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5.3 Algorithme d'analyse de réponse

Chaque test définit une classe de réponses: une zone sensible regroupe une ensemble de points considérés comme équivalents, un pattern définit un ensemble de phrases qui seront traitées de la même manière. Au sein d'une analyse de réponse, lorsque les différents tests définissent des classes mutuellement exclusives, leur ordre n'a pas d'importance. Cependant, en général, plusieurs classes de réponses se recouvrent partiellement. Voici quelques exemples:

Figure 5.1. Classes de réponses 'zone sensible' non disjointes

Lorsqu'une même réponse appartient à plusieurs classes, son identification dépend de l'algorithme de tests, c'est-à-dire de l'ordre des tests et des branchements associés à chaque test. Dans les cas simple, une séquence de tests peut se concevoir comme une succession de filtres négatifs: seules les réponses qui passent à travers le premier filtre (c'est-à-dire échouent au test 1) sont confrontés au test 2; seules celles qui ont échoué au 1 et au 2 subissent le test 3, etc. Si les tests successifs 1, 2, 3,... définissent chacun une condition P1, P2 , P3, ... le concepteur peut déduire: Considérons la figure 5.1 qui illustre le cas où le sujet clique sur un point appartenant à deux zones sensibles (A et B). Si chaque test positif conduit à sortir de l'interaction ou à fournir une nouvelle réponses, alors la réponse sera considérée comme appartenant à la première classe testée. Comme l'illustre la figure 5.2, la réponse du sujet sera identifiée comme appartenant à A dans l'analyse 1 car le test définissant A précède celui concernant B. Dans l'analyse 2, la même réponse sera identifiée à B. Par contre, dans l'analyse C, même si le premier test est positif, la réponse sera confrontée au deuxième test. Seulement dans ce cas, la double appartenance de la réponse à A et à B sera détectée.

Figure 5.2: Influence de l'algorithme des tests sur l'identification d'une réponse appartenant à plusieurs classes

L'algorithme de l'analyse 3 de la figure 5.2 est obtenu en choisissant l'option 'continue' dans les branchements proposés dans le dialogue d'édition de la zone de réponse A. Cette possibilité est notamment utile pour le traitement des réponses numériques (voir ci-après). Elle permet aussi de décomposer une analyse de réponse texte en plusieurs tests. Ce principe est illustré par la figure 5.3. L'utilisateur doit répondre 'oxygène'. L'auteur désire être sûr qu'il ne réponde pas "Ce n'est pas de l'oxygène". Si la réponse du sujet contient le mot "pas", on l'invite à recommencer et à formuler cette réponse par une proposition positive. Si sa réponse ne contient pas le mot "pas", le second test est réalisé. Si le second test est réussi, on est donc sûr que la réponse du sujet ne contient pas le mot "pas", mais bien le mot oxygène. Ce principe n'est cependant valable que si la réussite du test1 est suivie soit d'une nouvelle réponse ou d'une sortie de l'interaction. Elle ne fonctionne pas si l'auteur associe l'option 'continue' au test 1. Dans ce cas, le test 2 sera ensuite réalisé quelque soit le résultat du test 1. L'auteur conservera alors le résultat dans une variable qui sera utilisée comme condition d'activation du test 2.

Figure 5.3: La réponse "oxygene" est testée uniquement si le mot "pas" est absent.

Nous avons jusqu'ici décrit des algorithmes d'interaction très simples. Les interactions reposent souvent sur des structures plus complexes. Le concepteur considérera les catégories de feed-back suivantes:

Chacune de ces catégories peut être traitée de façon plus nuancée en fonction du nombre d'essais, du temps écoulé ou de tout autre critère. Le nombre maximal d'essais est généralement utilisé pour limiter le nombre d'erreurs. Il permet par exemple de nuancer le feed-back de confirmation selon que la réponse correcte ait été fournie au premier essai ou ultérieurement. Nous recommandons au programmeur débutant de construire l'algorithme d'interaction en considérant dans l'ordre:

1) les réponses correctes ou quasi correctes ( fournir un feed-back de confirmation):

2) le nombre d'essais maximum ( communiquer la réponse attendue) ou toute autre limite semblable;

3) les réponses erronées prévisibles ( fournir un feed-back d'erreur spécifique);

4) les autres mauvaises réponses ( fournir un feed-back d'erreur générique ou de reformulation).

La structure décrite ci-dessus couvre un certain nombre de situations interactives, en particulier des situations didactiques, c'est-à-dire des situations dans lesquelles les réponses sont évaluées au sens pédagogique du terme. Cette structure simple n'est certes pas pertinente pour toutes les situations interactives. Notre expérience nous indique simplement que cette recette guide efficacement le concepteur novice de didacticiels. Nous décrivons ci-après certains cas d'interaction qui s'éloignent de la structure décrite