Essai d'initiation 6AP
B
B012
Résumé, summary
Conception d'un contenu de cours d'informatique et d'une méthodologie devant répondre aux exigences d'un document officiel. Niveau: enseignement moyen technique de qualification, section assistant(e)s en pharmacie. En 5e année: analyse de problèmes très simples rencontrés en pharmacie; rédaction d'instructions pour faire exécuter une tâche découlant de l'analyse; traduction de ces instructions en GWBasic; encodage puis test. L'accent est mis sur la précision requise dans la compréhension des notions de base. L'opportunité de comparer quelques instructions de Basic, Pascal et dBase est évoquée. En 6e année: recherche et analyse des situations rencontrées en officine; écriture progressive d'un programme de gestion d'officine, limité mais découlant de l'analyse; encodage; réalisation de simulations. L'accent est mis sur la dimension donnée à la réflexion par les stages en officine prestés par les élèves et sur l'utilité d'une collaboration entre enseignants.
Discipline, subject :
informatique
Informatik
computing/computer science
informatica
computing
computer science
Public :
enseignement spécialisé
Sonderschulen
specialized training
insegnamento speziale
Contacts :
Taminiaux, Eugène
Rue Neuve 41
B-6061
MONTIGNIES/SAMBRE
Tel : 071/318921
Mail :
Fax :
Pédagogie, pedagogy :
Le présent document décrit le choix d'un contenu d'enseignement concernant un cours d'informatique destiné à des élèves de l'enseignement moyen technique de qualification, section assistant(e)s en pharmacie et d'une méthodologie appropriée à cet enseignement. Ce choix doit satisfaire à un document officiel stipulant les objectifs généraux, l'énoncé de la matière, les indications méthodologiques et le matériel. Parmi les objectifs généraux, retenons: "...Un des objetifs est de préparer les futurs aides en pharmacie à la technique informatique. ...Il faut mener ce cours comme une démarche de la pensée insérée dans le domaine de la pharmacie. ...". Comme énoncé de matière, retenons: "... Méthodologie du traitement de l'information: notions d'analyse, d'instruction et de programme. Structures essentielles d'analyse d'un problème et traduction en un langage: séquence, rupture de séquence, test, boucle, entrées et sorties. ... Résoudre divers problèmes formulés préalablement. ...Traduire leur résolution en un programme et les exécuter sur machine. ...Compléments: variables indicées, sous-programmes. Introduction au concept de fichier. Notion de gestion de stock.". Parmi les indications méthodologiques, retenons: "...Il est capital de faire découvrir les exigences de rigueur et de précision dans l'analyse d'un problème pour que son traitement automatique sur machine soit réalisable. ...Pour exciter l'intérêt chez les élèves, les exemples seront choisis parmi les situations concrètes de leur activité future.". Pour satisfaire à ce programme scolaire, la gestion d'une pharmacie en Belgique a été choisie comme base d'enseignement. Le choix d'un problème aussi complexe permet des développements intérsessants liés à cette complexité; il est rendu possible parce que ce problème, les élèves le connaissent déjà bien: non seulement ils en ont étudié préalablement certains aspects lors de cours théoriques mais surtout, ils l'ont vécu et continuent à le vivre dans sa réalité quotidienne lors de stages réguliers en pharmacie. Il en résulte un cours articulé de la façon suivante. En 5ème année, la découverte des notions fondamentales se fait au départ du "Portrait de l'ordinateur-exécutant" lequel est présenté comme un gestionnaire de casiers, sachant communiquer avec l'extérieur, qui dispose d'outils pour manipuler l'information et qui comprend les structures de contrôle. (C DUCHATEAU, Images pour programmer, De Boeck Edit., 1990, p 127 et sq.). A cet ordinateur-exécutant, les élèves font exécuter des tâches très simples choisies parmi les activités de leur vie professionnelle, cela au moyen de tout petits programmes qu'ils ont écrits après analyse du problème. Concrètement, l'apprentissage est axé autour d'une tâche bien réelle: l'établissement d'un ticket de caisse comprenant, dans un premier temps, le nom d'une spécialité et le prix à payer, ce prix pouvant successivement être encodé, lu en DATA ou calculé en fonction de renseignements lus en DATA. Enfin, plusieurs spécialités peuvent être traitées sur un même ticket de caisse; dans ce cas, celui-ci comprendra les noms et prix respectifs ainsi que le total à payer. Le contenu du cours et la méthodologie répondent bien aux exigences du programme scolaire. En 6ème année, le cours s'articule autour des points suivants: recherche et analyse des situations rencontrées en officine, essai d'écriture d'un programme de gestion en fonction du cahier des charges résultant de l'analyse, exécution sur ordinateur du programme. Il va de soi que, à ce niveau d'études, les situations doivent être simplifiées, limitées. Le choix des élèves se porte naturellement sur les tâches les plus courantes: tarification d'ordonnance, gestion de stock, copie des ordonnances à l'ordonnancier. Malgré de nouvelles limitations (nombre de spécialités envisagées, catégories d'affiliés et de critères de remboursements réduits aux principaux), l'écriture du programme doit se limiter à un menu général, au tronc principal et à l'un ou l'autre sous-programme. Sur ce schéma sont écrites trois variantes faisant respectivement appel aux DATA, aux variables indicées et aux fichiers. Les élèves exécutent des simulations sur des programmes complets mais protégés qui leur sont fournis; ce point est développé dans le document PHASIMU.DOC. Le contenu du cours et la méthodologie sont en concordance avec les exigences du programme scolaire. En général, les élèves sont assez intéressés car il travaillent sur un contexte concret qu'ils connaissent bien.
Apprentissage, learning :
En 5ème année, la découverte des notions fondamentales se fait, rappelons-le, au départ du "Portrait de l'ordinateur-exécutant" (Duchateau, Images pour programmer, déjà cité). A cet ordinateur-exécutant, les élèves font exécuter des tâches très simples choisies parmi les activités de leur vie professionnelle, principalement la plus fréquente: la tarification d'une ordonnance pour un patient. Pour la bonne compréhension, signalons que, dans notre pays, un malade intervient dans le coût de la spécialité pharmaceutique qu'il reçoit selon sa situation sociale et selon le genre de médicament; il en résulte des tarifications différentes et parfois complexes; ces situations sont mises à profit pour étoffer le cours. Concrètement, les élèves partent d'une tâche bien réelle: l'établissement d'un ticket de caisse comprenant le nom de la spécialité délivrée et le prix à payer par le patient. Un parallélisme est établi entre la réalisation de cette tâche au moyen d'une machine à écrire et au moyen d'un ordinateur. Dans le premier cas, l'homme-exécutant doit savoir qu'il doit d'abord frapper le nom de la spécialité et ensuite le prix à payer; il doit aussi savoir s'il écrit le prix en regard ou en-dessous du nom. Il en résulte un écrit sur papier. Dans le second cas, l'ordinateur-exécutant doit savoir qu'il doit dire dans un langage compréhensible par l'homme-exécutant qu'il attend une première information, soit le nom de la spécialité. Après ce premier encodage, les élèves doivent bien comprendre que cette instruction doit être mémorisée par l'ordinateur avant d'être transcrite sur l'imprimante. La comparaison suivante peut aider à la compréhension: lorsque nous devons recopier un nom ou un nombre d'un document sur une feuille, il nous arrive, pendant la transcription, de devoir retourner au document parce que nous avons "oublié" l'orthographe exacte du nom ou les derniers chiffres du nombre. Un même raisonnement s'applique pour l' encodage du prix. Après quoi, l'ordinateur doit savoir qu'il doit imprimer le nom et le prix encodés sur la feuille de l'imprimante, dans un langage compréhensible par l'utilisateur. A travers cette suite d'instructions, les élèves découvrent la notion de programme; son exécution provoque les affichages écran et imprimante en fonction des informations encodées. Ce programme, les élèves devront l'écrire dans un langage compréhensible pour eux-mêmes mais aussi pour l'ordinateur (après traduction). Les élèves devront découvrir que ce langage est fait de symbôles dont il faut bien connaître la signification exacte; que ces symbôles n'ont pas nécessairement la même signification d'un langage à l'autre. Revenons à la suite d'instructions à donner à l'ordinateur; elle consiste en: affiche à l'écran que tu attends l'encodage d'un nom de spécialité; mémorise l'encodage sur un support adéquat que tu pourras retrouver; affiche à l'écran que tu attends l'affichage d'un prix de spécialité; mémorise l'encodage sur un support adéquat que tu pourras retrouver; affiche à l'imprimante le contenu du 1er et du 2ème support. Il reste à donner aux élèves le vocabulaire nécessaire. A ce stade, une expérience a été tentée: donner le "vocabulaire" simultanément en trois langages: Basic, Pascal et dBase. Une telle approche peut embrouiller les notions mais elle peut aussi, en montrant des différences, aider à approfondir la compréhension et à saisir l'importance du détail. Or, il est apparu au cours des années d'enseignement que beaucoup de difficultés provenaient d'une compréhension trop vague, trop superficielle des notions de base telles que "variable, entrées, sorties" et en langage Basic "PRINT, INPUT". Ceci a argumenté en faveur d'une telle approche. La situation simple décrite ci-avant est petit à petit compliquée; le langage de programmation se limite alors pour les élèves au GWBasic; le support reste toujours le ticket de caisse, mais le prix à payer n'est plus encodé. Dans un premier temps, il est lu en DATA, ensuite, il est calculé au départ de renseignements lus en DATA. Finalement, le problème peut s'étendre à plusieurs spécialités avec impression supplémentaire du total à payer. Ces exercices permettent une bonne compréhension de nouvelles notions de base telles que "READ, test, boucle". Les programmes écrits par les élèves sont encodés et puis exécutés. En 6ème année, le cours est organisé de la façon suivante.Dans une première partie "Recherche et analyse des situations rencontrées en officine", plutôt que de partir d'un texte décrivant ces situations, les élèves partent de leur vécu professionnel. Les situations, les travaux, les problèmes les plus divers qui se sont présentés dans les pharmacies non informatisées sont notés en vrac. Leurs fréquences sont évaluées. Les tâches qu'ils ont engendrées sont détaillées, classées chronologiquement; le degré de difficulté de leurs exécutions, le temps requis, le risque d'erreur sont estimés. Des similitudes de traitement sont soulignées; des utilisations d'informations identiques lors de l'exécution de tâches différentes sont mises en évidence; les répétitivités sont relevées. A ce stade, les élèves découvrent l'utilité d'un outil qui travaillerait rapidement, sans erreur, avec un minimum d'intervention de l'utilisateur. Cet outil, c'est un ordinateur et un logiciel. Les élèves choisissent les tâches principales qu'ils souhaiteraient traiter. Ce choix se résume généralement à la tarification d'une ordonnance pour le patient, à la gestion de stock et à la transcription des prescriptions à l'ordonnancier. Dans une seconde partie du cours, un essai d'écriture de programme répondant aux souhaits des élèves est tenté. Une limitation à nombre réduit de spécialités, de catégories de remboursement et de catégories d'affiliés sociaux simplifie encore le problème; il reste cependant encore trop vaste pour être traité par les élèves. Le programme qu'ils tenteront d'écrire se limitera à un menu général, à un tronc principal et à quelques fragments. Les élèves découvriront aussi qu'ils peuvent faire appel à des programmes écrits l'année précédente, qu'il suffit parfois de les intégrer dans un programme principal pour former un ensemble plus important. Il faut alors faire remarquer qu'une cohérence dans la numérotation des lignes rend les programmes plus lisibles. Il ne faudra pas oublier d'aborder la gestion de stock. Ce problème est important à plusieurs aspects. Tout d'abord, le principe de la gestion automatique en fonction d'un seuil de commande, ensuite un essai d'écriture, enfin la visualisation qu'un seul encodage (l'encodage d'un nom de spécialité) va donner une valeur à une variable et permettre un traitement de l'information à trois niveaux du programme: la tarification, la gestion de stock et l'écriture à l'ordonnancier. Enfin, dans une troisième partie du cours, mais en fait, parallèlement à l'écriture, les programmes seront encodés et exécutés. Des programmes complets mais protégés seront également mis à diposition des élèves pour réaliser des simulations. Celles-ci sont décrites dans le document PHASIMU.DOC.
Enseignement, teaching :
La tâche la plus importante de l'enseignant a été la conception du contenu de cours et de la méthodologie. Durant l'année, son rôle sera surtout d'orienter vers les pistes de réflexion, de bien faire comprendre aux moyens d'exemples les plus concrets possibles la signification précise des notions fondamentales et de vérifier leur bonne compréhension. Il devra pouvoir s'adapter à des variantes qu'évoqueraient des élèves. Il veillera à comparer les variantes prévues, par exemple l'intérêt des variables indicées et des fichiers. Il devra fournir des programmes protégés pour les simulations.
Technique :
GWBasic est le langage retenu au vu d'une tradition et de matériel disponible. Une imprimante est souhaitable. Dans le cas contraire, l'impression peut être remplacée par un affichage écran moyennant une modification d'instruction; cependant, surtout au début de l'enseignement, cette situation moins concrète est moins séduisante vis-à-vis de l'élève qui se pose toujours la question "à quoi ça sert".
Société, society :
L'enseignant pourra évoquer les critères sociaux des différents taux de remboursement. Par exemple, il pourra évoquer le bien fondé d'un tarif préférentiel pour une veuve ou pour un pensionné. De même, il pourra expliquer que le prix du médicament ne grève pas à lui seul un budget mais que sa fréquence d'utilisation est tout aussi importante. Il pourra enfin évoquer la notion de médicament de confort et médicament de nécessité.
Culture :
Le principe de la gestion de stock en fonction d'un seuil de commande devra bien être expliqué et extrapolé à divers aspects de la vie courante (soldes, achats en quantité, achats hors saison ...). L'opportunité d'un emprunt, d'un découvert banquaire, d'un crédit éventuellement nécessaire à réaliser une "occasion" pourra être évoquée. La vente ou la consommation de la totalité de la marchandise avant sa péremption est aussi un critère dont l'importance est à souligner.
Institution :
La présente réalisation a voulu répondre aux exigences d'un programme d'enseignement. Le langage utilisé est le GWBasic. L'utilisation de l'imprimante est souhaitable. Des programmes protégés plus vastes doivent être fournis aux élèves pour des exercices de simulation.
Logistique :
Au niveau des enseignants, une collaboration interdisciplinaire a été des plus profitable. Une bonne connaissance des problèmes de gestion d'officines est indispensable. Une collaboration entre les professurs de 5ème et 6ème années facilite l'enseignement. Des points qui pourraient sembler de détail, par exemple l'harmonisation du nom des variables, aident beaucoup les élèves dans cette réalisation de longue haleine. Au niveau des élèves, des prérequis en informatique ne sont pas nécessaires. Par contre, l'absence de stages enlèverait une grande dimension à cet enseignement.
Remarques, remarks :