Il s'agit d'un rappel de notionsde base des théories de la communication.
Il est important de comprendre que le message (multi)médiatique
constitue un intermédiaire, un moyen terme entre la sphère
complexe de la production et celle de la réception. Il n'en est
donc pas isolé et entretient avec celles-ci des liens étroits
(y aurait-il sinon la possibilité de parler de co-construction du
sens et du rôle du destinataire dans la production du sens ? ) mais
il peut constituer un objet en soi. C'est dans cette optique et sur ce
seul objet circonscrit qu'a commencé à travailler, sur la
base des avancées théoriques de la linguistique structurale
des années '60-'70, la sémiotique structuraliste du code.
La percée de la théorie des actes de langages et le retour
à la conception pragmatique de la langue et de la communciation
a permis une ouverture vers les deux autres sphères, incluant d'une
part l'intentionnalité de l'acte de communciation et d'autre part
l'analyse des effets linguistiques (les perlocutions) ainsi que l'analyse
des conditions de réussite de ces effets. Le problème est
bien suûr de délimiter ce qui relève de la pragmatique
de l'interaction sociale, de la psychologie sociale (cf. une synthèse
dans Meunier & Peraya (1993), Introduction aux théories
de la communicaiton, De Boeck, Bruxelles, pp. 81-106).
Il est important de remarquer que l'influence des sphères de production et de réception est d'autant plus grande qu'il s'agit de formes de communication médiatisées par des dispositifs techno-sémiotiques, produites et diffusées dans les conditions industrielles de production, de diffusion et de consommation dans le cadre d'un marché où s'affrontent les secteurs publics et privés. Une partie des questions relatives à ces deux sphères (le "qui" et le "avec quel "effet" des célèbres questions de Laswell) est traitée normalement par la sociologie des médias: théorie de la réception et analyse de l'audience, analyse socio-économique des groupes de production, etc.