Le schéma général de la communication humaine
(Jakobson, 1963)
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Ce schéma général de la communication humaine a été proposé par le linguiste Roman Jakobson (1969), Linguistique et poétique, In: Essais de linguistique générale, Editions de Minuit, Paris, 209-248.
Vous trouverez une présentation synthétique de ce modèle dans Meunier J.P., Peraya D., (1993), Introduction aux théories de la communication, Bruxelles, De Boeck, Chapitre 2, 2.4. En voici quelques éléments de base qui ne vous dispensent en aucune façla;on de retourner au texte.... : =) !
La fonction référentielle
- Cette fonction concerne principalement le référent auquel renvoie le message. Autrement dit à cet état du monde dont parle le message. Il s'agit de la fonction informative de tout langage.
La fonction expressive
- Elle est centrée sur le destinateur, sur l'émetteur et lui permet d'exprimer son attitude, son émotion, et son affectivité par rapport à ce dont il parle. Tous les traits dits suprasegmentaux - intonation, timbre de la voix, etc. - du langage parlé se rattachent à la fonction expressive.
La fonction conative
- Elle est centrée sur le destinataire. Il s'agit de reconaître au langage une visée intentionnelle sur le destinataire et une capacité d'avoir sur ce dernier un effet. C'est cette dernière orientation qui a été développée par les pragmaticiens à la suite de la théorie des actes du lanagage développée par Austin J.L. (1970), Quand dire, c'est faire, Paris, Seuil.
Les formes grammaticales qui permettent l'instanciation de cette fonction sont par exemple le vocatif, l'impératif.
La fonction phatique
- Cette fonction sert "simplement" à établir la communication, à assurer le contact et l'attention entre les interlocuteurs. il s'agit de rendre la communication effective et effective. Je dis "simplement" avec une certaine ironie, car tous ceux qui sont habitués aux formes de communication médiatisée par oridnateur savent combien l'absence de ces modalités de régulation de la communication peuvent en entraver la convivialité et l'efficacité au sens le plus strict.
La fonction métalinguistique
- la fonction méàtalinguistique répond à la néàcessitàé d'expliciter parfois les formes mêmes du langage. A chaque fois que je m'assure que mes interlocuteurs partagnet le même code que moi et, comme moi appellent bien un chat un chat, je fais appel à la capacité qu'a la langue de pouvoir expliciter ses propres codes, ses propres règles et son propre lexique.
Autrement dit, quand je demande à mon interlocuteur "Qu'entends-tu exactement quand tu dis <galetas> ?" Je mets en oeuvre la fonction métalinguistique.
La fonction poétique
- Cette dernière fonction met l'accent sur le message lui-même et le prend comme objet. Il s'agit donc de mettre en évidence tout ce qui constitue la matérialité propre des signes, et du code.
Il s'agit de tous les procédés poètiques tels que l'allitération (le célèbre Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes), les rimes, etc. Un peu comm un peintre qui travaille d'abord sur la couleur et la lumère avant de "représenter une scène"... Historique,ment c'est sans doute là la rupture de l'impressionisme. Et plus tard celle inaugurée par le Carré blanc de Malevitch.
Le modèle de Jakobson devait permettre de classer les différentes formes de production lanagagière selon des genres en fonction de la fonction dominante puisque, évidemment,les différentes focntions existent à un degré divers dans toute texte, dans toute production langagière. Cette idée que les messages appartiennent à des genres, à des types différents a été systematisée notamment par Bakhtine M.(1984), Esthétique de la création verbale, Paris,Gallimard.
Vous consulterez aussi:
- Bronckart J.P. et al. (1985), Le fonctionnement des discours, Lausanne, Delachaux et Niestlé;.
- Et récemment,(1996) Activité langagière, texte, discours. Pour un interactionisme discursif, Lausanne, Delachaux et Niestlé.
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Daniel Peraya
Last Changed : 16-Nov-1998