Les types d'images

Les images produites et traitées par les ordinateurs sont de deux types: les images bitmap et les images "vectorielles". A chacun de ces types correspondent des familles distinctes de logiciels spécialisés respectivement, les paint (le progamme Paint des accessoires de Windows, Mac Paint, Painter, PSP 4, Photoshop, etc. et les draw (MacDraw Pro, Illustrator, FreeHand, Corel Draw, etc). Chaque type possède aussi ses avantages et ses inconvénients. On pourrait croire que ces deux modes, ce deux types d'images soient complétement distincts et étanches. Il n'en est rien : il y a des logiciels qui permettent de travailler dans les deux modes, tels Canevas (Deneba) et SuperPaint (Aldus). Enfin, les logiciels vectoriels offrent souvent la possiblité de convertir, de "retracer", les images bitmap en images vectorielles (Corel Trace par exemple) et inversément de transformer une image vectorielle en une image bitmap. le menu Bitmap de Corel 7 permet cette dernière opération comme le montre la saisie d'écran de la boite de dialogue de Corel 7 ci-dessous.

Les images de type bitmap

Définition

jumbo Une image bitmap est composée en mode point. Le système de codage le plus universel consiste en effet à décomposer la représentation graphique, l'image, en un certain nombre de points élémentaires caractérisés par leurs coordonnées spatiales et leur couleur. Il s'agit donc d'une représentation graphique définie par l'ensemble des points qui la composent. On voit fort bien sur l'image de Jumbo ci-contre la forme en escalier -le crénelage- du tracé qui correspond aux pixels qui le constituent. Si vous voulez voir un agrandissement de ce phénomène, cliquez par exemple sur les yeux...
Dans le cas d'une photographie, l'opération de digitalisation, d'acquisition ou encore de numérisation, consiste à transformer des tons et des couleurs continus - en nombre infini- en un nombre fini de points élémentaires.

Avantages

  1. Le mode de codage des images bitmap (24 bits, codage RBG)les rend adaptées au fonctionnement des principaux périphériques, notamment les controleurs d'écran "true colors" (point allumé ou non, codé sur x bits).
  2. Elles conviennent fort bien aux images complexes, principalement d'origine analogique, qui ne peuvent être codées qu'en mode point.
  3. Elles se laissent manipuler et traiter par des opérations techniques "naturelles" pour un graphiste qui retrouve des outils et les manipulations très proches de ceux qui caractérisent son métier et sa pratique professionnelle de type analogique.
  4. Elles permettent des opérations comme l'anti-aliasing (suppression du crénelage produit à la rencontre de deux couleurs éloignées), le rehaussement des contours, les modifications locales de l'image (contraste, colorimétrie, effets, filtres, etc.).
  5. Le mode de codage point par point étant relativement universel, une fois cette opération effectuée, le transcodage demande des calculs répétitifs mais relativement simples: la compatibilité est aisée entre les différents formats.
  6. La structure du fichier est telle que des dégradations minimes des données -mais non pas de l'en tête- ne le rendent pas nécessairement inutilisable.

Désavantages

  1. Les images bitmap ont une résolution fixe: aussi la qualité maximale sur un périphérique d'affichage ou d'impression donné rend-elle nécessaire de travailler, dans la majorité des cas, dans la résolution native de ce péripérique. Concrètement cela veut dire qu'une résolution de type écran donnera d'assez mauvais résultats sur un imageur photographique. Les images bitmap sont donc dépendantes du périphérique.
  2. Elles supportent mal les opérations de redimensionnement, réduction ou agrandissement. Les deux opérations se traduisent par une perte d'information. Après une réduction de taille, l'image réduite présentera souvent des effets d'escaliers plus marqués que ceux de l'image source. Un aggrandissement se traduira par la multiplication à la taille voulue de chacun des pixels pris séparément: chaque point se voit grossi, mais la résolution demeurant identique, la définition de l'image sera de qualité inférieure.
  3. Les images bitmap sont "lourdes": les fichiers, lorsque l'on traite des images en haute défintion, ont des tailles qui varient entre 10 et 30 Mo par image.... Elles sont donc encombrantes, difficiles à faire passer sur le réseau, etc.

Les images de type vectoriel

Définition

La description vectorielle d'une image consiste en une description géométrique: le document numérisé prend donc la forme d'une suite de formules mathématiques décrivant les formes élémentaires constituant l'image (carrés, rectangles, ellipses, cercles, courbes, etc.). Chaque forme élémentaire constitue un objet et se voit assigné un certain nombre d'attributs tels que la couleur, la transparence, l'épaisseur du trait, le type de trait (pointillé, etc.)
Le stockage d'une image de type vectoriel est donc très différent de celui d'une image de type bitmap: il consiste en la mémorisation de la représentation des coordonnées des points caractéristiques des formes qui constituent l'image. Il s'agit dès lors d'une représentation relative que l'on peut qualifier de "symbolique".

Avantages

  1. L'image numérique doit être calculée avant de pouvoir être affichée par le périphérique (opération qui porte le nom de rastérisation). Cette opération peut être faite pour n'importe quelle résolution du périphérique: l'image vectorielle est réellement indépendante du périphérique.
  2. Toutes les modifications spatiales de l'image (réduction, aggrandissement, translation, rotation,etc.) sont aisées et n'occasionnent aucune perte d'information. Il suffit en effet de modifer les coordonnées des points de contrôle qui définissent l'objet.
    On voit sur l'image ci-contre les points de contrôle de la courbe et, en traits pointillés, à partir de l'un de ceux-ci, l'axe selon lequel la courbe peut être modifiée.
  3. L'image vectorielle est particulièrement adaptée aux représentations schématiques et stylisés constituées de formes géométriques, uniformément remplies par des à-plats de couleur ou des motifs.
  4. Un fichier vectoriel est bien plus compact qu'un fichier en mode point. Sa taille varie en fonction de la complexité de l'image, mais pas en fonction de la résolution demandée. Un fichier de 2 Mo peut représenter une image déjà fort complexe.

Désavantages

  1. Une image vectorielle ne peut coder une image analogique telle qu'une image photographique.
  2. Le travail sur des objets graphiques isolés qu'il faut ensuite associer ou grouper est peu familier au graphiste ou à l'illustrateur. Il faut donc une certaine habitude et un apprentissage de nouvelles procédures de création.
  3. Certaines manipulations telles que les modifications de couleurs sont difficiles sur une zone d'un objet, sur un objet simple ou sur un groupe d'objets.
  4. Un fichier vectoriel est plus fragile qu'un fichier bitmap dont l'en-tête surtout doit être intacte. La moindre dégradation de l'information est souvent irréparable.
  5. Chaque format de fichier vectoriel possédant ses propres attributs, la compatibilité entre les formats est difficile.



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