MENER UNE PRODUCTION...
Stéphanie Dansereau, Didactique des médias, mise à jour août 2001
QUATRE ÉTAPES
Conception  Scénarisation  Production initiale  Production finale

TITRE provisoire du projet  (titre court ) :
 

A. DÉMARCHE DE CONCEPTION
Définition du projet médiatique

• Phase d'exploration
 

1-Formuler des hypothèses et tracer une carte conceptuelle

Quelle est l'idée directrice à développer (thématique)?
Sous quel angle puis-je traiter le sujet ?....

Faire une carte conceptuelle provisoire... à partir de dix mots clés relatifs au sujet traité.
Explorer un outil pour réaliser votre carte ou arborescence:Inspiration, the visual thinking tool


2- Dégager les idées principales et délimiter le sujet

Voici des tâches exécutables, c'est-à-dire des tâches à faire telles que répondre aux questions suivantes :
(compétences transversales de type intellectuel)

Quelles sont les idées principales (les dégager) ?
Y a-t-il un LIEN entre les idées principales?

Quels sont les buts ou intentions poursuivis (comme auteur)?

Quel public-cible rejoindre ?

Quelles sont les contraintes de production ?
(ressources, équipements, lieux, horaires...)

 3-Faire un inventaire des ressources et une recherche médiagraphique Liste des personnes-ressources à impliquer pour valider le contenu, les stratégies , etc. (nom-statut-téléphone-adresse...);
Liste des ressources technologiques à utiliser (logiciels, partagiciels etc.)

Références médiagraphiques : adresses de sites apparentés et données préexistantes, ouvrages pertinents etc.

 4-Dépouiller le contenu: rédiger un synopsis
Résumer le sujet en cherchant à dégager 5 bonnes idées à exploiter .
Un tableau synthèse est proposé dans une fiche intitulée Tableau du synopsis.


5. Rédiger un devis de production
 
À partir des données d'informations recueillies antérieurement, il s'agit de préparer par écrit
    un projet selon une double articulation: contenu et forme (codage de l'information)

Le devis précède toute production médiatique; c'est avant tout une référence à partir de laquelle on s'appuie à tout moment de la réalisation.  Un bon devis est à la fois un plan de travail, une description de tâches, un budget et finalement une répartition du temps et des énergies.

La partie contenu * décrit les caractéristiques du public cible, définit les besoins auxquels le document veut répondre, cerne les objectifs, détermine le contenu dans ses grandes lignes (synopsis), enfin, favorise une approche ou un concept de communication (métaphore) et une stratégie de participation ( principes d'interactivité et modes de navigation: linéaire, modulaire, mixte, narratif) .

* Une étude récente, rapportée sur le web (http://www.abc-netmarketing.com/manuel/cadplan.htm), concernant les facteurs qui font revenir un visiteur sur un site webcommercial, place la facilité d'utilisation au deuxième rang, après la qualité du contenu.
Facteurs de retour d'un visiteur sur un site (Forrester Research)   (1) qualité du contenu : 75% ; (2) facilité d'utilisation : 66% ; (3) rapidité de téléchargement : 58% ; (4) fréquence de mise à jour : 54% ; (5) promotions et remises : 14% ; (6) marque : 13% ; (7) technologie : 12% ; (8) jeux : 11% ; (9) options d'achat : 11% ; (10) personnalisation du contenu : 10% ; (11) chat et BBS : 10% ; (12) autres : 6%.

La partie formelle  renvoie à la recherche d'un format ou d'une formule pour matérialiser le contenu de l'oeuvre médiatique. Elle définit d'abord le support (et la durée dans le cas d'une vidéo mais non d'un cédérom ou d'un site Web), recommande un type de scénario où dominera la transmission d'information, de connaissances, les échanges, l'entraide ou la narration d'événements (conte, récit d'aventure...) et un type de"visuel" ; enfin, elle limite les cadres matériels de la production: équipement et supports, personnes ressources et temps alloué.

Faire un devis oblige l'émetteur à clarifier ses intentions de communication, à les cerner, à les limiter. 

Travailler à partir d'un devis clair évite au responsable du projet, donc à la production, d'errer ou de bifurquer: on peut ainsi remplir adéquatement son mandat tant au niveau du sujet qu'au niveau du traitement (codage des informations ) qui va du factuel au fictionnel .

Qui trop embrasse mal étreint, dicton qu'il faut avoir en tête lorsque l'on rédige un projet médiatique. De vouloir rejoindre trop de cibles, de vouloir toucher à tout, d'être trop généraliste, est un risque de perdre son auditoire, quel que soit le média de diffusion choisi. Il est rapporté, dans le magazine spécialisé Espacecom, printemps 2001, par des analystes du Forester Research, qu'en 2004, 57% des investissements publicitaires sur Internet iront aux portails verticaux, ceux construits autour d'un champ d'intérêt précis ou d'une cible précise.

L'échéancier , la distribution des rôles dans l'équipe et les coûts de production font normalement aussi partie du devis: http://www.er.uqam.ca/nobel/r33554/design.jpg
 

Lire un exemple de rédaction d'un devis (partiel) de production d'un site multimédia .

 
B. DÉMARCHE DE SCÉNARISATION
Développement du projet médiatique

  
Extrait de la définition d'un scénario interactif selon la SCAM
Réalisation d'une maquette des pages-écrans
(esquisse de la page d'accueil  avec quelques hyperliens)

• Phase de rédaction du plan et scénarisation

1-Sélectionner les informations-clés

Avez-vous des exemples frappants ?
L' hypothèse ou la question de départ est-elle claire ?

Y a-t-il des idées inutiles?
 

2-Structurer le plan
Quelle structure d'organisation du contenu ?
Avez-vous 2, 3 ou 4 points d'entrée(menu principal) ?

Reprendre la carte conceptuelle en découpant proportionnellement
les parties et dégager l'architecture en terme de représentation graphique
(en étoile, cadran, arbre, cercle...) du monde virtuel recherché.

Voici des exemples sur le web où différentes modalités de représentation graphique sont choisis
pour guider les utilisateurs: certaines sont meilleures que d'autres pour s'y retrouver; à vous de voir...

• arborescence ou carte du site (différent du sommaire) de la SCAM (Société civile des auteurs multimédias);
• plan du site ou sommaire avec points d'entrée de l'INA (Institut National de l'Audiovisuel);
• visite guidée pour retrouver les intentions visées par chaque partie centrale du site Multimania.
 Quel type de plan ou d'organisation des éléments à exploiter ?
• Thématique ?
Unité d'organisation assurée par la juxtaposition d'idées ou de mots;

• Chronologique ?
Unité d'organisation assurée par une mise en ordre temporelle de faits, d'opinions ...

• Narratif ?
Unité d'organisation assurée par une mise en ordre logique et
chronologique d'événements d'intérêts humains, selon le point de vue d'un personnage
(la séquence des images ancrées par le verbal assurera la progression narrative);

• Mosaïque
Unité d'organisation assurée par un mélange de contenus et de ressources/services (écran partagé) pour en offrir plein la vue et favoriser l'interactivité (agir sur le comportement ).
 

3-Finaliser le plan
Quel est le point chaud du document ?  Où est-il ?
Comment allez-vous créer une certaine complicité avec vos récepteurs?

Quel est le cheminement à  partir du menu principal ?
Est-il linéaire ou au contraire en constellation? Allez-vous établir des consignes de navigation?

Quelle stratégie générale voulez-vous utiliser :
• rapporter des faits, des données de recherche ou d'expérience?
• interpeller , questionner l'utilisateur éventuel
• favoriser l'expression et la communication...

Un graphe d'interaction viendra illustrer comment les pages-écrans s'articuleront
à partir de la page d'accueil.



4- Découper le scénario d'abord en séquences

Les différentes parties du scénario sont identifiées par le NOM d'une SÉQUENCE .
Chaque séquence peut être définie par un ou plusieurs temps forts ou chaîne d'actions
se rapportant à la même unité de sens .


5-Découper les séquences (chaîne d'actions) en plans visuels et sonores

- d'abord en fiches-écrans (maquettes);
- puis, traduire les idées, les mots à l'aide d'images et de sons,
c'est-à-dire selon le modèle du découpage technique ou mise en écran (le visuel à gauche et
le sonore à droite s'il y a lieu).

Allez voir le siteMONKEYmediaqui se présente selon trois versions: texte, cadres (dreamweaver) ou ultra sensory(flash) . Dans les deux dernières versions, deux interfaces y sont proposées avec les mêmes pictogrammes de départ; c'est l'animation visuelle et sonore des objets ainsi que l'interactivité développée avec le participant qui font la différence. Cette différence se situe non pas au niveau du contenu (identique, quel que soit le codage de l'information) mais au niveau du continuum interactif: du plus discret au plus concret et personnalisé. Une des rubriques (REFERENCE- five styles of interaction) nous définit/illustre les cinq styles d'interactivité selon les objets et actions impliqués : http://www.monkey.com
 


C. DÉMARCHE DE PRODUCTION INITIALE

Réalisation du projet médiatique: version initiale
Extrait de la définition de la phase production par la SCAM
Production d'un prototype avec interactivité
(navigation non linéaire et outils de communicatuion intégrés)


• Repérage des lieux, des sources iconographiques, sonores et médiatisation
 

1-Identification et localisation

Repérage des lieux, personnes et acquisition des ressources, test des équipements....


2-Tournage /médiatisation des objets et de la navigation interactive

Objets textes, images, graphiques, pictogrammes, photos, animations, sons...
Dates et lieux :
3- Pré-montage, programmation et mise à l'essai de la 1re version
Validation auprès d'un focus group
Dates et lieux :
4. Corrections
 
D. DÉMARCHE DE PRODUCTION FINALE
Réalisation du projet: versions intermédiaire et finale


• Montage final et création du générique

Dates :


• Diffusion

Support et date :

SYNTHÈSE DU CALENDRIER DE PRODUCTION

Étapes

1. Conception (devis/synopsis)
 

2. Scénarisation: maquette
 

3. Production initiale: prototype
 

4. Production finale et Diffusion
Dates-clés
Nom et rôle des membres de l'équipe













 

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