Chapitre 4: Les hypertextes

 

4.1 Exemple d’utilisation des hypertextes


Pour permettre aux élèves d’acquérir des connaissances sur les renards, on peut proposer aux élèves de constituer collectivement un site internet sur ce sujet. Chaque élève recueille des informations, les rédige, puis les productions de chaque élève sont mises en lien. Ensuite, ce travail collectif est mis sur le net et chacun peut y accéder.

Pour la récolte d’informations sur les renards, on peut utiliser les ressources d’hypertextes sur le sujet existant sur le world wide web. Le professeur sélectionne deux ou trois sites contenant les informations qu’il désire que les enfants trouvent. Il met ces adresses à disposition des élèves.
Pour guider l’exploration des élèves sur le net, l’enseignant donne à chaque élève un objectif. Par exemple : « Trouve le nom de la maison du renard. » L’enseignant reste toujours à disposition des élèves pour les guider dans leur recherche. Il peut leur donner des conseils de navigation.
Ensuite toute l’information recueillie est regroupée (Des parties peuvent être imprimées ou mises sur disquettes, annotations à la main etc.).
Puis chaque élève est chargé de rédiger un petit chapitre. Par exemple : « Que mange le renard ? »
Lors de l’étape suivante chaque élève a pour tâche de mettre en lien sa partie avec celle des autres. (Création des liens d’une page à une autre)
Le travail final est effectué par l’enseignant. Il s’agit de mettre les pages html dans le réseau.
 

4.2 Arguments pour et contre cette utilisation des hypertextes dans l’apprentissage

 

Arguments en faveur de cette utilisation des hypertextes


Le world wide web est une source énorme d’informations. Il est possible d’y trouver des données très variées. De plus, l’information trouvée sur le web est sous forme d’hypertexte. Selon Chanier , « l’hypertexte peut être vu comme un couplage entre un ensemble de ressources et un ensemble de connaissances sur ces ressources, via un mécanisme d’ancrage, permettant divers types de parcours dont la navigation. » C’est-à-dire qu’un hypertexte n’est pas organisé de manière linéaire comme un texte sur papier, mais de manière non-linéaire. Cette organisation de l’information a été élaborée sur la base d’une théorie de la flexibilité cognitive. Dans notre cerveau, notre connaissance est organisée de manière complexe et non-linéaire. Le champ sémantique des différentes connaissances l’est aussi. C’est pourquoi, il est adéquat, pour apprendre, de recevoir l’information de manière non-linéaire également. Si on apprend une chose en la considérant sous différents points de vue, cela permettra un meilleur transfert. Dans le cas qui nous intéresse ici, lorsque les enfants font des liens entre leurs différentes pages html, ils font des liens entre leurs différentes connaissances, ce qui est intéressant pour leurs capacités ultérieures de transfert.
Mais l’utilisation d’hypertexte pose différents problèmes:  (Allal et Crahay 1996-1997):

- Lorsqu’une personne apprend à partir d’un texte, elle fait appel à des connaissances antérieurs, des représentations construites au fil de ses expériences. Ainsi, il est très important d’inciter l’élève à mettre en lien, ce qu’il lit dans l’hypertexte à ses connaissances antérieures.
- D’autre part, la lecture à l’écran pose des problèmes spécifiques Elle induit « une lecture en miettes » du fait que le lecteur ne peut appréhender la totalité du texte dans son ensemble. De plus, la lecture à l’écran est plus lente et plus fatigante.
- Les hypertextes posent un double problème à l’utilisateur. Ils peuvent induire, la désorientation et la surcharge cognitive. « Une surcharge cognitive peut apparaître lorsque, à un moment donné de sa recherche, le sujet a perdu de vue le but initial, lorsque l’activité de lecture est trop segmentée ; lorsqu’il est confronté à de trop nombreux choix dans la poursuite de son activité et a ainsi du mal à mémoriser l’historique de ses déplacements. »  (Mendelsohn P.)
D’où la grande importance du rôle d’animateur du formateur (Mendelsohn P.)   dans le déroulement de l’activité.  L’enseignant a de multiple tâches. Il doit aider l’élève à mettre en lien les nouvelles connaissances qu’il découvre dans les hypertextes avec ses connaissances antérieures. Il doit aider à la navigation : en sélectionnant des sites intéressants (liste d’URL). Tenir compte du fait, que pour une personne débutante, il a été démontré dans des recherches, qu’une structure « hiérarchique »  (Mendelsohn P. 1990):  des hypertexte (plus linéaire) était plus appropriée qu’une structure « en réseau » (moins, linéaire et demandant par conséquent plus d’expertise). Donner des aides à la navigation en étant attentif au fait que tous les élèves ne possèdent pas la même culture internaute. L’enseignant guide l’élève dans sa navigation en l’orientant dans l’hypertexte. Ex. « Où suis-je ?  »(Peerce J., 1993) Principalement, l’enseignant aide l’élève dans sa recherche sur internet en donnant un objectif précis à sa quête. Il a été prouvé que l’hypertexte est meilleur dans l’apprentissage lorsque l’utilisateur a une tâche précise à effectuer.
D’autre part, l’utilisation des hypertextes, en plus d’un apprentissage spécifique sur un domaine, offre un apprentissage plus général. L’élève bénéficie, à la fois, d’un hypertexte pour apprendre, et en même temps, apprend à utiliser un hypertexte (Mendelsohn P.)  . Ce qui est actuellement très important comme bagage pour affronter la vie future.
Ce type d’utilisation d’hypertextes, a également l’inestimable avantage d’être très bon marché. En effet, aucun logiciel n’est à acheter ! Un des inconvénient majeur des nouvelles technologies est ici évité.
Au travers de la création d’une page web, les enfants bénéficient d’un aspect motivationnel important. En effet, rendre public leur production sur internet est très valorisant. D’autre part, cet forme de travail est fortement sociale et collaborative ce qui est très profitable à l’apprentissage.
 

Arguments contre cette utilisation des hypertextes


 Deux grandes limites soulevées par J. Peerce  (Peerce J., 1993) :

- les caractéristiques de l’environnement
- les limites techniques.
En effet, la création d’une page web au sein d’une classe demande du matériel informatique. Il faut un nombre d’ordinateurs suffisant, raccordés au réseau. Il est préférable que l’accès au réseau soit assez rapide pour ne pas venir à bout de la patience des élèves.
Ce type d’activité demande également du maître une bonne connaissance de l’informatique et un grand investissement. En effet, il faut préparer les sites pour qu’ils soient accessibles aux élèves, puis les aider à transposer en html etc.