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Lorsque la dénutrition de l'anorexique en vient à mettre sa vie en péril, une hospitalisation s'impose sans discussion possible. Mais l'incroyable tolérance de bien des anorexiques mentaux au manque de nourriture et leur refus de se faire soigner font que l'entourage attend trop souvent l'extrême limite pour imposer l'hospitalisation; il n'est pas rare qu'on soit alors obligé de recourir à la réalimentation par voie intraveineuse et par sonde gastrique.
Comme l'anorexie mentale demande un abord spécifique, l'hospitalisation devra de préférence avoir lieu dans un service hospitalier (service de nutrition ou de psychiatrie) habitué à prendre en charge ce type de pathologie.
L'isolement et la coupure avec la famille se pratiquent depuis Charles Lasègue et Jean Martin Charcot. Ils seront levés progressivement, sur un mode contractuel. C'est en effet sur le mode d'un contrat clairement défini, négocié, que le médecin cherche à établir une relation avec l'anorexique. En échange de l'acceptation de manger et de reprendre du poids, le thérapeute négocie avec sa patiente les modalités des visites des membres de la famille, l'octroi de la permission, enfin la sortie de l'hôpital. Peuvent aussi être l'objet de la négociation l'accès à divers objets personnels, l'accès à certaines commodités qu'offre l'établissement, la participation aux diverses activités qui s'y déroulent. Chaque prise de poids donne ainsi accès à de nouveaux droits; la patiente n'est autorisée à quitter l'hôpital que lorsqu'elle a récupérer un poids convenu à l'avance. Cette procédure a été théorisée par la thérapie comportementale et réalise ce qu'on appelle un conditionnement opérant par renforcement positif. Mais elle est le plus souvent mise en oeuvre par des thérapeutes qui ne se réfèrent pas au théories du conditionnement et qui l'utilisent sur un mode empirique.
Parallèlement ou dans un second temps, sont proposées à l'anorexique la participation à des groupes de discussion ou à diverses activités manuelles et physiques, des séances de psychothérapie individuelle, tout cela visant à rompre son auto enfermement.
 Si l'hospitalisation est un temps douloureux pour l'anorexique, ses parents sont eux aussi soumis à rude épreuve. L'interdiction des visites tout d'abord, les propositions éventuelles de séances de thérapie familiale, les conseils d'entreprendre une psychothérapie pour eux même, sont souvent vécu comme autant de signes de culpabilisation. Plus tard, dans le cas ou l'anorexique passe par une phase de rejet et d'opposition, les parents qui espéraient que leur fille redeviendrait l'enfant sage et appliquée qu'elle était plus jeune en viennent à conclure qie les médecins ne font que jouer aux apprentis sorciers. Un dialogue régulier avec l'équipe médicale est donc indispensable pour lever ces incompréhensions.

 
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