Le Trouble obsessionnel-compulsif                                            

Selon le DSM-IV, les caractéristiques essentielles du Trouble obsessionnel-compulsif sont des obsessions ou des compulsions récurrentes qui sont suffisamment sévères pour entraîner une perte de temps (c.-à-d. elles prennent plus d’une heure par jour) ou un sentiment marqué de souffrance ou une déficience significative.
 

L’affection n’est pas due aux effets physiologiques directs d’une substance ou à une affection médicale générale.

Les adultes ayant un Trouble obsessionnel-compulsif ont à un certain moment reconnu que les obsessions ou les compulsions étaient excessives ou déraisonnables.
Certains sujets ne sont pas certains du caractère déraisonnable de leurs obsessions ou compulsions et la prise de conscience peut varier chez un même sujet en fonction du temps et des situations.
Lors des périodes où le sujet reconnaît que les obsessions ou les compulsions sont déraisonnables, il ou elle peut désirer ou tenter de leur résister.
En essayant de résister à une compulsion, le sujet peut avoir le sentiment d’une augmentation de l’anxiété ou de la tension qui est souvent soulagée par le fait de céder à la compulsion.
Lors de l’évolution des troubles, après des échecs répétés de résistance aux obsessions ou aux compulsions, le sujet peut se laisser aller à ces obsessions ou compulsions, ne plus ressentir le désir de leur résister, et intégrer les compulsions dans ses activités habituelles quotidiennes.

Les obsessions ou les compulsions peuvent entraîner une souffrance marquée, être à l’origine d’une perte de temps (prendre plus d’une heure par jour) et interférer de manière significative avec les activités habituelles du sujet, son fonctionnement professionnel ou ses activités ou relations sociales habituelles, ou ses relations avec les autres.

Les obsessions ou les compulsions peuvent remplacer un comportement utile et satisfaisant et peuvent grandement perturber le fonctionnement général.
Dans la mesure où des intrusions obsessionnelles peuvent être source de distraction, elles entraînent fréquemment une incompétence pour les tâches cognitives qui nécessitent de la concentration comme la lecture ou le calcul.

De plus, de nombreux sujets évitent des objets ou des situations qui provoquent des obsessions ou des compulsions. Un tel évitement peut s’étendre et sévèrement restreindre le fonctionnement général.

Prévalence :
Alors que le Trouble obsessionnel était considéré autrefois comme relativement rare dans la population générale, des études récentes conduites dans la communauté ont estimé la prévalence sur la vie à 2,5 % et la prévalence sur un an de 1,5 à 2,1 %.

Evolution :
Bien que le trouble obsessionnel-compulsif débute durant l’adolescence ou chez l’adulte jeune, un début dans l’enfance est possible.
L’âge de début est plus précoce chez les hommes que chez les femmes.
La majorité des sujets ont une évolution chronique avec des hauts et des bas, et des exacerbations symptomatiques qui peuvent être associées au stress.
Environ 15 % présentent une altération progressive du fonctionnement professionnel et social.
Environ 5 % ont une évolution épisodique avec peu ou pas de symptômes entre les épisodes. 
 
 
 
 

Définitions :

Les Obsessions : les obsessions sont des idées, des pensées, des impulsions ou des représentations persistantes qui sont vécues comme intrusives et inappropriées  et qui entraînent une anxiété ou une souffrance importante.
le sujet est capable de reconnaître que les obsessions sont le produit de son esprit et ne sont pas imposées de l’extérieur (comme dans l’insertion de la pensée).

Les obsessions les plus communes sont des pensées répétées de contamination (p. ex., être contaminé en serrant les mains), des doutes répétés (p. ex., se demander si l’on a fait une certaines action comme par exemple avoir blessé quelqu’un dans un accident de la route ou avoir laissé une porte non fermée), un besoin de mettre les choses dans un ordre particulier (p. ex., une souffrance intense quand les objets sont en désordre ou asymétriques), des impulsions agressives ou horribles (p. ex., blesser son enfant ou crier une obscénité à l’église) et des représentations sexuelles (p. ex., une image pornographique récurrente).

Les pensées, impulsions ou représentations ne sont pas uniquement des préoccupations concernant des difficultés actuelles de la vie comme des problèmes financiers, professionnels, ou scolaires) et il est peu probable qu’elles soient en rapport avec un problème de la vie réelle.

Le sujet ayant des obsessions tente habituellement d’ignorer ou de supprimer de telles pensées ou  impulsions, ou de les neutraliser avec une autre pensée ou action (c.-à-d. une compulsion). Par exemple, un sujet tourmenté par le doute d’avoir bien éteint le four tente de neutraliser ce doute en vérifiant de manière répétée qu’il est bien éteint. 

Les Compulsions: sont des comportements répétitifs (p. ex., se laver les mains, ranger dans un certain ordre, vérifier) ou des actes mentaux (p. ex., prier, compter, répéter des mots de manière silencieuse) dont le but est de prévenir ou de réduire l’anxiété ou la souffrance et non de procurer plaisir ou satisfaction.
Dans la plupart des cas, le sujet se sent poussé à accomplir une compulsion pour réduire la souffrance qui accompagne telle obsession ou pour prévenir un événement ou une situation redoutée. Par exemple, les sujets ayant des obsessions de contamination peuvent diminuer leur souffrance mentale en se lavant les mains jusqu’à ce que leur peau soit à vif ; les sujets souffrant d’une obsession d’avoir laissé une porte non fermée peuvent être poussés à vérifier la serrure toutes les minutes ; les sujets souffrant de pensées blasphématoires non voulues peuvent trouver un soulagement en comptant jusqu’à 10 en arrière puis, en avant cent fois pour chaque pensée.

Dans certains cas, les sujets accomplissent des actes de façon rigide ou stéréotypée selon des règles élaborées sans  être capables d’indiquer pourquoi ils les accomplissent.

Par définition, les compulsions sont clairement excessives ou ne sont pas en rapport de manière réaliste avec ce qu’elles étaient supposées neutraliser ou prévenir.

Les compulsions les plus habituelles comprennent le lavage et le nettoyage, le fait de compter, de vérifier, d’exiger ou de demander des réassurances, de répéter des actions et de ranger selon un certain ordre.