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Cette distinction proposée par Barchechath & Pouts-Lajus est essentielle du point de vue méthodlogique. la première de ces deux formes, l'interactivité fonctionnelle régit le protocole de communication entre la machine et l'usager (dans le cas de la méthode Green, l'apprenant). La seconde, l'interactivité intentionnelle concerne la relation simulée de communication entre l'auteur -l'émetteur- et l'usager -le destinataire- absents puisque le dispositif de communication est "disjoint". L'interactivité intentionnelle "gère le protocole de communication entre l'utilisateur et l'auteur, absent mais présent à travers le logiciel" (Barchechath & Pouts-Lajus). Elle concerne donc le dispositif d'énonciation, les formes d'interpellation, la place attribuée au destinataire au sein du dispositif lui-même, etc. On pourrait dire en d'autres termes que l'interactivité intentionnelle inscrit à travers le dsipositif médiatique les interlocuteurs absents ("non co-présents") dans une relation et dans un rôle: le producteur possède en effet une représentation de son interlocuteur à partir de laquelle il conçoit son dispositif. Plus encore que dans une communication présentielle, en face à face, dans un dispositif médiatisé, une erreur dans la symbolisation de l'autre à qui l'on s'adresse peut devenir fatal au processus de communication.
Citons aussi :

"C'est l'équivalent de ce que les analystes des médias non interactifs (au plan fonctionnel), presse et télévision notamment, appellent le "contrat de lecture" c'est-à-dire la façon dont, dans un énoncé, un énonciateur se montre et du même coup, la façon dont il propose une place au destinataire auquel il s'adresse (E. Veron, 1983)." (Jacquinot G., 1993, De l'interactivité transitive à l'interactivité intransitive : l'apport des théories d'inspiration sémiologique à l'analyse des supports de communication médiatisé, in Piromallo Gambardella A., Luoghi dell'Apparenza, mass media e formazione del sapere, Ed. UNICOPOLI, 99-11.)

D'ailleurs l'une des principales difficultés observées chez les rédacteurs de matériel didactique pour la distance réside dans leur incapacité à simuler une situation de communication pédagogique - un dispositif d'énonciation - médiatisé et disjoint, dans lequel les interlocuteurs ne sont jamais co-présents.

Cette distinction correspond à celle proposée, à propos ds processu sde réception, par Daniel Thierry (1989) dans son article "Ecrire pour l'interactivité" (in Réseaux, e 33) entre interactivité d'uasage et interactivité de contenu. Enfin, D. Chateau (1991, L'effet zapping, Communications, 51, Paris, Seuil) utilise quant à lui, une interactvité transitive quant le spectateur rétroagit sur le programme en devenant acteur et une interactivité intransitive qui permet au spectateur "de déployer une activité sensorielle, affective et intellectuelle, au service de l'interprétation du message." (cité par Jacquinot, op.cit.).

Enfin, si l'on voulait marquer dans les termes la qualité interactionnelle de l'interactivité intentionnelle, on devrait sans doute lui préférer le terme de médiation que propose M. Linard (1990, Des machines et des hommes, Paris, Editions universitaires, 1ère édition).


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Etat au 10.11.1996.
D. P.