Massacré par l’homme
Au-delà
de la mortalité « naturelle »
les tigres meurent du fait de l’homme. Au XIXe siècle et au
début du XXe, on les a persécutés pour en faire des
trophées ou de vulgaires descentes de lit. Plus tard, on a saccagé
leur habitat afin de satisfaire des ambitions industrielles pas toujours
avouables. Depuis peu, on les braconne en vue d’un trafic de fourrures
et d’os. Pourtant le commerce international des peaux est pourtant prohibé
en vertu de la signature de la CITES, répertoriant précisément
les espèces de la faune et de la flore sauvage menacées d’extinction.
Rien n’y fait. « En 1995, des os et des peaux destinés à
contrebande ont été saisis, représentant 73 tigres
selon les estimations, soit en fait 300 à 400 tigres réellement
abattus ». Ce chiffre représente près de 10% de la
population globale de ces animaux dans ce monde. A ce rythme, en l’an 2005,
il ne restera plus un seul tigre en liberté.
Dans
la pharmacologie chinoise, tout est bon chez
le tigre : sang, graisse, yeux mais aussi dents ou abats, guérissent
de tous les mots… Si le braconnage demeure incontrôlé et aussi
débridé qu’il l ‘est depuis une dizaine d’années,
le tigre sauvage tel que nous l’avons connu ne verra probablement le IIIe
millénaire.
A l’orée du XXe siècle, on comptait huit
sous-espèces de tigres. Aujourd’hui, le tigre de la Caspienne
(Panthera tigris virgita), le tigre de Bali (Panthera tigris balica) et
le tigre de Java (Panthera tigris sondaica) ont disparu à tout jamais.
Il reste à peine une trentaine de tigres de Chine (Panthera tigirs
amoyensis), et un peu plus de trois cents tigres de Sibérie (Panthera
tigris altaica). Le tigre de Sumatra (Panthera tigirs sumatrae), sous-espèce
insulaire, survit dans cinq zones isolées, et son avenir reste incertain.
Le statut du tigre d’Indochine (Panthera tigris corbetti) est un peu plus
enviable : on en trouve autour de 1 500, réparttis en Thaïlande,
Malaisie, Birmanie, et au Cambodge, Vietnam, Laos. |