SITUATION EN SUISSE






Les Juifs sont présents sur le territoire suisse dès le III ème siècle. Cependant, au XV ème siècle, ils sont expulsés de toutes les villes de Suisse, accusés de meurtre rituel ou de propager la peste. Au XVII ème siècle, les villes argoviennes de Lengnau et Endingen sont les premières à autoriser les juifs à s’établir librement, pour autant qu’ils vivent séparés des Chrétiens. En 1799, les Juifs obtiennent le statut d’étrangers établis en république helvétique, mais n’ont toujours pas l’égalité civique. Ce n’est qu’en 1856, sous la pression étrangère, que les Juifs obtiennent l’égalité civique. En 1893, l'abattage rituel est interdit en Suisse.

Craignant un flot de réfugiés juifs pendant le seconde guerre mondiale, la Suisse propose l'apposition d'un tampon J sur les passeports des Juifs, ceci afin de les refouler à la frontière.

En 1995, lors d'une sesson extraordinaire des Chambres Fédérales commémorant le cinquantenaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, Kaspar VILLIGER, alors Président de la Confédération helvétique s'est "excusé" pour l'apposition du tampon J : "Le Conseil fédéral regrette profondément cette erreur, tout en restant conscient que pareille aberration est en dernier lieu inexcusable (...) Nous ne pouvons que nous incliner silencieusement devant ceux que nous avons entraînés dans la souffrance et dans la captivité, voire dans la mort. Nous ne pouvons que nous incliner devant les membres de leurs familles et leurs descendants."
 
 

LES FONDS EN DESEHRENCE

En 1995, l’affaire des fonds en déshérence s’ouvre en Suisse. Dès lors s'ouvre un débat international sur l'attitude de la Suisse pendant la 2ème Guerre Mondiale.

L'ouverture d'archives a montré que pendant 50 ans après la guerre, les banques suisses ont refusé de verser aux ayants-droit le solde de comptes en banque ouverts par des vicimes de la Shoah. Cette confrontation entres les banques et les organisations juives a donné lieu à une très grande polémique.

Cette crise a déclenché chez un grand nombre de personnes des vives réactions qui se sont traduites par un regain d'antisémitisme. De nombreux propos antisémites se sont faits entendre ainsi que de nombreuses lettres de lecteurs ont pu être lues.
 
 

Plus de détail : http://www.banks.ch/letter_gbpg2.htm
 
 
 
 

L’article 261 bis du code Pénal Suisse









Discrimination raciale.

    Celui qui, publiquement, aura incité à la haine ou à la discrimination envers une personne ou un groupe de personnes en raison de leur appartenance raciale, ethnique ou religieuse ;

    celui qui, publiquement, aura propagé une idéologie visant à rabaisser ou à dénigrer de façon systématique les membres d’une race, d’une ethnie ou d’une religion ;
 
 

    celui qui, dans le même dessein, aura organisé ou encouragé des actions de propagande ou y aura pris part ;

    celui qui aura publiquement, par la parole, l’écriture, l’image, le geste, par des voies de fait ou de toute autre manière, abaissé ou discriminé d’une façon qui porte atteinte à la dignité humaine une personne ou un groupe de personne en raison de leur race, de leur appartenance ethnique ou de leur religion ou qui, pour la même raison, niera, minimisera grossièrement ou cherchera à justifier un génocide ou d’autres crimes contre l’humanité ;

    celui qui aura refusé à une personne ou à un groupe de personnes, en raison de leur appartenance raciale, ethnique ou religieuse, une prestation destinée à l’usage publique,

sera puni de l’emprisonnement ou de l’amende.
 

Pour en savoir plus :
http://www.tsr.srg-ssr.ch/docu/fondsj2.html



 
 
 
 
 
 
 
 
Le Courrier, 13.04.2000 

LE NEGATIONISME
 

La forme la plus récente de l’antisémitisme est le négationnisme. Ses militants affirment que la Shoah est un mensonge inventé par les Juifs afin d’obtenir des compensations financières de l’Allemagne et des gains politiques (la création de l’Etat d’Israel). Les négationnistes affirment que Hitler n’a jamais voulu anéantir les Juifs mais simplement les déplacer vers l’est. Il n’y aurait selon eux aucune preuve que les chambres à gaz ont existé. 

C'est une idéologie antisémite, basée sur la falsification et la diffamation.

Jusqu'en 1970, le négaionnisme est rest une secte confidnetielle. Mais il cherche à s'élargir, notamment au travers des médias. 

En Suisse, depuis 1995,  l’article 261 bis du Code Pénal permet de poursuivre ces négationnistes en justice. Plusieurs procès ont déjà été attentés, notamment contre le Bâlois Jürgen Graf et le Vaudois Gaston Armand Amaudruz. 
 
 

http://www.cicad.org/rapport97.htm

UN SONDAGE

Un sondage national sur l’attitude des Suisses vis-à-vis des Juifs et de la Shoah a été réalisé au mois de janvier 2000 par l’institut GfS de Berne pour la Coordination Intercommunautaire contre l’Antisémitisme et la Diffamation (CICAD-Genève) et l’American Jewish Committee (AJC-New York). 

Celui-ci a montré que l’antisémitisme reste tenace en Suisse. Depuis l’affaire des fonds en déshérence, celui-ci ne s’est pas apaisé. Il ressort de ce sondage que 16% des Suisses sont foncièrement antisémites, tandis que 60% peuvent avoir des tendances antisémites. Cependant, il montre qu’il n’y a que 8% d’antisémites parmi les jeunes jusqu’à 25 ans. Malgré ces résultats, plus de la moitié des Suisses considèrent que l’antisémitisme est un problème sérieux et 69% des gens (et 83% des jeunes) approuvent la loi antiraciste. 

proportions d'antisémitisme en Suisse