" On a beaucoup parlé, analysé, annoncé, agité les idées, mais peut-être au bout du compte, moins dépensé pour comprendre, et entretenir durablement l'usage de ces technologies dans les établissements d'enseignement, au cour de l'acte pédagogique. Les performances des machines croissent plus vite que leur prix ; la qualité d'usage des logiciels ne cesse de progresser. Mais simultanément, les progrès dans la qualité pédagogique des usages ne semble pas avoir suivi un rythme comparable ... ".

  Face à un tel problème, il semble urgent de mener de plus amples investigations dans ce domaine. Cependant, dans une perspective pragmatique, nous traiterons dans un premier temps des représentations qu'ont les élèves de l'introduction des NTIC à l'école. Au sein d'une revue documentaire visant à déterminer l'impact des NTIC sur les apprentissages, R. BRACEWELL (1998) ont effectué les constatations suivantes :

1. Le développement de diverses habiletés intellectuelles telles que la capacité de raisonner, de résoudre des problèmes, d'apprendre à apprendre et la créativité est stimulé par l'introduction des NTIC dans les apprentissages.
2. La spécificité de l'apprentissage est améliorée, notamment l'acquisition de connaissances dans diverses matières d'enseignement et le développement des habilités et des attitudes qui sont reliées à ces connaissances.
3. L'intérêt spontané pour une activité d'apprentissage manifesté par la plupart des élèves est plus grand que pour une activité d'apprentissage qui fait appel aux approches coutumières en classe.
4. Le temps et l'attention consacré à des activités d'apprentissage sont plus élevés ; l'attention et la concentration sont plus soutenues.
5. Le développement de l'esprit de recherche est constaté.
6. Une collaboration élargie entre les personnes est favorisée (entre élèves d'une même classe ou entre élèves d'écoles différentes) et partant, une plus grande autonomie.
7. Des apprentissages plus intégrés et mieux maîtrisés sont perçus.
8. Des relations différentes entre enseignants et élèves sont établies. L'enseignant agit auprès des élèves, bien davantage que dans les classes traditionnelles, comme un animateur, un " facilitateur ".
9. Une vision différente de l'enseignement et de l'apprentissage est développée. L'enseignant envisage de moins en moins le savoir comme un ensemble de connaissances à transmettre et de plus en plus comme une démarche constructiviste.

  Pour parvenir à introduire des NTIC dans un processus de formation, il est nécessaire que

" l'apprenant soit amené à développer de nouvelles compétences au niveau technique et par rapport à la manière d'acquérir des savoirs. D'une part, il doit s'initier au fonctionnement des NTIC et aux différents logiciels qui les composent tels que le navigateur, l'éditeur de page Web et la messagerie électronique. D'autre part, il doit apprendre à gérer le flux d'informations en étant capables de les rechercher, de les trier, de les organiser et de garder un esprit critique par rapport à leur contenu. Une fois cette synthèse maîtrisée, l'élève peut ensuite produire lui-même de l'information dans le but de la partager avec d'autres internautes.".

  Il semblerait qu'une telle formation s'avérerait payante. Cependant, étant donné la quantité de moyens que son insertion nécessiterait, il nous semble pertinent de nous attarder quelque peu sur l'attitude des élèves à propos de l'introduction des NTIC dans leur formation. Au cours d'une revue documentaire menée conjointement par l'Université Laval et l'Université McGill, R. BRACEWELL, R. GREGOIRE et T. LAFERRIERE (1996) présentent de nombreuses recherches intéressantes à ce sujet.

1. Une étude réalisée par GUTHRIE et RICHARDSON (1995) précise que

" les élèves sont attirés par la technologie et que leur motivation pour utiliser un ordinateur est intrinsèque. Lorsqu'on leur propose de choisir plusieurs activités en classe, le travail avec un ordinateur est toujours l'option la plus populaire ".

2. Une étude réalisée par ALTUN (1996) auprès d'élèves de 14 à 17 ans inscrits dans les deux dernières années du premier cycle du secondaire d'un collège anglais démontre que le taux d'anxiété est plus faible lorsqu'on introduit les NTIC dans un cours. Par exemple, les élèves percevraient

" le fait d'utiliser un crayon optique pour faire apparaître divers types d'images comme agréable et motivant. De plus, la crainte de commettre des erreurs pourrait avoir été considérablement réduit par la possibilité de revoir autant de fois qu'il le souhaitent n'importe quelle partie du contenu ".

3. Selon COLLINS (1991),

" dans les endroits où des ordinateurs ont été mis à la disposition des élèves dans le cadre d'activités ou de projets de longue durée, les chercheurs ont notés des progrès étonnants dans l'engagement des élèves. Lorsqu'ils effectuent une activité d'apprentissage avec un ordinateur, on remarque qu'ils sont prêts à lui consacrer plus d'énergie et plus de temps ".

4. Si nous en croyons McKINNON, NOLAN et SINCLAIR (1996), les élèves concernés par l'introduction des NTIC

  Si nous effectuons un bilan rapide de cette modeste revue de la littérature, il semblerait bien que les élèves présentent des attitudes positives par rapport à l'introduction des NTIC à l'école. Cependant, la majorité de ces études provenant de pays anglo-saxon, nous pensons qu'il serait pertinent de procéder à une étude de ce type en Belgique. De cette manière, nous disposerions d'indices pouvant nous permettre une éventuelle généralisation de ces résultats.

Site créé par le groupe de travail n°7 de LEARN-NETT
© LEARN-NETT
1998-1999