On peut dire que l'opinion publique européenne est très différente de celle des Etats-Unis. Les consommateurs ont peur des risques potentiels futurs et exigent des garanties. Ce phénomène est surtout très présent en Grande-Bretagne où l'on craint encore des catastrophes dues aux avancées de la science. Face à ce rejet, sept grands distributeurs parmi lesquels la Migros, ont décidé d'éliminer les produits transgéniques de leurs magasins. Ce pacte n'est pas encore entré totalement en vigueur, certains produits sont malgré tout issus d'OGM, mais il freine quand même fortement l'avancée des OGM.
Nous nous sommes particulièrement intéressées à la Migros, dont nous avons tout d'abord interviewé un laborantin, M. Rentsch, qui s'occupe des tests faits sur les aliments pour en vérifier l'absence d'OGM. Il nous a dit vendre des aliments génétiquement modifiés à -1 % d'OGM, sans que cela paraisse sur l'étiquetage, ce qui, selon lui, est autorisé par la loi; mais selon d'autres sources, nous avons appris que cette ordonnance n'était pas encore entrée en vigueur, qu'elle n'en était qu'au stade de projet. M. Rentsch est-il mal informé ou omet-il volontairement de nous donner cette précision ? D'après lui, on ne peut pas garantir à 100 % l'absence d'OGM car des produits indépendants étant également mis en vente, des traces sont toujours possibles.
En principe, lorsque les tests faits par la Migros révèlent des OGM, cette dernière se réserve le droit de les renvoyer au producteur, qui les renvendra à un magasin de détail ne pouvant pas se permettre de telles analyses.
La deuxième interview que nous avons faite ne nous a pas beaucoup avancé, puisque ses réponses étaient les même que celle trouvées dans un magazine (appartenant à la Migros).
En ce qui concerne les risques, M. Rentsch concéda qu'on ne les connaît pas encore suffisament bien. Il reste néanmoins que les OGM sont les produits les plus contrôlés actuellement.
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juin 99