Interaction Personne-Machine

Thème "Ergonomie des périphériques"


Périphériques permettant

d'entrer du texte

 

Le clavier

Bien que l'avenir proche accordera certainement un rôle central aux systèmes à commande vocale, le clavier reste actuellement le principal canal de communication entre l'utilisateur et le système. Lorsqu'une touche est pressée, le clavier transmet un signal au système, généralement un nombre (code ASCII) correspondant au caractère pressé. Le nombre de signaux qui peuvent être émis est supérieur au nombre de touches du clavier car plusieurs touches peuvent être enfoncées simultanément, par exemple la touche 'majuscule' et une touche caractère. Un clavier comporte cinq types de touches:

Afin de faciliter la frappe, certains ergonomes ont imaginé des claviers arrondis ou des supports permettant de poser la base de la paume de la main. L'inclinaison de certains claviers est réglable par l'utilisateur. Les études empiriques n'ont cependant pas pu mettre en évidence que l'inclinaison (Emmons & Hirsch, 1982) ou la hauteur du clavier (Suther & McTyre, 1982) aient un effet significatif sur l'entrée de texte. Tout ce qu'on a pu montrer est que les préférences des utilisateurs varient, notamment selon leur taille et la longueur de leur main (Potosnak, 1988). Pour permettre ces variations, l'angle du clavier doit pouvoir varier de 15% (ibidem.).

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Lorsque les touches n'offrent pas un feed-back tactile (touches à effleurement), il est utile de prévoir un feed-back sonore ou visuel. Les téléphones actuels combinent même souvent le feed-back tactile, auditif et visuel. Le son de la touche peut être soit mécanique (comme dans un clavier normal), soit généré par le système. Dans ce cas, il est intéressant que l'utilisateur puisse régler le volume du feed-back sonore, en particulier si d'autres personnes travaillent autour de lui. L'efficacité de ce feed-back sonore est réduite si le délai entre la pression du touche et la perception de feed-back (sonore ou visuel) est trop longue, et elle est moindre pour les utilisateurs disposant de bonnes compétences dactylographiques (Potosnak, 1988). Dans l'exemple du téléphone, la présence du feed-back sonore immédiat modifie le rôle du feed-back visuel, lequel devient surtout utile pour vérifier le numéro a posteriori.

Une différence importante entre les claviers réside dans la disposition des lettres. Ces différentes dispositions, décrites par les 6 premières touches du clavier (en haut à gauche) ont donné lieu à beaucoup de controverses. La disposition actuelle du clavier QWERTY (ou QWERTZ en Suisse) ne se justifie pas par des facteurs ergonomiques. Le choix de cette disposition remonte à 1878, au temps des premières machines à écrire mécaniques: les lettres fréquemment juxtaposées dans un texte avaient alors été éloignées sur le clavier afin d'éviter que les bras portant les caractères ne se coincent mutuellement. D'autres distributions des lettres ont été étudiées. La disposition des lettres en ordre alphabétique semble ne pas donner de résultats supérieurs au clavier QWERTY (Potosnak, 1988). La disposition Dvorak (du nom de son auteur) place au centre de chaque main les lettres les plus fréquentes de telle sorte qu'il y ait alternance des mains. Les études comparant ce clavier et le clavier QWERTY indiquent un gain de vitesse qui varie de 2,3 à ... 50%! (Potosnak, 1988). Néanmoins, le fait que des millions de personnes connaissent le clavier QWERTY constitue une force d'inertie plus puissante que les facteurs purement ergonomiques. Cette anecdote est intéressante car elle montre que les problèmes ergonomiques peuvent sortir du cadre technologique et psychologique qui est le nôtre et se heurter à des obstacles de nature sociologique. En ce qui concerne la disposition des touches du pavé numérique, il semble que la disposition de type 'téléphone' (la ligne '1 2 3' en haut) soit légèrement supérieure à la disposition de type 'calculette' (la ligne '7 8 9' en haut) (Potosnak, 1988), probablement parce que la plupart des sujets sont plus familiers avec un téléphone qu'avec une calculette.

La tablette graphique

Le clavier ne constitue pas la seule manière d'entrer du texte. Une autre manière consiste à transmettre une texte écrit via une tablette ou un texte écrit ou dactylographié via un scanner. La reconnaissance de l'écriture manuelle n'est pas encore une technologie à toute épreuve, mais elle progresse rapidement (cfr le Newton d'Apple). Les tablettes graphiques détectent un point soit par contact entre des feuilles superposées, soit en détectant un signal magnétique ou sonore émis par un crayon spécial. Elles sont intéressantes pour entrer des dessins à main levée, des signatures ou pour étudier l'écriture manuelle. Si ces technologies sont séduisantes et s'avèrent parfois pertinentes, il faut néanmoins savoir que la vitesse d'une bonne dactylo est environ deux fois supérieure à la vitesse moyenne d'écriture manuelle (Dix et al, 1993). Ce n'est cependant pas le cas de tous les utilisateurs. De nos jours l'usage clavier n'est plus l'apanage de ceux qui disposent de compétences dactylographiques.

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Le scanner

Le scanner permet de digitaliser des dessins, images ou du texte. L'image est analysée en balayant le document au moyen d'un rayon lumineux et en mesurant l'intensité de la réflexion. Comme les imprimantes (voir ci-après), la résolution d'un scanner varie de 200 'points par pouce' à 1500 (pour les outils professionnels d'édition). Pour de petits documents, le défilement du scanner sur le papier peut être réalisé manuellement (scanners à main). Pour de plus grands documents, il faut préférer les scanners plus onéreux dans lesquels le document est introduit comme dans une photocopieuse. Lorsqu'un texte est introduit au moyen d'un scanner, sa représentation en machine n'est qu'un ensemble de points. Pour transformer celui-ci en fichier texte (utilisable par un traitement de texte), il faut utiliser un logiciel de reconnaissance de caractères (optical character recognition - OCR). Ceci permet l'archivage rapide et économique de documents dactylographiés. Ces logiciels produisent cependant encore un nombre d'erreurs non négligeable et exigent donc une correction manuelle.

1.4 Le micro

Enfin, il est aujourd'hui possible de transmettre du texte oral à l'ordinateur via un microphone. Celui-ci, après avoir appris à reconnaître les particularités phonétiques de son interlocuteur, est capable de reconnaître des phrases élémentaires. Au-delà de quelques mots, cette technique se heurte cependant aux insurmontables difficultés du traitement du langage naturel (voir module 4). En outre, ces technologies posent des problèmes de confidentialité ainsi que d'augmentation du bruit dans un bureau (Dix et al, 1993). Elles s'avèrent pertinentes lorsque l'utilisateur désire transmettre une commande alors qu'il a les mains occupées au clavier ou par une autre tâche (par exemple, un dentiste, un pilote), qu'il a les mains sales (par exemple un garagiste) ou qu'il ne dispose pas de la dextérité manuelle suffisantes (handicapés)