Rendre une Unité d'Information Visuelle fonctionnelle
: quelques règles de base
(Peraya, 1991)
Commentaires
1. Le principe d'association
L’śil associe spontanément les formes qui se ressemblent (association
par similarité ou égalité) ou qui sont plus proches
(association par proximité). Pour cette raison, dans un texte imprimé,
l'usage des espaces blancs et des interlignes revêt une grande importance:
la structure des paragraphes, et donc la cohérence logique du texte,
peut disparaître complètement si les interlignes sont inadéquats
comme le montrent les différents exemples ci-dessous.
2. Le principe d'intercompréhension
ou de partage mutuel des codes et des contextes
Emetteur et destinataire doivent partager les mêmes informations
afin de pouvoir avoir une compréhension commune du message.Une intercompréhension
complète constitue l'idéal de la communication fonctionnelle,
référentielle (que l'on opppose normalement à la communicaiton
expressive ou émotive) qui devrait tendre à la polysémie.
En réalité il s'agit toujours de minimiser le degré
de polysémie d'une image, la monosémie parfaite n'existant
que dans les codes artificiels (sphère de production) et correctement
appris (sphère de réception) comem cela peut l'être
pour le morse, le code de la route, le code maritime ou le système
de balisage internaitonal. Ce principe porte sur tous les niveaux de la
communcation pédagogique, à savoir :
connaissance et expérience de la réalité représentée
( ce dont on parle)
représentation et modélisation cognitives communes de cette
réalité, et donc les traits figurables de celle-ci
systèmes syymboliques et codes graphiques de représentation
3. Le principe de monosémie
Faire correspondre à chaque variable cognitive (élément
d'information, données ou relation) une et une seule variable visuelle
(couleur, forme, etc.): si dans une carte de géographie le bleu
représente l'eau (les cours d'eau, la mer, l'océan, etc.),
il ne faut plus utiliser cette couleur pour représenter un autre
élément d'information. Un contre exemple classique est celui
du balisage international qui connaît deux systèmes, dit "A"
et "B" et dont certaines règles sont inversées. Par exemple
la numérotation des bouées du chenal d'entrée de port,
numérotées depuis le début du chenal en mer (sens
de l'entrée) ou depuis le port (sens de sortie)....
4. Le principe de
l'effet proportionnel
Les données doivent être traduites sous une forme visuelle
dont les variations sont interprétables en fonction des valeurs
propres des données: les "camemberts" ou les histogrammes sont une
bonne illustration de ce principe; de même l'utilisation la variation
d'intensité d'une même couleur pour traduire un phénomène
progressif (plus le bleu est intense, plus la profondeur de l'eau est grande).
5. Le principe du moindre
coût
Il faut toujours opter pour la représentation la plus économique
et la plus simple; la compréhension et la communication obéissent
spontanément à la loi du moindre effort.
6. Le principe de simplification
En conséquence, les dessins figuratifs et les illustrations
sont plus lisibles s'ils sont simplifiés; le critère de pertinence
n'est pas le réalisme de la représentation mais bien la reconnaissance
de l'objet représenté. De ce point de vue un dessin est souvent
plus efficace qu'une photographie qui, réaliste, ne permet pas de
sélectionner l'information pertinente; de même une représentation
est plus lisible en noir et blanc qu'en couleurs sauf si celles-ci sont
l'unique façon de représenter l'information pertinente.
7. Le principe
de familiarisation
Il est donc toujours préférable, dans la mesure du
possible, d'utiliser des pictogrammes (modèles graphiques normalisés),
des symboles et des conventions dont l'usage s'est déjà répandu.
Les composantes culturelles ou socioculturelles sont dans cette perspective
très importantes.
Retour à la page
d'index du thème
Daniel
Peraya
Last Changed : avril 2000