Chapitre 3 : Les simulations

 

Introduction
Exemple d’utilisation
Arguments favorables
Arguments défavorables
Synthèse
Références bibliographiques

 

Introduction

 

Pour ce chapitre, nous avons décidé de mettre en avant le fait de reproduire une situation du quotidien des employés de TNT dans un contexte virtuel d’apprentissage et cela par le biais de la simulation. Par ailleurs comme nous l’apprennent De Jong T. et Van Joolingen W.R. : « Computer simulations are programs that contain a model of a real system ».  Il est donc inutile de rappeler qu’une simulation plonge l’apprenant au cœur de la réalité, lui demandant d’agir comme s’il était confronté à une situation réelle. Nous entendons donc par-là que l’apprenant soit acteur dans le processus d’apprentissage en ce sens qu’il doit agir et observer les conséquences de son action. Il en résulte que ce dernier dans son travail quotidien, est confronté à des situations générant des réflexions que l’on pourrait qualifier d’hypothético-déductives (on lui soumet une problématique, il pose une hypothèse de résolution, il propose cette résolution, il en constate et en observe les effets et pour terminer, il analyse ce dernier en terme d’efficacité). En effet, tout procédé déductif est une mise à l’épreuve d’une théorie (les comportements à adopter prônés par l’entreprise). Cela consiste à valider des hypothèses en vue des faits (observations) comme nous l’avons vu dans le cours :

 

« Démarche hypothético-déductive

 

1.    (Poser une question)

2.    Générer un hypothèse

3.    Concevoir une expérience

4.    (Réaliser l’expérience)

5.    Interpréter les résultats » (Cours)

 

 

Exemple d’utilisation

 

 

v    Public visé

 

Nous avons choisi de nous centrer sur deux publics bien déterminés, à savoir les chauffeurs et les opérateurs de la back-line.

En effet, lorsque nous nous sommes entretenus avec notre interlocutrice, celle-ci nous a fait part des manques de conscience des chauffeurs en ce qui concerne les répercussions que peuvent avoir leurs gestes. Il s’avère que ces derniers n’ont bien souvent qu’une vision restreinte de leurs actions et ne se rendent en l’occurrence pas compte de la globalité des évènements. C’est pourquoi, une simulation au niveau de leurs gestes quotidiens et des influences en découlant, semble être justifiée pour favoriser une meilleure prise de conscience, une certaine responsabilisation, par le biais d’exercices répétitifs.

 

En ce qui concerne les opérateurs de la back-line, il s’agit de les mettre en situation-problème afin qu’ils apprennent à les gérer vite et bien. Cela ressemble quelque peu à l’outil « didacticiel » que nous avons proposé dans le chapitre 1, mais à la seule différence que l’utilisateur est cette fois-ci directement amener à agir dans l’urgence et comme s’il s’agissait de la réalité. Nous avons donc choisi de nous centrer également sur ces opérateurs car ils semblaient être un noyau important dans une démarche de transport de colis. Cela leur permettrait de se confronter à des situations problèmes et de pouvoir/savoir les affronter au mieux. Nous pensons notamment que cela leur permettrait de s’entraîner à tracer un envoi, à partir des informations fournies par le client même si ces dernières ne sont pas complètes !

 

 

v    Le système

 

Nous allons présenter un seul exemple d’utilisation car il nous semble plus judicieux de mettre en avant la situation des chauffeurs. Effectivement, la démarche concernant les back-line ressemblerait quelque peu, comme nous l’avons déjà mentionné ci-dessus, à celle proposée dans le chapitre 1 portant sur les didacticiels. Même si nous avons conscience de la différence entre  les deux outils qu’il faudrait concevoir, nous préférons traiter un sujet plus contrasté. 

 

Cette simulation va donc servir aux chauffeurs à mieux comprendre les effets de leurs actions et de la sorte réaliser de quelle manière les évènements s’enchaînent. Nous pensons de ce fait, leur soumettre un outil créant une reconstitution de leurs tâches quotidiennes.

 

Tout d’abord, il s’agira pour les chauffeurs de recevoir les demandes de « pick-up » de la front-line ainsi que les différentes livraisons à effectuer. A partir de ces informations, ils devront se rendre sur les lieux de commandes et prendre en charge les divers colis (à prendre où à livrer). Ce point particulier constitue un des grands items de la simulation :

 

-       Se mettre en situation de livraisons pour savoir effectuer un parcours adéquat.

-       Définir le trajet sur une carte.

-       Savoir classer les colis par ordre de livraisons dans le camion.

-       Savoir tenir compte de l’alternance entre pick-up et livraisons.

-       Savoir tenir compte du temps, établir un timing (car les chauffeurs doivent ensuite venir trier les paquets au dépôt).

 

Nous mettons donc ici en avant la dimension gestion, organisation du travail du chauffeur avant que celui-ci ne parte sur le terrain.

 

Une fois partis du dépôt et ayant réalisés les démarches ci-dessus, les chauffeurs doivent encore remplir le « co-note » une fois chez les clients, et cela fait l’objet du deuxième item de la simulation :

 

-       Savoir récolter les informations nécessaires auprès du client.

-       Ne pas oublier des données dans la retranscription sur le « co-note ».

-       Savoir placer stratégiquement les colis dans son véhicule.

 

 

v    Convivialité de l’interface

 

Nous pensons concevoir une interface très motivante et agréable tout en gardant son objectif principal qui est de rester le plus proche possible de la réalité.  Etant donné que ce genre d’apprentissage peut paraître quelque peu rébarbatif, non sans enlever sa pertinence, il nous semble important de miser sur l’aspect attractif de la présentation, en faire quelque chose peut-être d’un peu amusant pour ses utilisateurs.

Nous prévoyons de présenter en premier lieu à l’utilisateur les différentes parties du dépôt :

 

·       Le téléphone représentant les commandes de livraisons et de pick-up où lui sont délivrées les différentes adresses.

·       Les colis se trouvant déjà au dépôt et qu’il va falloir charger dans le véhicule.

·       La carte représentant les secteurs de la ville dans lesquels il est amené à travailler.

·       Le camion lui permettant d’effectuer ses pick-up et ses livraisons.

·       L’horloge lui indiquant l’heure et la durée de ses actions (cette dernière sera présente tout au long de la simulation, comme s’il avait une montre à son poignet).

·       Etc.

 

De ce fait, le chauffeur pourra choisir l’ordre et la manière dont il va enchaîner ses actions et dont il devra procéder pour mener à bien son travail. Admettons qu’il ait reçu la liste des adresses auxquelles il doit se rendre, il pourra ensuite consulter sa carte et établir son trajet.

 

Nous prévoyons ensuite de plonger l’utilisateur de ce programme dans la situation de remplissage « du co-note ». Il s’agira alors pour lui de choisir entre différentes informations pertinentes ou non pour la suite du parcours du colis. Nous pouvons imaginer qu’il s’agisse alors de données diffusées par le système en audio et cela d’une façon plus ou moins rapide. Il va falloir que le chauffeur saisisse « au vol » les informations dont il pense avoir besoin pour la suite et cela dans une situation d’urgence. Nous pouvons sur ce point imaginer des situations qui iraient de plus en plus vite et dans lesquelles des paramètres autres viennent s’insérer, comme par exemple, la langue du locuteur. Cela permet donc de le mettre face à une éventuelle possibilité de situation réelle par confrontation avec la clientèle. 

 

 

v    Navigation

 

En ce qui concerne la navigation et contrairement au didacticiel, la simulation ne prévoit pas de parcours linéaire. En d’autres termes, cela signifie que les chauffeurs ont une certaine part de liberté dans leurs actions. Ainsi, l’utilisateur a accès aux différents éléments de la simulation par simple clic (téléphone, camion, etc.). En ce qui concerne la carte, nous imaginons que le chauffeur pourrait choisir son itinéraire en sélectionnant son point de départ (le dépôt) et en indiquant les rues qu’il désire emprunter dans l’ordre voulu.

 

 

v    Feedback

 

En ce qui concerne le feedback, il nous semble judicieux de montrer à terme ce que les actions des chauffeurs ont engendré de positif ou de négatif. Le feedback ne sera donc pas immédiat pour ne pas troubler la démarche entreprise par l’utilisateur. Toutefois, l’horloge pourrait servir de feedback implicite dans la mesure où le chauffeur peut constamment, tout au long du programme, s’y référer et ainsi en déduire, par lui-même, la pertinence de sa démarche au niveau du timing. Nous pensons créer un feedback en pourcentage d’efficacité dans la mesure où l’on veut développer les compétences des chauffeurs à entreprendre et assumer leurs actions. Néanmoins, afin que ce dernier ait une information plus précise de ces actions, nous entrevoyons de décomposer le feedback en plusieurs items, à savoir :

 

-       Le trajet

-       Le temps utilisé

-       La suffisance des informations récoltées.

-       La pertinence des informations récoltées.

-       L’ordre dans lequel il place les colis dans son véhicule.

-       Etc.

 

 

Arguments favorables

 

Nous pensons pouvoir ressortir plusieurs arguments favorables à la mise en place d’une simulation pour répondre aux besoins de formation des chauffeurs de TNT.

 

-       En premier lieu, l’outil même de la simulation permet un ancrage dans la réalité qu’aucun autre outil informatique, à notre connaissance, ne peut apporter. De ce fait, et comme nous le désirions au départ, les chauffeurs prendront plus aisément conscience des conséquences de chacun de leur geste.

-       Un autre avantage de cette simulation réside dans le fait qu’elle permet à chaque apprenant d’évoluer à sa manière au sein du programme. Cela permet donc une forte individualisation des parcours de formation et une grande adaptabilité du programme envers les personnes en ayant besoin.

 

Arguments défavorables

-       La simulation proposée ne tient pas compte des imprévus tels que les embouteillages, les accidents de la route ou encore l’absence de certains clients à leur domicile lors de la prise en charge ou lors de la livraison des colis. Les situations proposées par la simulation restent donc encore très standardisées.

-       Nous pensons par ailleurs qu’une telle mise en place de ce programme risquerait de coûter relativement cher pour les besoins de formation. Peut-être qu’une telle démarche de formation serait tout aussi pertinente sans faire l’objet d’une simulation, dans le sens où les personnes à former pourraient se former elles-mêmes, sur le terrain et dans l’action, en veillant simplement à tous les paramètres que cela implique si elles ne pensent que sur un court terme.

-       Un autre inconvénient se situe dans le fait qu’une telle démarche, que nous avons qualifiée d’hypothético-déductive dans l’introduction de ce chapitre, implique qu’il y ait eu, au préalable, une quelconque approche théorique permettant à l’apprenant de se familiariser avec ces outils de travail. Cela voudrait signifier que les chauffeurs en question aient déjà eu des apprentissages ou des expériences dans ce domaine et la simulation leur servirait alors de renforcement de leurs connaissances. Nous rejoignons par-là l’avantage que véhiculait un didacticiel !

 

 

Synthèse

 

Au terme de ce travail, nous nous rendons compte que la simulation ne peut pas être un outil utilisé tel quel mais qu’elle nécessite, au contraire, qu’un apprentissage ait déjà eu lieu préalablement. La simulation, même si elle présente quelques avantages, ne nous semble donc pas être un outil adéquat dans le cas de TNT. Elle exige un coût trop élevé par rapport à sa rentabilité et nécessiterait à nouveau un nombre important d’ordinateurs disponibles. Si le côté « ancré dans le réel » s’avère être un avantage non négligeable, il ne suffit pas à répondre de manière pertinente aux besoins de formation. De plus, même si l’aspect informatique permet à ses utilisateurs d’avoir accès à un apprentissage ludique ou sortant de l’ordinaire, nous nous rendons compte à nouveau que cela ne suffit pas ! On constate que le « coaching » assumé par un ancien reste peut-être une méthode de formation efficace.

 

 

Références bibliographiques

 

De Jong T., Van Joolingen W. R. (1996) A Discovery Learning with Computer Simulations of Conceptual Domains

http://phoenix.sce.fct.unl.pt/simposio/Ton_de_Jong.htm

 

Slides du cours Apprentissage et Environnements Informatiques concernant ce chapitre : http://tecfa.unige.ch/tecfa/teaching/uv39/welcome.html

 

 

 

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