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10.5 Outils d'aide à la navigation.

Une première manière d'éviter que l'utilisateur se perde dans 'l'hyperespace' de son système est de proposer une 'visite guidée', c'est-à-dire une séquence prédéterminée de noeuds. Cette solution est appliquée dans certains musées ou expositions qui proposent au visiteur de suivre un itinéraire fléché. L'hyperdocument est en quelque sorte mis à plat dans un format linéaire, ce qui nous ramène au point de départ. Cette solution est cependant parfois intéressante, par exemple, pour donner au nouveau lecteur une vue d'ensemble du contenu de l'hyperdocument.

Plusieurs aides à la navigation ont comme objet commun la gestion du 'chemin' suivi par l'utilisateur dans l'hyperdocument. Certains systèmes affichent le chemin de l'utilisateur, c'est-à-dire l'ensemble des noeuds qu'il a parcourus. Les systèmes qui ont une structure principale en arbre (comme le programme Bylaskie) peuvent afficher la pile des noeuds super-ordonnés au noeud où se situe le lecteur. La figure 10.2 illustre la différence entre une pile et un chemin. Certaines fonctions d'aide (qu'il s'agisse d'un bouton, d'un item de menu ou d'une autre commande) permettent au lecteur de revenir en arrière ('backtracking') vers le dernier point du chemin (ou de la pile) ou vers n'importe quel point du chemin (ou de la pile). Dans le programme Bylaskie, la touche de backtracking permet uniquement le retour au dernier point du chemin. Enfin, une forme spécifique de retour en arrière consiste à pouvoir laisser une marque sur un noeud particulier, comme un feuillet dans un livre, afin d'y revenir ultérieurement.

Figure 10.2 Comparaison d'un chemin et d'une pile dans un hyperdocument à structure arborescente.

D'autres fonctionnalités donnent à l'utilisateur une vue d'ensemble de l'hyperdocument. La version 3 du programme Bylaskie présente une 'carte' de l'hypertexte. L'utilisateur voit l'endroit où il se trouve et peut cliquer directement sur le noeud où il désire se rendre. En réalité, un hyperdocument est un espace à N dimensions (un hyperespace) et est donc difficilement représentable. Aussi, la structure du programme Bylaskie n'est pas totalement représentée. Seule sa structure principale (arborescente) apparaît sur la carte. Les liens entre noeuds éloignés ne sont pas représentés car ils alourdiraient considérablement la carte sans permettre pour autant à l'utilisateur de s'orienter plus facilement.

Tous les hyperdocuments ne doivent pas disposer de toutes les aides à la navigation. Leur utilité dépend de la tâche que l'utilisateur veut réaliser. Les questions posées au début de ce module impliquaient différentes stratégies d'exploration de l'hyperdocument. Les deux premières questions (par ex. "Citez une ville de Bylaskie dont l'activité principale est le tourisme") exigent essentiellement la mise en relation de noeuds éloignés (villes - région - tourisme), relations supportées par les noeuds explicites de la version 1. Les questions 3 et 4 (par exemple. "Deux provinces de Bylaskie ont une économie semblable, lesquelles?") exigent une comparaison de noeuds-frères, cette comparaison étant facilitée par les liens implicites de la version 2. Enfin les dernières questions (par exemple, "Combien d'habitants compte la ville de Waterfloo?") reposaient sur l'accès direct à une information précise, accès facilité par l'index présent dans la version 3.

Une autres manière d'aider le lecteur consiste à ne pas dé-structurer totalement l'hypertexte, par exemple en ne liant pas systématiquement tous les noeuds qui peuvent être liés. Entre une structure purement linéaire et le chaos potentiel d'un hyperdocument, il existe des formes intermédiaires d'organisation. Comme nous l'avons vu, la structure principale du programme Bylaskie est un arbre, mais elle est enrichie par un réseau secondaire de connections entre feuilles n'appartenant pas à la même branche. S'il l'hyperdocument est très grand, il est recommandé de le partitionner en ensembles relativement hermétiques. L'utilisateur aura tendance à explorer intensivement un champ conceptuel limité, avant de le connecter à d'autres champs. On peut concevoir que certains liens entre des 'chapitres' de l'hyperdocument ne deviennent actifs que lorsque le lecteur a déjà exploré intensivement chacun des noeuds de chaque chapitre.