Le mythe du cancer et
                    ses représentations populaires
 

Le mot cancer, qui remonte à l'antiquité et dont la connotation s'est construite à travers les siècles, colporte souvent un certain nombre d'erreurs et de non-sens.  De ces fausses notions transmises oralement de père en fils, qui l'associe inexorablement à la mort, émergèrent des images de terreur et d'angoisse, que nous retrouvons à la base des croyances populaire sur le cancer.

Si nous tentons de cerner quelles sont les principales croyances qui préside à cet effroi, nous retenons l'évocation populaire qui en fait une seule maladie au aspects divers. Elle peut atteindre tous les organes et n'importe qui. Cette universalité possède à elle seule une signification maléfique inexistante pour d'autres affections. De plus, ce mal possède quelque chose de contradictoire puisqu'il se manifeste à la fois comme une prolifération et une destruction. Perçu comme un mal qui ronge et dévore, tel le crabe dont l'imagerie populaire s'est saisie pour en constituer le symbole, il représente volontiers l'idée d'un monstre, jamais abattu, capable d'émigrer, d'envoyer des colonies au plus loin de nous même, sans même que l'on s'en doute. On le perçoit trop souvent comme un mal qui développe profondément ses racines et ne lâche plus celui qu'il a investi.

A ces différentes croyances viennent s'ajouter la dégradation physique et  les douleurs qui viennent également consolider la vision d'effroi. Ainsi, si le mythe du cancer trouve le terrain le plus propice auprès des personnes les plus angoissées, les traditions et  les habitudes constituent souvent un facteur favorable à sa fixation. En effet, le cortège de silence, de tabous et de sous-entendus qui l'accompagne généralement  vient renforcer l'angoisse. Effectivement, la grande méconnaissance qui accompagne cette maladie est propice aux croyances les plus folles.

Cette multiplicité de croyances, dont certaines correspondent en partie à la réalité, dont d'autres sont difficilement vérifiable ou totalement fausses, constitue toute une gamme d'affirmations ayant un point commun: elles semblent toutes faire preuve d'un élan viscéral où la la spontanéité seule commande et où le manque d'analyse est évident. Les premières réflexions semblent dépendre d'avantage de la hantise et de l'angoisse que de la raison. En effet, dans bon nombre de cas, l'émotionnel vient éclipser toute forme de réflexion et le "laisser aller" vient renforcer la peur de la mort en la percevant comme la seule finalité envisageable.
A ce titre, il est possible de constater que l'incidence et la prévalance du cancer ne correspondent pas à ces différentes croyances. Pour en savoir d'avantage sur la situation à Genève:
 

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