une surface) mais les ronds reprennent également l'idée que l'air est composée de sous-unités (les molécules).
Les surfaces représentant le sol sont légèrement arrondies, ce qui peut rappeler que ces phénomènes météorologiques se déroulent à une grande échelle.
Les valeurs se retrouvent à travers le nombre de ronds: une grande quantité représente une densité élevée. Remarquons que cette notion n'est explicitée nulle part dans le texte et qu'elle est implicite. Toutefois, la réalisation graphique laissant un peu à désirer (il aurait effectivement été plus rentable de la déléguer à un graphiste), cette variable visuelle n'est pas très (suffisament ?) visible (dans la figure 5, pour des raisons de réalisations techniques, cette variable ne varie pas). On peut également discuter du continuum du spectre lumineux. En effet, au niveau physique, il s'agit d'une variable continue (la longeur d'onde) qui, ici, n'est représentée que par trois composantes: rouge-violet-bleu pour chaud-tiède-froid.
Les couleurs ont été choisie en fonction de leur signification culturelle: le bleu pour le froid, le rouge pour le chaud et le violet pour l'intermédiare (tiède).
Le mouvement des petits ronds se veut symboliser la stabilité de l'air. Cette notion n'est représentée spécifiquement que dans les figures 3, 4 et 5 (les figures 1 et 2 étant des images fixes). On peut voir dans ces dessins animés que les ronds rouges bougent plus (par une légère translation de quelques pixels d'une image à l'autre) que les ronds bleus. Autrement dit, l'air froide est plus stable que l'air chaude. Toutefois, cette notion n'est pas exprimée de manière explicite, et la réalistion laissant à désirer, ce mouvement n'est pas très marqué.
L'orientation est implicitement déterminée par nos connaissances du monde: la surface représantant le sol est située au bas du dessin pour des raisons évidentes. En effet, la terre se trouve généralement en bas et le ciel au dessus.
On pourrait aussi discuter des grains: l'utilisation du filtre bruit pour les surfaces représentant le sol. La granularité permet de donner une impression de relief, et de ne pas voir ces surfaces comme des surfaces plates, ce qui pourrait nuire à la reconnaissance du concept sol.

Il est difficile (impossible ?) de décrire les variables visuelles sans aborder le sujet des variables visuospatiales... Il reste toutefois plusieurs choses à expliquer. Comme je l'ai dit plus haut, les ronds représentant l'air se situent au dessus du sol. On peut discuter de la figure 5 pour laquelle il m'a paru intéressant d'accentuer l'idée que l'air chaud monte en simulant un mouvement, non seulement de l'air chaud par rapport au sol et à la couche d'air froid, mais également du point de vue du lecteur. En effet, ce la donne une impression de mouvement plus accentuée, lorsque le sol disparait vers le bas.
On peut aussi dire que la notion intermédiare de mesure de la pression pour expliquer le poids relatif (densité) de l'air chaud par rapport à l'air froid est discutable. Alors discutons ! La figure 3 est composée de deux cases disposée côte-à-côte horizontalement. Chacune représente une masse d'air différente, ce qui a un effet différent sur le baromètre. On peut remarquer que pour l'air froid le niveau de mercure monte plus vite, s'arrète plus haut et se stabilise plus tard que pour l'air chaud. Tout ceci implique que l'utilisateur ait quelques connaissances préalables (prérequis) sur à la notion de pression ou alors qu'une personne encadre l'apprenant et lui explique cette notion; la solution la plus simple aurait été d'ajouter quelques explications sur la pression et sa mesure. D'un autre côté, et c'est la première idée qui m'est venu pour représenter la différence de densité de l'air, j'aurais pu visualiser ceci par une balance comparant l'air chaud d'une part et l'air froid de l'autre (la balance penchant du côté de l'air froid, plus dense, donc plus lourde pour un volume égal). Mais cette représentation me paraissait poser plus de problèmes qu'elle en résoud: d'abbord elle introduit la notion de poids, de masse et de volume (qui ne sont pas évidentes non plus selon le niveau de formation du lecteur), ensuite cette représentation me parait inexacte (on veut mettre en évidence la différence de pression liée à la différence de densité, alors qu'on risque d'introduire une confusion entre la masse et le poids), et surtout elle ne me parait pas réaliste (dans la réalité, on ne pourrait pas poser d'un côté l'air chaud et de l'autre l'air froid sans qu'ils ne se mélangent...). Il est donc à noter que la représentation d'un baromètre est plus proche de la réalité qu'une balance en tant qu'illustration, mais également plus complexe.

Au niveau technique, j'ai eu un petit désagrément: Photoshop différencie très clairement les images RGB (16 bits, format JPG) des images qui supportent moins de couleurs (8 bits, format GIF). Pour dessiner, je préfère travailler en 16 bits car la profondeur des pixels permet une plus grande nuance; il suffit ensuite de convertir le dessin en 8 bits pour pouvoir le sauvegarder en format GIF. Mon problème a été le suivant: comme je n'avais pas tout anticipé pour la construction des dessins animés, j'ai du reprendre les images en format GIF pour travailler dessus. Il a fallu alors que je les convertissent une par une en 16 bits puis, le travail terminé, les reconvertir en 8 bits pour les sauvegarder en GIF. Les dernières images de la figure 4 ne sont pas très réussies: en effet, elles sont retravaillées en 8 bits, d'où l'utilité de travailler en 16 bits.

Sur une échelle d'iconicité, ces dessins se situeraient certainement quelque part au milieu. En effet, on trouve un rapport d'analogie entre certains items graphiques et la réalité: le sol ressemble à la terre, les ronds rappellent la petitesse des molécules d'air, etc... Toutefois, ces dessins sont restés très schématiques: personne n'a vu de ses propres yeux des petits ronds d'air, le sol est rarement dénudé de végétation, ... D'une manière générale, ces représentations sont peu réalistes.

Il m'a paru plus judicieux d'intégrer directement les dessins dans le texte car cela soulage la mémoire de travail du lecteur. En effet, s'il a à cliquer sur un lien pour voir l'image, il faut qu'il ait mémoriser le texte s'y attachant pour profiter de l'illustration et de sa mise en rapport entre le texte et l'image. Toutefois, j'ai un peu peur que Le grand nombre de dessins provoque une certaine lourdeur graphique; j'espère que cet effet est compensé par l'aération du texte: j'ai utilisé des séparation de paragraphes <P> pour séparer une image du paragraphe suivant qui ne s'y rapporte pas, plutôt que des sauts de ligne <BR> que j'ai réservé pour la séparation interne à un couple paragraphe (texte) - image. J'ai également peur que les images qui bougent attirent le regard et que le lecteur saute les premières explications alors qu'elles posent les bases du codage symbolique que j'utilise (je sais, je suis un grand angoissé ;-) .
Remarquons encore que chaque figure porte un numéro et une courte description de l'image. Cette description se trouve en dessous de l'image et la taille des colonnes correspond à la taille de l'image; ce qui signifie que ce texte passe à la ligne s'il dépasse en longeur la largeur de l'image. Ceci afin de permettre une meilleure lisibilité de la page, en créant des blocs enchâssés les uns dans les autres: image puis image et description, puis ce bloc et le paragraphe s'y attachant et enfin le texte au total.
La référenciation: Les dessins sont insérés direcement dans le texte (alors que j'aurais pu créer un lien qui amène au dessin ou encore, comme Chris en a eu la bonne idée, insérer des boutons qui permettent l'ouverture d'une nouvelle fenètre avec l'image).
De manière traditionnelle, j'ai numéroté chaque figure selon leur ordre d'apparition et la référence dans le texte est faite à l'aide de ce numéro. On peut noter également que les images sont toujours insérées spatialement en dessous du texte qui s'y réfère; j'utilise d'ailleurs plusieurs fois, en plus de la numérotation, cette disposition spatiale pour faire référence à la figure (par exemple: comme le montre la figure 5 ci-dessous).

D'une manière générale, j'ai essayé d'utiliser le principe du moindre coût pour ces différents dessins: il n'y a en effet pas de détails superflus (tels que des arbres sur la terre). Idem pour le principe de simplification; j'espère en effet que les deux premières figures (qui mettent en place le codage sémantico-scriptuo-conceptuel) permettent par la suite d'utiliser les différents objets (rond, surface,...) et que ces derniers seront reconnus. Le principe de familiarisation est respecté dans la mesure où les couleurs sont celles que l'on retrouve sur nos robinets (culturellement déterminé), mais il est discutable quant à la représentation de l'air par des ronds (cela introduit une nouveauté). Je pense que le principe de monosémie est primordial; il est donc respecté dans ces dessins (chaque variable cognitive fait correspondre une et une seule variable visuelle). Le principe d'association est également mis en avant par le fait que l'interlignage des paragraphe se rapportant aux images est plus petit. Ce qui devrait créer un effet visuel de bloc (paires paragraphe-image).
Les fonctions des images ne diffèrent que peu d'un dessin à l'autre: la figure 1 est là surtout pour mettre en place le symbolisme, le codage visuel, proposé par le concepteur de l'image, qui sera par la suite réutilisé tel quel. Dans cette figure, on trouve en effet du texte; c'est le moyen qui m'a paru le plus direct pour associer les couleurs et les formes à leur pendant cognitif (rouge-bleu / chaud-froid et rond-surface / air-terre). On parlera alors d'une fonction de représentation. Cette fonction est surtout analytique, en ce sens que chaque dessin fait ressortir certains concpets et pas d'autres (sélection parmi tous les concepts météo possibles). Chacune des images est porteuse d'information, mais plutôt secondaire, accessoire, qui illustrent le texte, et n'apportent pas plus d'information que le texte s'y rattachant; exception faite pour les figures 1-2 et 3, qui, justement, mettent en place de nouvelles informations. La fonction diaphorique n'est pas des plus explicite: il n'y a en effet pas de volonté spécifique du concepteur de résumé l'information. Toutefois, on peut parler d'économie cognitive car le lecteur peut (a le choix) se centrer plutôt sur le texte ou plutôt sur l'image selon ses préférences ou capacités. De plus il existe un principe qui s'est généralisé en psychologie qui dit que le tout est plus que la somme des parties. (exception de nouveau pour les figures 1-2 et 3). On parlera de fonction esthétique ici pour exprimer que l'aération, la mise en page et l'illustration sont relativement attractives; on remarque une alterance entre le texte et les dessins (mais peut-être y en a-t-il trop ?...). On peut également parler de fonction d'apprentissage en ce sens que les dessins peuvent aider à la compréhension des processus météorologiques décrits.

Aucune difficultés techniques particulières à noter.

Remarques

Il est relativement difficile de s'adapter à un texte déjà fait; l'idéal étant surement pour le concepteur des illustrations de collaborer, de participer à l'élaboration du texte. Par exemple pour introduire explicitmeent des notions tels que la pression athmosphérique et sa mesure

On peut dénombrer un certain nombre de limites liées à au type de représentation choisi:

Sofware
Ce type de dessins animés nécessite que la version du browser soit relativement récente.
Hardware
Ces représentations sont gourmandes en taille; il peut donc être agréable que le lecteur possédasse une connexion internet rapide (et un ordinateur puissant).
Meatware
Ces représentations sont basées sur la différenciations des couleurs (chaud-rouge, froid-bleu). La personne daltonienne n'aura donc pas accès à un part importante des illustrations.

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Cyril Roiron