Historique de l'hypnose :

Bien que le terme hypnose date du siècle dernier, c’est une science qui a existé depuis l’avènement des premières civilisations et qui a été souvent liée à la magie ou à la religion.
La médecine était alors une fonction sacerdotale et les prêtres connaissaient parfaitement l’hypnose qu’ils utilisaient à des fins thérapeutiques.
On en trouve des traces dans la bible (livre de la génèse), ainsi que dans des stalles égyptiennes datant d’un millénaire avant Jésus-Christ. Les druides étaient également passés maîtres dans cet art.
Mais, on en parle surtout depuis le XVIIIème siècle, ou l’hypnose devient médicale et expérimentale.
Retracer l’histoire de l’hypnose, c’est remonter près de deux siècles d’erreurs, des erreurs qui pèsent encore à l’heure actuelle de tout leur poids et qui sont à l’origine de toutes les idées fausses et préjugés qui circulent sur cette forme de thérapie. Peu de sujets ont en effet donné lieu à autant de batailles d’experts, ont suscité autant d’enthousiasme de la part de certains scientifiques et de rejets par d’autres qui la considéraient comme une science maudite.
Au XVIIIème siècle, on commence à parler de ce phénomène
 

Franz Anton Mesmer (1734-1815) fait l’hypothèse qu’à la manière du magnétisme minéral (aimant qui attire des objets) on pourrait extirper les maladies du corps  de la même façon. Il essaie donc de placer des aimants sur le corps de ses patients et provoque ainsi des sortes de crises  qui amènent la guérison des malades.  Il s’aperçoit plus tard qu’il obtient le même résultat avec n’importe quel objet, à condition qu’il l’ait touché.  Il en conclut à la présence d’un fluide provenant  des astres, fluide qui a la propriété de revitaliser la substance nerveuse des patients. Le magnétiseur récolterait ce fluide qu’il redistribue. Pour Mesmer, seules quelques personnes privilégiées possèdent un don pour faire cela.
 
 
Durant ses traitements,  Mesmer fixe intensément ses patients du regard estimant que la puissance du regard favorise le passage du fluide. 
Il guérit beaucoup de malades. Ses pratiques attirent des foules, mais ses agissements finissent par provoquer tant de scandales et de controverses que le roi Louis XVI nomme une commission d’enquête  pour analyser scientifiquement ce phénomène. Sur la base de cette étude, l’hypnose est alors interdite. 
 
 

 

Puysegur (1751-1828) : Ce n’est pas un fluide qui agit, mais la foi du thérapeute qui mobilise les forces de guérison du patient. Puységur obtient non pas des crises comme Mesmer, mais une forme de « sommeil », et observe que pendant cet état, les patients peuvent se souvenir d’événements oubliés et que ceci amène aussi la guérison.

James Braid (1795-1860) Ce chirurgien écossais procède à de multiples interventions sous hypnose, et s’aperçoit que l’on peut induire l’hypnose par simples fixations du regard sur quelque chose, et même par simple concentration de la pensée sur une seule idée. Il découvre aussi que les mêmes phénomènes d’hypnose peuvent être produits par le sujet lui-même, indépendamment du thérapeute, soit : l’auto-hypnose.
 

 

L’hypnose se détache du magnétisme ...
 
 
Jean-Martin Charcot (1825-1893) neurologue, très autoritaire et charismatique travaillant à la Salpètrière a décrit les divers stades de la transe. Il avait la réputation de faire des cures miraculeuses par la seule puissance de son autorité. Pour lui, l’hypnose était une sorte de psychose provoquée expérimentalement, chez des gens faibles. Comme Charcot soignait essentiellement des hystériques, une regrettable confusion s’est faite entre hypnose et hystérie. Plus personne ne voulait se reconnaître hypnotisable. 
 

H. Bernheim (1840-1910) s’aperçoit que l’hypnose est un potentiel qui existe chez tous les êtres humains, et nullement chez les hystériques ou névropathes seuls.  Il indique qu’une représentation qui est acceptée par le cerveau tend à se transformer en action.
 
 
Sigmund Freud (1856-1939) a repris les observations de H. Bernheim.  Pour lui,   l’hypnose permet de retrouver des souvenirs oubliés. Il a mis l’accent sur le fait que la revivisence de souvenirs traumatiques sous hypnose a un puissant effet cathartique.  Mais Freud était mal à l’aise avec cette technique sachant mal gérer les émotions qui peuvent surgir lors des séances. L’hypnose lui a permis de découvrir la notion des forces inconscientes qui nous font agir.  L’avènement de la psychanalyse amena un déclin de l’intérêt pour l’hypnose.
 

 

 

L’hypnose actuelle est très loin de celle qui se pratiquait du temps de Freud :

 
Milton H. Erickson (1901-1980) a mis l’accent sur le fait que : 
  • C’est le patient qui a un talent pour l’hypnose : plus le thérapeute s’adapte aux   particularités du patient, meilleur sera le résultat. 
  • L’hypnose est un phénomène naturel, physiologique et quotidien. 
  • L’hypnose stimule le travail de l’inconscient pour 
  • Amener un meilleur équilibre par le travail d’intégration des expérience 
  • Permettre de trouver des solutions mieux adaptées en sortant des cadres rigides que les patients créent eux-même. 
  • Le fonctionnement hypnotique se faisant à un autre niveau cortical que le fonctionnement habituel, en apprenant aux patients à fonctionner à cet autre niveau, des réaménagements internes se produisent. Il est même préférable que le sujet n’en prenne pas conscience. 
 

 
 
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Milton H. Erickson