Déjà notre discusssion des grammaires
génératrices a illustrée la plausibilité de l'hypothèse
que les gens utilisent un corpus de savoir organisé, et
gagné
d'expériences précédentes, pour interpréter des nouvelles
situations.
Parmis la grande variété de savoir que distingue
l'intelligence artificielle, les scripts représentent dans
la mémoire les séquences d'événements, et toute autre
information nécessaire à définir une certaine situation
stéréotypée.
Les chercheurs de Yale se sont surtout interessés à des
situations "sociales" (comme le fameux script de restaurant)
et à des structures ("patterns") de comportement
conventionel comme aller de X (Boston) à Y (Genève).
Selon la théorie (cf. Schank 77), un script génère des
expectations à la fois sur les objects qu'on trouve dans
une situation
et sur la suite des événements qui pourrait et devrait se
produire.
La fonction du script est de simplifier des processus de
compréhension et de communication.
Ainsi par exemple "passer une loi" évoquerait un script qui
contient toute information de défaut qui définit cette
situation, comme le fait que le parlement doit décider par
vote majoritaire.
Ainsi toute information qui est conventionelle ne nécessite pas
une apparition au niveau du texte.
Une deuxième fonction du script est d'organiser l'information
rencontrée dans un texte.
Examinons un peu plus en détail la notion technique de
script qui s'est développée dans le programme d'ordinateur
SAM (cf. Cullingford dans Schank 81).
Il contient des "cas"
(Angl. "slots") et des descriptions de
ce que peut remplir un "slot".
Comme la structure d'un script est un tout, le contenu d'un
"slot" peut affectuer ce qui pourrait éventuellement se
trouver dans un autre "slot".
Un script dans le progamme SAM est une structrue
ultra-complexe, qu'on ne peut pas discuter en détail ici.
Il contient par exemple quatre niveaux de structure textuelle.
A un premier niveau se trouvent la situation (appelée aussi
"script global"), contenant le savoir qui la définit par
rapport à d'autres situations.
Elle contient par exemple une liste des acteurs principaux, des
scènes obligatoires, des informations sur des possibles
"pistes", les conceptualisations principales et les
conceptualisations qui "éveillent" le script.
A un autre nivaux se trouvent les scènes qui, elles,
contiennent des épisodes constitués d'événements.
Au niveau des scènes et des épisodes se trouvent aussi des
conceptualisations principales, parfois obligatoires, qui
définissent l'essence du script au niveau des événements.
En outre un script possède des différentes "pistes" qui
définissent les variantes majeures d'une possible situation
stéréotypée.
Beaucoup d'information concerne des événements facultatifs
qui ne doivent pas être mentionnés dans le texte, et
d'autre dit quels événements sont nécessaires pour qu'une
scène ait vraiment eu lieu dans le monde référé par le texte.
Un script contient également du savoir qui permet son
activation et dans la suite la construction d'un réseau de
DCs qui représenteront une occurence concrète d'un script.
Il est clair que même un programme qui contient des
centaines de scipts complexes ne peut pas expliquer tout
récit. Toutefois, même à un niveau très pragmatique
d'analyse de contenu cette notion est intéressante.
Elle permet en effet d'organiser certains types de
regroupements d'événements qu'on retrouve dans les textes
narratifs.