... 'ainsi que', 'ressembler à', etc.) sont spécialement affectés à cette fonction défensive [...] » (op.cit.: 327).
Ce que manifeste ainsi à l'évidence les images du rêve, c'est la profonde indifférenciation qui règne entre les éléments discernables (malgré tout) dans la masse des images. Le rêve comme nous l'avons expliqué plus haut, implique une confusion entre le sujet percevant et le spectacle, et l'on voit bien maintenant que cette confusion sujet/spectacle implique la confusion entre les éléments du spectacle eux-mêmes. Il ne pourrait en être d'ailleurs autrement puisque, comme nous l'avons vu également, il faut prendre de la distance pour que les éléments perçus se disjoignent. Dans ces conditions - conditions dans lesquelles, on le voit encore ici, se trouvent corrélés le psychologique et le sémiotique -, le «langage“ des images du rêve ne peut que signifier l'assimilation des choses les unes aux autres, par déplacement et condensation.
16 METAPHORE, METONYMIE, CONDENSATION ET
DEPLACEMENT DANS LES IMAGES MATERIELLES
Les images matérielles (photos, peintures, affiches, films, etc.) se situent sans doute entre la rhétorique verbale et les images oniriques. Nombreux sont les auteurs ayant perçu la proximité entre les images matérielles et les images du rêve et leur fonctionnement commun selon le processus primaire. Les termes psychanalytiques de déplacement et de condensation ont été souvent utilisés pour décrire les opérations signifiantes inhérentes aux images matérielles. Il ne faut cependant pas négliger les différences.
Concernant le rapport spectateur/image, nous avons montré plus haut que les images matérielles (en particulier les images filmiques) sollicitent participation et identification, bien plus que ne le fait le réel de la perception ordinaire. Cependant cette adhésion au spectacle n'a pas le degré de profondeur qu'elle peut atteindre dans le rêve Dans celui-ci, la régression vers l'indifférenciation primitive est beaucoup plus nette. L'absorption du rêveur dans les images est presque totale. C'est sans doute pour cela que Freud a pu écrire ces lignes: «C'est la personne même du rêveur qui apparaît dans chacun des rêves, je n'ai trouvé aucune exception à cette règle. Le rêve est absolument égoïste. Quand je vois surgir dans le rêve non pas mon moi, mais une personne étrangère, je dois supposer que mon moi est caché derrière cette personne grâce à l'identification (op. cit: 278). Entendons que la personne étrangère perçue dans le rêve ne peut pas être différenciée du moi, même si ses traits sont étrangers à ceux que le rêveur se sait posséder dans la vie consciente.
Le spectateur de cinéma - et a fortiori celui des autres images - ne connaît, comme le dit J.-L. Baudry, qu'une régression artificielle [...].
Source