Un problème de mathématique plutôt complexe
pourrait être mieux résolu si deux ou plusieurs personnes
y travaillaient ensemble.
Pour notre classe de 17 élèves, nous pouvons imaginer
le cas suivant :
Pendant une semaine, les élèves se chargeront d'administrer le budget à disposition de la classe pour les différentes activités. Il faut :
- organiser une excursion à l’ONU (acheter de la nourriture pour tous les élèves, louer un car, acheter les tickets),Le budget à disposition pour la semaine est de 2000 francs.
- élaborer une expérience sur la germination des plantes (acheter les graines, la terre, de la ouate, des récipients en verre, un thermomètre),
- changer le matériel de papeterie qu’on utilise en classe (crayons, craies, éponges pour le tableau noir, pastels, feuilles, cahiers),
- acheter des petits cadeaux pour les anniversaires de quatre camarades.
Il s’agit, donc, d’effectuer son propre travail en n’oubliant pas les
exigences des autres et le but commun au groupe de collaborateurs.
L’apprentissage collaboratif est de plus en plus demandé,
aussi bien par les entreprises que dans l’enseignement. Les avantages d’un
collecticiel sont nombreux ; un de ces avantages est que l’apprentissage
collaboratif structure et renforce les relations entre les personnes et
avec un collecticiel, c’est encore plus facile: dans notre cas, puisque
beaucoup d’enfants ont un ordinateur à la maison, ils pourraient
effectuer leur tâche à distance; de cette manière,
même s’ils sont seuls dans leurs chambres, ils peuvent profiter de
la collaboration. Cela peut aussi résoudre le manque de temps pour
faire ce type de travail à l’école: l’enseignant peut expliquer
le fonctionnement du logiciel et les buts de la tâche, le faire essayer
une ou deux fois par tous les élèves, et après, donner
la résolution du problème en groupe comme devoir (l’enseignant
désignera les personnes faisant partie de chaque groupe). En plus,
avec un logiciel c’est plus facile de gérer la tâche qu’avec
les moyens traditionnels.
Un autre avantage est que les élèves apprennent à
argumenter, puisqu’il faut qu’ils donnent des motivations à leurs
demandes: pour obtenir de l’argent de la part du trésorier ou des
collaborateurs qui en ont assez, un élève devra les convaincre
de la réelle nécessité d’argent qu’il a.
Pour profiter des avantages de l’apprentissage collaboratif, la recherche
a essayé de déterminer les conditions dans les quelles ce
type d’apprentissage est efficient. On a étudié beaucoup
de variables: le contexte de la collaboration, le moyen disponible pour
la communication et, ce qui est encore plus intéressant dans notre
cas, la composition du groupe (pas de groupes trop larges, paires symétriques
mais avec différents points de vue, membres des groupes du même
sexe si on travaille avec des enfants…) et les caractéristiques
de la tâche (elle devrait favoriser les différences dans les
perspectives ou les solutions, impliquer beaucoup de compréhension
et de planification,…). (Dillembourg
1996)
En outre, on sait que l’apprentissage collaboratif n’est pas un mécanisme
unique: «…les pairs n’apprennent pas parce qu’ils sont par deux,
mais parce qu’ils exécutent quelques activités qui déclenchent
des mécanismes d'apprentissage spécifiques. Cela inclut les
activités/mécanismes exécutés individuellement
[…] Mais, en plus, l'interaction parmi des sujets produit des activités
supplémentaires (explication, désaccord, régulation
mutuelle,…) qui déclenchent des mécanismes cognitifs supplémentaires
( knowledge elicitation) ou tiré de la connaissance en français,
internalisation, chargement cognitif réduit,…).» (Dillenbourg
P., 1999). Le problème est que les interactions qu’il serait
souhaitable d’obtenir dans un contexte de collaboration ne se réalisent
pas toujours; il faut, donc incrémenter la probabilité d’obtenir
certains types d’interaction. Dillenbourg nous offre 4 types de solutions:
concevoir soigneusement la situation; donner un scénario basé
sur des rôles (demander aux sujets de jouer un rôle spécifique
dans une argumentation, donner différents points de vue aux sujets,
contrôler l’accès aux données de telle manière
que les membres de groupe accèdent à différentes données);
structurer l’interface du logiciel (avec des boutons prédéfinis
qui peuvent former une phrase complète ou commencer une phrase à
compléter par le sujet); surveiller et régler les interactions.
Le dernier point, la régulation des interactions, constitue
un des problèmes de notre utilisation du collecticiel: la présence
de l’enseignant est très importante et, même si on peut fournir
aux élèves des outils pour l'autorégulation de leurs
interactions (par exemple, afficher le degré d’asymétrie
des interactions), c’est probable que les élèves trouvent
cette tâche difficile, quand même, et que la régulation
peut avoir lieu seulement grâce à l’intervention de l’enseignant.
Un autre problème, lié à la nature du Computer-Supported
Collaborative Learning, est qu’on perd les facteurs de communication que
l’on a avec une relation face à face.