Les combats meurtriers qui ont ébranlés les deux derniers siècles perdurent dans certaines régions du continent jusqu'en 1930. De plus, les Aborigènes se retrouvent confrontés à d'autres désastres résultants de ces guerres, comme la famine, qui sévit jusqu'en 1950 dans les tribus ayant dû céder leurs terres aux colons, ou les nouvelles maladies venues d'Europe par le biais des hommes blancs et contre lesquelles les remèdes aborigènes ne peuvent rien. Si on comptait , au XVIIIe siècle, entre 750'000 et 3 millions d'autochtones en Australie, on n'en dénombre plus que 50'000 au XXe siècle. 

      Privés de leurs terres, les Aborigènes sont contraints à vivre dans les réserves et les missions chrétiennes prévues à cet effet. Mais lorsque le gouvernement cède les terres sur lesquelles sont implantées les réserves aux fermiers blancs, les autochtones sont réduits à peupler les bidonvilles.

     L'état australien définit en 1911 les conditions de vie des Aborigènes qui ne bénéficient alors d'aucune considération: contraints à travailler gratuitement, ils ne peuvent accéder au droit de propriété et sont obligés d'obtenir, dans certaines régions un permis pour se déplacer à travers le continent et même pour se marier. 
Fort heureusement ces conditions vont peu à peu changer: en effet, en 1965, les salaires des travailleurs aborigènes égalent ceux des Australiens et, deux ans plus tard, le gouvernement accordent aux Aborigènes la pleine citoyenneté.

      Le gouvernement australien commence à reconnaître les droits des autochtones, qui luttent toujours pour préserver leur identité culturelle: et dès 1993, l'état leur accorde une aide financière afin qu'ils puissent racheter certaines terres qui leur avaient été arrachées par les premiers explorateurs européens. On remarque donc qu'après des siècles de combats, la situation semble se débloquer et les Aborigènes peuvent enfin regarder devant eux avec espoir, même si un bon nombre de problèmes demeurent: en effet les Aborigènes, qui représentent 1.5% de la population australienne, soit 270'000 personnes, vivent pour la plupart dans des bidonvilles où il est difficile d'accéder à des soins médicaux, de recevoir une bonne éducation ce qui entraîne des taux de chômage et de délinquance élevés.
 

      Malgré tout, la reconnaissance d'une identité culturelle demeure sans doute un point important pour les Aborigènes qui ont créé en 1930 un mouvement de protestation tentant de rassembler les autochtones autour de leurs similitudes culturelles.