Les hypothèses
Hypothèse opérationnelle
Les hypothèses induites/observées et déduites/théoriques

Les hypothèses

Le but de toute recherche est de trouver une réponse à une question, question qui conduit à une observation systématique de la réalité ou à la recherche de relations entre des phénomènes. Toute la difficulté consiste donc à formuler des questions à la fois significatives et accessibles à l’investigation. Il faut également préciser comment les variables sont mesurées et l’hypothèse doit indiquer à quoi le chercheur s’attend sous forme d’affirmation ou de négation. Idéalement, le but ultime est d’atteindre le niveau de l’« hypothèse explicative » : « il n’y a hypothèse qu’à partir du moment où on explicite une relation entre des faits observables » (Fraisse). L’explication porte sur la causalité et/ou, mieux encore, sur la nature du processus qui sous-tend la relation. Les qualités de l’hypothèse (Fraisse/Travers) : une bonne hypothèse est celle qui sera féconde. L’hyporthèse doit proposer une réponse adéquate à la question posée, autrement dit, si la procédure expérimentale conduit à l’acceptation de l’hypothèse, aura-t-on résolu, au moins partiellement, le problème dont l’hypothèse est issue. elle doit être « vraisemblable », c’est-à-dire qu’elle tienne compte des connaissances scientifiques établies ; elle doit être vérifiable (ou testable), ce qui signifie qu’on doit pouvoir la confronter au faits. Pour cela elle doit donc être opérationnalisable et finalement doit être également réfutable ( falsifiable). L’hypothèse et degré de généralité de la théorie : l’hypothèse s’appuie souvent sur une théorie. Les théories présentent différents niveaux de généralité. L’hypothèse destinée à tester un aspect de la théorie ne peut se faire que si chacun des termes est défini avec rigeur. Ex. (Travers). Voici une proposition générale : un modèle agressif augmente l’agressivité ; un maître agressif augmente l’agressivité des élèves. Comment formuler un hypothèse précise ? On ne mesure par directement l’« agressivité », mais on peut observer et dénombrer des comportements agressifs. Quels comportements considérera-t-on comme agressif ? Selon quel critères ?, etc. De la réponse à ces questions dépendra la mise en forme d’une hypothèse testable ou non. Une fois les comportements agressifs définis, on pourra énoncer l’hypothèse suivante : les maître qui manifestent le plus grand nombre de comportement agressif en classe sont aussi ceux dont les élèves manifestent le plus grand nombre de comportement agressifs, etc. On traite les hypothèses selon la logique des relations et des propositions : « groupes INRC » (Piaget ou l’intelligence en marche, Jacques Montangero, Danielle Maurice-Naville ; 1994 ; édition Mardaga, p.154).

Hypothèse opérationnelle

Pour organiser pratiquement une expérience, il faut décider quelles variables (et leurs valeurs) et quels sujets bien précis seront utilisés. Ces choix permetteront de formuler une hypothèse opérationnelle. L’opérationalisation des hypothèses générales est leur transposition au niveau des variables empiriques observables et mesurables. L’opérationalisation est une concrétisation. En précisant les conditions de l’expérience, le niveau de l’hypothèse opérationnelle permet déjà une première critique de l’expérience projetée.

Les hypothèses induites, observées et déduites, théoriques

On peut partir des faits « hypothèse induite » ou partir de la théorie « hypothèse déduite ». L’hypothèse induite : la curiosité naïve ou des observations qui ont intrigué peuvent donner lieu à des expériences « pour voir », relativement indépendantes du corpus théorique existants et susceptibles de le remettre en cause. Les expériences pour voir ne se prêtent évidemment pas à l’élaboration d’un projet de recherche tel qu’en exigent les organismes pourvoyeurs de fonds, puisque leur cheminement s’invente au fur et à mesure. C’est pourquoi, elles sont le plus souvent conduites parallèlement aux recherches « officielles ». L’hypothèse déduite : la source la plus fréquente d’hypothèses est la littérature spécialisée sur le sujet envisagé. En effet, nombre de recherches ne découlent pas principalement de l’observation des faits. Leur origine est purement théorique, se greffant sur des travaux et des hypothèses antérieures. Plusieurs approches sont possibles : on peut s’inspirer de la littérature pour mettre sur pied une méthode ; plusieurs explications différentes des mêmes faits peuvent entraîner de nouvelles questions de recherche ; on peut également répliquer ou actualiser d’anciens travaux, etc.