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1.2.1.1.1 Le clavier
Bien que l'avenir proche accordera certainement un rôle central aux systèmes à commande vocale, le clavier reste actuellement le principal canal de communication entre l'utilisateur et le système. Lorsqu'une touche est pressée, le clavier transmet un signal au système, généralement un nombre (code ASCII) correspondant au caractère pressé. Le nombre de signaux qui peuvent être émis est supérieur au nombre de touches du clavier car plusieurs touches peuvent être enfoncées simultanément, par exemple la touche 'majuscule' et une touche caractère. Un clavier comporte cinq types de touches: Lorsque les touches n'offrent pas un feed-back tactile (touches à effleurement), il est utile de prévoir un feed-back sonore ou visuel. Les téléphones actuels combinent même souvent le feed-back tactile, auditif et visuel. Le son de la touche peut être soit mécanique (comme dans un clavier normal), soit généré par le système. Dans ce cas, il est intéressant que l'utilisateur puisse régler le volume du feed-back sonore, en particulier si d'autres personnes travaillent autour de lui. L'efficacité de ce feed-back sonore est réduite si le délai entre la pression du touche et la perception de feed-back (sonore ou visuel) est trop longue, et elle est moindre pour les utilisateurs disposant de bonnes compétences dactylographiques (Potosnak, 1988). Dans l'exemple du téléphone, la présence du feed-back sonore immédiat modifie le rôle du feed-back visuel, lequel devient surtout utile pour vérifier le numéro a posteriori.

Une différence importante entre les claviers réside dans la disposition des lettres. Ces différentes dispositions, décrites par les 6 premières touches du clavier (en haut à gauche) ont donné lieu à beaucoup de controverses. La disposition actuelle du clavier QWERTY (ou QWERTZ en Suisse) ne se justifie pas par des facteurs ergonomiques. Le choix de cette disposition remonte à 1878, au temps des premières machines à écrire mécaniques: les lettres fréquemment juxtaposées dans un texte avaient alors été éloignées sur le clavier afin d'éviter que les bras portant les caractères ne se coincent mutuellement. D'autres distributions des lettres ont été étudiées. La disposition des lettres en ordre alphabétique semble ne pas donner de résultats supérieurs au clavier QWERTY (Potosnak, 1988). La disposition Dvorak (du nom de son auteur) place au centre de chaque main les lettres les plus fréquentes de telle sorte qu'il y ait alternance des mains. Les études comparant ce clavier et le clavier QWERTY indiquent un gain de vitesse qui varie de 2,3 à ... 50%! (Potosnak, 1988). Néanmoins, le fait que des millions de personnes connaissent le clavier QWERTY constitue une force d'inertie plus puissante que les facteurs purement ergonomiques. Cette anecdote est intéressante car elle montre que les problèmes ergonomiques peuvent sortir du cadre technologique et psychologique qui est le nôtre et se heurter à des obstacles de nature sociologique. En ce qui concerne la disposition des touches du pavé numérique, il semble que la disposition de type 'téléphone' (la ligne '1 2 3' en haut) soit légèrement supérieure à la disposition de type 'calculette' (la ligne '7 8 9' en haut) (Potosnak, 1988), probablement parce que la plupart des sujets sont plus familiers avec un téléphone qu'avec une calculette.