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Résumé de texte

Les hypermédias
Approches cognitives et ergonomiques
Sous la direction de André Tricot et Jean François Rouet
 

Chapitre : Ergonomie des documents techniques informatisés : expériences et recommandations sur l'utilisation des organiseurs para-linguistiques.
Stéphane Caro -- Mireille Bétrancourt
 
 

Ce chapitre passe en revue les recherches   sur les effets des facteurs de présentation des informations sur écran à la fois d'un point de vue perceptif et cognitif.
Dans  le domaine des textes techniques électroniques, les organiseurs paralinguistiques - couleur, typographie, espace, dispositifs dynamiques jouent un grand rôle dans le problème crucial de l'ergonomie du texte sur écran.
Ils aident à se repérer dans le texte et à accéder aux informations et permettent de rendre compte des unités de texte sans lire le texte, de distinguer les informations en fonction de leur importance et d'établir une différence entre les informations selon leur nature.
Il s'agit donc de donner au lecteur une structure d'accès lui permettant de distinguer quelles sont les informations susceptibles de l'intéresser.
Dans un premier temps, les auteurs passent en revue les organiseurs para-linguistiques sur papier en donnant dans chaque cas des recommandations pour ensuite énoncer les spécificités de ces mêmes organiseurs sur écran.
Ils énoncent enfin certains principes relatifs à l'ergonomie des documents multimédia.

1. Organiseurs para-linguistiques sur papier

Espace et densité informative
Il s'agit de la position et l'aspect des unités de texte en relation avec l'environnement dans la page : justification, espace blanc.
Ils préconisent de justifier à gauche et à droite ou à gauche seulement, de compter environ 10 à 12 mots par ligne.
Caractères spéciaux
La présence d'icônes est bénéfique à la comprenhension et à la mémorisation, surtout quand l'unité de texte est présentée sur fond de couleur vive avec l'icône en marge. Cela facilite la mémorisation et la compréhension du message.
les icônes utilisées doivent cependant être facilement reconnaissables.
Couleur
On l'utilise pour mettre en avant une information mais il ne faut pas en abuser.
Au niveau physiologique, il faut éviter d'utiiser des couleurs saturées, les combinaisons rouge/bleu et changer également la forme ou la texture des informations présentées en couleur.
Les caractères noirs sur un fond blanc donnent les meilleurs résultats de lisibilité.
Au niveau cognitif, il faut se limiter à un nombre réduit de couleurs (7) faciles à distinguer.
Les couleurs choisies doivent, de plus, être consistantes avec leurs signification commune. Il est également important de conserver les mêmes couleurs pour les mêmes types d'information.
Typographie
Les auteurs font ici un classement des procédés typographiques allant du plus faible au plus fort pouvoir d'accentuation:
petites capitales, italiques, grandes capitales, 1/2 gras, gras, corps supérieur, autre police de caractère.
Le marquage en gras serait meilleur que le marquage en majuscules pour un certain nombre de tâches.
Le soulignement améliorerait les performances des lecteurs rapides dans des textes de plus de 6000 mots.
Il préconisent de ne pas utiliser plus de deux polices différentes, de mélanger minuscules et majuscules, d'éviter de souligner du texte en continu.
D'utiliser le gras pour mettre quelque chose en avant.

2. Spécificités des organiseurs para-linguistiques sur écran.

Espace et densité informative.
La quantité d'espace blanc nécessaire sur un document papier serait de 25 à 40%  sur papier et de 40 à 60% sur écran, le temps nécessaire pour retrouver une information augmentant quand la densité s'accroît.
Faire coincider la fin d'un ligne avec une unité de sens permet également d'aparier l'aspect visuel et le traitement cognitif.
Les auteurs recommendent d'organiser l'écran symétriquement et de passer une ligne blanche suppplémentaire pour indiquer un paragraphe ^lutôt que d'identer la première ligne de chaque paragraphe.
Couleur
Au niveau physiologique, mieux vaut éviter le rouge et le vert à la périhérie des écrans.
Au niveau cognitif, plus l'écran est chargé en information et moins il faut de couleur.
Typographie
Il faut ici préférer les caractères sombres sur fond clair plutôt que l'inverse et prévoir des caractères de plus de 12 points.
Multifenêtrage du texte
Chaque fenêtre doit donner une perspective différente et les rendondances entre les fenêtres doivent être éliminées.
Quatre fenêtres affichées simultanément suffisent.
L'utilisateur doit pouvoir prévoir le type d'interaction qu'il doit avoir avec chaque fenêtre et il faut donc pour cela que la structure, la localisation et le type de fenêtres soient consistants.
Il faut éviter que le fenêtres se recouvrent, la fenêtre la plus grande étant celle de l'information principale.
L'utilisateur ne doit pas avoir à manipuler trop de fenêtres ni à les redimensionner trop souvent.
Escamot
(Ensemble d'informations intégrées dans une fenêtre déroulante)
A utiliser pour des informations qui seront mieux mémorisées que le reste du texte.
Ne pas les utiliser pour des informations indispensables à la tâche à effectuer conformément au texte.
Utiliser les escamots quand il est nécéssaire de trouver rapidement des informations, la zone à cliquer pour accéder à l'information devant être suffisamment explicite.

3. Ergonomie des documents multimédia.

Une figure (picture) designe tout dispositif graphique utilisant les relations spatiales pour transmettre des informations sur des dimensions spatiales, temporelles,causales.
Les auteurs se demandent ici à quelles conditions  les documents comprenant texte et figure sont plus efficaces.
Tout dépend en réalité du type d'utilisateur,de l'objectif de la tâche et des caractéristiques du matériel.
Les figures facilitent la rétention et la compréhension de l'information illustrée, mais au prix d'un coût cognitif plus élevé.
Il est important de réfléchir ici à la place du texte et de la figure dans le déroulement de la lecture.
Il semblerait qu'une figure présentée avant ou pendant le texte .
D'autre part, la mise en relation d'un énoncé avec un shéma impliquerait un traitmenent analytique des données alors que la mise en relation d'un ensemble d'énoncés avec un ou plusieurs schémas donnerait lieu à un traitement global.
En ce qui concerne la charge cognitive, l'apprentissage serait facilité si chaque énoncé apparaît à proximité de l'élément auquel il réfère.
L'intégration en escamot de l'élément référé serait également plus bénéfique.

Pour ce qui est de la disposition spatiale d'informations textuelles et graphiques en conférence, le choix de la  position du texte et de la figure doit refléter l'intention du rédacteur.
Si la figure est placée avant le commentaire verbal, l'attention du lecteur est attirée. Placée aprés le commentaire, elle aura un rôle de synthétisation.
Mettre la figure à gauche du texte permet de fixer l'attention du lecteur.
La compréhension et la mémorisation d'un document multimédia sont améliorés si les deux sources d'information sont présentés en contiguité.
 

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