Introduction

Le son est un changement de pression des molécules d’air. Il possède divers paramètres tels que la durée, l’amplitude (le volume mesuré en décibels), la fréquence (lorsqu’un son est périodique, c’est le nombre de période de répétition d’un cycle en une seconde). La parole humaine est faite de sons périodiques complexes, très riches, véhiculant beaucoup d’informations. Un bruit peut être simplement apériodique. En acoustique, une théorie importante est celle de la source et du filtre (due à Fant, 1960, cité dans Lieberman, 1975b et Rubin & Vatikiotis Bateson, 1998). Celle-ci dit que pour comprendre l’analyse acoustique des sons, il faut considérer qu’il y a une source et un filtre. Le filtre modulant la source. Dans ce cadre, la source est la vibration des cordes vocales (qui produit une vibration de fréquence fondamentale F0). Le filtre étant le tractus vocal. De plus cette source et ce filtre sont connectésà l’encéphale, qui envoi des " ordres ". On adoptera dans ce dossier la logique suivante : l’étude d’abord des mécanismes de haut niveau (contrôle moteur dans le cerveau), puis des effecteurs. On distingue deux versants : l’articulatoire (contrôle moteur des articulateurs) et l’acoustique (vibrations au niveau de la source : les cordes vocales). Les langues du monde contiennent un nombre très important de sons différents. Il y a au total environ 650 sons différents phonétiquement qui peuvent être identifiés (de Boer, 1997). Ces langues utilisent entre 20 et 37 sons, le minimum étant 11 et le maximum 141. De tous ces sons, on peut en tirer des universaux phonologiques : des sons émergent plus que d’autres.

La problématique est de déterminer comment s’est effectué le passage des bruits aux sons structurés, et donc de situer cela dans un cadre temporel : entre un million d’années et quarante mille ans. Pour répondre à cette question, nous passerons en revue divers champs de recherche s’intéressant à cette question : la neuroscience, l’anatomie, la psychoacoustique et la modélisation informatique. Ce n’est pas un état de l’art, juste une évocation des possibilités offertes par ces domaines.