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Remarque : ceci est un travail de maturité = baccalauréat.
Il n'a pas de caution scientifique, ou autre, et, bien que cette élève ait fait un travail qui a été accepté dans le contexte scolaire, il ne peut prétendre être une source fiable d'informations !

Travail de maturité 2005

En quoi les limites du sommeil nous informent-elles sur le rapport du corps à l'esprit?

Céline Pascale

Groupe 406 Collège Calvin Maître accompagnant : F. Lombard

Table des matières

  • Introduction
  • Cadrage théorique
  • Définitions de l’éveil/ de la conscience et du sommeil
  • Sommeil indispensable
  • Les quatre états
  • La veille (éveil/stade1)
  • Le sommeil orthodoxe et paradoxal
  • Fonction du sommeil lent et du sommeil rapide
  • L’hypnogramme
  • Les tendances des stades du sommeil
  • L’électroencéphalogramme
  • Lien entre les 4 états
  • Développement :
  • La limite : qu’est-ce que l’endormissement et qu’est-ce que le réveil ?
  • Point de vue biologique
  • Point de vue psychologique
  • Troubles du sommeil
  • Analyse
  • Différentes opinions
  • Conclusion
  • Bibliographie/Sources

Résumé

Qui ne s'est pas déjà posé des questions sur le rapport du corps à l'esprit? C'est un sujet très large qui touche de nombreux problèmes. Mon travail cherche a trouver des réponses dans le cadre de l'endormissement et du réveil. Des points de vue différents, plutôt scientifiques pour certains, plutôt psychologiques pour d'autre, ou encore mystiques, y sont confrontés. Sommes-nous influencés par notre état mental du moment, ou est-ce que notre endormissement se résume à des changements anodins dans notre corps ? C'est dans la conclusion que l'on essaie de concilier les points de vue et qui nous apporte en réalité encore de nombreuses questions, car cette question du rapport corps-esprit, est loin d’être résolue.


Introduction

« Ne réveillez jamais un somnambule ; il peut mourir ! » ; « Il a essayé de l’étrangler en dormant ! » Qui n’a pas entendu une fois cela ? Que sont tous ces phénomènes si bizarres ? Est-ce vrai ? Si oui, pourquoi ne sommes-nous pas plus informés sur ces divers états du dormeur qui, apparemment, paraissent graves ? D’autres prétendent avoir vécu des expériences paranormales durant leur sommeil : « J’ai vu de vrais anges en dormant ! » ; « je suis sorti de mon corps juste après m’être allongé pour dormir ! » (C. Hardy) . Y a-t-il vraiment des phénomènes paranormaux sur cette terre ? Croyez-vous aux fantômes ? Depuis des siècles, le sommeil, cet état particulier, est étudié en long et en large. Que nous cache-t-il encore ? Tant qu’il vient aisément, personne ne lui prête d’attention particulière, d’après le Dr Deepak Chopra. Mais, il y a énormément de personnes pour qui ce n’est pas si facile. Il y a 100 ans déjà, on s’intéressait à divers processus du sommeil en faisant des expériences. D’après la revue « Nature 417, juin 2002», un des derniers départements de psychologie expérimentait des sujets en les poussant avec un petit instrument pointu pendant qu’ils étaient endormis pour trouver quelle excitation était nécessaire avant que le patient ne bouge et combien de temps il y avait avant que le sujet ne s’éveille. Cette méthode venait du Dr. Sante de Sanctis et U. Neyroz, de Rome. Tout ceci demandait des instruments de mesure précis. Les résultats étaient en zigzag, en les interprétant, ils ont pu les appliquer à de vrais patients. Par exemple, quelqu’un qui avait des difficultés à se réveiller le matin, c’est-à-dire que son point de réveil était au minimum lorsqu’elle désirait se lever, pouvait les surmonter en réglant son sommeil. Par cette expérience, elle pouvait savoir à quel moment son point de réveil était au maximum et se lever à ce moment-là.

Il fallait donc avoir des connaissances poussées sur le sommeil pour pouvoir interpréter correctement les résultats obtenus. On comprend ainsi, que cet état avait déjà été étudié bien avant, et en profondeur pour avoir toutes les informations requises et pouvoir faire de telles expériences.

Mais le sommeil nous cache encore bien des choses. C’est pour cela que j’ai décidé de m’intéresser à cette étape que nous franchissons tous les jours sans se poser de questions. Ce lien qui nous fait passer de « éveillé » à « endormi » sans même nous en rendre compte. Et pourtant ce n’est pas le cas de tout le monde… comme je l’ai cité tout au début ; les expériences hors du corps, par exemple, les insomnies doivent sûrement tracasser plus d’une personne. Allons dans les profondeurs de notre subconscient, tout en faisant un parallèle avec ce qui se passe, bien réellement, dans notre corps. Que signifie s’endormir et se réveiller, de quelle façon ? Y a-t-il un seul angle d’étude du sommeil, auquel nous pouvons nous fier ?

Cadrage théorique

Définitions de l’éveil/ de la conscience et du sommeil

Bien sûr, tout ceci est encore compliqué à comprendre. Au fait, qu’est-ce que l’éveil et le sommeil ? Comment pouvons nous le mesurer et l’interpréter ? Saviez-vous qu’il nous prend un tiers de notre existence ?

Tout d’abord une définition de la conscience et de l’éveil, car ce n’est pas si logique qu’il y paraît : conscience : « Perception, connaissance plus ou moins clair que chacun peut avoir du monde extérieur et de soi-même » ( Le petit Larousse, 1999) .

Eveil : « Action d’éveiller, de sensibiliser quelqu’un à quelque chose. » (Le petit Larousse, 1999) . Egalement la définition d’ « éveiller » : « Tirer, sortir du sommeil » (Petit Robert 1972) .

A présent, voici la définition du sommeil : « Etat d’une personne qui dort ; état physiologique normal et périodique caractérisé essentiellement par la suspension de la conscience, la résolution musculaire, le ralentissement de la circulation, de la respiration et par l’activité onirique ». Et la définition de « s’endormir » : « Commencer à dormir, glisser dans le sommeil » (« Petit Robert, 1972 ») .

D’autres définitions : « Sommeil, forme active de la personnalité qui conditionne le rendement physique et psychique de l’état de veille qui lui succède ». ( André Missenard, L’Homme et le climat, 1977) . « Le sommeil doit être considéré non pas comme une simple passivité mais comme une performance active de l’organisme ». ( G. Fischer, Dormir, 1933) .

Voyons tout ceci d’un peu plus près…

Sommeil indispensable

Le repos du corps, c’est le sommeil de l’esprit. Selon Jean-Michel Gaillard, le sommeil, bien sûr, est indispensable, les personnes privées de sommeil pendant de longues périodes souffrent de troubles physiques et psychiques graves. Il est, en quelque sorte, notre chargeur de batterie autant physiquement que mentalement. A chaque personne correspond un certain sommeil, comme chacun à sa pointure et ses goûts culinaires propres, d’après le Dr Catherine Dolto-Tolitch. Selon Guy Lazorthes, tout au long de la journée, notre cerveau fabrique des molécules responsables du sommeil, ce sont les facteurs hypnogènes. Plus nous allons « loin » dans la journée, plus il y aura de facteurs hypnogènes dans notre corps. Il existe ainsi une chronobiologie du cycle veille-sommeil sous le contrôle d’un « centre de l’éveil » et d’un « centre du sommeil » situé dans notre cerveau (cf.. chapitre L’action de s’éveiller et réciproquement de s’endormir) . C’est d’ailleurs pour cette raison que lors d’un important décalage horaire, notre horloge biologique est désynchronisée et nous pouvons ressentir le besoin de dormir au milieu de la journée ou bien être tout à fait réveillé pendant la nuit. Cela signifie que ces facteurs hypnogènes sont produit en plus grande quantité le jour que la nuit. Voilà d’où vient notre besoin de dormir et également notre besoin de psychotonique, tels que le thé, le café, le tabac etc.

Les quatre états

Rentrons, maintenant, un peu plus dans les détails. « Tout d’abord, notre corps et notre esprit ont quatre états principaux : le coma, l’hypnose, la veille et le sommeil, » chacun ayant ses caractéristiques propres. (M. Cattin, professeur de biologie, 05) . [Ici, il faudrait encore se mettre d’accord, suivant les personnes, la religion, la culture, si l’on accepte l’hypnose en tant que telle, et ensuite si on l’accepte comme un état propre ou un dérivé du sommeil. Pour ma part, je la considère, comme je viens de le dire, comme l’un des quatre états décrits plus hauts.]

Toujours d’après Jean-Michel Gaillard, la veille et le sommeil sont appelé « les états de vigilance » (cf. Figure 1) . On les distingue facilement par leurs critères de comportement et de réactivité.

La veille (éveil/stade1)

La veille se divise en deux parties : l’éveil et le stade 1. Attention, il arrive qu’on considère le stade 1 comme faisant partie du sommeil, car c’est un état de somnolence, donc le début de l’endormissement.

Le sommeil orthodoxe et paradoxal

Le sommeil est également divisé en deux : le sommeil orthodoxe (ou sommeil lent) et le sommeil paradoxal (ou sommeil rapide) . « Cette distinction avait déjà été faite il y a 2000 ans ! Lucrèce (« vécu vers 98-55 avant J.-C., poète, philosophe et physicien latin qui était déjà convaincu par l’atomisme ! »(Encyclopédie Bordas,1994) ) avait séparé un sommeil calme d’un sommeil onirique agité ». (Guy Lazorthes, 1982).

Le sommeil orthodoxe (lent)

Le sommeil lent comporte trois stades : 2,3,4. Il se dit « lent » car tout d’abord, notre respiration ralenti (stade 2), puis nous sommes fréquemment en hypotension artérielle et le tracé élecrtoencéphalographique (cf. chapitre L’électroencéphalogramme) est de type delta ou plus simplement : des ondes très lentes (stade 3 et 4), ces stades-ci sont en général prédominants en début de nuit.

Le sommeil paradoxal (rapide)

La deuxième division est le sommeil paradoxal (ou sommeil rapide), celui que nous connaissons bien ; les rêves. Lui, est caractérisé par des rythmes rapides à l’électroencéphalogramme. Il fut appelé ainsi par M. Jouvet (« 1887-1951, acteur et metteur en scène en français »(Encyclopédie Bordas, 1994) ) , car il se caractérise par une perte totale de tonus musculaire, une respiration lente et à l’inverse, également par des mouvements oculaires anarchiques (environ 80 par minutes) et des variations tensionnelles en hausse.

Fonction du sommeil lent et du sommeil rapide

Les deux sommeils ci-dessus, lent et rapide, ont chacun leur fonction : l’un, comme je l’ai dit plus haut, nous recharge physiquement : c’est le sommeil lent. Le paradoxal, lui, nous recharge psychiquement. « Cette différence est très visible : le sommeil profond (lent, ou à ondes lentes) , est plus présent pendant l’enfance et l’adolescence car notre corps est en pleine croissance, ou lors d’une grossesse. De même pour le sommeil paradoxal (rapide) , il est plus présent lors d’un stress avant un examen, une frustration affective, etc. » (Pierre Fluchaire,1984) . Mais d’après le site Internet, il faut être prudent avec cette théorie. Certes les expériences menées sur des enfants en calculant le taux de sommeil paradoxal et leur réussite scolaire concorde, mais l’interprétation des expériences de privation de ce sommeil n’a apporté que peu d’arguments en sa faveur, car il faut prendre en compte le stress provoqué par ces expériences chez le patient. Et donc les résultats sur la concordance entre la durée du sommeil paradoxal et l’apprentissage, la mémorisation ne peuvent être que difficilement analysés. Cependant il ne faut pas « balayer » cette théorie comme cela, car, pour l’instant, elle semble juste et satisfaisante. (cf. Figure 2)

L’hypnogramme

Pour représenter une nuit synthétiquement, on fait figurer les différents stades en fonction du temps, comme dans le schéma ci-après, nommé hypnogramme. On appelle « le bilan veille-sommeil »,la répartition de l’éveil et du sommeil au cours de l’enregistrement de la nuit du sujet. Le début est déterminé par le moment de l’extinction de la lumière et la fin par le moment où il se lève.

Pour être perçu comme tel, la phase de sommeil doit être au moins de 15 minutes. C’est d’ailleurs pour cela qu’un insomniaque croit ne jamais dormir puisqu’il dort moins d’un quart d’heure. Chez un sujet normal, le stade paradoxal est très présent, quelques pointes dans le stade 1 et, parfois, il arrive qu’il se réveille. L’endormissement est caractérisé, comme je l’ai mentionné plus haut, par le stade 1, et le début du sommeil proprement dit, par le stade 2. L’organisation du sommeil est déterminée par le stade paradoxal, un cycle est défini par l’intervalle de sommeil qui sépare la fin d’une phase paradoxale de la fin de la phase suivante. (cf. Figure 3)

Les tendances des stades du sommeil

On peut également représenter les tendances générales des stades du sommeil. Les courbes ci-contre représentent les différents stades en fonction de la durée totale du sommeil. Leur forme indique la façon dont les stades se produisent au cours de la nuit. Par exemple, le stade 4 est abondant au début de la nuit, alors que dans la seconde moitié, il ne se produit presque plus. Ou au contraire, le stade paradoxal se produit de plus en plus au courant de la nuit. (cf. Figure 4)

L’électroencéphalogramme

Enfin, un électroencéphalogramme ou EEG. Selon le Biologie Campell, pendant le sommeil et l’éveil le cerveau produit des types différents d’activité électrique ou ondes que l’on peut enregistrer sous cette forme. Comme je l’ai brièvement dit plus haut, on note trois types d’ondes différentes : delta, les plus lentes, alpha, lorsque une personne est étendu au calme, les yeux fermés et bêta, des ondes rapides (yeux ouverts, personne éveillée) . C’est avec cet électroencéphalogramme, entre autre, que l’on peut le mieux distinguer le sommeil lent du sommeil rapide. On observe différents endroits du corps, grâce à des électrodes, comme les mouvements oculaires, les mouvements du front, des bras ou la respiration, la pression artérielle, les battements du cœur, le tonus musculaire. On voit donc bien les moments de sommeil paradoxal, et de sommeil orthodoxe. Les différences les plus flagrantes sont les ondes delta en stade 4 et les mouvements oculaires anarchiques ainsi que la perte de tonus musculaire (des membres) en stade paradoxal. (cf. Figure 5 a et b)

Enfin, un petit tableau résumant les caractéristiques des états (cf. Figure 6) :

Lien entre les 4 états

Revenons maintenant à nos quatre états principaux dont je parlais au début : l’hypnose, le coma, l’éveil et le sommeil. Bien sûr ces derniers ont des liens entre eux. Nous ne passons pas de l’un à l’autre comme cela. Mais alors, quels sont ces liens ? Est-ce le stade 1 ou encore autre chose ? Les somnambules, serait-ils dans cet « état paranormal »? Que sont les troubles du sommeil ?

Alors intéressons-nous à l’ « état hypnagogique (EH) » ou « endormissement » et réciproquement l’ « état hypnopompique » ou « réveil » ; Lorsque nous « trébuchons » soudainement d’un état de conscience totale à une conscience très partielle ou plus simplement du sommeil à l’éveil et vice-versa.

Que se passe-t-il ou que ne se passe-t-il pas ? Ou encore, que PEUT-il se passer ? Le sommeil est-il de tout repos ? Dormir, c’est ne rien faire ? Pouvons-nous expliquer autant scientifiquement que psychologiquement cette limite, que nous franchissons tous les jours, entre l’éveil et le sommeil ?

Développement :

La limite : qu’est-ce que l’endormissement et qu’est-ce que le réveil ?

Point de vue biologique

Signification des ondes

Rappelons-nous tout d’abord de ces ondes bêta, alpha et delta. Que sont-elles en réalité ? Comment reconnaît-on, grâce à ces ondes, notre état actuel ? Pour cette explication, il va falloir faire un court aperçu du système nerveux : Selon monsieur Cattin et le Dr Blois, notre système nerveux est constitué de neurones, des cellules très spécialisées qui font circuler toutes les informations dans notre corps. Chaque neurone est fait d’un corps cellulaire, de dendrites et d’un axone. Pour généraliser, nous allons appeler les dendrites les receveurs d’information et les axones les transmetteurs. Alors voilà : ces informations sont « transportées » par l’axone jusqu’à une autre dendrite par des synapses, qui elle-même transmettra le message plus loin, etc. grâce à des ONDES de dépolarisation (différence de charges entre les deux côtés de la membrane de l’axone) appelée aussi « influx », c’est pour cela que l’on parle, par exemple, d’ « ONDES delta » (0,8 à 3 Hertz) ,elles sont amples, lentes et assez bien synchronisées. Pendant le sommeil lent, notre activité cérébrale est réduite, c’est donc des ondes de ce type qui sont visibles à l’électroencéphalogramme. Nous pouvons ainsi mieux comprendre pourquoi la journée nos ondes sont rapides (25 à 60 Hertz) : nous sommes éveillés, des tas d’informations doivent être gérées, rien que par les cinq sens, les neurones ont plein de message à faire circuler, donc beaucoup d’ondes de dépolarisation non-simultanées émises par les neurones ou, pour ainsi dire, émises par le cerveau. C’est pour cela que l’on dit « mesurer l’activité électrique du cerveau ». (cf. Figure 7)

C’est par ces différentes ondes (bêta, alpha, delta) que nous passons, entre autre, lors de l’endormissement et pendant toute la durée de notre sommeil.

L’action de s’éveiller et, réciproquement, de s’endormir

Maintenant, expliquons l’action « de s’éveiller » d’après un article d’Anne Teyssèdre.

C’est tout d’abord une désynchronisation des ondes cérébrales ou, si vous préférez, de l’activité des neurones. Très visible sur le tracé d’un électroencéphalogramme, des ondes amples, comme celles que j’ai décrites ci-dessus, disparaissent pour faire place à d’autres plus rapides, semblables à celles du sommeil paradoxal. La « mise en marche » dépend de cinq aires d’éveil situées entre le tronc cérébral et le cerveau basal : le tegmentum mésopontique qui lui-même active certaines zones du thalamus, le locus coeruleus, la substance innominée (du cerveau basal) et l’hypothalamus postérieur.

C’est après de longues recherches dans les années 1926 que des chercheurs ont pu conclure qu’il existait un « centre de l’éveil » dans l’hypothalamus postérieur. Puis, durant ces 20 dernières années, des équipes ont identifié de nombreux neuromédiateurs dans l’hypothalamus postérieur : des enképhalines, la substance P, la dopamine, GABA…Et l’histamine qui a une action excitatrice (neuromédiateur du système nerveux central) . Les neurones histaminergiques (neurones à histamine) sont situés dans le noyau tubéromammillaire (TM) de l’hypotalamus postérieur. Ces neurones donnent naissances à des projections larges qui atteignent le cortex, en incluant les zones de l’éveil et du sommeil. Des études ont démontré le rôle de maintien de l’éveil qu’ont ces neurones par une expérience très simple : ils ont administré à des chats un inhibiteur de l’action de l’histamine (l’alphafluorométhylhistidine) et ils ont pu conclure que tous étaient dans un état de somnolence.

Il y a d’autres neurones, dans cette région cérébrale, qui interviennent sur l’éveil. Les neurones de type I, dont l’activité coïncide avec l’éveil et le sommeil paradoxal, de type II, actifs pendant le sommeil paradoxal, et de type III, actifs seulement durant l’éveil. Le noyau tubéromammillaire est justement au carrefour du réseau éveil/sommeil. Il envoie « son histamine » sur les récepteurs du tegmentum mésopontique, dont les neurones ont également une fonction activatrice de l’éveil, qui eux-mêmes envoient des projections vers l’hypothalamus postérieur et le thalamus.

En effet, les échanges entre les aires d’éveil et l’hypothalamus postérieur concourent à désynchroniser le cortex, c’est-à-dire de nous tenir en état d’éveil. (cf. Figure 8)

Comme on peut le voir sur le schéma ci-contre, l’hypothalamus antérieur et postérieur agissent ensemble pour activer ou inhiber l’éveil ou, à l’inverse, le sommeil. Réciproquement, les projections des neurones à GABA (neurotransmetteur que l’on peut imager en tant que « endormisseur » ou « anti-éveil ») de l’hypothalamus antérieur inhibent le postérieur.

Le cycle veille-sommeil dépend donc de l’interaction entre les deux parties de l’hypothalamus.

Point de vue psychologique

Représentation du sommeil

Tout d’abord avez-vous déjà pensé à ce que représente l’endormissement ? Un point de vue philosophique serait le bienvenu… Selon Alain, philosophe, s’endormir, c’est devenir ignorant, impuissant et puis redevenir savant et ainsi de suite. Nous nous couchons, nous nous préparons à dormir en se couchant vraiment, la position où nous ne pouvons plus tomber. Nous nous relâchons, mais pas complètement, nous gardons une certaine précaution : un équilibre qui demande un petit effort contraire au sommeil. Il suffit d’une moindre résistance à la pesanteur, la chute d’un bras par exemple, pour subir un léger réveil. Ceci est l’un des premiers aspects du sommeil ; son immobilité non-tendue, c’est-à-dire un certain consentement à la pesanteur. Ne vous est-il jamais arrivé de poser le pied sur une marche irréelle et trébucher ce qui provoque un vif mouvement dans tout le corps et un court réveil ; alors nous nous sentons repris, tout à coup, par la pesanteur.

Et nos projets, nos souvenirs ? Serait-il encore possible de former des pensées lorsque notre corps cesse de travailler? « La nuit, porte-t-elle vraiment conseil ? » Alain nous dit que non. Pour ce philosophe et pour moi-même, comme je l’ai dit au début : « Le repos du corps est le sommeil de l’esprit » . Nous nous immobilisons, nous annulons nos pensées.

En s’endormant, les choses, et tout ce qui nous entourent, cessent d’avoir une forme, une position, elles perdent leur sens. Nous acceptons que les choses deviennent absurdes. Les distances sont supprimées, le lourd également : le monde change tout à coup.

Alors comment considérer le sommeil ? Nous ne sommes pas qu’un être qui va et qui vient. Est-ce un état passif ? Non : « dormir, ce n’est pas ne rien faire » ( Dr Blois) . Comme je l’ai écrit plus haut, nous passons de savant à ignorant – tellement ignorant que nous ne savons pendant qu’un court instant que nous sommes entrain de nous endormir – et puis à nouveau savant des mêmes choses. Nous sommes attentifs, inattentifs, attentifs

Alain conclut ainsi : « Faute de recherche, donc et c’est la partie délibérée du sommeil, faute de mouvement aussi, et c’est le soutien de la nature, faute d’objet enfin par ces deux causes, et par la nuit et par le silence, voilà par quoi nous passons au sommeil ».

Pour Pierre Fluchaire, il faut revaloriser le sommeil, lui donner une image nouvelle en effaçant la précédente, froide, immobile et paralysée. Ici, il rejoint les idées du Dr Blois, en voulant nous débarrasser de l’idée du sommeil-absence, cessation. Cette idée s’oppose à celle de Carter (maintenant dépassée) , en Angleterre, « une suspension provisoire de l’état de veille ». Ou à celle de Goethe, « on cesse d’être ». Certes, on ne peut nier l’apparence d’une mort provisoire, mais « une mort plus vivante que la vie », selon Charles Péguy.

La communication avec l’extérieur est, effectivement interrompue, seulement c’est pour laisser la place à autre chose, à des événements d’une autre nature. D’ailleurs, beaucoup de scientifiques eurent, jusqu’au début de leurs recherches sur le sommeil, il y a une trentaine d’années, une théorie passive sur le sommeil. A présent, des théories beaucoup plus actives ont leur place, comme celle citée en définition de G. Fischer.

Nous en arrivons donc à une réelle activité : mais, alors, en quoi consiste-elle ? La réponse la plus évidente est on ne peut plus simple : l’activité du cerveau que j’ai décrite en long et en large au début du travail dans le cadrage théorique. La seconde est l’activité physique, même réduite du reste de notre corps. Par exemple, la quantité d’oxygène (en moyenne, car il y a une différence entre les stades à ondes lentes et ceux à ondes rapides) ou le débit sanguin restent inchangés durant le sommeil et la veille.

L’état hypnagogique (EH)

Mais alors, comment décrire maintenant la transition entre ces deux états, la veille et le sommeil ?

Selon Christine Hardy, l’EH est un état modifié de conscience entre éveil et sommeil. « Hypnagogique » vient du grec « hypnos », sommeil et « agein », induction. On le généralise en l’appelant « rêverie ». Il serait constitué de sortes de flashs ou mini-rêves. Pour le Dr Blois, il correspond au stade 1. Selon plusieurs études menées par différents psychologues, on obtient des résultats similaires sur le pourcentage de personnes ayant perçu au moins une fois une image hypnagogique : Mc Kellar obtint 76%, les Owens 77%, Buck et Geers 72%.

D’après Christine Hardy, l’état hypnagogique, se découpe en trois phases, ayant des propriétés particulières, découvertes par Leaning (1926) :

1. Premièrement, une vision de formes grossières et de patterns lumineux,

2. ces images se transforment, ensuite, en dessins géométriques complexes ou en visages très précis, souvent inconnus du dormeur, ils peuvent provoquer, parfois, des réactions de peur,

3. finalement, des scènes complexes surgissent sans transition :scènes de la vie, paysages, etc.

Ce que remarque Leaning est que la différence entre les rêves et ces images c’est qu’elles sont « impersonnelles », méconnues du sujet. Dans l’état hypnagogique, le dormeur (ou presque) est encore conscient de son individualité, il reste observateur de ce monde extérieur.

Pour Hollingworth (1911) et Slight (1924) , l’EH est plutôt constitué, à son début, de vagues pensés en rapport avec la vie quotidienne du sujet, dans lesquelles s’immiscent des « flashs », comme pour faire interférence. Hollingworth dit également que lorsque que cet état dure assez longtemps, des sortes « de chaînes d’associations fantastiques » se forment, qui amènent à la perception de scènes très élaborées. Ce processus serait une caractéristique de l’EH montrant une intrusion d’une image de rêve dans la pensée de veille.

Ainsi Hollingworth raconte : « qu’étant une nuit souffrant et dans l’impossibilité de trouver le sommeil, il voyait sans arrêt devant ses yeux le cadenas de son vestiaire, essayant mentalement de trouver la bonne combinaison pour l’ouvrir. » Cette image était une représentation symbolique de ses efforts pour trouver une position confortable qui lui permettrait de dormir.

De nombreux chercheurs ont essayé de trouver des méthodes pour prolonger cet état. Par exemple, l’une des plus simples : Il faut maintenir un bras levé tout en étant allongé. Cette méthode a été découverte par Green et Stoyva qui ont remarqué qu’il fallait garder un équilibre entre la somnolence et la conscience.

Troubles du sommeil

Selon Guy Lazorthes, il existe, tout d’abord, 4 types de troubles du sommeil : les hypersomnies, une durée excessive de sommeil ; les insomnies, une durée insuffisante de sommeil ou des difficultés d’endormissement ; les alternances anormales du cycle veille/sommeil et les parasomnies, un comportement inadapté à l’état de « sommeil » . Je vais parler de deux sortes de troubles : la narcolepsie et le somnambulisme. Ce sont deux parasomnies, pour être plus précise. On pourrait les nommer parasomnies « antagonistes » : l’une se passe pendant le sommeil, l’autre pendant l’éveil, tout en sachant, comme cités plus bas, que certains symptômes de la narcolepsie se produisent pendant la nuit.

La narcolepsie

Selon le Dr Blois et J.-M. Gaillard, décrite en 1880 par Galineau (médecin français) mais encore mal connue, la narcolepsie est une maladie neurologique, un trouble du sommeil. Comme nous venons de décrire précisément la phase transitoire entre l’éveil et le sommeil, nous pouvons résumer cette maladie en un endormissement anormal ; les stades 1 et 2 sont furtifs, voire non-présents et nous glissons directement dans le stade paradoxal.

Plusieurs symptômes sont caractéristiques de la narcolepsie, dont deux principaux : des accès soudains de sommeil durant le jour et une cataplexie, c’est-à-dire une perte de tonus musculaire, qui d’ailleurs, s’explique très clairement ; on tombe soudainement en stade paradoxal, car rappelons-nous que ce stade est caractérisé justement par la perte de tonus musculaire. Ensuite, deux symptômes secondaires : des hallucinations hypnagogiques (à l’endormissement) ou hypnopompiques (à l’éveil) visuelles, auditives ou somestésiques, là aussi ; un lien avec le sommeil rapide. Enfin, une paralysie du sommeil, c’est-à-dire un réveil mais sans la possibilité de bouger ou de parler.

Ces accès de sommeil sont déclenchés par des émotions, le plus souvent joyeuses.

D’après la Dresse Sforza, notre corps est endormi et notre cerveau lui en plein éveil pendant les paralysies du sommeil.

Le somnambulisme

« Ne réveillez pas un somnambule, il peur mourir » ! Vieille croyance sans fondement pour le Dr Blois! Nous marchons, bougeons mais sans nous en rendre compte. Notre corps est capable de faire tout (ou plutôt, presque tout, des tâches généralement simples, telles qu’ouvrir une porte, se promener dans la maison, etc.) ce que nous faisons la journée. Notre cerveau est donc endormi mais notre corps bien éveillé selon la Dresse Sforza. On serait donc, dans un stade incomplet d’éveil ou de sommeil. Le lendemain, on ne s’en souvient pas, car comme expliqué dans le chapitre L’action de s’éveiller et réciproquement, de s’endormir, notre cortex est bel et bien endormi.

Le somnambulisme est d’abord une « maladie » infantile. Je mets « maladie » entre guillemets, car justement lorsque c’est pendant l’enfance ce n’est rien de grave. Voilà pourquoi : pendant l’enfance, jusqu’environ l’adolescence, notre corps se forme, et comme pour n’importe quelle chose, tout ne peut se développer en même temps. Le somnambulisme, selon le Dr.Blois et la Dresse Catherine Dolto-Tolitch (entre autres) est du au mécanisme qui bloque le tonus musculaire qui n’est pas encore totalement formé. Tout ceci est lié à la maturation du cerveau qui, évidemment, prend du temps. Au niveau de la colonne existe un locus (lieu, petit noyau de plusieurs cellules) alpha. En dessous, se situe un groupe de noyau, appelé sub-alpha qui vient empêcher les neurones moteurs d’agir. Plus simplement, le locus n’a pas coupé le contact entre nos muscles et notre cerveau.

Le somnambulisme se produit en stade 4, pendant le sommeil le plus lent, au début de la nuit généralement. Là, également, on voit la deuxième raison du plus grand nombre de somnambule enfants qu’adultes: Comme je l’ai expliqué auparavant, dans le chapitre Fonction sommeil lent et du sommeil rapide, lorsque nous sommes enfant, nous avons beaucoup plus de stade 4 étant donné notre croissance, donc plus de risques d’être somnambule.

Pour le Dr Blois, il est difficile de considérer un somnambule éveillé ou endormi, on rejoint l’avis de la Dresse Sforza : « Cerveau endormi, corps éveillé ». Voilà un beau mélange d’activité lente et d’éveil dans notre cerveau.

Lorsque la « maladie » se prolonge à l’âge adulte, l’on parle ici d’un vrai trouble du sommeil, on l’appelle le somnambulisme chronique d’après le site internet. Les causes sont diverses : génétiques ; facteurs déclencheurs tels que stress, privation de sommeil, tensions nerveuses, effort physique (car plus de sommeil profond après un effort physique comme expliqué au chapitre Fonction du sommeil lent et du sommeil rapide) ; troubles neurologiques en rapport avec l’épilepsie ; troubles psychologiques, comme un traumatisme ou encore l’effet de certains médicaments psychotropes.

D’un tout autre point de vue, pour Allan Kardec, les somnambules sont en relation avec les esprits pendant leurs moments déambulatoires. Les organes matériels ne recevant plus les impressions extérieures, l’esprit est, en quelque sorte, livré à lui-même pour faire une chose qui le tourmente et dont l’usage de son corps (auquel il est relié) lui est indispensable. C’est notre âme ou notre esprit, qui voit à travers notre matière.

Le lien entre narcolepsie et somnambulisme

Nous voilà pile au centre des limites du sommeil. En résumé ;pour la narcolepsie, lorsque nous avons une paralysie du sommeil, notre cerveau est éveillé, mais pas notre corps. Mais alors que se passe-t-il dans notre cerveau ? C’est précisément là que les réponses manquent. Pour le Dr Blois, nous savons uniquement, pour l’instant, qu’il y aurait une anomalie, un manque de substance, les hypocrétines (hormone qui aide à rester réveiller) , dans l’hypothalamus (cf. chapitre L’action de s’éveiller et réciproquement, de s’endormir) ou alors, les narcoléptiques aurait un typage d’HLA (Human Lymphocyte Antigene) , gène du système immunitaire, particulier. Emmanuel Mignot a écrit un article qui semble bien coller avec cela. Il rajoute que pendant longtemps, on croyait que la narcolepsie était une maladie auto-immune, comme la sclérose en plaque par exemple, à cause de ce type d’HLA. Enfin il fait un lien entre les deux aspects : Le système immunitaire détruirait les neurones à hypocrétine !

Seulement, les causes sont encore méconnues et ces théories semblent encore un peu floues.

Pour un somnambule, son cerveau est endormi, mais pas son corps. Ici, l’explication scientifique est claire et les causes psychologiques sont multiples.

Analyse

Différentes opinions

Ni l’une, ni l’autre des personnes citées dans ce travail n’est dans le faux, bien qu’ils aient des idées différentes. C ‘est précisément pour cela, parce qu’ils ont divers points de vue qu’on ne peut les classer du coté juste ou faux. Je dirais même, tout d’abord, qu’il faut voir large et regarder leur culture et leur éducation, qui ont certainement joué un rôle dans leur façon de voir les choses aujourd’hui. Qui n’est pas influencé par son vécu ? Ensuite, il est difficile de juger de la fausseté d’un fait lorsqu’il est analysé dans deux domaines si distincts, ici, la philosophie et la science. On distingue donc, très nettement des approches biologiques ou scientifiques pour certains et des approches psychologiques et philosophiques pour d’autres et, bien sûr, une catégorie dite « moyenne » ou neutre.

C. Hardy/Dr Blois

Sur certains points, évidemment, les avis se rejoignent ; par exemple C. Hardy et le Dr Blois sont tous deux d’accord de considérer le stade 1 comme l’état hypnagogique. Mais ensuite leur avis, ou plutôt leur façon de voir les choses, diffère totalement : Le Dr Blois nous donne des informations biologiques et scientifiques en expliquant clairement ce qu’il se passe dans notre cerveau et dans notre corps. Etant docteur, ceci est tout à fait compréhensible.

Christine Hardy, quant à elle, base tout son livre sur l’aspect psychologique et inclus les expériences paranormales se produisant durant le sommeil, telles que les expériences hors du corps, dont certains témoignent. Nous voyons même ici une approche mystique.

Pour le Dr. Blois ce que raconte le livre de cette écrivain ne serait pas totalement faux, au contraire, il laisse une grande place au coté psychologique de chacun, avec lequel le Dr Blois est d’accord, bien qu’il ait des explications très structurées donnant l’impression de ne laisser aucune place à l’esprit. Pourtant, moi-même, en lui expliquant deux, trois choses du livre de Christine Hardy, je lui ai posé cette question « les affirmations de Christine Hardy sont-elles fiables ? », il ne m’a pas dit que non et surtout a bien précisé qu’il n’avait pas lu ce livre, et donc il ne peut parler qu’avec des « à priori ». Il m’a d’ailleurs, raconté un fait tout à fait d’une autre nature et pourtant en rapport avec l’esprit : il cherchait un jour un bloc de post-it partout dans la maison étant persuadé qu’il était blanc. Lorsque, enfin, il l’eut retrouvé à la fin de la journée, le bloc était en fait jaune. Vous croyez sûrement que l’on s’éloigne du sujet, mais non ! D’où venait cette confusion ? Son esprit lui a joué des tours en pleine journée, alors pourquoi pas pendant la nuit ? Le Dr Blois est assez ouvert, il a l’air de voir une vraie corrélation entre esprit et corps, qui ne formerait qu’un.

Dresse Sforza/Dr Blois

Ici, il est intéressant de confronter deux médecins et de voir qu’ils n’ont pas du tout la même opinion. La Dresse. Sforza, elle, ne laisse aucune place à ce livre « mystique » . Pour elle, il semblerait que tout problème peut se résoudre par la médecine. Elle voit le sommeil comme quelque chose de tout à fait connu. Pourtant, elle non plus, comme le Dr Blois, avoue ne pas savoir à quoi est due la narcolepsie. Je vois là une certaine confusion, me semble-t-il. Le corps et l’esprit ne sont-ils pas intimement liés ? Lors d’un examen, par exemple, nous avons l’impression d’avoir une boule dans le ventre, non ? Et pourtant la boule est bien imaginaire. Cela vient de notre mental, nous sommes stressés, et cela se fait sentir dans notre corps. Je ne dis pas que la narcolepsie serait d’origine psychologique, je trouve, simplement, la doctoresse Sforza trop catégorique. Tout d’abord, elle ne voulait pas me recevoir, disant que j’avais déjà vu le Dr Blois pour répondre à mes questions. Puis, ne connaissant pas le livre dont je lui ai parlé, elle aurait au moins pu mettre, comme le Dr Blois, des « à priori » à ces propos. D’ailleurs notre entrevue a été très brève, et pour finir, elle m’a promis qu’elle me rappellerait pour me donner des références sur certains livres, mais elle ne l’a jamais fait.

Alain/ A. Teyssèdre

D’un tout autre coté, nous avons des idées plutôt neutres, non seulement sur le plan philosophique de la limite entre le sommeil et l’éveil et vice-versa, mais également sur le plan physique. Je parle, ici, d’Alain et d’Anne Teyssèdre. Leurs explications sont claires et objectives, tout en laissant voir, évidemment, leurs tendances d’un côté ou de l’autre.

J.-M. Gaillard, P. Fluchaire, G. Lazorthes

Enfin, nous avons des personnes comme Jean-Michel Gaillard, Guy Lazorthes ou bien encore Pierre Fluchaire qui, eux, explique simplement, mais en détails qu’est-ce que le sommeil, à quoi il sert, comment est-il fait, etc. et quelques explications sur les troubles du sommeil également. Base de tout travail sur le sommeil et surtout du mien.

Dr Deepack Chopra

Le Dr Deepak Chopra évoque une chose très importante avec laquelle je suis entièrement d’accord : L’insomnie ne serait-elle pas plus fréquente maintenant, au sein de notre société actuelle ? Je veux dire ; nous nous tourmentons jour et nuit à cause de conflits, de dettes et que sais-je encore. Nos insomnies et certains de nos troubles du sommeil ne serait-ils pas peut-être liés à notre vie stressée de tous les jours ? Nous revenons donc bien au fait que notre esprit influence notre corps, et par ce biais, notre sommeil. D’ailleurs, nos rêves reflètent souvent ce que nous avons fait pendant la journée. Souvenez-vous de l’histoire de Hollingworth, expliquée au chapitre « l’EH » . L’image, ou plutôt le mini rêve qu’il faisait, n’était qu’une reconstitution de son état actuel. L’idée d’insomnie « psychologique » est également confirmée par la Dresse Sylvie Royant-Parola : elle s’installerait pas à pas, sans qu’on ait eu le temps de s’en rendre compte à cause d’angoisses ou de stress, elle se nomme psychophysiologique, et elle confirme mon idée. Nous excluons, évidemment, les insomnies dues à un mal, tel que douleurs à cause d’une jambe cassée, maux d’estomac, etc. Certes, vous pourriez me dire qu’il y a des différences entre parasomnies et insomnies. Mais la chose à faire ressortir est que notre humeur et notre vie quotidienne peuvent également influencer notre sommeil.

Et surtout, rappelons que certaines causes du somnambulisme chez les adultes sont des causes de la vie de tous les jours.(cf. chapitre Le somnambulisme).

A. Kardec

Pour finir, les propos de Kardec sont les moins liés avec l’aspect scientifique et biologique du sommeil. Lui, est tout à fait d’une autre catégorie. Il fait entrer les esprits en jeux, en allant même jusqu’à dire que les somnambules peuvent voir d’autres esprits, mais bien souvent, sans s’en rendre compte. Seulement, il me semble y avoir quelques incompréhensions : si nous pouvons dire que nous avons vu des esprits, c’est que nous nous en souvenons. Pourtant, l’une des particularités du somnambulisme est bien que nous nous souvenons de rien à notre réveil.

Ce travail m’a également appris de nombreuses choses sur mon propre sommeil. Des choses auxquelles je ne faisais pas attention auparavant telles que les hallucinations hypnagogiques, que j’ai, à présent, pratiquement chaque soir à l’endormissement, comme décrites au chapitre sur l’EH. Alors qu’avant de m’y intéresser, je ne pouvais absolument pas dire si les propos de Christine Hardy étaient justes ou pas. C’est grâce à des petites choses comme celles-ci, que j’ai pu vérifier, et donc confirmer, par moi-même certains points de vue.

Conclusion

Tout d’abord, le lien entre corps et âme est bien plus présent que nous ne pouvons l’imaginer. Certes, le sommeil et la plupart des troubles du sommeil peuvent être expliqués biologiquement, mais notre vécu influence énormément notre physique sans que nous nous en rendions compte. D’ailleurs, certaines causes des troubles du sommeil sont purement mentales, comme le stress, un traumatisme, une tension nerveuse. Mais, je n’irai pas jusqu'à dire que les somnambules sont en rapport avec les esprits, car se serait divaguer dans un autre sujet qui est le spiritisme, et auquel je n’adhère pas spécialement.

Ensuite, je distingue maintenant très nettement deux angles d’étude du sommeil : celui psychologique et celui biologique. Le côté biologique s’intéresse scientifiquement à ce qui se passe dans notre cerveau au moment du changement d’état et aux conséquences sur notre corps. Ceci est bien réel, et observable par de multiples méthodes, comme l’hypnogramme, donc objectif Le coté psychologique, lui, est beaucoup plus subjectif, et il peut varier selon les personnes ; certaines peuvent voir le sommeil comme un état inactif, alors que d’autres y voient diverses choses, comme Christine Hardy ou Guy Lazorthes qui revalorise le sommeil. On peut également faire une sous-catégorie, qui est l’aspect philosophique, extrêmement bien décrit par Alain. Ce sont, certes des propos abstraits mais très réfléchis, sur lesquels, contrairement à ce que l’on pourrait croire, ont ne peut avoir beaucoup d’avis différent ; comme le fait d’être savant, puis ignorant, puis à nouveau savant des même choses. Idée bizarre à laquelle personne ne pense et pourtant si vrai.

Enfin, on voit un vrai parallèle ou plutôt une convergence entre les deux angles de recherche, telle était la question dans l’introduction. Par exemple, le fait d’être actif, inactif, et à nouveau actif s’explique très clairement au niveau de notre corps, grâce au locus coerulus.

C’est donc un vrai mélange des deux qui nous constitue et qui joue un rôle dans les troubles du sommeil, en tout cas pour le somnambulisme, et pourquoi pas pour la narcolepsie puisque on ne sait toujours pas vraiment ce qu’il se passe au niveau du cerveau, et surtout les causes qui se cachent derrière tout ceci, alors pourquoi pas une cause psychologique ?…

MON AVIS

Ce travail m’a vraiment passionnée, bien que j’aie été bloquée à certains moments, comme par exemple au tout début ; Mon idée de départ, une question qui me tracassait, était « pourquoi est-il dangereux de réveiller un somnambule ? » Malheureusement, elle s’est avérée totalement fausse dès la 1ère minute de conversation avec mon professeur de maturité, puis « d’où viennent ces légendes, alors ? », là aussi, aucunes sources. Tout ceci m’a fait réfléchir, simplement, sur le sommeil, cet état qui nous prend tant de temps et auquel nous ne nous intéressons jamais.

Ce travail m’a fait travailler sur moi-même et réfléchir sur mon propre sommeil. J’ai d’ailleurs remarqué pleins de petites choses durant mon sommeil auxquelles je n’aurais jamais pensé.

Il m’a appris, également à faire un vrai travail de recherche avec diverses sources, et donc à m’organiser, analyser différents propos, pour enfin forger ma propre opinion.

Maintenant, la question à laquelle j’aurais bien aimé avoir la réponse est « que se passe-t-il chez les narcoléptiques ? ». Malheureusement, je ne pense pas avoir la réponse de si tôt, puisque même les scientifiques ne le savent pas.

Bibliographie/Sources

  • Remerciements

    Mes plus sincères remerciements au docteur Blois et à la doctoresse Sforza pour m’avoir accueilli et répondu à mes questions.

    Annexes

    Retranscription entretien1 avec Dr Blois (4.02.05)

    Mes questions de départ ( au fil de la discussion, les questions ont quelque peu changé et je n’ai retranscrit que les choses qui m’étaient utiles et/ou intéressantes pour mon travail)

    Comment définir le passage de l’éveil au sommeil ? Que se passe-t-il dans notre corps et notre esprit à ce moment-là ?

    Deux aspects à l’endormissement : Phénoménologique ; on perd la notion de la réalité, le contact avec l’extérieur, on ne voit plus, on n’entend plus. Physiologique : Il concerne le sommeil lui-même. L’activité de notre cerveau se transforme, elle passe de rapide à lente (puis plusieurs variations de l’activité cérébrale, puisque plusieurs stades) . On passe de l’éveil au stade 1 (somnolence), c’est un stade de transition avec parfois des hallucinations. C’est le début de l’endormissement.

    Comment est-il possible que ce franchissement se fasse anormalement ? Comment notre corps gère-t-il cela ? Quelques mots sur le somnambulisme et la narcolepsie ?

    Dans la narcolepsie, seul cas où l’on passe de l’éveil au stade paradoxal. Il y a aussi une cataplexie qui s’explique puisque dans le sommeil paradoxal il y a aussi une cataplexie.

    On ne sait que peu de chose sur la narcolepsie, on ne sait pas bien ce qu’il se passe dans le cerveau. Pour l’instant tout ce que l’on sait, c’est qu’il y a un manque de substances, nommées hypocrétines, dans l’hypotalamus et/ou un typage d’HLA (Human Lymphocite anti-gène, gène qui ont un rôle dans l’histocompatibilité) particulier.

    La narcolepsie apparaît à des âges différents, plutôt vers 18-25 ans. Elle ne se guérit pas, par contre on a des médicaments pour rester éveillé et pour avoir moins de cataplexie. Certaines personnes sentent que ça va arriver, c’est assez brutal, alors ils apprennent à se contrôler et à faire de petites siestes pour « repartir ».

    Le somnambulisme se produit en stade, lors des ondes lentes delta, qui surviennent en début de nuit. C’est un mélange d’activité lente et d’éveil dans le cerveau, on considère un somnambule ni éveillé ni endormi. Le lendemain on ne s’en souvient pas, et d’ailleurs des fois, pendant le sommeil, il y a des éveils très courts et on ne s’en rappelle pas.

    Le somnambulisme est plus présent chez les jeunes pour deux raisons : d’abord plus on vieillit, plus on perd du stade 4, donc moins de « chance » d’être somnambule, ensuite c’est lié à la maturation du cerveau.

    Pourquoi ces rumeurs sur les dangers de réveiller un somnambule ?

    Les rumeurs ne sont pas fondées, peut-être de très vieilles croyances. Si on réveille un somnambule, il sera un peu angoissé, perdu, suivant l’endroit où il se trouve, mais c’est tout.

    Les franchissements anormaux sont-ils plus fréquents depuis certaines phases ?

    Il n’y pas de phases plus propices à un trouble, tout dépend du trouble. Par exemple la somniloquie ou les roulements de tête en stade 2-3, le somnambulisme en stade 4.

    Quel(s) mécanisme(s) bloque le mouvement lors du sommeil (selon les phases)? Moment où le tonus est à son minimum ?

    Au niveau du locus alpha, on vient empêcher les neurones moteurs d’agir au niveau de la colonne. Ou plutôt, sous le locus coerulus (responsable du sommeil paradoxal), il y a un noyau situé au-dessous, et ce groupe de noyau, appelé sub-alpha vient bloquer les neurones de la motricité. C’est l’inhibition par ces noyau qui amène au sommeil paradoxal.

    Entretien2 sur cassette (21.04.05)

    Retranscription entretien avec Mme Sforza (21.04.05)

    (notre entretien n’a été que très bref, bien que je lui aie dit que c’était pour mon travail de maturité)

    Trouvez-vous ce livre (celui de Christine Hardy) est fiable ? Lorsque, par exemple, il parle de l’effet que peut avoir notre sub-conscient sur nous, lors d’expérience hors du corps dont témoigne certaines personne ?

    Non pas du tout, je ne crois absolument pas à cela. Il ne faut pas se fier à cela.

    Quelques mots sur la narcolepsie, le somnambulisme ?

    En deux mots, pendant le somnambulisme, notre corps est éveillé mais pas notre cerveau, alors que pendant une cataplexie, l’un des symptômes de la narcolepsie, notre cerveau est éveillé mais pas notre corps. Mais la narcolepsie est encore mal connue.

    Avez-vous une(des) suggestion(s) pour mon travail, un sujet à traiter ?

    [...] je vous dirai simplement que vous pourriez analyser le côté psychologique d’après ce livre et celui biologique, et ainsi comparer les deux, voir lequel des deux est le plus fiable.

    Bibliographie