9.4.1 Techniques de compression
L'intégration d'images et a fortiori de séquences d'images
soulève des problèmes de stockage de l'information. Une image A4
peut facilement occuper un megabyte. Sachant qu'un film de qualité
présente 24 images par secondes, vous pouvez en déduire la taille
d'un film d'une minute. Les techniques de compression consistent à
réduire l'information nécessaire pour représenter une
image ou un son. Ceci permet de réduire les exigences quant à
l'espace disponible sur le disque ainsi que les coûts de communication
lorsque l'image ou le son sont téléchargés. Certaines
techniques entraînent une perte d'information qui n'est pas perceptible
par l'oeil ou l'oreille humaine. On parle dans ce cas de compactage. Le facteur
de compression est le rapport entre l'image avant et après sa
compression: une image d'un megabyte comprimée 20 fois n'occupe plus que
50 K sur le disque.
Il existe deux manières de comprimer l'information visuelle:
- La compression spatiale consiste à identifier des zones de
l'images qui ont plus ou moins la même couleur. L'image est
découpée en zones. Pour chaque point de cette zone, on
mémorise la différence entre sa couleur et la couleur moyenne de
la zone. La norme en cette matière s'appelle JPEG. Pour des taux de
compression allant de 10 à 20, l'oeil humain ne perçoit quasiment
pas de différence (Herellier, 1993).
- La compression temporelle consiste à sélectionner une
image toute les X images et à représenter les images
intermédiaires par interpolation entre deux images. Dans un film qui
comprend 24 images par secondes, la redondance des informations entre deux
images consécutives est souvent importante. La norme MPEG permet
d'obtenir un facteur de compression de 30 pour une qualité
légèrement inférieure à la vidéo.
Le
facteur de compression ne dépend pas uniquement de la technique
utilisée mais également de la nature de l'image. La compression
spatiale sera plus performante pour des images composées de larges zones
de même couleur et peu performantes pour des images composées de
nombreux détails. Pour ce type d'images, certaines techniques de
compression sont en cours de développement pour représenter les
zones très 'pointillistes' au moyen de fractales (Dix. et al. , 1993).
La compression temporelle sera plus performante pour les films dans lesquels il
y a peu de mouvement, c'est-à-dire dont deux images successives se
ressemblent fortement.
Le gain de stockage implique cependant une perte de temps à
l'exécution: l'image doit être décompressée en temps
réel. Les mécanismes de compression / décompression sont
des mécanismes de calcul assez complexes. Aussi, il existe des
processeurs spécialisés pour ce traitement qui peuvent être
ajoutés à une configuration standard afin de décharger le
processeur principal.
Il semble que les techniques de compression du son soient plus complexes et
moins performantes actuellement. L'icône 'son' d'Authorware (voir
ci-dessous) permet de comprimer les fichiers sons selon un facteur 3 ou 6. La
détérioration du son qui en résulte est plus moins
importante selon le type de son. On peut accepter une perte de qualité
sur la voix que l'on accepterait pas pour une musique symphonique. Herellier
(1993) recommande d'enregistrer le son directement avec une moindre
qualité, plutôt que d'utiliser les techniques de compression.
Malgré les techniques de compression, les images ou sons occupent encore
souvent une place importante dans le programme. Authorware permet de
réduire ce coût en créant une bibliothèque de sons
et d'images (voir module 8). Une séquence animée qui doit
apparaître à plusieurs endroits sera représentée une
seule fois dans la bibliothèque et appelée en différents
endroits du programme.