LA PERCEPTION
 
 
 
 
 

A.LA PSYCHOLOGIE COGNITIVE











1.Perception et réalité:

Déjà en Grèce antique, le philosophe Platon remettait en question la fiabilité de nos perceptions. Il proposa son "Allégorie de la Caverne", pour montrer notre enchaînement à nos sens, qui ne montrent qu'une partie de la réalité. Selon Platon, nous ne percevons qu'une ombre de la réalité.

(pour plus d'informations : http://www.iap.li/news/GermanNews/Platon_wird_erforscht/platon_wird_erforscht.html;
http://www.robotec.ch/tm/platon.htm )
 

Ce dilemme philosophique nous amène a certaines constatations sur le plan psycho-physique:
 
 

a)les limites de la perception:
ex.: _nous ne voyons pas toutes les ondes de la lumière (comme l'ultra-violet, les infra rouges, rayons X ou gamma…), ni ne percevons toutes les ondes du son ( nous n'entendons que des ondes entre 20 et 20000Hz en général).
 
b)la déformation:
ex.: _les illusions perceptives (par ex., l'expérience faite par Stratton, avec ses lunettes qui inversent le haut et le bas de notre champ perceptif. Il a remarqué qu'après une habituation au port de ces lunettes, notre image visuelle se remet à l'endroit ; autres illusions)o

ex.: 

ou encore:  c)la relativité: ex.: _dans le domaine visuel, la couleur d'un objet varie selon l'intensité lumineuse éclairant cet objet.

_la reconnaissance des notes est toujours (sauf pour ceux avec oreille absolue) influencée par la note jouée auparavant
 

d)la variabilité:
_un même stimulus physique peut provoquer différentes réponses chez un même sujet, dépendant de son état interne (sommeil, état d'excitation…), et entre les sujets, qui perçoivent tous le même stimulus mais différemment.
 
e)la plasticité:
_la perception chez l'homme n'est pas fixe, elle peut se reconstruire. Cette variabilité vise le sens d'une amélioration de la perception, mais peut se perdre avec l'âge.
 
 

La perception n'est donc pas simplement une grille ou un filtre qui ne laisse passer que certaines infos;mais il s'agit plutôt d'une transformation de l'énergie, un recodage du réel (comme la transformation des longeurs d'ondes en couleurs).
 
 
 

2.Faut-il distinguer entre sensation et perception ?
 
 

SENSATION:
PERCEPTION:
CHALEUR
SON
FROID
LUMIERE
FAIM
DANGER
DOULEUR
ODEUR
POIDS
POIDS
GOÛT
MOUVEMENT

 
 
 
 

La distinction faite par M. Tiberghien (dans "Initiation à la psychophysique"PUF 1984):

_une sensation correspond à une seule voie nerveuse.

_une perception dépend du stimulus, du contexte et de l'apprentissage, facteurs qui changent son interprétation en fonction d'autres infos dont dispose le sujet.
 
 

 La différence faite par Brunner et Goodman, est que la perception dépend des connaissances de chacun.
 
 

Remarque: Il reste néanmoins difficile de dissocier la sensation primaire de son processus secondaire. Il y a donc forcément de l'arbitraire dans l'utilisation d'un mot à l'autre.
 
 
 
 

3.Les modalités sensorielles:
 
 

Les organes sensoriels externes nous renseignent sur :
Les organes sensoriels internes nous renseignent sur :
Legoût
La proprioception
L'odeur
La température
L'ouïe
La perception de douleur
Le toucher
La perception du déplacement
La vue
La perception de l'orientation
 
Le problèmede dépendance-indépendance du champ (Gestalt)

 
 
 
 

Pour la mesure des sensations, il y a deux méthodes:

_les seuils absolus et différentiels.
_les échelles de sensation.

 

Kant fait remarquer que nous percevons aussi le temps ( alors que nous n'avons pas de récepteurs du temps; il conclut que tous les récepteurs sensoriels servent à estimer le temps) et l'espace (il est estimé à partir de l'ouïe et de la vision).
 
 
 

4.Les seuils absolus:
 

a)Qu'est-ce?
_Définition théorique du seuil absolu: c'est la plus petite valeur perçue d'un stimulus unidimensionnel.

_Définition opérationnelle: c'est la plus petite valeur perçue dans 50% des cas.
 
 


 
b)Les méthodes de mesure:
(pour plus d'infos. voire : Bonnet "Manuel pratique de psychophysique" (1986), Armand Collin)
 
 
 
 
1)La méthode d'ajustement:

_Le sujet doit lui-même déterminer le seuil absolu, en ajustant l'intensité du stimulus à sa propre perception.

_A partir des résultats obtenus, on calcule la médiane (valeur moyenne d'une liste de nombres).

_Critique: le sujet est "maître" de l'expérience, ce qui peut induire une plus grande subjectivité dans ses résultats.


 
 
 
 
 
 
2)La méthode des limites:

_l'expérimentateur relève les réponses, ou l'absence de réponse (il existe différentes façons de procéder: la méthode croissante, ou décroissante. Attention, les résultats ne sont pas les mêmes pour ces deux méthodes, car on cesse de percevoir plus tard que l'on ne commence à percevoir. Pour cette raison, les deux méthodes sont alternés, tout en changeant le stimulus de départ).

_on calcule la médiane des seuils croissants ; et décroissants.

_le seuil absolu est la moyenne des deux médianes.


 
 
 
 
3)La méthode constante:

_l'expérimentateur présente les stimuli en ordre aléatoire (tout en présentant chacun plusieurs fois).

_il calcule le seuil absolu, en déterminant la valeur du stimulus perçue dans 50% des cas.


 
 
 
 
 
 
 
 
4)Les procédures adaptatives
 
  1. la méthode de l'escalier:
 
_on commence comme pour faire la méthode des limites, sauf que dès que le sujet perçoit le stimulus, on change de sens de l'escalier. ® l'escalier monte jusqu'à perception, redescend quand non perçu, puis remonte.

_on s'arrête après dix changements de perception.

_on calcule la moyenne des changements de sens.

_intérêt: on gagne du temps et le sujet sera moins fatigué (la fatigue a une influence sur le seuil absolu).

la méthode du double escalier :








_l'expérimentateur va intercaler un escalier qui commence de façon croissante et un autre qui commence de façon décroissante.

_on s'arrête après dix séries.

_on calcule le seuil à partir de la moyenne des valeurs obtenus pour chaque série, respectivement.

la méthode de Békesy (seulement pour l'audition):








_il mesure le seuil absolu d'intensité, en variant l'intensité et la fréquence de façon continue ® établir un audiogramme (collection de seuils absolus pour différentes fréquences). 

_ l'expérimentateur appuie sur un bouton qui fait baisser l'intensité; dès que le sujet n'entend plus, il doit relâcher le bouton.


 
 
 
    Remarques:

Pour mesurer les seuils absolus d'intensité sonore on utilise l'audiomètre.

La mesure des stimuli:

_Hearing Level (H.L.) mesure directement les déficits. Si pas de déficits, alors le score est autours de 0.
_dB Sound Pressure Lev el ( SPL)
! ! !  HL = SPL - seuil absolu ! ! !
    5.Les seuils différentiels:   a)Qu'est-ce? _Définition théorique: c'est le plus petit écart, entre deux stimuli, qui est perçu.
=E (stimulus-étallon) - S (stimulus-variable)


_Définition opérationnelle: c'est la valeur de l'écart qui est perçu dans 50% des cas et donnant 75% de réponses correctes.

  b)La loi de Weber: _Weber a postulé que le seuil différentiel (SD) est constant (proportionnel à la valeur de S): SD /E (valeur de l'étalon)=K _Mais cette loi n'est valable qu'approximativement et ne s'applique pas à l'ensemble des domaines.   6.Les échelles psychophysiques:   a)Position du problème: _En partant de l'idée que l'organisme transforme les informations de la réalité, on se pose la question de comment l'organisme transforme les valeurs physiques en valeurs psychologiques (p(S) = f(S)). Les échelles de sensations proposent une fonction mathématique qui relie l'intensité physique du stimulus à la sensation perçue.

_Il existe une méthode directe et une indirecte.

  b)les échelles indirectes de Fechner: _En se basant sur la loi de Weber, Fechner a démontré que la fonction (f(S)) est une fonction logarithmique: (f = log a (S)). Selon lui, la perception varie comme le log de son intensité.
 
_Mais sa théorie a deux points faibles:   1.la loi de Weber n'est qu'une approximation.

2.Il postule que l 'intensité d'une sensation (S) peut se mesurer par un nombre d'échellons différentiels.
 
 

c)les échelles directes de Stevens:
Stevens propose aux sujets par un nombre entre 0 et 100. Il obtint 3 types de fonctions: linéaire, logaritmique ou accelléré.

Il pose alors une fonction exponentielle, qui permet de rendre compte de tous les cas de figures:

avec la formule :f = Sa
 

_pour la fonction linéaire, a=1 :
 

_pour la fonction acceléré, a1 :
_pour la fonction loarythmique, a<1 :
 
 

 
 
 
 
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