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Remarque : ceci est un travail de maturité = baccalauréat.
Il n'a pas de caution scientifique, ou autre, et, bien que cette élève ait fait un travail qui a été accepté dans le contexte scolaire, il ne peut prétendre être une source fiable d'informations !

Maud Serra Collège Calvin Classe 406

Les nouveaux moyens de secours et d’alertes modifient-ils la prise de risques en haute montagne?

Travail de maturité Maître accompagnant: Septembre 2005 M. François Lombard

Photo de la chaîne de Mont-Blanc datée du 21.03.04 (17)

Table des matières:

I. Introduction

II. Cadrage théorique:

  • L’image de la montagne
  • Qu’est-ce qu’un danger? Qu’est-ce qu’un risque?
  • Définitions
  • Sentiment de sécurité et prévention
  • Dangers en montagne
  • Qu’est-ce que la prise de risques?
  • L’origine et l’évolution des secours en haute montagne
  • Quelques statistiques
  • Quels sont les nouveaux moyens de secours et d’alerte?
  • Pour les alpinistes
  • Spécifiques aux secouristes
  • Distinction des moyens de secours et d’alertes en trois catégories, suivant le temps de mise en oeuvre
  • Qui sont les différents usagers de la montagnequi sont concernés par la prise de risques?

III. Analyse

  • Les nouveaux moyens de secours: téléphone portable, air bag et ARVA
  • Analyse des propos tenus par les usagers de la montagne

IV. Conclusion

V. Bibliographie

VI. Remerciements

VII. Annexes

  • Les interviews

I. Introduction:

«La montagne, ça vous gagne!» (16) Qui n’a jamais vu ou entendu ce spot publicitaire? Il évoque les grands espaces, les loisirs et le plaisir. En effet, la montagne est un lieu qui attire depuis quelques siècles les voyageurs. Grâce à ses magnifiques paysages et son air pur, elle est l’une des principales motivations touristiques de certaines régions. A en croire les images diffusées par la télévision entre autres, la montagne devient accessible à tout le monde. On nous montre de belles pentes ensoleillées avec une neige poudreuse, des cimes bien dégagées, (figures 1 et 2) en ne faisant que rarement allusion aux dangers, ou aux risques encourus. On ne nous parle pas beaucoup d’entraînements progressifs, ni d’expériences à acquérir.


(Fig. 1) Le lever du soleil. (20)


(Fig. 2) Ballade à ski au milieu des glaciers de la vallée blanche... (21)

A l’opposé, on nous diffuse des reportages, documentaires sur des sauvetages en montagne, en particulier lors d’une avalanche. Pourtant «la montagne, ça s’apprend!»(29) Ce slogan de l’école de ski française destiné aux jeunes, signifie bien que la montagne n’est pas sans danger. La triste réalité est bien là, le nombre de morts et donc d’interventions des secours sont en augmentation chaque année, malgré un matériel de plus en plus performant et sophistiqué. Il existe certains risques et comportements à risque des alpinistes en montagne.

Pour mieux comprendre, voici cet exemple: en 1995 on a introduit sur certains véhicules, un nouveau processus de système de freinage (ABS). Cet appareil sert à réduire la distance de freinage. On a constaté que dans les années 1996-1998, il y a eu moins d’accidents pour les usagers de la route en général, par contre le nombre d’accidents de ceux qui possédaient un dispositif de sécurité (ABS) a augmenté. En analysant ces résultats, nous pouvons voir que ce système de freinage a des bienfaits limités. Les automobilistes pourraient se croire plus en sécurité et de ce fait, augmenter la prise de risques. L’ABS changerait-il donc le comportement des automobilistes? (18)

Cet exemple nous amène à la question qui nous intéresse: Que penser des nouveaux moyens de secourset d’alertes en particulier en haute montagne? Sécurisent-ils aussi les alpinistes? Modifient-ils la prise de risques?

II. Cadrage théorique:

1. L’image de la montagne:

«La montagne assume la fonction symbolique d’un axe reliant le monde céleste, celui des puissances divines et le monde souterrain et recoupant la surface terrestre en un point que l’on assimile à un centre du monde» (6).

On associe aussi la montagne aux motsmerveilleux, fantastique, ainsi qu’à l’altitude et à la verticalité.«L’ascension provoque un changement de statut de celui qui la réalise et permet de transcender la condition humaine» (7). C’est déjà à partir duXVIIIème siècle, en Europe, que la représentation de la nature montagnarde attire les touristes contemporains. L’homme part à la conquête de la montagne pour échapper à son prochain. «Cet intérêt particulier pour la montagne peut s’expliquer par les conditions exceptionnelles d’observation que l’on y rencontre: grande diversité de paysage et de milieu, rôle de la variation de l’altitude, des gradients climatiques et de l’étagement de la végétation». (7)

La montagne est aussi connue pour être «une forme de nature originelle et une source de bienfaits» (7). Elle est devenue très fréquentée, car la pratique sportive s’est beaucoup développée grâce à ses paysages et à aux aménagements touristiques. Mais la montagne serait-elle sans danger? Pour certains chercher l’aventure, procure des exaltations et le danger fait partie de l’aventure. D’après un alpiniste (32):«Il y a toute une représentation de la montagne qui fausse la vision du risque qu’on a».

Il existe beaucoup de publicités à la télévision, comme celle de« l’Ovomaltine» il y a quelques années, qui utilisent le paysage de la montagne pour attirer les acheteurs.

On trouve également de nombreuses affiches publicitaires qui représentent des stations de ski avec un paysage de montagne sauvage (Fig.3). Pour l’alpiniste (32) « Tous ces cadres publicitaires poussent à la prise de risque.[] Il a y une idéologie qui a incité les gens à partir en haute montagne sans qu’on axe sur des aspects de formation technique, théorique ou pratique».

(Fig.3): Publicité pour la station de ski de Val-Thorens (24)

2. Qu’est-ce qu’un danger? Qu’est un risque?

Les notions de «danger» et de «risque» apparaissent dans la vie de tous les jours. Pourtant beaucoup de personnes ne savent pas bien les expliquer.

Pour essayer de mieux les comprendre voici quelques définitions:

«Le danger est un effet indésirable ou négatif exercé sur une cible par la mise en contact de cette cible avec une source de danger. Cette source de danger a donc un potentiel d’effet indésirable.

Le risque est définit comme la probabilité de survenu de cet effet indésirable. Cette notion prend en compte l’existence d’une possible exposition de la source avec la cible» (13).

Danger = Risque x Conséquence

«Mais un danger n'est pas un risque si la probabilité d'accident est très faible» (15).

Maintenant appliquons ces définitions à notre sujet: l’utilisation des nouveaux moyens de secours et d’alertes.

La source de dangers serait les nouveaux moyens de secours et d’alertes, la cible serait les alpinistes et l’effet négatif serait les accidents des alpinistes qui pourraient être engendrés par un sentiment de sécurité.

Le danger serait donc les blessures, voire la mort des alpinistes lorsqu’ils utilisent les nouveaux moyens de secours et d’alertes et qu’ils se sentent en sécurité.

Le risque pour les alpinistes serait de se croire en sécurité en utilisant ces nouveaux moyens et de repousser leurs limites. Si l’utilisation de ces moyens n’avait pas lieu, le risque diminuerait. Mais n’oublions pas que le risque zéro n’existe pas. Les alpinistes peuvent se croire en sécurité, même sans utiliser ces nouveaux moyens de secours et d’alertes.

Précisons ce qu’est un sentiment de sécurité, ainsi que la prévention:

Sécurité :« situation dans laquelle quelqu'un (un agent) n'est exposé à aucun danger, à aucun risque d'agression physique, d'accident, de détériorations de la santé» (15).

Sentiment de sécurité:«état d’esprit confiant et tranquille de celui qui se croit à l’abri du danger» (3).

Prévention :« ensemble des mesures prises pour informer par avance, avertir d'un danger, d'un risque, d'un mal, pour l'empêcher de survenir. C'est détecter et aller au-devant de quelque chose, l'empêcher de se produire en prenant les précautions, les mesures nécessaires» (15).

«Les procédures de sécurité sont destinées à limiter les risques mais ne font pas disparaître le danger pour autant» (15).

Quels sont les dangers en montagne?

Ils sont nombreux. La plus part d’entre eux sont souvent liés au climat rude et très variable. Les différents dangers sont le froid, le vent, la tempête, le brouillard, l’altitude (l’air se raréfie en oxygène), ainsi que les glissements de terrain, de pierres ou de neige, les crevasses et les chutes de séracs

3. Qu’est-ce que la prise de risques?

Voici une définition très simple de la prise de risques:

«Dans le cadre des activités physiques, prendre un risque, c’est accepter de perdre une certaine sécurité pour obtenir un dépassement de soi, une maîtrise de soi, un plaisir à être reconnu par les autres, à triompher d’une difficulté qui jusque-là faisait peur []». (14)

Qu’en est-il de la haute montagne, implique-t-elle forcément la prise de risque?

La montagne est de plus en plus accessible, mais il faut savoir qu’une course en haute montagne reste chère. Payer les remontées mécaniques, le refuge, le guide, le matériel adapté, n’est pas donné à tout le monde. De plus, certaines personnes prévoient depuis des semaines de faire une course, pourtant la date exacte se décidera en fonction du temps. Ces personnes peuvent être déçues par de mauvaises conditions météorologiques, mais ne veulent pas renoncer pour autant. Le brouillard, la tempête et le froid sont de grands dangers en montagne et partir avec ce temps est une grande prise de risques. Lorsqu’on est engagé, il est parfois plus facile de continuer que de revenir sur ses pas.

Dans certaines parois rocheuses, par exemple il est plus prudent de continuer l’escalade et de redescendre par un autre itinéraire. Il faut bien réfléchir, mesurer les conséquences, car malheureusement c’est facile de se retrouver bloqué en montagne. De plus, certaines personnes se croient en sécurité avec les moyens d’aujourd’hui, un matériel spécialisé, des secours très efficaces

Donnons un exemple:

Marco et son copain Philippe se sont surpassés en faisant une course au Mont-Blanc. Explication de la mère de Philippe:

«Marco et mon fils passaient pour des gamins fêlés. [] C’était inacceptable de se faire damer le pion par des gosses qui, il y a cinquante ans, auraient servi de porteurs aux guides. D’ailleurs, la mairie de Chamonix n’a commencé à inviter Marco qu’après sa réussite au couloir Norton. Finalement, on porte tous notre part de responsabilité; nous, les parents quelque part impressionnés et fiers des pleines pages que nos gamins décrochaient dans Le Dauphiné libéré, jusqu’au Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne [PGHM], qui, en assurant sa mission de surveillance les jumelles rivées sur les sommets, leur donnait le sentiment de veiller sur leurs réussites» (36).

Nous pouvons constater que ces deux jeunes hommes ont pris des risques pour accomplir leur exploit et qu’ils avaient un sentiment de sécurité reposé sur la surveillance du PGHM.

4. L’origine et l’évolution des secours en haute montagne:

(D’après les sources suivantes: 4, 5, 8, 9, 10, 11, 12, 38)

Les opérations de secours existent depuis que les hommes vont en montagne. C’est un milieu hostile, divisé en deux espaces, celui des vallées perdues, de l’isolement et de la pauvreté et celui des grandes voies de communication traversées par les marchands et les soldats dès l’Antiquité. La notion d’assistance est née de cette confrontation inattendue de l’homme avec une nature difficile. C’est non seulement par devoir, mais aussi par solidarité que depuis toujours des hommes secourent d’autres hommes en danger.

Les romains édifiaient à proximité des grands cols des «hospices» qui plus tard se développeront et seront tenus par des moines (Hospice du Grand-Saint-Bernard en Valais). Ces religieux accueillaient les visiteurs et partaient à leur recherche lorsqu’une tempête sévissait. Ils étaient ainsi les premiers sauveteurs «professionnels» de l’histoire.

A partir du XVIIème siècle, ils furent aidés par un compagnon fidèle et efficace: le chien Saint-Bernard. Il préférait mourir plutôt que de laisser périr un homme dans la montagne. Aujourd'hui encore, c’est un symbole universel du secours en montagne, mais il est remplacé par le Berger Allemand qui est plus mobile et spécialement dressé, ou encore par différents appareils de détection radio.

Le chien Saint-Bernard (10)

L’arrivée des alpinistes au XIXème siècle influence l’évolution des secours. A cette époque, les pionniers savaient que peu d’hommes avaient les compétences techniques pour venir les chercher en cas de problème. Ils ne pouvaient souvent compter que sur eux-mêmes. Ils s’appuyaient sur leur courage et leur dévouement. On parlait alors surtout d’auto sauvetage dans le cadre de solidarité humaine. Au XIXème, on assiste à l’arrivée de l’alpinisme sportif et à l’apparition des premiers guides de montagne, qui se regroupent en «Compagnies des guides» (C.F. le film «Premier de cordée» de Maurice Herzog qui se déroule dans la Vallée de Chamonix au début du XXème siècle).

En France, les premières organisations de secours naissent autour du XXème siècle, avec l’Association des sauveteurs volontaires du Salève, crée en 1897 et la compagnie de secours des sociétés Alpines Dauphinoises à Grenoble, crée en 1910, elles font appel à des bénévoles volontaires et expérimentés. Rapidement d’autres organisations se mettent en place.

Sauvetage au début du XXème siècle (10)

En Suisse, une organisation très importante, le CAS (Club Alpin Suisse) prend en main en 1901, le sauvetage des alpinistes accidentés. Dans un premier temps, l’organisation secourt ses membres et elle a dès sa création un rôle de prévention.

En 1929, un comité chamoniard de secours se crée, inspiré du modèle grenoblois, mais rénové par Pierre Dalloz, il fonctionne uniquement avec des guides professionnels. Les organisations feront de même. Toutes les sociétés de secours sont regroupées sous la direction de la Fédération Française de la Montagne (FFM) en 1947. Elle joue ainsi un rôle de coordination dans l’action des sociétés du secours. Elle assure, au-delà des aspects financiers, la couverture des risques corporels occasionnés lors d’une opération par tous les sauveteurs et collaborateurs occasionnels, et aussi de leur responsabilité civile.

La FFM améliore l’organisation des secours. Cependant, les méthodes sont encore pauvres en matériel et en moyens financiers. Les techniques de sauvetage ne sont pas encore au point.

Les années suivantes, l’arrivée de Félix Germain, professeur de littérature et grand alpiniste, a fait considérablement évoluer le secours en montagne. Il a participé activement à l’amélioration du matériel d’alpinisme et de secours. C’est aussi au cours de cette décennie qu’on assiste à une augmentation conséquente du nombre d’alpinistes et à nouvelle génération de grimpeurs, très performants et bénéficiant d’un matériel qui a considérablement évolué.

Au cours de l’hiver 1956-1957, la tragédie de deux jeunes alpinistes, François Henri et Jean Vincendon qui se sont retrouvés pris au piège pendant dix jours dans la tempête à près de 4000 mètres d’altitude sous le sommet du Mont- Blanc et qui sont décédés finalement, amorce un tournant décisif pour la structuration du secours en montagne.

Cette tragédie va faire prendre conscience aux pouvoirs publics des carences du système et va l’inciter à créer des corps de sauveteurs spécifiques professionnels, dédiés entièrement au secours en montagne.

Sauvetage dans les années‘70 (37)

Désormais, en France, c’est le Préfet qui prendra en charge l’organisation des secours. Depuis 1991, une dizaine de sociétés de secours est regroupée en associations départementales en Haute-Savoie, avec environ 600 sauveteurs bénévoles, et joue un rôle appréciable dans le cadre de certains types de secours.

En Suisse, le CAS comprend aujourd’hui 9 zones régionales, 102 postes de secours répartis dans tout le pays et 2500 sauveteurs. Il s’occupe neuf fois sur dix des non-membres et fonctionne un peu comme une milice, il est à la merci du soutien des pouvoirs publics.

Sauvetage en montagne (37)

5. Quelques statistiquesen Suisse: (D’après le CAS 19, 40, 39)

Les interventions du CAS (Club Alpin Suisse) n’augmentent pas beaucoup de 1996 à 2000, par contre le nombre de personnes impliquées de l’année 1999 à 2000 a augmenté de 5.6%.

En 2001, il y a eu 133 accidents mortels lors de l’exercice d’un sport de montagne, dans les Alpes suisses, ce qui représente une augmentation de 43% par rapport à l’année précédente.

Les spécialistes des secours alpins ont secouru, durant l’année 2001, 15% d’alpinistes de plus.

Mais le nombre d’engagement a également augmenté de 15%. Les alpinistes ont été particulièrement motivés par les bonnes conditions météorologique et de neige.

Nous pouvons constater qu’il y a beaucoup d’accident en course de haute montagne et en randonnée alpine (graphique A). Le nombre d’accidents en course de haute montagne a nettement diminué en 2004, tandis que le nombre d’accidents de randonnée est toujours en augmentation.

Nous pouvons remarquer que les accidents les plus fréquents sont les chutes et les blocages. (Graphique B) Les chiffres classés par cause montre que les interventions dues à un «égarement» sont en augmentation.

Nous pouvons voir (graphique C), que les accidents qui ont été suivis d’une hospitalisation ont été les plus nombreux. Le nombre des randonneurs en montagne sains et saufs qui ont été secourus ou évacués est également élevé (452 personnes).

Sur le tableau 1: nous pouvons constater qu’il y a une baisse du nombre de victimes en 2004 et que la population la plus touchée par les accidents mortels, se situe entre 40-50ans.

Ce qui est intéressant de mettre en évidence dans le tableau 2, c’est le nombre d’accidents en solitaire qui est bien supérieur à celui des courses privées.

La discussion de ces chiffres d’accidents en montagne sera développée dans l’analyse et la conclusion.

6. Quels sont les nouveaux moyens de secours et d'alertes? (Liste détaillée et fonctionnement de ces appareils, d’après les sources suivantes : 1, 2)

Pour les alpinistes :

Pelle à neige, en métal incassable et résistant en torsion, parfois manche télescopique. (Fig4)

Appareil de recherche de victimes d’avalanches (ARVA), communication émission/ réception avec flèches directionnelles, signal acoustique de recherche et option de recherche multi victimes. (Fig6)

ABS, sac à dos avec système de sécurité avalanche intégré, poche qui se gonfle au gaz par la traction d’une manette (airbag). (Fig5)

Sécurité avalanche, Concept pour respirer, enseveli sous la neige, tube frontal d’aspiration d’air, filtre à air et sortie d’expiration du CO2.

Sonde à avalanche, pour la localisation finale d’une victime d’avalanche, sections emboîtables avec câble à l’intérieur. (Fig4)

Radio ou téléphone mobile, pour une communication rapide.

Les affiches de prévention, les informations sur le Web, à la radio, à la télévision, par téléphone, à la maison de la montagne, tout ce qui sert à l’information des conditions météorologique, des avalanches

(Fig4) Pelle, sonde et ARVA (23) (Fig5) Sac montagne Sup'air (22)

(Fig6) Différents types d’ARVA (41)

Spécifiques aux secouristes :

Casque émetteur/ récepteur radio

Filet de transport de matériel de secours

Treuil « Paillardet » motorisé

Système de micro émetteur, pour permettre de détecter une présence humaine dans une crevasse.

Matériel de balisage avalanche

Marteau piqueur ou déglaçant, pour casser ou faire fondre la glace.

Barquette « Chamonix », légère, 9kg, permet de transporter facilement le blesser.

Hélicoptère, le rouge, celui de la sécurité civile, et le bleu, celui de la Section Aérienne de la Gendarmerie (le EC-145 a récemment remplacé l’alouette 3)

Chien Berger Allemand, spécialement dressé pour secourir les victimes d’avalanche.

L’alouette 3 (10)

Distinction des moyens de secours et d’alertes en trois catégories, suivant le moment de mise en oeuvre:

Eviter l'accident, avec comme exemple le téléphone portable.

Limiter les risques, les conséquences, avec comme exemple l’air bag.

Accélérer, être plus efficace pour les secours, avec comme exemple l’ARVA.

7. Qui sont les différents usagers de la montagnequi sont concernés par la prise de risques?

J’ai interviewé plusieurs personnes en pensant qu’elles allaient avoir une approche différente sur la question de prise de risques.

J’ai tout d’abord pensé à un Médecin secouriste qui pouvait me renseigner sur les causes des accidents et me dire si les gens prenaient plus de risques avec les moyens d’aujourd’hui.

Ensuite, j’ai rencontré un alpiniste pour savoir si lui ou d’autres personnes étaient amenées à prendre plus de risque avec ces nouveaux moyens.

J’ai encore interrogé un responsable de sécurité du CAS et un responsable de sécurité d’une grande marque d’ARVA, qui pouvaient me renseigner sur les causes des accidents et me donner quelques statistiques, car le médecin n’en avait pas.

De plus, j’ai pensé que le responsable de sécurité de la marque d’ARVA aurait un avis bien différent des autres, car sa réponse serait centrée sur la sécurité du matériel.

Finalement, après toutes ces interviews, j’ai constaté qu’il me manquait une opinion, celle d’un professionnel de la pratique montagnarde, alors j’ai interviewé un guide de haute montagne.

Les différentes interviews:

Médecins secouristes, comme le gendarme secouriste du PGHM.

Alpinistes amateurs, comme le responsable d’un département universitaire.

Responsables du matériel de sécurité, comme le responsable de la sécurité du CAS et le responsable d’une grande marque d’ARVA.

Alpinistes professionnels, comme le guide de haute montagne.

(Voir les interviews des personnes citées ci-dessus en annexes).

Avant de passer à l’analyse de différentes personnes interviewées, voici quelques photos d’alpinistes:

(25) (26)

III. L’analyse:

Les nouveaux moyens de secours:

Prenons les trois catégories d’appareils de secours ou d’alertes. Intéressons nous à la manière dont la prise de risques se modifie avec l’usage de ce nouveau matériel.

Le téléphone portable: (27)

C’est un moyen de communication rapide, il peut nous informer sur les conditions météorologiques et de neige. En cas de temps incertain, le téléphone peut nous rassurer.

Selon un gendarme secouriste (31), le téléphone portable est une aide pour appeler plus rapidement les secours. Les gens franchissent les limites d’eux-mêmes.«Ce n’est pas avec un portable qu’on prend plus de risques, les gens engagent leur propre vie déjà au départ» (31). Or un alpiniste dit:«Le téléphone portable a, à mon sens, une importance clé sur l’attitude des personnes qui pratiquent la montagne, alors qu’il sécurise que dans une petite mesure la pratique de l’alpinisme» (32). Il pense que les gens ont l’impression de minimiser le risque avec ces nouveaux médias.«On voit maintenant que le téléphone se généralise en montagne, les gens oublient qu’il y a de nombreuses zones inaccessibles au téléphone et ils prennent de moins en moins de radios, alors que la radio permettait une couverture beaucoup plus large» (32). L’alpiniste nous fait remarquer ici que le nouveau matériel n’est pas forcément plus efficace que l’ancien.

Quant au guide de haute montagne (35), il a le même avis que l’alpiniste. Pour lui le téléphone influence la prise de risque des gens inexpérimentés. Il affirme qu’il y a de plus en plus de personnes qui préviennent les secours, alors qu’il n’y a pas d’accident mais parce qu’elles sont fatiguées. Pour lui il y a beaucoup d’abus et cela pourrait inciter les secouristes a mettre leur organisation payante, ce qu’il n’est pas une bonne chose.

Selon un article dans «Les Alpes» (37), il existe une relation entre l’utilisation croissante des téléphones portables et les secours qui sont de plus en plus souvent sollicités, notamment pour des cas de blocages (voir graphique B des statistiques). Le téléphone portable ne concerne pas directement le responsable de sécurité d’une marque d’ARVA (33), il affirme seulement qu’il ne fonctionne pas partout. Pour lui le plus important pour la sécurité, c’est l’expérience, ce n’est pas le téléphone.

Nous pouvons donc dire que la prise de risques avec un téléphone portable est limitée, car il ne fonctionne pas dans toutes les régions montagneuses. Cependant d’après les deux alpinistes, amateur et professionnel, certaines personnes prennent des risques quand même, notamment les montagnards inexpérimentés.

L’air bag: (22)

C’est un appareil qui maintient les gens en surface lors d’une avalanche. Il peut inciter les personnes à faire du hors-piste, même quand la couche de neige est instable.

Il y a peu de gens qui utilisent l’air bag, les secouristes bien sûr et selon l’alpiniste (32) une certaine population cible. D’après le gendarme secouriste (31), l’air bag serait un plus, il est assez efficace pour les petites avalanches. Au contraire pour l’alpiniste (32), l’air bag serait un gadget. «La population cible qui pourrait y faire recours sont les freeriders». Mais il pense que là par contre, la prise de risques est de mieux en mieux évaluée. «On voit de plus en plus les freeriders portant un sac à dos avec au moins la pelle, la sonde, l’ARVA et ils ont appris à les utiliser. Il y a un message de prévention qui est passé». (32)

Pour le guide de haute montagne (35), l’air bag n’est pas un matériel qu’il utilise. Il est très efficace, mais n’évite pas les traumatismes dus aux chutes. De plus, c’est un matériel très cher, donc il est plutôt réservé à des gens qui ont une bonne pratique de la montagne.

L’air bag n’est pas un matériel essentiel pour l’alpiniste. Il est très spécifique et les utilisateurs sont conscients des risques qu’ils prennent.

Par conséquence, il ne paraît pas comme un synonyme de prise de risques.

L’ARVA: (28)

Quand à cet appareil, il est très répandu. Il fonctionne en émetteur-récepteur et permet de secourir des personnes sous une avalanche. Des personnes peuvent se sentir «immortelles», car cet appareil peut sauver des vies, à condition d’agir rapidement et efficacement. (80% des gens sont encore vivants après l’accident, mais les chances de survie décroissent très vite).

Suivant l’alpiniste (32), ce matériel a fait beaucoup de progrès.« Ce qui n’en fait pas en revanche, c’est la formation des gens. Il ne savent pas véritablement se servir d’un ARVA» (32). Selon un ordre d’idée que nous donne l’alpiniste (32), 80% de gens savent l’utiliser dans un salon, 40% savent à peu près l’utiliser en montagne et seulement 10% savent l’utiliser efficacement en montagne. De plus, il ne se dissocie jamais de la pelle, ni de la sonde. Beaucoup de gens ne le savent pas.

Ceci nous amène à une question: La prise de risques vient-elle vraiment du matériel ou plutôt des utilisateurs de matériel? Le responsable de sécurité, répond très bien à cette question. Il affirme que le matériel est sûr, il existe des normes européennes. «La limite du risque n’est pas le matériel mais la connaissance et surtout l’expérience de l’utilisateur» (33).

L’ARVA fait partie du quotidien de l’alpiniste. Malheureusement, il est un peu cher selon l’avis du guide, et c’est un problème, car il est indispensable. Cet appareil peut inciter les gens à prendre plus de risques. Mais pour le guide, l’ARVA reste un appareil spécifique pour les habitués de la haute montagne.

Analyse des propos tenus par les usagers de la montagne:

Nous pouvons remarquer que le gendarme secouriste (31) ne répond pas explicitement à la question. Il a plutôt un rôle de conseiller, par exemple, il dit qu’il faut faire attention avec les téléphones portables, car ils ne passent pas partout. Il ajoute aussi que les secours sont rapides avec l’hélicoptère, mais qu’il arrive qu’on ne puisse pas l’utiliser, comme en cas de mauvaises conditions météorologiques, les secours sont alors beaucoup plus longs. Pour lui, les personnes sont déjà bien informées, la prévention joue un grand rôle dans le domaine de la sécurité, et ce nouveau matériel de secours ne fait pas prendre plus de risques, mais il est là comme complément à la sécurité. En fait, le gendarme secouriste fait de l’information dans le cadre de son travail et même lors de l’interview quand il dit que le téléphone portable ne passe pas partout, que l’air bag maintient bien les gens en surface ou encore que l’ARVA n’évite pas une avalanche. En effet, le PGHM est l’une des nombreuses organisations de secours qui participe à la prévention. Il ne se rend donc pas forcément compte de la prise de risques des gens. Il le dit d’ailleurs lui-même, il n’a pas toujours de retours.

Pour le responsable de sécurité (33) d’une marque d’ARVA, c’est évident. Le matériel est sûr, s’il y avait un accident, cela ne proviendrait pas du matériel, mais uniquement de l’utilisateur. Mais peut-on vraiment affirmer avec certitude que si une corde lâche, c’est l’utilisateur qui n’a pas su s’en servir ou que si un ARVA ne marche pas, alors l’utilisateur était mal expérimenté? Nous pouvons dire que c’est son rôle de présenter les appareils de cette façon, il supervise la sécurité d’une marque de matériel et il ne va pas la dénigrer.

Cependant, comme nous l’avons dit auparavant, le risque zéro n’existe pas, on ne peut pas exclure un défaut de fabrication.

Prenons l’avis d’une autre personne, le responsable de sécurité du CAS (34). Pour lui, la question de prise de risques supplémentaire avec les nouveaux moyens de secours ne peut pas avoir de réponse catégorique. Selon lui, le nouveau matériel permet de sauver beaucoup plus de personnes, mais il n’y a pas de recherches qui prouveraient qu’il y a plus de risques qu’avant.

L’alpiniste amateur (32) affirme que les gens prennent plus de risques avec le nouveau matériel, qu’ils ne sont pas assez formés, il y a même des gens qui n’ont aucune idée du risque en haute montagne. Pour lui, c’est une immense «maldonne». Pourtant, c’est lui, l’alpiniste qui utilise ce matériel. Mais il part souvent en expédition, seul ou en groupe et il peut bien observer les réactions des autres. Nous pouvons constater aussi qu’il a beaucoup d’années d’expériences et qu’il n’a pas toujours utilisé ce nouveau matériel. Il peut donc se permettre de le critiquer.

Quant à l’alpiniste professionnel (35), il fait une distinction entre les personnes qui pratiquent la montagne depuis un certain temps et celles qui sont inexpérimentées, car elles ne prennent pas les mêmes risques. Pour lui, une personne expérimentée est consciente des risques et elle utilisera prudemment les nouveaux moyens de secours. Pour «les professionnels de la montagne», le nouveau matériel est bien adapté. En général, les gens qui utilisent l’air bag ou l’ARVA ne sont pas débutants. Il n’y aurait qu’une minorité de montagnards qui serait touchée par la prise de risques supplémentaires avec ces appareils, les aventuriers qui partent seuls, les freeriders et ceux qui ne connaissent pas bien la montagne ni le matériel. La population cible pour la prise de risque supplémentaire se constitue plutôt de randonneurs; dans ce cas, ils vont plutôt faire de la moyenne montagne et ne seront concernés que par le téléphone portable.

Beaucoup de personnes, notamment l’alpiniste (32) et le responsable de sécurité (33), affirment quel’important en montagne, c’est d’avoir de l’expérience et que maintenant les gens ne veulent plus faire cet apprentissage. C’est un phénomène de société.

IV. Conclusion

En définitive, nous pouvons constater que les personnes interviewées ont un avis différent sur la question de prise de risques, celles qui ont le mieux répondu à mes attentes sont l’alpiniste amateur et le guide de haute montagne.

Je trouve qu’ils se rendent bien compte de la prise de risques des gens, contrairement au gendarme secouriste. Le rôle de ce dernier est de sauver les victimes, une fois l’accident survenu, pour lui la question n’est pas de savoir si les gens se sont mis dans des situations à risques ou pas. L’alpiniste, grâce à son expérience sur le terrain, a une meilleure vision de ce risque. Cependant, il est un peu pessimiste. Pour lui, beaucoup de facteurs influencent la prise de risques. Certaines personnes s’engagent en montagne sans expérience, elles ne savent pas bien utiliser le matériel de secours et ne sont pas conscientes des risques sur le terrain. On a l’impression que pour lui la prévention n’est pas efficace.

Et pourtant, la prévention est bien présente. Il existe différents centres, comme Météo France, le PGHM (Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne), l’ESF (école de ski français), le bureau des guides ou la maison de la montagne, le CAS et le CAF (club alpin suisse et français) etc. Tous jouent un grand rôle dans la sécurité. Par exemple, le bureau des guides à Chamonix organise des séances d’information sur les dangers en montagne pour les jeunes. Il existe également de nombreux catalogues et dépliants pour avertir des dangers, mais aussi pour informer les gens sur l’utilisation du matériel d’alpinisme. Le CAS conçoit par exemple, des CD pour expliquer aux gens comment se servir du nouveau matériel Tout cela devrait réduire la prise de risques.

Les guides de haute montagne ont aussi un rôle très important dans la prévention. Ils sont responsables et doivent prendre le moins de risques possibles. Quand ils partent en course avec des clients, ils leur expliquent avant de partir, le matériel qu’il faut prendre, les dangers qu’il peut y avoir en montagne, et une fois sur place, ils leur montrent comment l’utiliser. Maintenant, dans le massif du Mont-Blanc pour descendre la Vallée Blanche en hiver, tous les guides distribuent des ARVA à leurs clients et leur en montrent le fonctionnement. Je trouve que c’est une très bonne chose.

Le guide interviewé (35), a davantage de responsabilités par rapport à la prévention, car il s’occupe, en outre, d’une association servant à sensibiliser les jeunes à la montagne.

Après avoir pris en compte les différentes opinions, j’en ai conclu que certains appareils influençaient la prise de risques pour les personnes mal expérimentées, notamment le téléphone portable et l’ARVA. Or dans plusieurs dépliants, on peut lire:«N’oublie jamais que l’ARVA n’empêche pas l’avalanche de partir ou de t’ensevelir» (guide de l’ESF destiné aux jeunes, 28). Ou encore: «C’est faux de croire qu’avec un ARVA, on ne craint rien» (27). Donc, la prévention ne serait pas encore assez efficace face aux alpinismes mal expérimentés. Pourtant de plus en plus présente, elle informe un grand nombre de personnes.

De mon côté, j’ai pu constater, en allant à Chamonix, qu’il y a beaucoup de prévention notamment pour les jeunes. Je pense que c’est une chose positive, car la population la plus touchée par la prise de risques avec des nouveaux moyens de secours concerne les jeunes. En effet, avec les phénomènes de mode, acheter le matériel dernier cri qu’on croit le plus performant, pourrait amener à prendre des risques, en ne sachant pas l’utiliser. N’oublions pas les moins jeunes, qui eux aussi, sont sujets à la prise de risques. Ils ont l’habitude d’un certain matériel et quand ils achètent le nouveau, l’adaptation est plus difficile. La prévention devrait donc viser aussi cette population.

Comme nous l’avons vu dans les statistiques la population la plus touchée par les accidents mortels se situe entre 40 et 50 ans. En général, les causes sont des chutes ou des blocages, mais il n’existe pas de recherches qui prouvent que le matériel a influencé la prise de risques. C’est d’ailleurs ce que nous a dit le responsable de sécurité du CAS. Les statistiques nous montrent, par contre, qu’il y a de plus en plus de personnes secourues. Je pense que la hausse du nombre d’accidents est surtout liée à la fréquentation croissante des alpinistes en montagne. Cette augmentation est due à l’accessibilité rendue plus facile grâce aux moyens techniques tels que les remontées mécaniques et le dégagement des voies d’accès.

Il y a aussi beaucoup de publicités pour les grandes stations de ski ou pour les grandes chaînes de montagne telles que celle du Mont-Blanc ou encore plus élevée, celle de l’Himalaya. Ces publicités faussent la vision du risque qu’on a. En référence au cinéma, le film:«L’Himalaya, l’enfance d’un chef», en plus de l’histoire de la population tibétaine, nous fait voir le magnifique paysage sauvage des hautes montagnes. Quel alpiniste ne rêverait pas de gravir le sommet de l’Everest?

A mon avis, le plus important pour limiter la prise de risques, c’est d’une part, de ne jamais partir seul, toujours être accompagné d’un guide professionnel, de prendre du matériel fiable et savoir s’en servir et d’autre part, d’être conscient de la difficulté des courses et de reconnaître que l’expérience doit s’acquérir pour s’engager en haute montagne.

Les nouveaux moyens de secours n’influencent pas la prise de risques si l’utilisateur sait comment se comporter dans des situations critiques. Pour cela, je pense que l’information est importante, elle avertit des dangers, elle explique le fonctionnement du matériel, cependant il faudrait que les différents groupes de prévention organisent plus de stages pratiques, afin de sensibiliser un maximum les gens de la prise de risques qui existe.

Pourquoi ne pas aller dans chaque établissement scolaire pour expliquer les risques en montagne et pour les élèves intéressés par la pratique d’un sport (tel que le ski, la randonnée, l’escalade ou les courses en altitude), organiser un stage de sensibilisation?

Caricature de la montagne (42)

V. Bibliographie

Brochures:

CHARLET Michel, « La chamoniarde et le secours en montagne 1948-1998», Chamonix, édition Atelier Escope, 1998.

Ministère de la Défense/ Gendarmerie nationale, le « PGHM de Haute-Savoie », SIRPA Gendarmerie, 2003. *Catalogue de sport Snell Coquoz Sports Alpins Amoudruz, Hiver 2004-2005, Chamonix Mont-Blanc Label montagne Cham3S, Atelier Esope Lyon/ Chamonix, 2003).

Livres:

Le ROBERT MICRO: rédaction dirigée par Alain Rey, 1998

PERES Marcel et POULET Philipe,«Secours extrêmes en montagne et en milieu vertical» Seyssinet, édition Libris, 2004

POULET Philipe et RAYLAT Christophe, (préface de Desmaison René), «Secours en montagne», Claix, édition Didier Richard, 2001.

Mircea Eliadein Bernard DEBARBIEUX, «Tourisme et Montagne», GEO poche, édition ECONOMICA, 1995

Bernard DEBARBIEUX, «Tourisme et Montagne», GEO poche, édition ECONOMICA, 1995

Site Internet:

Auteur inconnu, «le pghm», in OHM Chamonix, http://www.ohm-chamonix.com/ETE/PGHM.php#role, page consultée en février 2005

Jean Louis Aranjo, été 2002, «commission du secours en montagne» in secours en montagne, http://www.ffme.fr/secours/commission.htm, page consultée en février 2005

Auteur inconnu, «le secours en montagne, un peu d’histoire», in Avalanche-net, Grenoble Alpes Europe, http://www.avalanche-net.com/secours/histoire.html, page consultée en mars 2005

Auteur inconnu,«le secours en montagne, aujourd’hui, in Avalanche-net, Grenoble Alpes Europe, http://www.avalanche-net.com/secours/aujourdhui.html, page consultée en mars 2005

Texte Thibault Leduc, «Histoire d'un secours» in Grenoble montagne, http://www.grenoble-montagne.com/index.php3?page=actualite_resultat&id=23, page consultée en septembre 2005

Auteur inconnu, « Notion de danger et de risque» PDF/Adobe Acrobat - Version HTML http://www.ademe.fr/entreprises/Dechets/docs/DetR.pdf, page consultée en septembre 2005.

Auteur inconnu, « Prise de risque» in Mission départemental lexique http://www.ac-creteil.fr/id/94/c14/maternelle/lexique/prise_de_risque.html, page consultée en septembre 2005

Edité en dernier 2004-12-15 09:31:52 par Jean Pierre Flandrois,« Estimation des risques, guide méthodologique»http://biomserv.univ-lyon1.fr/wiki/securite1/moin.cgi/EstimationRisques/LaM_e9thode, page consultée en septembre 2005

Les Professionnels Associés de la Montagne, «La montagne, ça vous gagne!spot publicitaire TV », in Ski France http://www.skifrance.fr/index.cfm?fuseaction=sf.spot&langue=fr, page consultée en septembre 2005

Photo du 21.03.04, Catégorie : Sommet Vue 449 fois, http://www.skitour.fr/photos/mont-blanc,534-4.html

Charles M. Farmer «New evidence concerning fatal crashes of passenger vehicles before and after adding antilock braking systems» in NCBI, Accid Anal Prev. 2001 May; 33(3):361-9. http://www.sciencedirect.com/science?_ob=ArticleURL&_udi=B6V5S-4292GTW-8&_coverDate=05%2F31%2F2001&_alid=313053794&_rdoc=1&_fmt=&_orig=search&_qd=1&_cdi=5794&_sort=d&view=c&_acct=C000050221&_version=1&_urlVersion=0&_userid=10&md5=dab47c20910f90ada6106cee61395049, page consultée en septembre 2005.

Hans Jaggi, administrateur des secours en montagne «Secours alpin CAS » in: vive-le sport.ch http://www.vive-le-sport.ch/article/alpinisme1.htm, page consultée en septembre 2005

Photo: Levé du soleil, Philippe MARRON 2003 http://photo.montagne.free.fr/album/Le%20Dome%20des%20ecrins/dome.html, page consultée en septembre 2005

Ballade à ski au milieu des glaciers de la vallée blanche... http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://franck.chapon.free.fr/alpinisme.jpg&imgrefurl=http://franck.chapon.free.fr/pagehiver.htm&h=214&w=300&sz=16&tbnid=S5A9FF8XdvYJ:&tbnh=79&tbnw=111&hl=fr&start=14&prev=/images%3Fq%3Dmontagne%2Bsauvage%26svnum%3D10%26hl%3Dfr%26lr%3D%26sa%3DN, page consultée en septembre 2005

Photo, sac montagne Sup'air, http://www.vldweb.fr/ProdIMG/sizedASAC2.jpg, page consultée en septembre 2005

Photo, arva1.jpg, www.risoul-ski.com/ fr/hiver/horspistes/infos5.htm, page consultée en septembre 2005

Photo d’une station de ski, http://www.tourisme.fr/lieu-touristique/station-de-ski.htm, page consultée en septembre 2005

Photos trouvées dans le moteur de recherche de google: http://images.google.fr

Photo d’alpiniste, http://www.skyandsummit.com/Montagne.htm, page consultée en septembre 2005

Photo d’alpiniste, www.ffme.fr/ ski-alpinisme/cotation/, page consultée en septembre 2005

Photo d’un téléphone portable, http://www.csdm.qc.ca/stnomjesus/inventions2/telephoneportable.htm, page consultée en septembre 2005

Photos d’un ARVA, http://www.avalanche-net.com/securite/arva.html, page consultée en septembre 2005

Dépliants:

Avalanches – danger, dépliant réalisé par la FFME et l’ANENA.

« La montagne, la glisse et moi», conception-rédaction: magazine Ski français (Glénat Presse).

Interviews:

Monsieur Michel MEDICI, gendarme secouriste, adjudant-chef, Commandant du détachement PGHM (Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne) d’Annecy. Interview réalisée fin mars 2005 à Annecy.

Monsieur Martin BERNHARDT travaille dans le domaine des systèmes de santé en science économique et social (à l’université et dans le privé) et pratique depuis 30 ans l’alpinisme. Interview réalisée à la mi-juin 2005 à Genève.

Monsieur Albert WENK, sales manager non customers chez Mammut, ancien délégué, chargé de la sécurité, du club Alpin suisse. Interview réalisée fin août 2005par téléphone.

Monsieur Ueli MOSIMANN, responsable de sécurité au CAS. Interview réalisée en mai 2005, par email.

Monsieur Bernard LEBERRE, guide professionnel de haute montagne et professeur d’éducation physique en Haute-Savoie. Interview réalisée en septembre 2005 à Megève (France).

Articles:

Patricia Jolly, «La montagne tragique» dans Le Monde.fr (18.04.04)

Articles sécurité, médecine, sauvetage:«Influence de la téléphonie mobile» dans Les Alpes 6.2001

Articles sécurité, médecine, sauvetage: Margrit Sieber«Cent ans de sauvetage» dans Les Alpes 11.07.2001

Articles sécurité, médecine, sauvetage: Hans Jaggi«Une année normal avec 374 interventions » dans Les Alpes 09.05.2001

Articles sécurité, médecine, sauvetage: Ueli Mosimann«Les accident de montagne en suisse en 2004» dans Les Alpes 05/2005.

Articles sécurité, médecine, sauvetage: Jürg Schweizer«Les nouveaux DVA testés» dans Les Alpes 04/2001

La dernière image:

http://www.balades-pyrenees.com/de_l_exploitation_de_la_montagne.htm, page consultée en septembre 2005

VI. Remerciements

Monsieur Michel MEDICI, adjudant chef -commandant détachement PGHM Annecy (France).

Monsieur Martin BERNHARDT, travaille dans le domaine des systèmes de santé en sciences économiques et sociales en Suisse (à l’université et dans le privé).

Monsieur Albert WENK, sales manager non customers chez Mammut, ancien délégué du Club Alpin Suisse, chargé de la sécurité.

Monsieur Ueli MOSIMANN, responsable de sécurité au Club Alpin Suisse.

Monsieur Bernard LEBERRE, guide professionnel de haute montagne et professeur d’éducation physique en Haute-Savoie (France).

VII. Annexes

Les interviews:

Retranscription d’après les cassettes enregistrées lors des interviews.

Monsieur Medici Michel, gendarme secouriste, adjudant-chef,

Commandant du détachement PGHM (Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne) d’Annecy

Pensez-vous que les alpinistes amateurs prennent plus de risques avec les nouveaux moyens de secours que nous avons aujourd’hui?

Par exemple, avec un téléphone portable? Les gens ne prennent pas forcément plus de risques avec un portable. Depuis qu’ils existent, il n’y a pas beaucoup plus d’appels ou d’alertes, malgré leur facilité d’accès. Par contre, les alertes sont faites plus rapidement avec un portable. Avant, pour donner l’alerte les gens n’avaient pas de moyens de communication, donc ils devaient descendre au refuge pour prévenir ou trouver un poste radio auprès d’un guide. Je pense que le portable est une bonne chose.

Mais à propos de limites? Est-ce que les gens franchissent un pas de plus avec un portable? Les gens franchissent les limites d’eux-mêmes, ils engagent leur vie et même avec un portable, on ne peut pas toujours aller les chercher. Les gens qui poussent le bouchon trop loin, peuvent mettre leur vie et celle des autres en danger. Ce n’est pas avec un portable qu’on prend plus de risques, les gens engagent leurs propres vies déjà au départ.

Que pensez-vous de l’air bag? Je ne sais pas, ça maintient bien les gens en surface, c’est toujours un plus. C’est un peu comme le portable.

Enfin que pensez-vous de l’ARVA? Maintenant l’ARVA est réglé sur une fréquence unique commune avec la Suisse, la France et l’Italie. C’est 457 kHz. C’est un plus, mais ne garantit pas le secours. L’ARVA n’évite pas une avalanche. Généralement, les plus rapides avec cet appareil ce sont les copains randonneurs des victimes.

En règle générale, peu de personnes prennent des risques, car les utilisateurs de ce matériel sont expérimentés et connaissent leur niveau, leurs possibilités. Il faut savoir que le portable ne passe pas partout et que les interventions des secours peuvent être loin, en hélicoptère c’est rapide, mais à pied c’est long. A ma connaissance, il n’y a personne qui prenne des risques supplémentaires avec ces nouveaux moyens sur le marché. Il y a beaucoup de prévention, de sensibilisation, d’ information, à la radio, à la télévision, de campagnes bien faites, les gens savent que malgré ces moyens, on n’est pas à l’abri d’une avalanche.

La prévention est plus importante que les appareils. Pour éviter les prises de risques supplémentaires, les gens bien prévenus savent qu’il ne faut pas aller à certains endroits. Ils prennent quand même la sonde, l’ARVA, la pelle mais demandent conseil à France Météo, au PGHM, à la compagnie des guidesLes gens ici sont assez sensibilisés. Mais parfois on ne sait pas, on n’a pas de retour!

Photo prise en mars 2005 au PGHM d’Annecy devant le E-C 145, après avoir unterviewé le gendarme secouriste.

2. Monsieur Martin Bernhardt travaille dans le domaine des systèmes de santé en sciences économiques et sociales (à l’université et dans le privé) et pratique depuis 30 ans l’alpinisme.

Il pratique seul ou en groupe dans les Alpes et l’Himalaya et s’est intéressé très tôt aux questions de sécurité.

Que pensez-vous de la prise de risque des gens par rapport à ces nouveaux moyens de secours et d’alerte?

Que pensez vous du téléphone portable? Je pense qu’on peut catégoriser ce risque. Ce qui fait peur en montagne, c’est la verticalité qui est associée à l’idée de chute, l’avalanche, la crevasse et l’égarement. Mais en fait l’accident le plus fréquent, c’est la blessure simple (foulure de cheville) on est très vite ennuyé. En fait, il y a toute une représentation de la montagne qui fausse la vision qu’on a du risque. C’est intéressant, car on a l’impression qu’avec ces nouveaux moyens, ces médiateurs comme le téléphone, on arrive à minimiser ce risque. Pour moi, c’est une immense maldonne! Effectivement le téléphone portable permet de minimiser le temps d’intervention, mais ne facilite pas l’intervention elle-même et dans des situations très critiques ne la permet pas pour autant. Le téléphone portable a, à mon sens, une importance clé sur l’attitude des personnes qui pratiquent la montagne, alors qu’il sécurise que dans une petite mesure la pratique de l’alpinisme. Le réseau téléphonique n’est pas accessible partout et ce n’est pas sûr que les secours héliportés puissent venir. Avec un téléphone, on gagne surtout en rapidité d’action, mais cette rapidité est dépendante de facteurs externes, et sans bonne formation les pratiquants de la montagne évaluent assez mal les risques. On voit de plus en plus d’attitudes surprenantes en montagne, les gens prennent plus de risques avec un téléphone portable et de plus en plus de gens qui pratiquent la montagne sans formation au préalable. Il y a une image« fun» de la montagne qui s’est développée à partir des années ‘80. La montagne et la haute montagne sont devenues un territoire de distraction et de défoulement. Il y a toute une publicité et une idéologie qui ont incité les gens à partir en haute montagne, sans qu’on axe sur des aspects de formation technique, théorique ou pratique. D’une manière générale, les gens ont une bonne condition physique, mais s’aventurent en n’ayant aucune idée de la haute montagne, de la montagne glacière. Par exemple, les gens associent l’ascension de l’Everest à une victoire au triathlon Il n’y a pas que les médias qui font que la prise de risques est différente. Je pense qu’il y a tout un cadre publicitaire qui pousse à la prise de risques, on le voit très bien dans le domaine du ski alpin, par exemple les publicités qui présentent les stations de ski, elle sont en pleine nature avec de la poudreuse et cela engendre des comportements à risques.

Revenons au téléphone portable. Il contribue donc à la prise de risques, parce que les individus ont l’impression que les secours pourront arriver au cas où ils en auraient besoin. Mais c’est difficile à mesurer. On voit maintenant que le téléphone se généralise en montagne, les gens oublient qu’il y a pas mal de zones inaccessibles au réseau téléphonique et ils prennent de moins en moins de radios. Alors que la radio permettait une couverture beaucoup plus large.

A propos de l’air bag, qu’en pensez-vous? L’air bag est un gadget. Son utilisation est très limitée. Il y a une population cible qui pourrait y faire recours, ce sont les freeriders. Ils prennent un risque, mais qui là, par contre, est de mieux en mieux évalué. Il y a eu une période un peu «débile» il y a 5-10 ans et puis maintenant les gens commencent à se former. On voit de plus en plus les freeriders en sac à dos avec au moins une pelle, une sonde, un ARVA et ils ont appris à les utiliser. Donc là, il y a un message de prévention qui est passé. Pour l’alpiniste, l’air bag est encombrant. Je n’en ai pas vus qui en portaient. Cela reste plutôt autour du domaine skiable ou pour le ski héliporté. Mais l’utilisation de l’air bag reste assez controversée. Je ne vois pas que l’air bag ait une influence sur les comportements à risques, au contraire si les freeriders utilisent cet appareil, c’est déjà qu’ils sont dans une approche sécuritaire. Donc ça dénoterait un comportement qui limite le risque, de même pour le gilet à oxygène.

Finalement que pensez-vous de l’ARVA? L’ARVA est très répandu. Le matériel fait des progrès. C’est incontestable! Ce qui ne fait pas beaucoup de progrès en revanche, c’est la formation des gens. Ils ne savent pas se servir véritablement d’un ARVA. Je n’ai pas de statistiques, mais je pense que 80% des gens savent l’utiliser dans leur salon, que 40% savent à peu près l’utiliser en montagne et je pense qu’il n’y a pas 10% qui savent l’utiliser efficacement en montagne. Savoir s’en servir efficacement demande un entraînement régulier avec différents types d’appareils et un entraînement sur le terrain avec un, deux ou trois appareils qui sont orientés de différentes façons et enfouis sous la neige. On voit que c’est complètement différent. Là je pense, comme pour le téléphone portable, qu’il a renforcé le comportement à risques. Il y a des gens qui n’ont aucune idée des bases, même du risque en haute montagne, mais ils ont leur ARVA et puis ils partent. Ce qui est intéressant de voir aussi, c’est le nombre de personnes qui partent avec un ARVA, mais qui ont ni pelle, ni sonde. Cela ne sert quasiment à rien. Les gens ont un manque de formation. Donc là, je pense qu’il y a aussi une maldonne, comme avec le téléphone portable, sur la sécurisation des individus en montagne et je crois effectivement que cela induit des comportements à risques, même si ça permet de réduire le danger d’une certaine manière.

Qu’est-ce qui a changé par rapport à avant? Je pense que s’il y a une évolution au niveau du risque et de la prise de risques en haute montagne, c’est surtout dans le choix de ses courses et dans la façon dont on construit ses courses. Le matériel y a contribué d’une certaine manière. Tout ça demande un apprentissage et une certaine habitude. Les gens maintenant n’ont plus envie de faire cet apprentissage. Ca, ça a changé. Il y a des guides qui ont de la peine à tourner, car les gens n’ont plus envie de payer un guide, ou de moins en moins. Ils voient qu’il y a plus de gens et ils pensent pouvoir s’engager en montagne tout seul, mais n’ont pas forcément l’expérience, ni l’entraînement. Ils partent tout seul ou en groupe, ce qui est encore pire, car on minimise le danger quand on est en groupe. Ils partent sans avoir cette sensibilité de la prise de risque. Je pense que cette évolution est bien plus forte dans la prise de risques que les outils misent à disposition. Cette évolution là du comportement est liée à l’individualisme. On accepte d’une certaine manière moins bien les apprentissages. Avant on apprenait la montagne, on apprenait à s’encorder, le sauvetage en crevasse et une fois qu’on avait acquis ces choses, on commençait à aller en montagne, maintenant pas du tout.

Mais ne pensez-vous pas qu’il y a de la prévention? Oui, il y a une prévention qui s’est améliorée. Il y a des gros progrès qui ont été fait notamment pour les freeriders. Pour la haute montagne, il y a une meilleure prévention qui est faite au niveau des avalanches, il y a une information radio nouvelle qui est bien faite. Avant, il fallait être actif, aller sur les sites Internet. Maintenant il y a le bulletin radio. Mais ça change peu au fait que les gens n’ont pas encore envie d’apprendre. Et puis malheureusement, ce sont des messages qui sont relativement faibles par rapport à la puissance de la publicité. Beaucoup de publicités ont recours à des images de la montagne sauvage, pour vendre des chose qui n’ont rien avoir avec ça. C’est bien qu’il y a un ressort puissant. La montagne évoque tout un monde de sauvagerie, dans lequel on peut se réaliser, où l’on sera confronté à soi. On vit dans une société où l’on se confronte relativement peu à soi-même et on va chercher ces lieux. Et puis, on les idéalise: la mer, la montagne, le désert. Il y a une mode du désert, comme il y a une mode de la montagne. Les gens partent aussi dans le désert de manière inconsidérée. Pour l’Himalaya, la construction est différente au niveau du risque, car le risque même est lié à la prise d’altitude.

L’idéologie de la montagne: Il y a de nombreuses choses qui sont liées à la verticalité et en soi, elle présente un certain risque. Mais je trouve que dans le domaine de l’escalade pure, il y a eu une excellente évaluation du risque. Les bons grimpeurs font cette évaluation en permanence. Il y a tout un apprentissage, car on ne peut tout simplement pas progresser sans apprentissage.

3. Monsieur Albert Wenk, sales manager non customers chez Mammut, ancien délégué du club Alpin suisse, chargé de la sécurité.

Pouvez-vous me parler un peu du matérielde secours et de sécurité ? En principe pour tous les produits de montagne, c’est-à-dire cordes, cordelettes, mousquetons, pitons, crampons, baudriers etc. Il existe des standards européens ou mondiaux. Maintenant, le problème ce n’est pas la sécurité, car il y a ces standards qui sont sûrs. Mais ce sont les fautes que font les utilisateurs qui sont dangereuses. Aujourd’hui, c’est un grand problème. Il existe différents catalogues comme «Petzel», «Mammut» etc. qui présentent des produits pour les amateurs et pour les professionnels, les secouristes. Chaque appareil a son propre système et quand on a l’habitude d’utiliser toujours le même matériel, c’est dangereux de changer. Actuellement, on a des accidents par exemple avec des cordes qui sont de plus en plus fines parce que l’on veut avoir du matériel plus léger. Il existe des cordes de 11 mm, 10 mm, 9 mm et même jusqu’à 8,5 mm. Un descendeur ne réagit pas de la même manière avec une corde de11 mm ou de 8-9 mm. Quand une personne n’est pas bien habitée au matériel qu’elle utilise, il y a un danger. On doit s’entraîner avec le nouveau matériel. Le conseil d’utilisation est le rôle des guides et du Club Alpin. Nous, nous vérifions les différentes possibilités de sécurité. Le système peut varier d’un pays à l’autre, mais le plus important pour la sécurité, c’est l’expérience!

Qu’est-ce que vous pensez des gens qui prennent plus de risques avec ce nouveau matériel? La sécurité est toujours par rapport à l’utilisateur du matériel. Il faut savoir utiliser les nouveaux appareils. La limite du risque n’est pas le matériel, mais la connaissance et surtout l’expérience de l’utilisateur.

Qu’est-ce que vous pensez de l’ARVA par exemple? L’ARVA est un appareil pour chercher les morts, c’est-à-dire qu’il faut être très rapide et savoir l’utiliser. Quand on est sous une avalanche le temps que les secours arrivent, c’est déjà trop tard. En principe l’ARVA est un appareil qui sert à s’aider entre copains.

Est-ce que tout le monde sait se servir d’un ARVA ou est-ce que certaines personnes prennent des risques, car elles ne savent pas bien utiliser ce matériel? Non, pas tout le monde sait utiliser ce matériel, et pour cette raison, il existe des centres d’entraînement pour s’habituer au nouveau matériel, ainsi que des CD pour s’entraîner sur l’ordinateur. La sécurité, c’est l’expérience et non pas le produit. Si les conditions météorologiques ou d’enneigement sont mauvaises, avoir un ARVA ne sert à rien, il sert uniquement une fois que l’accident s’est produit. Or le plus important, c’est que l’accident n’arrive jamais.

Pensez-vous que les gens sont de plus en plus informés et s’entraînent régulièrement avec le matériel? Oui et non. Maintenant les gens ont beaucoup de temps et veulent essayer de plus en plus de sports, mais n’ont pas forcément l’expérience professionnelle pour faire des sports comme l’escalade ou l’alpinisme. Les gens ont les informations et le mode d’emploi du matériel dans les catalogues, mais ne prennent pas le temps de s’entraîner. Pour être sûr, on doit utiliser souvent les produits et dans différentes conditions.

Est-ce que vous pensez qu’une personne avec un téléphone portable, un air bag et un ARVA, va se croire en sécurité et va prendre plus de risques? Avec ce matériel, c’est déjà une bonne chose pour la sécurité. Mais le plus important, c’est de connaître les dangers de la région, les conditions météorologiques et d’enneigement; il faut connaître la situation actuelle dans la montagne. Ils doivent se renseigner avant de partir, sinon c’est très dangereux. Tous les produits n’aident pas à être en sécurité. Par exemple, le téléphone mobile ne fonctionne pas dans certaines régions, l’ARVA n’aide pas si l’avalanche est grande. Il existe des livres sur les avalanches pour pouvoir mieux juger la situation. La sécurité n’est pas l’ ARVA, c’est de faire connaître aux gens les dangers.

Est-ce que vous pensez que les gens connaissent bien les risques? Il y en a qui les connaissent et d’autres qui pensent les connaître, mais ne les connaissent pas. On ne peut pas apprendre ça d’un jour à l’autre, l’expérience est quelque chose qui s’acquiert et qui demande du temps, cela reste un problème.

Pensez-vous que certaines personnes ne prennent pas le temps de s’entraîner et d’avoir de l’expérience avant de s’aventurer en montagne? Oui, il y a beaucoup de personnes qui n’ont pas le temps pour apprendre, ni pour acquérir l’expérience. La sécurité, c’est vraiment l’expérience.

4. Monsieur Bernard LEBERRE, guide professionnel de haute montagne et professeur d’éducation physique en Haute-Savoie.

Pour commencer, depuis combien de temps êtes-vous guide? Quel genre de courses faites-vous? Je suis guide depuis 1991, mais c’est un peu particulier, car ce n’est pas mon métier principal, je suis d’abord professeur d’éducation physique et puis je travaille aussi avec le bureau des guides à Megève et j’ai quelques clients privés. Je pratique différentes courses, on en fait dans le massif du Mont-Blanc, on fait des courses d’arêtes, des courses mixtes, des courses de neige Les demandes des gens sont souvent des courses qui ne sont pas trop difficiles, des choses plus faciles avec les gens qui s’adressent au bureau des guides et des choses un peu plus difficiles avec les clients réguliers avec qui on fait une progression. Je fais aussi beaucoup d’escalade dans la Savoie et Haute-Savoie en été et je fais du ski en hiver. De plus, je m’occupe de l’association VIARD avec les jeunes. C’est ce qui m’intéresse le plus, car on fait à la fois de l’information et de la montagne.

Votre clientèle, est-elle très variée? Oui, on touche plusieurs catégories de personnes et c’est très intéressant. Les gens viennent pour qu’on les fasse rêver et parce qu’ils ne peuvent pas le faire tout seul. Donc ça c’est le rôle du guide, de leur faire découvrir la montagne et de leur apprendre l’autonomie comme dans le cadre de l’association.

Que pensez-vous des prises de risques des gens avec les nouveaux moyens de secourscomme le téléphone portable, l’air bag et l’ARVA? Les nouveaux moyens de secours, c’est très bien, mais globalement il y a une prise de risques accrue, je crois que les gens sont réconfortés d’avoir des outils qui leurs permettent de demander du secours ou d’échapper à une éventuelle avalanche, bon ça c’est plus pour l’air bag ou l’ARVA. Cependant, il y a toute une catégorie de gens qui font de la montagne et pour les professionnels de la montagne, ces outils de secours sont bien adaptés. Maintenant, on part en montagne avec un portable, il y a quelques années avec une radio et autrefois sans rien. Souvent on laisse le téléphone dans le sac au cas où il y aurait un problème. Je pars dans une éthique où on doit pouvoir s’en sortir tout seul. En tant que professionnel, on est tenu d’avoir les moyens de prévenir les secours pour venir en aide à nos clients s’il y a un problème quelconque. Donc le portable, c’est bien, il permet d’appeler rapidement les secours, mais encore faut-il qu’il passe dans toutes les régions montagneuses. Il n’existe pas de cartes qui répertorient les zones où le réseau téléphonique ne passe pas.

Pour les personnes expérimentées, l’ARVA a le même usage, il n’incite pas à la prise de risques. Il faut rappeler que l’ARVA ne se dissocie jamais de la sonde et de la pelle, certaines personnes ne le savent pas. Ceux qui pratiquent la montagne à haut niveau sont conscients des risques.

Quant à l’air bag, c’est un peu différent, les avis sont controversés. Personnellement, je n’en ai pas, alors que je ne sors jamais sans la pelle, la sonde et l’ARVA. J’apprends aux gens à s’en servir, c’est ce que l’on fait dans le cadre de l’association. Toutefois, l’air bag est très efficace, il maintient la personne à la surface, quelle que soit l’avalanche, mais cela dépend du type de ski. Par contre, il n’évite pas les traumatismes dus aux chutes dans les pentes raides. C’est pour cette raison que je n’en ai pas. De plus tout ce matériel de sécurité coûte cher, l’ARVA aussi et ça je pense que c’est un problème, il n’est pas fabriqué en assez grande quantité et bien qu’il soit vital, il n’est pas à la portée de tous. L’air bag est quand même plus cher que l’ARVA et de ce fait, il va plutôt être réservé à des gens qui ont une bonne pratique de la montagne. Les utilisateurs sont essentiellement des pratiquants de hors-piste et pour eux l’air bag incite à la prise de risques.

C’est clair que pour nos clients ces nouveaux moyens sont une sécurité en plus que l’on apprécie. En étant accompagné d’un guide, il n’y a pas de prises de risques supplémentaires.

C’est intéressant de voir qu’un certain nombre de personnes en montagne prennent des risques, notamment avec le portable. Par exemple il existe des statistiques, où l’on peut constater qu’il y a de plus en plus de personnes qui appellent les secours pas pour un accident, mais en raison de la fatigue. Les gens inexpérimentés s’engagent plus facilement avec un portable, c’est un moyen d’appeler les secours pour n’importe quel problème, sans chercher à s’en sortir par leurs propres moyens. Ces personnes ont une méconnaissance de la montagne et sont parfois inconscientes.

Existe-t-il vraiment des statistiques à propos des gens qui appellent les secours sans avoir eu d’accident? En fait, ce sont des choses que l’on entend en particulier au PGHM et au bureau des guides, je n’ai pas de chiffres, mais cela existe. Quant à savoir si cela se produit plus souvent depuis l’apparition des portables, c’est difficile à dire. En été, il y a beaucoup de randonneurs, je pense, qui méconnaissent les règles de sécurité et le portable les incite donc à partir en altitude.

Revenons à l’ARVA: certaines personnes, notamment en hors-piste ne sont pas équipées d’ARVA, elles suivent simplement des traces sans connaître leur chemin. D’autres en possèdent, mais ne savent pas toujours l’utiliser. C’est important de réagir très rapidement, car les 15 premières minutes sont déterminantes.

Maintenant ceux qui ne connaissent pas la montagne, ne vont pas se lancer en haute montagne, peut-être en randonnée et là, ils n’auront pas de problème d’ARVA ou d’air bag, mais éventuellement de portable.

Que pensez-vous de la prévention? Je pense qu’il faut faire plus d’information, distribuer des petits dépliants aux randonneurs, dans les hôtels, dans les centres de vacances, se renseigner auprès des professionnels les guides sont chargés de cette prévention. Sinon, je pense qu’il y a de plus en plus d’information en hiver pour le ski, par exemple on voit que la signalétique avalanche change, avant ce n’était pas le cas.

Pensez-vous que le message de prévention passe bien? Oui, il passe, on en est conscient, mais la part exacte du nouveau matériel là-dedans est difficile à déterminer.

L’enjeu final maintenant c’est de savoir si les secours vont rester gratuits en France, car il y a des abus. Si les secours sont payants, ça fera peut-être réfléchir les gens, mais je ne pense pas que ce soit bien. Il faudrait arriver à préserver les choses comme elles sont maintenant et c’est une question d’éducation des gens. Le secours quand il n’est pas indispensable, il faut arriver à faire sans, pour n’importe quel pratiquant, aussi bien en professionnel qu’en amateur.

5. Monsieur Ueli Mosimann, responsable de la sécurité de Club Alpin Suisse.

Email:

Guten Tag Madame Serra

Ihre Anfrage hat mich über einige Umwege erst spät erreicht.

Ihre Frage, ob die modernen Rettungs- und Kommunikationsmittel die Bergsteiger zu höheren Risiken animieren, kann nicht pauschal beantwortet werden. Sicher ist nur, dass dank dieser Mittel sehr viel mehr Personen ohne grosse Unfallschäden gerettet werden können. Ob diese Personen vorher wegen dieser Möglichkeiten bewusst höhere Risiken eingegangen sind: daüber gibt es keine Untersuchungen. Ich vermute aber, dass sich dies eher auf Einzelfälle beschränkt.

Ich hoffe, dass ich ihnen mit dieser bescheidenen Antwort bei ihrer Arbeit helfen kann. Selbstverständlich bin ich gerne bereit, noch weitere Fragen zu beantworten. Da ich als Bergführer am Telefon eher schwierig erreichbar bin, bitte ich sie, dies per Mail zu tun.

Freundliche Grüsse Ueli Mosimann

Ueli Mosimann

Bergführer

Verantwortlicher für die

Bergnotfallstatistik der Schweiz

Pour tous les numéros entre parenthèses, se référer à la bibliographie.

ABS: Antilock braking systems

Blocage: personnes qui sont surprises par la dégradation du temps ou bloquées par des condition difficiles et doivent demander l’aide des secouristes.

Association VIARD: aide humanitaire en pays de montagne et sensibilise aussi les jeunes à la montagne.


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