Le programme envisagé s’ouvrirait sur cinq thèmes différents qui nous semblent les plus nécessaires pour répondre aux besoins des adhérents :

Chaque chapitre est constitué d’une partie « apprentissage » et d’une partie « forum . »  La première est divisée en sous-chapitres correspondant aux institutions, formulaires en rapport avec le sujet choisi.  Par exemple, un individu ouvre le programme, choisit le sujet « Statut/Nationalité » en mode apprentissage, et parvient ainsi à une page présentant les différents sous-chapitres comme l’Etat, l’Office Cantonal de la Population, les consulats, les procédures, les documents nécessaires, les tarifs, les formulaires usuels, etc.  Choisissant l’Etat, il accédera à une présentation générale de la structure de l’Etat suisse avec un accent tout particulier sur les secteurs auxquels il peut s’adresser en cas de besoin, avec les coordonnées nécessaires.

Ajouté aux sous-chapitres informationnels, un exercice permettant la mise en pratique des apprentissages précédents serait accessible.  Celui-ci serait sous forme de questionnaire à choix multiple, par exemple :

La deuxième partie proposée à l’apprenant est conçue sous forme de forum de discussion grâce auquel celui-ci pourrait exposer des exemples, des expériences personnelles ou ses questions sur des cas particuliers. En effet, la théorie administrative est souvent très claire. Pourtant, lorsqu’on s’initie à sa pratique, on peut très vite s’apercevoir que l’administration suisse est plus que complexe. Les cheminements sont souvent multiples pour le même résultat et certains fonctionnaires travaillent différemment que d’autres. Ainsi, à l’Office Cantonal de la Population, certains secrétaires feront suivre une procédure de renouvellement de permis s’il manque un document au dossier de demande (en les réclamant plus tard) alors que d’autres la bloqueront.

Il faudra également envisager un programme de forum de structure basique, afin de permettre une compatibilité maximum et une utilisation accessible par tous. Dans cet ordre d’idée, on peut notamment mentionner le programme MOO, qui est d’une extrême simplicité. Celle-ci engendre toutefois certains inconvénients comme, par exemple, le fait qu’on ne puisse pas revenir en arrière dans la discussion.

Ainsi, la première partie serait de type coopératif, chaque apprenant assume sa responsabilité d’emmagasiner sa part de connaissances jusqu’à la présentation de celles-ci dans le forum de communication.  A ce moment, l’apprentissage devient collaboratif puisque chaque individu débute ses interactions de partage des connaissances avec les autres apprenants.  Cette optique d’apprentissage social, permet une mise en commun des acquis de base de chacun pour atteindre ainsi au niveau de connaissance supérieur et enrichi.  A ce stade, on peut alors observer deux types de phénomènes sociaux :

•  Le renforcement d’idées issues de deux intervenants partageant le même point de vue initial et se communiquant des arguments différents mais soutenant la même opinion sur le sujet.
• Le conflit socio-cognitif qui oppose deux points de vue divergents qui, par conséquent, implique la décentration sur une perspective différente qui, à son tour, engendrera une restructuration des idées à un niveau supérieur.

Cet apport social dans le développement cognitif peut donc être imagé par une spirale grimpante faite d’interactions perpétuelles entre relations interindividuelles et enrichissement intellectuel.

Il semble, en effet, que l’apport social soit indispensable dans les sociétés humaines ainsi que chez les primates supérieurs… Une interrogation peut alors surgir : le conflit socio-cognitif passant par l’intermédiaire d’un support virtuel a-t-il la même efficacité que le même type de conflit en présence… ?

Le procédé collecticiel représente l’avantage de pouvoir être créé dans une formation basique étant ainsi accessible à toute personne et à tout type de machine dans un environnement libéré de toute pression.  Cependant, il faut prendre garde à maintenir une certaine rigueur afin que le but même du forum ne s’évanouisse pas dans un certain laxisme et que son évolution soit continue.  Mais tout type de communication humaine, qu’elle soit réelle ou virtuelle, peut causer des conflits d’opinion qui ne sont pas forcément constructifs.  En effet, un manque de médiation peut engendrer un blocage dans la réflexion commune et ainsi les participants n’atteindraient pas un niveau enrichi de connaissances.

Pourtant, il s’agit d’un risque qu’on se doit de prendre dans une optique de création de programme de type collecticiel.