Autres dépendances
Les définitions qui vont suivre
sont tirées du DSM IV
Dépendance
à une substance: "Définition générale"
La caractéristique essentielle de la Dépendance
à une substance est un ensemble de symptôme
cognitifs, comportementaux et physiologiques, indiquant que le sujet continue
à utiliser la substance malgré des problèmes significatifs
liés à la substance. Il
existe un mode d'utilisation répétée qui conduit,
en général, à la tolérance, au sevrage et à
un comportement de prise compulsive. Un
diagnostic de Dépendance à une substance peut s'appliquer
à toutes les classes de substances à l'exception de la caféine.Les
symptômes de Dépendance sont semblables quelle que soit la
catégorie de substances, mais pour certaines classes, certains symptômes
ne s'appliquent pas (par exemple : des symptômes de sevrage ne sont
pas spécifiés pour la Dépendance
aux hallucinogènes). Bien qu'il
ne soit pas spécifiquement cité comme critère, le
manque (envie impérieuse d'utiliser
la substance) est susceptible d'être éprouvé par la
plupart des sujets (sinon tous) qui présentent une Dépendance
à une substance. La dépendance
est définie comme l'apparition d'au moins trois des symptômes
ci-dessous à un moment quelconque au cours d'une période
continue de 12 mois.
La tolérance (critère
1) est la nécessité d'augmenter
nettement les quantités de substance pour produire l'intoxication
(ou l'effet désiré), ou désigne une diminution nette
de l'effet en cas d'utilisation continue d'une même quantité
de substance. Le niveau de tolérance
qui se développe, varie largement selon les substances. Les sujets
utilisant massivement les opiacés
ou les stimulants peuvent développer des niveaux substantiels de
tolérance (par exemple : multipliés d'un facteur dix), souvant
jusqu'à une dose qui serait mortelle pour un non-consommateur. La
tolérance à l'alcool
peut
aussi être marquée mais elle et, en général,
bien moins extrême que pour les amphétamines.
De nombreux sujets qui fument des cigarettes en consomment
plus de 20 par jour, une quantité qui aurait produit des signes
de toxicité quand ils ont commencé à fumer. Les sujets
qui utilisent massivement le cannabis
ne se rendent en général pas compte qu'ils sont devenus tolérants
(bien que la tolérance ait été démontrée
dans les études animales et chez certains sujets). Il n'est pas
certain qu'on puisse développer une tolérance à la
phencyclidine
(PCP). La tolérance peut être difficile à établir
sur les seuls antécédents quand la substance est illégale
et peut-être mélangée avec des diluants divers où
avec d'autres substances. Dans de telles situations, les tests de laboratoires
peuvent être utiles (par exemple : des taux sanguins élevés
avec peu d'indices d'intoxication rendent la tolérance probable).
La
tolérance doit aussi être distinguée de la variabilité
individuelle quant à la sensibilité initiale aux effets de
substances données.
Par exemple,
des personnes qui boivent pour la première fois montrent très
peu de signes d'intoxication après trois ou quatre verres, alors
que d'autres, de même poids, n'ayant jamais bu non plus, ont un discours
bredouillant et une incoordination motrice.
Le sevrage (critère
2) est une modification inadaptée
avec des concomitants physiologiques et cognitifs se produisant quand diminuent
les concentrations sanguines ou tissulaires d'une substance à la
suite d'une utilisation massive et prolongée. Après
avoir développé des symptômes de sevrage désagréables,
la personne peut prendre la substance pour soulager ou éviter ces
symptômes (critère 2b), utilisant, dans les cas typiques,
la substance tout au cours de la journée en commençant peu
après le réveil. Les symptômes
de sevrage varient fortement selon les classes de substances
; aussi, des ensembles distincts de critères de sevrage sont-ils
donnés pour la plupart des classes. Des signes physiologiques nets
et habituellemen faciles à détecter sont fréquents
avec l'alcool, les opiacés, et les sédatifs,
hypnotiques et anxiolytiques. Des signes
et des symptômes de sevrage sont souvent présents mais peuvent
être moins évidents avec les stimulants tels que les amphétamines
et la cocaïne,
comme avec la nicotine.
Il n'y a jamais de signes significatifs de sevrage après des doses
même répétées d'hallucinogènes. Le sevrage
à la phencyclidine et à des substances similaires n'a pas
encore été décrit chez l'homme (bien qu'il ait été
établi chez l'animal).
Ni la tolérance ni le sevrage ne sont nécessaires
ou suffisants pour le diagnostic de dépendance à une substance.
Certains sujets (par exemple : ceux qui ont une Dépendance
au cannabis) montrent un mode d'utilisation
compulsive sans aucun signe de tolérance ou de sevrage. Inversement,
d'autres patients en postopératoire, qui n'ont pas de Dépendance
aux opiacés, peuvent développer
une tolérance à des opiacés qui leurs sont prescrits,
et éprouver des symptômes de sevrage sans montrer aucun signe
d'utilisation compulsive. Les spécifications Avec Dépendance
physiologique et sans Dépendance physiologique sont fournies pour
indiquer la présence ou l'absence de tolérance ou de sevrage.
Les items suivants décrivent le mode d'utilisation
compulsive d'une substance, qui caractérise la dépendance.
Le sujet peut prendre la substance en quantité
plus importante ou sur une plus longue période
que celle qui était prévue au départ (par exemple
: il continue à boire jusqu'à l'intoxication sévère
bien qu'il se soit fixé une limite à un seul verre) (critère
3). Le sujet peut exprimer un désir
persistant d'arrêter ou de contrôler l'utilisation de la substance.
Souvent, il y a eu de nombreuses tentatives
infructueuses pour en diminuer ou en arrêter
l'utilisation (critère 4). Le sujet peut passer
beaucoup de temps à se procurer une substance, l'utiliser, ou récupérer
de ses effets (critère 5). Dans
quelques cas de Dépendance, quasiment
toutes les activités journalières de la personne tournent
autour de la substance (critère
6). L'individu peut se détacher
des activités familiales ou de ses violons d'Ingres pour utiliser
la substance en privé ou pour passer plus de temps avec des amis
qui utilisent la substance. Bien
qu'elle reconnaisse la contribution de
la substance à ses difficultés psychologiques ou physiques
(par exemple : symptômes dépressifs sévères
ou atteinte organique), la personne continue
à l'utiliser (critère 7).
Le point-clé pour évaluer ce critère n'est pas l'existence
d'un problème, mais plutôt l'incapacité du sujet à
s'abstenir d'utiliser la substance bien qu'il ait des preuves des difficultés
qu'elle provoque.
Dépendance
à des solvants volatils
Certains des critères généraux pour une Dépendance
à une substance ne s'appliquent pas aux solvants volatils, alors
que d'autres nécessitent des explications supplémentaires.
Une tolérance aux effets des solvants volatils a été
rapportée chez des sujets présentant une utilisation
massive, bien que sa prévalence et sa signification clinque
soient inconnues. Un possible syndrome de sevrage,
commençant 24 à 48 heures après l'arrêt de l'utilisation
et persistant 2 à 5 jours a été décrit, avec
des symptômes comprenant troubles du sommeil, tremblements, irritabilité,
diaphorèse, nausée, et illusions fugaces. Cependant,
ce syndrome n'a pas été bien établi et ne paraît
pas cliniquement significatif. De ce fait, la Dépendance à
des solvants volatils n'inclut ni un syndrome de sevrage caractéristique
ni la mise en évidence de l'utilisation de solvants volatils pour
soulager ou éviter celui-ci. Cependant les solvants volatils peuvent
être pris sur de plus longues périodes ou en quantité
plus grande que prévues initialement, et les sujets qui en utilisent
peuvent trouver difficile de diminuer ou de contrôler l'utilisation
des solvants volatils. Comme les solvants volatils sont peu coûteux,
licites et facilement disponibles, il est rare que les sujets passent beaucoup
de temps à tenter de s'en procurer. Cependant, des
durées importantes peuvent être consacrées à
l'utilisation et à la récupération des effets des
solvants volatils. Une utilisation répétée
de solvants volatils peut conduire le sujet à réduire ou
abandonner des activités importantes, sociales, professionnelles
ou de loisirs, et l'utilisation des ces substances peut continuer bien
que le sujet connaisse les problèmes physiques (par exemple : maladie
hépatique ou lésion du système nerveux central ou
périphérique) ou psychologiques (par exemple : dépression
sévère) causés par leur utilisation.
Dépendance
des sédatifs, hypnotiques ou anxiolytiques
Des niveaux très significatifs de dépendance
physiologique, marquée par une tolérance et un sevrage, peuvent
se développer avec les sédatifs, hypnotiques et anxiolytiques.
L'évolution dans le temps et la sévérité du
syndrome de sevrage vont différer selon la substance spécifique,
sa pharmacocinétique et sa pharmacodynamique. Par exemple, le sevrage
de substance à durée d'action plus courte, qui sont rapidement
absorbées et n'ont pas de métabolites actifs (par exemple:
le triazolam) peut débuter dans les heures qui suivent l'interruption
de la substance ; le sevrage de substance avec
des métabolites à longue durée d'action (par exemple
: le diazépan) peut ne pas apparaître avant 1 ou 2 jours ou
plus. Le syndrome de sevrage produit par des substances de cette
classe peut être caractérisé par le développement
d'un delirium qui peut représenter
un rique vital. Il peut y avoir des manifestations de tolérance
et de sevrage en l'absence d'un diagnostic de Dépendance à
une substance chez un sujet qui a brutalement arrêté des benzodiazépines
prises sur de longues périodes aux doses thérapeutiques prescrites.
Un
diagnostic de Dépendance à une substance ne doit être
envisagé que si, en plus d'une dépendance physiologique,
le sujet qui utilise la substance présente de nombreuses autres
difficultés (par exemple : un sujet dont le comportement
de recherche de drogue s'est développé au point que des activités
importantes sont abandonnées ou réduites pour obtenir la
substance.)
Les modes d'utilisation et l'évolution de la Dépendance
à l'amphétamine sont similaires à ceux de la Dépendance
à la cocaïne parce que les deux substances sont
de puissants stimulants du système nerveux
central avec des effets psychoactifs et sympathomimétiques similaires.
Cependant, les amphétamines ont une plus
longue durée d'action que la cocaïne et sont donc,
en général, autoadministrés moins fréquemment.
Comme pour la Dépendance à la cocaïne, l'usage peut
être chronique ou épisodique, avec des déchaînements
("défonces") ponctués de brève périodes sans
drogue. Un comportement agressif ou violent est associé à
la Dépendance à l'amphétamine, spécialement
si de fortes doses sont fumées (par exemple : "glace") ou administrées
par voie intraveineuse. Comme avec la cocaïne,
une anxiété intense mais transitoire, ainsi qu'une mode de
pensée persécutoire et des épisodes psychotiques qui
ressemblent à une Schizophrénie, type paranoïde, sont
fréquemment rencontrés, spécialement en cas d'utilisation
de fortes doses. Une tolérance aux amphétamines
se développe et conduit souvent à une à une augmentation
substantielle des doses. Inversement, certains sujets ayant une Dépendance
à l'amphétamine, développent une tolérance
inverse (sensibilisation). Dans ces cas, de petites doses peuvent produire
des effets stimulants marqués et d'autres effets indésirables
psychiques ou neurolgiques.
Dépendance
au cannabis
Les sujets ayant une Dépendance à au cannabis ont une utilisation
compulsive et ne développe pas,
en général, de dépendance physiologique,
bien qu'une tolérance à la plupart des effets du cannabis
ait été signalée chez des sujets utilisant le cannabis
de manière chronique. On a aussi signalé quelques cas de
symptômes de sevrage, mais il n'a pas été établi
de manière certaine que ceux-ci peuvent être cliniquement
significatifs. Les sujets présentant une
Dépendance au cannabis peuvent utiliser du cannabis très
puissant toute la journée durant des mois ou des annés et
peuvent passer plusieurs heures par jour à se procurer et à
utiliser la substance. Cela interfère souvent avec les
activités familiales, scolaires, professionnelles ou de loisirs.
Les sujets ayant une Dépendance au cannabis peuvent aussi poursuivre
leur consommation bien qu'ils en connaissent les conséquences physiques
(par exemple : toux chronique liée au fait de fumer) ou psychologiques
(sédation excessive résultant de l'utilisation répétée
de fortes doses).
L'utilisation inermittente de cannabis et l'intoxication par celui-ci peuvent
interférer
avec les performances au travail ou à l'école et peuvent
être physiquement dangereuses dans des situations comme la conduite
automobile. Des problèmes judiciaires peuvent survenir
après arrestation pour détention de cannabis. Il peut y avoir
des disputes avec le conjoint ou les parents sur la détention de
cannabis au domicile ou sur son utilisation en présence d'enfants.
Dépendance
à la cocaïne
La cocaïne possède des effets euphorisants
extrêmement puissants et les sujets qui y sont exposés peuvent
déveloper une Dépendance en utilisant la cocaïne pendant
de très courtes périodes. Le fait que le sujet
éprouve de plus en plus de difficultés à résister
à utiliser la cocaïne chaque fois qu'elle est disponible est
un signe précoce de Dépendance. Du fait de la courte demi-vie,
il faut des prises fréquentes pour se maintenir "au top". Les
personnes ayant une Dépendance à la cocaïne peuvent
dépenser, pour cette drogue, en très peu de temps, des sommes
d'argent très importantes. De ce fait, la personne utilisant
la substance peut être impliquée dans des vols, la prostitution
ou le commerce de la drogue, ou demander des avances sur salaire pour obtenir
des fonds afin d'acheter la drogue. Les sujets ayant une Dépendance
à la cocaïne jugent souvent nécessaire d'arrêter
l'utilisation pendant plusieurs jours pour se reposer ou trouver de l'argent.
Des responsabilités importantes, que ce soit au travail ou dans
les soins donnés aux enfants, peuvent être grossièrement
négligées pour se procurer ou utiliser la cocaïne. Les
complications mentales ou physiques de l'utilisation chronique, comme un
mode de pensée persécutoire, un comportement agressif, une
anxiété, une dépression et une perte de poids sont
habituelles. Quelle que soit la voie d'admnistration, une tolérance
apparaît
après des utilisations répétées.
Les
symptômes de sevrage, en particulier une humeur dysphorique, peuvent
se rencontrer mais sont en général transitoires et associés
à l'utilisation de fortes doses.
Dépendance
aux hallucinogènes
Certains des critères généraux de Dépendance
ne s'appliquent pas aux hallucinogènes et d'autres demandent une
explication complémentaire. On a signalé
qu'une tolérance aux effets euphorisants et psychédéliques
des hallucinogènes se développait rapidement mais pas la
tolérance aux effets neurovégétatifs tels que dilatation
pupillaire, hyperréfexie, augmentation de la pression artérielle,
augmentation de la température corporelle, piloérection,
et tachycardie. Une tolérance croisée existe entre le LSD
et les autres hallucinogènes (par exemple : la psilocybine et la
mescaline). L'utilisation d'hallucinogènes, même
chez des sujets dont les manifestations correspondent intégralement
aux critères de dépendance, se limite souvent à quelques
prises par semaine. Cette fréquence d'utilisation relativement faible
(comparée à celle d'autres substances) peut être liée
au désir de supprimer le développement de la tolérance
aux effets psychologiques des hallucinogènes. La survenue d'un sevrage
n'a pas été démontrée mais il existe des signalements
de "manque" caractérisé après l'arrêt des hallucinogènes.
Les sujets ayant une Dépendance aux hallucinogènes passent
souvent des heures ou des jours à les utiliser et à récupérer
de leurs effets du fait de la longue demi-vie et de la durée d'action
prolongée de la plupart d'entre eux. Inversement, certains
hallucinogènes "conçus à cet effet" (par exemple :
le DMT) ont une durée d'action très courte. L'utilisation
d'hallucinogènes peut se poursuivre bien que leurs effets indésirables
soient connus ( par exemple : altération de la mémoire au
cours de l'intoxication, "mauvais voyages" qui sont en général
des réactions de panique, ou flasch-backs).
Certains sujets qui utilisent le MDMA (une drogue conçue pour ses
effets hallucinogènes) décrivent une "gueule de bois" le
jour qui suit l'utilisation, caractérisée par une
insomnie, une fatigue, une somnolence, une douleur maxillaire liée
à la crispation des muscles, des pertes d'équilibre, et des
maux de tête. Dans la mesure où des impuretés
ou des ersatz sont souvent vendus comme "acide" ou autres hallucinogènes,
certains des effets indésirables signalés peuvent être
dus à des substances comme la strychnine, la pencyclidine, ou l'amphétamine.
Certains sujets peuvent présenter des comportements dangereux (par
ex : sauter par la fenêtre en croyant pouvoir voler) du fait d'un
manque de prise de conscience ou d'un défaut de jugement au cours
de l'intoxication. Ces effets indésirables apparaissent plus fréquents
parmi les individus qui ont un trouble mental préexistant.
Dépendance
à la nicotine
La dépendance et le Sevrage à la nicotine peuvent se développer
lors de l'utilisation d'une forme quelconque de tabac (cigarettes, tabac
à chiquer ou à priser, pipes, cigares) y compris de médications
prescrites (gomme à mâcher à la nicotine et patch).
La
capacité relative de ces produits à produire une Dépendance
ou à induire un Sevrage dépend de la rapidité d'action
de la voie d'administration (fumée plus rapide que voie orale, elle-même
plus rapide que voie transdermale) et de la quantité de nicotine
du produit.
Certains des critères généraux de Dépendance
ne paraissent pas s'appliquer à la nicotine alors que d'autres nécessitent
des explications supplémentaires. La tolérance à la
nicotine se manifeste par l'absence de nauséés,
d'étourdissements et d'autres symptômes caractéristiques,
malgré l'utilisation de quantités substantielles de nicotine,
ou par une diminution des effets alors que l'utilisation se poursuit avec
des doses inchangées de nicotine. L'arrêt de l'utilisation
de la nicotine produit un syndrome de sevrage bien défini qui est
décrit ci-dessous. De nombreux sujets qui utilisent la nicotine
en prennent pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage
quand ils s'éveillent ou après s'être trouvés
dans une situation où l'utilisation est limitée (par exemple
: au travail ou dans un avion). Les sujets qui fument ou les autes sujets
qui utilisent de la nicotine utilisent leur réserve de cigarettes
ou d'autres produits contenant de la nicotine plus rapidement qu'ils ne
le voudraient. Bien que plus de 80 % des sujets
qui fument expriment le désir de cesser de fumer, et bien que 35
% essayent d'arrêter chaque année, moins de 5 % y parviennent
s'ils ne sont pas aidés dans leurs efforts. Le meilleur
exemple du fait de passer beaucoup de temps à l'utilisation de la
substance est de fumer cigarette sur cigarette. Dans la mesure où
les source de nicotine sont disponibles facilement et légalement,
il est rare de passer beaucoup de temps pour s'en procurer. Renoncer
à d'importantes activités sociales, professionnelles ou de
loisirs peut se produire si un sujet abandonne une activité parce
qu'elle a lieu dans une zone où il est interdit de fumer.
La poursuite de l'utilisation malgré des problèmes médicaux
associés constitue un problème de santé pariculièrement
important (par exemple : un sujet qui continue à fumer bien qu'il
ait une affection médicale générale induite par le
tabac telle qu'une bronchite ou une broncho-pneumopathie obstructive chronique).
Dépendance
aux opiacés
La plupart des sujtes ayant une Dépendance aux opiacés ont
des niveaux significatifs de tolérance et vont subir un sevrage
en cas d'arrêt brutal des opiacés. La Dépendance aux
opiacés comprend des signes et des symptômes qui reflètent
une autoadmnistration prolongée et compulsive d'opiacés qui
sont utilisés sans raison médicale légitime, ou, s'il
existe une affection médicale générale nécessitant
un traitement par les opiacés, ils sont utilisés à
des doses largement en excès par rapport à la quantité
nécessaire pour soulager la douleur. Les
personnes ayant une Dépendance aux opiacés tendent à
développer des modes d'utilisation réguliers, compulsifs,
quotidiens de la drogue tels que, typiquement, les activités journalières
sont organisées autour de l'obtention et de la consommation d'opiacés.
Les opiacés sont, en général, achetés sur le
marché illégal mais peuvent être obtenus auprès
de médecins en simulant ou en exagérant des problèmes
somatiques généraux ou grâce à des prescriptions
simultanées de plusieurs médecins. Les
professionnels de santé qui ont une Dépendance aux opiacés
obtiennent souvent les opiacés en rédigeant des ordonnances
pour leur propre usage ou détournant des opiacés prescrits
pour des patients ou des réserves de la pharmacie.
Dépendance
à la phencyclidine (PCP)
Les phencyclidines (ou les substances similiares) comprennent la phencyclidine
(PCP, Sernylan) et des produits qui agissent de manière similaire
comme la Kétamine (Kétalar, Ketaject) et les analogues thiophéniques
de la phencyclidine (TPC). Ces substances ont
d'abord été développées comme anesthésiques
dissociatifs dans les années 1950 et ont devenues des drogues qu'ont
trouvait dans la rue dans les années 1960. Elles peuvent
être prises par voie orale ou intraveineuse ou peuvent être
fumées. La phencyclidine (vendue illégalement sous des noms
variés tels que PCP, Hog, Tranq, Angel Dust = poussière d'ange,
et Peace Pill) est la substance de cette classe qui fait le plus habituellement
l'objet d'abus.
Certains des critères généraux pour une Dépendance
à une substance ne s'appliquent pas à la phencyclidine. Bien
qu'un "manque" ait été signalé chez des sujets présentant
une utilisation massive, ni tolérance ni symptômes de sevrage
n'ont été clairement démontrés chez l'homme
(bien que leur survenue ait été mise en évidence dans
les études animales). En général, la phencyclidine
n'est pas difficile à obtenir, et les sujets qui ont une Dépendance
à la phencyclidine en fument souvent au moins 2 ou 3 fois par jour,
passant ainsi une partie importante de leur temps à utiliser la
substance et à en éprouver les effets. L'utilisation de la
phencyclidine peut continuer malgré la présence de problèmes
psychologiques (par exemple : désinhibition,
anxiété, colère, agressivité, panique et reviviscence
ou "flach-back") ou médicaux (par exemple : hyperthermie, hypertension,
convulsions) dont le sujet sait qu'ils sont causés par la substance.
Les sujets qui ont une Dépendance à la phencyclidine peuvent
présenter des réactions comportementales
dangereuses dues à un manque de prise de conscience et à
un défaut de jugement pendant l'intoxication. Un comportement
agressif avec bagarres est reconnu comme l'un des effets indésirables
particulièrement problématique de la phencyclidine.
Comme avec les hallucinogènes, les réactions indésirables
à la phencyclidine peuvent être plus fréquentes chez
les sujets qui ont des troubles mentaux préexistants.
Dépendance
à l'alcool
L'existence d'une dépendance à l'alcool repose sur la mise
en évidence d'une tolérance
ou de symptôme de Sevrage. Le sevrage alcolique est caractérisé
par le développement de symptômes
de sevrage environ 12 heures après la réduction des prises
en cas d'ingestion massive et prolongée d'alcool. Les
sujets qui ont une Dépendance alcoolique peuvent continuer à
consommer de l'alcool malgré ses effets néfastes, souvent
pour éviter ou pour atténuer les conséquences du sevrage
parce que le Sevrage alcoolique qui ait une signification clinique, et
seulement
5 % (environ) des sujets ayant une Dépendance alcoolique présentent
des complications graves du sevrage (par exemple : delirium, convulsions
de type grand mal). Une fois qu'un mode d'utilisation compulsive
se développe, les sujets ayant une Dépendance peuvent passer
des périodes de temps substantielles à obtenir et à
consommer des boissons alcoolisées. Ces
sujets continuent souvent leur prise d'alcool malgré ses effets
néfastes, sur le plan psychologique ou physique ( par
exemple : dépression, trous de mémoire, maladie hépatique,
ou autres complications).
Jeu pathologique
Le DSM-IV n'inclut pas explicitement le jeu pathologique dans la catégorie
des Dépendances mais en se penchant sur le problème on ne
peut faire autrement que d'y voir une forme de Dépendance.
L'élément essentiel du Jeu pathologique est une
pratique inadaptée, persistante et répétée
du jeu qui perturbe l'épanouissement personnel, familial ou professionnel.
Le sujet peut avoir l'esprit accaparé par le jeu (par exemple :
en se remémorant des expériences de jeu passées, en
faisant des projets de nouvelles tentatives ou en réfléchissant
aux moyens de se procurer de l'argent pour jouer). La plupart des joueurs
pathologiques disent qu'ils recherchent "l'action" (un état d'excitation
euphorique) plus que l'argent. Des enjeux et des
risques croissants peuvent être nécessaires pour atteindre
l'état d'excitation désiré. Ces sujets
continuent souvent à jouer malgré des efforts répétés
pour contrôler, réduire ou arrêter leur pratique. Il
peut y avoir une agitation ou une irritabilité lors des tentatives
de réduction ou d'arrêt. La personne peut jouer pour échapper
à des difficultés ou pour soulager une humeur dysphorique
(par exemple : des sentiments d'impuissance, de
culpabilité, d'anxiété,
de dépression). L'habitude de jouer pour "se refaire"
peut apparaître avec le besoin pressant de continuer à jouer
(souvent avec des enjeux ou des risques supérieurs) pour éponger
une perte ou une série de pertes. Le sujet peut abandonner sa stratégie
de jeu et tenter de récupérer ses pertes en jouant son va-tout.
Tous
les joueurs peuvent, pendant une courte période, jouer ainsi pur
recouvrer leurs pertes, et c'est surtout la présence de cette conduite
pendant une longue période qui est caractéristique du Jeu
pathologique. Le sujet peut mentir à sa famille, à
son thérapeute ou à d'autres pour dissimuler l'ampleur réelle
de ses habitudes de jeu. Il peut recourir à des conduites anitsociales
(par exemple : falsifications, fraudes, vols ou détournement d'argent)
quand il commence à avoir du mal à emprunter de l'argent
pour se financer. Les sujets peut mettre en danger
ou perdre une relation affective importante, un emploi ou des possibilités
d'études ou de carrière à cause du jeu. Il peut prendre
l'habitude de se faire "dépanner" et s'adresser à des parents
ou à d'autres pour être tiré de situations financières
désespérées dues au jeu.
Des distorsions de la pensée (par exemple : un
déni,
de la superstition, une confiance en soi excessive ou une impression de
pouvoir et de contrôle) peuvent exister dans le Jeu pathologique.
De nombreux sujets atteints de ce trouble croient que l'argent est à
la fois la cause et la solution de tous les problèmes.
Ils
ont souvent une nature portée vers la compétiton et sont
souvent énergétiques, ils ne tiennent pas en place et s'ennuient
facilement. Ils accordent souvent trop d'importance à
l'approbation des autres et peuvent être généreux jusqu'à
l'extravagance. Quand ils ne sont pas pris par le jeu, ils peuvent être
des forcenés du travail ou être le type de personnes attendant
à souffrir d'affections médicales générales
qui sont associées au stress
(par exemple : hypertension, ulcère peptique ou migraine). Il a
été rapporté que les Troubles de l'humeur, le Trouble
Déficit de l'attention/hyperactivité, l'Abus ou la Dépendance
à une substance et les Personnalités antisociales, narcissiques
ou borderline sont plus fréquentes chez les sujets souffrant de
Jeu pathologique. Il a aussi étét
rapporté que 20 % des individus traités pour ce trouble ont
fait des tentatives de suicide.