Travail d'élèves dans le cadre du projet YRE

Amandine Dupont Stéphanie Favre Nina Probst, 2Ca présentent :

La Migros

et l'opinion des consommateurs

par les

Young reporter for the environnement


TABLE DES MATIERES

1.Introduction

2.Matériel et méthode

3. Résultats

4. Analyses et Conclusion

Opinion publique

Le consortium

La Migros en particulier

Les risques perçus par les consommateurs

Opinion personnelle

5. Remerciements

6. Bibliographie


1.INTRODUCTION

Guérir des maladies encore incurables, produire des médicaments meilleur marché et plus sûrs, décupler les rendements agricoles pour nourrir l'humanité, réduire les pollutions pour assurer un "développement durable"...Les promesses du génie génétique semblent sans fin. L'avenir de l'humanité réside.t.il dans cette technologie?

Dans ce rapport, nous n'allons pas tenter de répondre à cette question dont l'enjeu est trop important et dont les réponses sont encore inconnues. Nous allons seulement nous intéresser au domaine de l'agro-alimentaire.

En effet, la population européenne devient de plus en plus réticente face au organismes génétiquement modifiés (OGM) d'autant plus que beaucoup de doutes apparaissent au sujet des risques potentiels liés au génie génétique. Il est vrai que les consommateurs commencent à se demander jusqu'à quel point les OGM sont inoffensifs, étant donné certaines études prouvent que le risque n'est pas nul.

Ces réticences ont poussé sept grands distributeurs européens, dont la Migros, à former un consortium, afin de garantir des produits exempts d'OGM.

Afin d'obtenir des précisions sur le sujet nous avons interviewé un laborantin de la Migros et avons tenté de savoir quelles étaient les garanties, quelles étaient les lois actuellement en vigueur et quels étaient les risques.

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2.MATERIEL ET METHODE

Pour réaliser ce rapport, nous avons d'abord recherché des informations sur le sujet par le biais de journaux ou d'internet, puis nous avons tenté d'obtenir un rendez-vous avec un porte parole de la Migros à Genève, ce qui n'a pas été possible, car il n'y a pas de spécialiste dans ce domaine ici. On nous a alors envoyé à Zurich où après maintes difficultés nous avons obtenu un rendez-vous avec un laborantin de chez Migros. Nous avons encore interviewé Mme Maja Amrein, porte-parole de la Migros. (Les cassettes sont à votre disposition)

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3. RESULTATS

 Ne fgurent que sur le document écrit (papier)

4.ANALYSE ET CONCLUSION

Opinion publique :

Contrairement à la population américaine, où les OGM prennent 1/4 de la production de soja et de maïs, la population européenne est de plus en plus réticente face à cette invasion qu'on ne maîtrise pas encore. Les consommateurs exigent des garanties de choix qui supposent l'existence d'au moins deux filières de production. On se demande qui payera les surcoûts que cela engendre et s'il peut y avoir deux filières, alors que les Etats-Unis refusent ce principe et que les règles de l'OMC interdisent de discréminer les produits OGM à l'importation.(cf fig. 6)

On peut déjà noter ici la différence de moeurs entre les Etats-Unis et l'Europe. En effet, les américains ont déjà presque entièrement adopté les OGM. Ils exercent d'ailleurs une forte pression sur les autres continents. Selon Corinne Lepage, ministre de l'environnement du gouvernement Juppé, en France, l'importation de maïs génétiquement modifié en provenance des USA a été autorisée (en 1996) parce que d'importantes tractations de l'OMC à Singapour entre l'Europe et les USA. L'Europe, elle, craint plutôt le pire concernant les manipulations génétiques et à ce sujet, Emma Bonino, Commissaire européen à l'Action humanitaire et à la Consommation, souligna le caractère peu démocratique de la méthode et surtout la méconnaissance des risques auxquels on pouvait s'exposer, notamment dans le domaine environnemental (cf fig 20).

D'autre part, la plupart des gens ont encore peur des futurs risques que pourraient engendrer ces aliments dont le patrimoine génétique a été changé. Par exemple l'opinion des anglos-saxons a été fortement ébranlée en apprenant que certaines pyrales, présentaient des résistances au maïs BT en laboratoire et cela prouverait donc son inefficacité (bien que l'impact de cette résistance soit limité, selon certaines personnes)(cf fig.22). De plus, les anglos-saxons ont également appris qu'un nouveau papillon venant des Etats-Unis, appelé Monarque, étaient lui aussi menacé par cette sorte de maïs.

Par ailleurs, ils ont été traumatisés par la crise de la vache folle, parce que les conséquences de cette maladie n'ont été découvertes que trop tard. De manière plus générale, les erreurs scientifiques (explosions de Tchernobyl et de Challenger, affaire du sang contaminé...) ont frappé l'opinion publique de plein fouet ( cf fig 20). La population anglaise a donc refusé la banalisation des OGM(cf fig.16). Il en va de même pour sept grands distributeurs (dont la Migros) qui font partie d'un consortium refusant de vendre des OGM dans leurs magasins et dont on parlera plus tard.

La Migros a donc elle aussi décidé de refusé la mise en vente d'aliments génétiquement modifiés vu le manque d'enthousiasme des consommateurs (cf fig.14). M. Boesch dit d'ailleurs que " la Migros n'est pas fondamentalement opposée à ces produits mais que cette tendance de rejet s'est renforcé depuis que les médias français et anglais ont abondamment abordé ce sujet ".

De manière générale le génie génétique n'est pas très populaire auprès de la population européenne. En effet, celle-ci craint de plus en plus des conséquences néfastes encore non prévisibles. De plus, le but agronomique annoncé dès 1982 était de rendre les plantes génétiquement modifiées capables de résister au gel, aux insectes, à la sécheresse, à la composition chimique des sols, de fixer l'azote atmosphérique etc., afin d'améliorer les rendement à l'hectare, tout en réduisant les engrais et pesticides nécessaires. Or aujourd'hui encore, beaucoup de ces promesses restent encore à remplir (cf fig. 5).

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Le consortium :

Le 17 mars 1999, certains groupes de distributions parmi les plus grands d'Europe ont décidé de former un consortium visant à éliminer les produits transgéniques de leurs magasins. Il est composé du français Carrefour, du suisse Migros, des britanniques Sainsbury's et Marks&Spencers, du belge Delhaize, de l'italien Effelunga et de l'irlandais Superquinn. Avec les services d'un laboratoire indépendant (Law laboratories LTD) ils procéderont à des vérifications dans les champs et les chaînes de transformation afin de pouvoir clairement séparer les produits contenant des OGM des autres. Cette association s'est créée pour satisfaire la demande des consommateurs. Les groupes de distribution en effet se trouvent devant un dilemme, ils ne savent pas choisir entre les consommateurs réticents aux OGM et la puissance financière de l'industrie agro-alimentaire. Ces sept grands distributeurs se sont donc pliés aux demandes du consommateur, ce qui selon Monsanto (la multionationale pharmaceutique américaine) est un signal malheureux pour le génie génétique.

Cependant un des distributeurs, Sainsbury, qui refuse de vendre des OGM en Angleterre, n'applique pourtant pas cette nouvelle politique aux Etats-Unis dans les magasins Star, qu'il contrôle. De plus, le gouvernement britannique (dont nous avons vu l'important rejet de la population), et les industriels ont négocié toujours pour mener une campagne d'essais en champ à grande échelle sur la culture des OGM. La mise en culture industrielle pourrait débuter au printemps 2000 (cf fig.11) .

Mais ce pacte n'est pas encore rentré totalement en vigueur, puisque Sainsbury affirme que le travail fait depuis 18 mois abouti à ce que seuls 40 à 50 produits au total de 1500 à sa marque contiennent actuellement des protéines de soja génétiquement modifiés. Si aucune alternative n'est trouvée pour éviter la présence d'OGM, ces produits seront arrêtés.(cf fig.11)

Par ailleurs, les magasins Marks & Spencers vendent eux-aussi des produits OGM contrairement à ce que voudrait le consortium. De plus, certains ne sont même pas étiquetés (cf fig 29).

En Angleterre, le pays le plus opposé aux OGM, Nestlé et Unilerver ne veulent pas perdre du terrain face aux distributeurs. Pour cela ils ont également annoncé publiquement, le28 avril, que eux aussi s'engageaient à retirer toutes alimentations génétiquement modifiées de leurs produits au Royaume- Unis. Mais les géants ne nous disent pas s'ils ont l'intention détendre cette initiative en Europe centrale.

Ces décisions freinent quand même fortement l'avancée des OGM. D'autant plus que les groupes de pression ont de leurs côtés les distributeurs et une bonne partie des médias(cf fig. 21). Les partisans de ce consortium ont indiqué qu'ils allaient se tourner vers le Canada et le Brésil pour s'approvisionner en soja naturel, car ils se plaignent que les producteurs américains mélangent à la source le soja génétiquement modifié et naturel (cf fig 11). Des vérifications auront notamment lieu sur les sites de culture, ainsi que dans les chaînes de traitement des produits. Ces magasins devront aussi s'engager à long terme envers les industries agricoles et de matière première, afin de répondre à la demande des consommateurs et de produire une nourriture exempte d'OGM. Alison Austin, directrice chargée de l'environnement chez Sainsbury's a déclaré "qu'ils ont toujours souhaité une séparation des récoltes utilisant des OGM et des récoltes classiques, et avons été très déçus que cela ne soit pas le cas avec la récolte américaine de soja". Ces décisions ont été prises, pour offrir ce qu'ils souhaitent aux consommateurs (cf fig.11)

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La Migros en particulier :

La Migros vise depuis quelque temps à exposer sa politique cherchant à rassurer le consommateur en prônant dans un grand nombre de médias sa préférence pour les aliments naturels. S'intéressant au sujet, nous avons tenté de prendre contact avec certains responsables de la firme, ce qui ne fut pas évident. On peut se demander si c'est dû à un manque de temps ou à une réticence de parler d'un sujet aussi chaud. Nous avons tout de même réussi à contacter M. Rentsch que nous avons interviewé par téléphone. Ce laborantin, après avoir fait des études de biologie moléculaire, a été engagé spécialement par la Migros pour diriger un laboratoire, dont le but est de détecter les OGM. Son travail consiste à faire des analyses sur des produits que leur envoient les industries associés pour vérifier l'absence d'OGM.

Nous pouvons remarquer que la Migros a investi beaucoup de fonds afin de s'attirer la sympathie du consommateur et de se donner une bonne image. En effet, la Migros avoue qu'elle n'est pas contre les OGM, mais elle évite de les commercialiser pour satisfaire le client. Elle est le premier grand distributeur de Suisse à prendre une telle décision. Le futur nous dira si grâce à cela ses bénéfices augmenteront et si ses concurrents le suivront.

M. Rentsch nous explique que " beaucoup de produits contiennent des ingrédients dérivés du soja ou du maïs et là il faut faire des contrôles. " Il est vrai que le soja entre dans la composition de plus de 1400 produits : margarine, soupe, mayonnaise, chips, céréales, biscuits, tofu, confiserie, chocolat, glace,... Le soja sous forme d'aliments ou d'additifs est quasiment incontournable dans les supermachés. La décision de l'OFSP (Office fédéral de la santé publique), qui est d'accepter l'importation de soja génétiquement modifié, a été prise sur la base de différentes études scientifiques, qui ont montré qu'il n'y avait pas de différence nutritive entre le soja traditionnel et le soja modifié. Il n'y aurait pas non plus de nouveaux risques toxicologiques ni de plus gros risques au niveau allergène (cf fig.7). D'ailleurs, dans les produits cités ci-dessus la quantité d'OGM est infime. Pour cela M.Rentsch nous explique que " si un produit contient moins de 1% d'OGM la loi considère que ce ne sont que des traces possibles dans les produits conventionnels et qu'on les tolère. Par conséquent, ils ne sont pas obligés de le signaler ". Or, d'après le chimiste cantonal, cette loi n'est pas encore en vigueur à présent. La Migros serait donc obligée de se plier à l'article 22, k de l'ordonnance sur les denrées alimentaires (ODAI), qui dit que :

" les denrées alimentaires (...) doivent lors de la remise aux consommateurs porter sur l'emballage ou l'étiquette les indications suivantes :(...) la mention " produit OGM " pour les denrées alimentaires, les additifs et les auxiliaires technologiques qui sont des organismes génétiquement modifiés ou sans issus de tels organismes : sont exceptés des produits séparés de l'organisme et épurés du matériel génétique "(cf fig 1).

La loi dont nous parle M. Rentsch n'est en fait qu'un projet, dont rien n'a encore été décidé jusqu'à présent. Pourtant, il affirmait avec assurance que "l' on a instauré ce seuil de 1%, pour que l'industrie soit capable de produire des aliments sans OGM, mais avec des traces inévitables. " et que " la loi ne les obligent pas à signaler si les produits contiennent moins de 1% d'OGM. " Nous ne savons pas si ce malentendu est du à un manque d'information de la part de M.Rentsch, ce qui serait étonnant vu sa position dans le domaine, ou s'il est du à une ommission volontaire, ce qui serait d'après nous plus probable et qui remettrait malheureusement toute sa crédibilité en question.

Reste à savoir si ce futur seuil n'a pas été conçu pour des raisons politiques uniquement. En effet, " il est clair que cela ne change pas beaucoup si c'est au dessus ou en dessous du seuil de 1% et que la décision a effectivement été prise pour des raisons politiques". Il est évident que dans un épi de maïs par exemple, il y a des milliards de molécules d'ADN, par conséquent, même si un aliment contient moins de 1% d'OGM, il y aura quand même un très grand nombre de molécules modifiées qui passeront dans notre corps. Donc, d'un point de vue scientifique, cette loi n'a pas de sens et d'un point de vue éthique, elle est malhonnête. Etant donné que la plupart des consommateurs n'ont pas forcément de grandes connaissances dans le domaine du génie génétique, ils peuvent penser que la quantité des OGM est proportionnelle aux risques qu'ils encourent.

Les magasins Migros ne sont tout de même pas en mesure d'assumer l'absence complète d'OGM dans ses rayons, puisque, avoue M. Rentsch, il est vrai " qu'ils vendent des aliments pouvant contenir des traces, car il est très difficile de contrôler chaque produit ". De plus, personne n'est en mesure d'assurer que les plantes génétiques ne prendront pas la majorité des parts du marché et que bientôt il sera presque impossible de trouver des produits naturels. Si tel était le cas la Migros s'engage " à mener une politique transparente en informant le client sur la nature de ces produits génétiquement modifiés ou en leur proposant des articles de remplacement." (cf fig 8 et 27) Mais il avoue quand même que "ce serait un avantage d'en vendre, parce que les OGM les plus commercialisés pour le moment sont le maïs et le soja. La Migros vend énormément de produits de ce type et donc, il est clair que si elle pouvait diminuer l'assurance-qualité, ce serait meilleur marché". En entendant cela, on peut se demander si les petits magasins, qui disposent de peu de moyens, ne céderont pas à la tentation de réduire leurs coûts en optant pour ce genre d'aliments. Le consommateur opposé aux OGM se tournera alors vers les grandes firmes qui peuvent satisfaire ses désirs et condamnera alors les magasins de moindre importance.

De plus, pour garantir au client que ses produits sont exempts d'OGM, la Migros se voit dans l'obligation de faire plusieurs fois les tests surtout lorsque les denrées proviennent de pays tels que les Etats-Unis, le Brésil ou l'Argentine. Il est vrai que les critères sont différents d'un lieu à l'autre, et cela même au sein de l'Union Européenne. M. Rentsch nous dit que " les résultats peuvent varier d'un laboratoire à l'autre. L'un peut dire que le résultat est positif et l'autre qu'il est négatif". Nous pensons que cela est très déroutant. En effet, même si un produit a été soumis à des tests, il peut très bien encore contenir des OGM. Cela nous montre bien que nous ne pouvons pas être sûr à 100% de ce que nous mangeons, malgré l'assurance des laboratoires.

On trouve par ailleurs aussi des OGM dans la lessive et autres produits non commestibles. (cf.fig. 28) Cependant, la nourriture pour animaux " est aussi contrôlée et déclarée. C'est-à-dire qu'il est inscrit sur l'emballage qu'il contient des ingrédients génétiquement modifiés. " Nous sommes allés vérifier, sceptiques, à la Migros de Champel, où nous avons pu remarquer que sur la totalité des céréales pour chiens et chats, nous n'avons trouvé qu'une seule marque, " Mazinger ", qui portait la mension OGM. Mais nous ne sommes pas en mesure d'assurer que les autres céréales ne sont pas " naturelles" (cf fig , 8, 13, 19).

En ce qui concerne la garantie des produits Migros, le laborantin nous explique comment il fait ses tests : " On commence par une détection qualitative, par laquelle nous sommes capables de détecter beaucoup moins de 0,1% d'OGM. Si on a détecté encore des traces d'OGM, on fait alors des analyses quantitatives où l'on a déjà beaucoup de connaissances, mais c'est quand même nouveau pour nous ." Il ajoute que " cela est très difficile de contrôler chaque produit. Mais, lorsqu'on détecte des OGM, on se réserve le droit, par un contrat, de renvoyer la marchandise, cela est difficile et cher, mais on le fait pour le consommateur".Ces produits seront revendus à un magasin qui n'a pas la possibilité de faire des tests pour contrôler la fiabilité des

OGM . Ce seront donc plutôt les petits distributeurs qui achèteront cela, parce qu'ils ne sont pas capables de faire une assurance qualité assez claire.

Considérant l'accroissante réticence des consommateurs face aux OGM, on peut redouter l'avenir incertain des petits distributeurs qui, ne pouvant assouvir les désirs de ses clients, seront réduits à disparaître face aux grandes industries.

En effet, la Migros achète aussi des produits importés, ce qui diminue les chances de fiabilités. Par conséquent, malgré toutes les promesses de la chaîne alimentaire suisse, on apprend que la garantie de l'absence d'OGM n'est pas totalement sûre.

En fin d'interview, M.Rentsch nous demanda notre avis personnel sur la question, à laquelle nous répondîmes que nous n'acheterions pas d'OGM car nous ne faisions pas entièrement confiance. A ce moment là, il commença à nous agresser légèrement sur nos convictions en nous disant que " nous étions la génération qui devait s'informer à ce sujet et ne pas juste dire qu'on avait peur ". Sans attitude changea lorsque nous lui dîmes que nous n'étions pas si désinformées et que nous avions déjà interviewé des boîtes tels que Novartis et Nestlé et que même eux avouaient qu'il y avait des risques éventuels. Il avoua alors à son tour que nous ne contrôlions pas encore tout-à fait ces techniques.

Nous avons aussi trouvé intéressant d'interviewer le porte-parole de la Migros, que malheureusement nous n'avons pas pu rencontrer pour des problèmes de distance, ni par téléphone parce qu'elle n'avait pas assez de temps à nous consacrer. Pourtant au premier contact elle semblait ravie et enthousiaste de répondre à nos questions. Nous avons alors emprunté la voie du courrier éléctronique (cf fig 24). Déçues, nous avons pu remarquer qu'elle ne nous a vraiment prises au sérieux, puisqu'elle n'a pas répondu à l'ensemble des questions et que surtout ses réponses en français sortent tout droit d'une interview de M.Boesch (chef de l'assortiment des denrées coloniales à la FCM) parue dans le journal "Construire" édité par la Migros même (cf fig 8).

On peut se demander alors si la firme ne possède pas un texte déjà tout fait que les responsables de la Migros rabâchent à chaque interview sans même changer un mot. Quant aux dernières questions qu'elle a répondu en allemand et que nous avons traduites elle ne fait que confirmer ce que nous savions déjà.

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Les risques perçus par les consommateurs :

Les plantes transgéniques représentent un risque sérieux pour la biodiversité. Les cultures transgéniques transmetteront peu à peu leurs gènes aux cultures naturelles, alors les plantes transgéniques s'imposeront et la première varieté sera perdue. Les echosystèmes agricoles seront d'avantage fragilisés et l'offre en sémence sera réduite.(cf fig. 6)

Concernant le maïs BT, résistant à la Pyrale, on a découvert récemment qu'il pourrait affecter gravement les papillons appelés Monarques (venant des Etats-Unis) selon les expériences effectuées en laboratoire sur les chenilles de Monarque. Leur taux de survie de celles se nourissant de cette variété de maïs, aurait baissé de 44%. De plus, leur développement est moins rapide. Cela pourrait avoir des conséquences dramatiques sur l'équilibre de la nature. (cf fig. 11), surtout que l'on a déjà pu observer des Pyrales résistantes au maïs BT.(c.f. fig18)

De plus, cela peut avoir des conséquences sur les insectes qui se nourissent de ces cultures à l'état naturel, qui soit disparaîtront soit deviendront résistants. Cela aura des dramatiques conséquences sur l'équilibre de la nature.(cf fig. 11)

Par ailleurs, des chercheurs ont mis au point des graines appelées " terminator ". Ce nom évocateur qualifie très bien son objet. En effet, le terminator a pour but d'empêcher la germination des graines une fois replantées et elles visent très directement tous les paysans, généralement les plus pauvres et les plus défavorisés d'entre eux qui conservent une partie de leur récolte pour la replanter l'année suivante. Cette varieté de graines menace ainsi les petits paysans de devoir revendre leurs terres aux grands propriétaires. En effet, il est pour eux impossible de devoir racheter chaque année de nouvelles graines. Ces graines seront en vente d'ici 2004. (cf fig. 20)

Concernant le consommateur directement, pour l'instant aucune conséquence néfaste n'a été observée sur la santé humaine, mais nos connaissances sont inexistantes quant aux effets à long terme d'une absorbtion répétée. Nous assistons à une expérience grandeur nature dont nous sommes les cobayes. Les grands distributeurs comme Novartis assurent que les risques sont infimes et même qu'au contraire il est préférable de manger du maïs BT que du maïs normal (cf vidéo) mais le fait est que personne ne peut garantir l'absence totale de risque (cf. fig. 26).

Nous savons à ce sujet qu'il existe un risque potentiel toxicologique, car l'ajout d'un nouveau gène dans un organisme vivant peut provoquer l'expression d'un gène inactif à l'état normal. Cette expression peut induire la production de toxines, ce qui pourrait être dangeureux pour l'organisme. Basé sur le même principe il y a un risque d'allergène, mais pour l'instant il n'est pas possible de donner des résultats fiables à ce sujet.

Enfin, jusqu'à ce qu'on découvre qu'une souris pouvait intégrer à son patrimoine génétique un morceau d'ADN qu'elle avait précédemment mangé, on était convaincu que les aliments ne pouvaient pas changer notre patrimoine génétique. Mais on a découvert qu'un ADN étranger, ingéré par des souris, a rejoint les globules blancs du sang, de la rate et du foie, en franchissant la paroie intestinale et a pu ainsi établir des liaisons avec l'ADN de souris (cf fig 3). Ceci n'est qu'une possibilité, mais rien ne prouve que la consommation de plantes transgéniques favorise cette implantation, plus que ne le feraient des aliments traditionnels.

La possibilité qu'un ADN d'origine alimentaire puisse rejoindre celui des cellules de la souris est particulièrement effrayante quand on sait que les gênes insérés dans les aliments sont accompagnés d'activateurs d'origine virale. En effet un gêne simplement ajouté à celui d'une céréale ne sera pas utilisé sauf s'il est associé à ces fameux activateurs. Le problème et que ces activateurs peuvent stimuler n'importe quel gêne. C'est là que réside le danger: cancers, troubles du système immunitaire etc...

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Opinion personnelle :

D'un point de vue général, nous avons pu constater qu'il y a de grands mouvements de rejet par le consommateur : les OGM font peur. Il est vrai que le sujet est très controversé, qu'il n'y a certainement pas une seule et bonne façon de voir les choses et que chaque point de vue est défendable.

Dans le cadre de l'agroalimentaire, nous pensons qu'il est positif que le consommateur puisse choisir de se nourrir ou non d'OGM, en se fiant à l'étiquetage, encore faut-il que celui-ci soit fiable...

En ce qui concerne l'interview, nous avons été très décues et choquées tout d'abord par Monsieur Rentsch, qui s'est trompé, volontairement ou non, sur un chapitre tout de même important au sujet des OGM dans l'alimentation. De plus, à la suite de nos questions, il nous a critiqué sur notre décision de se méfier des OGM. Il nous a dit de plus nous renseigner et nous a assuré que les risques étaient pratiquement inexistants. Il nous prenait pour des collégiennes sans expérience mais son opinion changea losque nous lui apprîmes que nous avions interviewé d'autres boîtes très importantes. Cela démontre bien que si le consommateur ne persiste pas dans ses recherches, il peut être facilement manipulé.

Quand on commence à s'informer, on a l'impression que les OGM sont partout! En effet si on regarde la liste ci-dessous, on s'aperçoit qu'ils se trouvent dans des aliments que l'on consomme chaque jour et dont on était loin d'imaginer qu'ils en contenaient. Ainsi, même si nous avions décidé d'éviter de manger des OGM, ceci serait presque impossible, puisque tous les produits ne sont pas étiquetés correctement. (cf fig 26). Par ailleurs, une étude faite par "A Bon Entendeur" nous montre que certains produits (hormis ceux de Migros) contiennent des OGM bien que cela ne soit pas signalé.

En ce qui concerne notre avis, nous préférons éviter de consommer des produits contenant des OGM, du moins jusqu'à ce qu'on ait des preuves qu'ils ne comportent aucun risque.

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5. REMERCIEMENTS

Nous remercions Monsieur Jürg Rentsch et Madame Maja Amrein d'avoir bien voulu nous consacrer un peu de temps afin de répondre à nos questions. Nous remercions aussi "Le Courrier" ainsi que la Migros pour nous avoir envoyé des articles de journaux et des documents concernants les OGM.

Nous remercions également M. Lombard de nous avoir guidé dans notre travail et nos camarades de "JRE" de nous avoir aidé sur quelques points de notre rapport.

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6. BIBLIOGRAPHIE

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juin 99