HISTORIQUE










MOYEN AGEde 394 à 1453
L’INQUISITION : de 1200 à 1834
POGROMSde 1881 à 1914
AFFAIRE DREYFUSde 1894 à 1906
LE NATIONAL SOCIALISME : de 1933 à 1945
 
 
INTRODUCTION 

De tout temps, malgré les époques de prospérité et d’épanouissement culturel, le statut des Juifs a presque toujours été un statut de dépendance et d’infériorité. Ils ont toujours été à la merci de changements politiques et menacés par la haine et l’hostilité des populations. Leurs moments heureux sont incomparables aux malheurs auxquels ils ont dû faire face, aux massacres et aux expulsions dont ils furent victimes à maintes reprises. En effet très tôt dans l’Histoire, les juifs sont dispersés en diaspora : dès la destruction du temple à Jérusalem, en 70 après J.C., ils s'établissent dans toute l'Europe.
 

LE MOYEN AGE

Cette période définit l’adoption du christianisme comme religion d’Etat dans l’Empire romain. C’est aussi l’arrivée de Constantin et des empereurs chrétiens au pouvoir. Jusque là plus ou moins tranquille dans l’Empire romain, le judaïsme, ainsi que tous les autres cultes païens, sont victimes de l’intolérance religieuse alliée à ce nouveau pouvoir politique.
 
rouelle Une politique contre le judaïsme est ainsi attribuée dès les débuts de la littérature chrétienne, et se traduit par une grande agressivité envers ces derniers : incendies de synagogues et toutes sortes de sévices leurs sont infligés. Les Juifs sont assujettis à des législations exceptionnelles. Dès cette époque, ils sont marqués par la rouelle ou un chaperon grotesque. Tout tend à séparer le plus possible les contacts entre les Juifs et le reste de la population, c’est pourquoi ils seront dans l’obligation d’habiter dans des ghettos
Plus on avance dans l’Histoire, plus la situation se dégrade : interdiction à la fonction publique, à l’armée, pas le droit à de nouvelles synagogues, ni à la réparation des anciennes. Ils sont traités comme des serfs. Ce n’est pas là une guerre d’extermination, mais une guerre d’usure. Malgré tous les obstacles qui se posent face à eux, des communautés florissantes prospèrent à travers toute l’Europe et en Afrique du Nord. Les Juifs occupent une grande place dans tous les domaines commerciaux et bancaires. Ceci sera à la fois la cause de l’influence dont ils jouissent pendant cette période, mais aussi des persécutions qu’ils eurent à souffrir pendant cette époque. 

Vers la fin du Moyen - Age, les Juifs sont violemment menacés afin de parvenir à des conversions. Ils essayent de résister autant que possible, mais beaucoup prennent la solution de facilité, et se convertissent, d’autres se voient forcer de s’enfuir en dehors des limites de l’Empire. Mais même cela devient de plus en plus difficile. 
 

EDIT D'EXPULSION

Le décret d'expulsion des juifs, promulgué à Grenade le 31 mars 1492, met fin à deux millénaires de présence juive en Espagne.

L'expulsion de juifs

Ce décret donne trois mois aux intéressés pour vendre leurs biens et organiser leur départ : après le 30 juin, ceux qui resteront seront passibles de mort. Cette décision surrprend les juifs; pourtant, les signes avant-coureurs n'ont pas manqué : en 1412, une ordonnance de Valladolid prescrit aux juifs de se tenir dans des quartiers clos de murs ; elle sera confrimée en 1480. En 1449, le premier statut de "pureté de Sang" est proclamé à Tolède. Enfin, en 1482, l'Inquisition accroît sa pression, car elle soupçonne les marranes de continuer à pratiuqer secrètement leur religion

l'inquisition
 

Les conseillers du roi

INQUISITION

Pendant le Moyen - Age,  beaucoup d'édits d'expulsions sont décrétés : en 1290 en France, en 1394 en Angleterre. Ceci se perpétue ensuite pendant toute la période tristement connue sous le nom d’Inquisition en 1489 en Espagne. On observe donc un déplacement des Juifs vers l’Est, en Hongrie ou en Pologne, ou encore vers le Sud de l’Italie. Rome abrite une communauté juive ayant existé de l’Antiquité aux Temps Modernes de manière continue. En effet, dans ce dernier pays, les choses se passent mieux que dans la plupart des pays d’Europe. Ceci aussi en Allemagne où ils bénéficient de protection, de possibilités de refuge, tout en conservant un statut inférieur. Les Papes, bien qu’étant à l’origine des mesures discriminatoires, condamnent les bâtemes forcés et les accusations superstitieuses portées contre les juifs. Les accusations viennent plutôt du bas clergé. Cependant, des conversions forcées ont quand même lieu, mais  beaucoup de convertis conservent le sentiment de leur identité juive et poursuivent en secret leurs croyances et pratiques, religieuses, on les appelle les marranes. Mais même les convertis et leurs descendants portent le stigmate de l’origine juive et donc font l’objet de mesures discriminatoires et d’enquêtes menées par les tribunaux de l’Inquisition. Ceux qui sont soupçonnés d’être resté fidèles à leur religion sont torturés dans le but d’obtenir des dénonciations d’autres personnes dans le même cas. Les pêcheurs impénitents sont brûlés vifs, d’autres subissent le garrot avant d’être brûlé ou encore l’emprisonnement à vie. Ceci dure jusqu'en 1834. Jusqu’à nos jours, il reste des marranes en Espagne et au Portugal. En 1791, en France, la constituante déclare abolie les lois d’exception relatives aux Juifs. 

En parallèle, la Réforme au XVIème siècle apporte un espoir aux juifs, mais il sera de courte durée, car la Contre-Réforme remet en vigueur l’ancienne législation qui consiste entre autre à cantonner les Juifs dans des ghettos, et cela jusque1870. 
 

POGROMS

A la fin du XIXème siècle, l’antisémitisme change de forme. Jusque là basé sur des considérations théologiques, il se réfère dorénavant à une prétendue infériorité biologique qui place le Juif comme élément étranger dans le corps social. Ce nouvel antisémitisme tire sa force de l’évolution rapide de la société européenne, dont l’émancipation des Juifs est une menace ou semble menacer. On place le Juif comme bouc émissaire. Malgré cela, les Juifs s’émancipent et s’installent autant en Amérique, qu’en Afrique du Sud  ou encore en Russie. 

A cette époque, la communauté juive la plus importante se trouve en Russie, avec cinq millions de Juifs. Ces derniers vivent d'artisanat et de ptites industries. Au début des années 1880, les Juifs se voient appliquer 650 "lois d'exeption" qui restreignent leur liberté.

Six semaines après l’assassinat du Tsar réformateur, Alexandre II, en 1881, une série de pogroms éclatent : les juifs sont attaqués, violés, tués et pillés.C'est en 1906, qu'à lieu le pogrom le plus sanglant. En effet,  suite au suicide d'une jeune fille chrétienne, dont l'employeur juif est rendu responsable par la presse, la foule saccage, brûle, viole, tue, profane, faisant 50 morts, 100 blessés et plus de mille maison détruites. 

Après ces pogroms et jusqu’en 1914 on voit une énorme migration de l’Europe orientale, vers l’Amérique du Nord ou les grandes villes en expansion, où ils espèrent trouver une situation meilleure.
 


 

Alfred DREYFUS
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

J'accuse
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Pour plus d'informations : 

http://www.idhbb.org/fr-chrono.htm
http://www.sdv.fr/judaisme/perso/dreyfus/sites.htm
 

L’AFFAIRE DREYFUS

En 1899, le procès du capitaine Alfred DREYFUS montre en réalité combien les juifs sont loin d’avoir acquis le droit de cité, même dans un pays comme la France qui se targue de ses principes humanitaires. En 1894,  Alfred DREYFUS, officier français de confession israélite est condamné à tort  pour espionnage au profit de l’Allemagne, ceci à cause de son écriture, similaire à celle d’un bordereau  trouvé à l'Ambassade allemande. Ce document secret était destiné à être envoyé à l'attaché militaire allemand en poste à Paris, M. SCHWARZKOPPEN. Accusé, DREYFUS est déporté à vie sur l’Ile du Diable,prison française destinée aux grands criminels, située sur en Guyane.

L'affaire fut oubliée jusqu'en 1896, date à laquelle, un nouveau commandant, le Commandant PICQUART, devint chef du Service des Renseignements français. Fin mars de la même année, celui-ci, intercepta une carte télégramme adressée par l'attaché militaire allemand SCHWARZKOPPEN au commandant français ESTERHAZI qui fut alors soumis à une étroite surveillance. Peu après, le Commandant PICQUARD remarqua la similitude de l'écriture du bordereau avec celle de ESTERHAZY. Suite à une enquête personnelle il constata qu'il y eut erreur judiciaire. 

Il faudra attendre jusqu'en 1898, époque à laquelle Emile ZOLA fera paraître son célèbre article : "J’accuse". Il y dénonce l'erreur judiciaire et la justice militaire qui grâce à  son titre étouffa différentes tentatives de révision du procès. Cet article a donc comme  conséquences de relancer l’affaire ainsi que la révision du procès. 

A l’époque, l’armée avait une influence considérable sur le peuple et par conséquent, elle ne pouvait se permettre la moindre défaillance vis à vis d’autres pays. Le gouvernement  ne pouvait reconnaître l’innocence  de DREYFUS, car cela aurait pu sous-entendre une alliance officieuse franco-allemande, et il va sans dire que le peuple  n’aurait pas approuvé cela. C’est donc pour cette raison que DREYFUS a été inculpé à la place de  SCHWARZKOPPEN qui, derrière ses fonctions d’attaché militaire, dissimulait son rôle de chef  d’espionnage allemand en France. DREYFUS fut réhabilité en 1906, après avoir découvert la falsification des papiers et documents utilisés comme preuve. 

Ce scandale politique et judiciaire divisa l’opinion française en deux clans : 

- le Bloc des gauches 
- l’Action française 

Malgré cela le gouvernement s'obstinait à nier une quelconque "affaire DREYFUS" alors même que celle-ci avait divisé profondemment le peuple français en dreyfusards, intellectuels, socialistes, radicaux, républicains modérés antimilitarites (réunis dans la Ligue des Droits de l'Homme), et antidreyfusards, la droite nationaliste, antisémite et cléricale (regroupés dans la Ligue de la Patrie Française).

Cette affaire a montré à quel point les valeurs humaines et morales étaient inférieures à la politique. En effet, on ne s’est pas préoccupé de DREYFUS en tant qu’homme, mais on l’a utilisé comme bouc émissaire, afin de camoufler les faiblesses de l’armée. Dans ce procès truffé d’injustice, DREYFUS porte le témoignage pour des millions d’innocents persécutés. Cette affaire nous démontre que l’assimilation d’un peuple à un autre, tout en restant différents, est impossible. Théodore HERZL, fondateur du sionisme, le comprit quelques années plus tard. Dans ce monde plein de défauts, subsisteront toujours les malheurs qu’il faut attribuer à quelqu’un qui  tout au long de l’histoire fut trop souvent le peuple juif. 
 

LE NATIONAL-SOCIALISME 

Le national-socialisme apparaît en 1920 comme mouvement antirévolutionnaire et antiparlementaire. L’idée dominante du parti est l’antisémitisme. Le message nationaliste d’Hitler, leader du parti dès 1921, est le suivant : la race aryenne doit dominer le monde en s’assurant l’espace vital nécessaire, au détriment des peuples inférieurs, comme les Juifs et les Tziganes. 

En août 1926, Adolph Hitler réuni le premier congrès du parti national-socialiste (NSDAP = Parti national-socialiste des travailleurs allemands). A ce moment le parti regroupe déjà plus de 27000 adhérents. 

En 1930, le NSDAP obtient 18% des voix lors des élections. 

La politique d’Hitler envers les Juifs se durcit au fil des années. Hitler devient chancelier du Reich dès janvier 1933 et dès lors des mesures discriminatoires contre les Juifs sont prises en Allemagne. Les fonctionnaires, pour la plupart professeurs, hommes de loi ou médecins se voient interdire la pratique de leur profession. Les Juifs sont peu à peu exclus de la vie politique  et de l’armée. Le nombre d’admission dans les écoles et universités est limité. 

Puis vient la séparation biologique entre Juifs et aryens. En 1935, les lois de Nuremberg sont promulguées au nom de la pureté de la race. Tout mariage entre Juifs et Non-Juifs est interdit, les Juifs perdent leur citoyenneté. La discrimination devient juridique, sociale et politique. 

Dès l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne en 1938, les choses se précipitent. Le régime se radicalise et prône une émigration massive des Juifs hors du Reich. Parallèlement, les persécutions deviennent plus brutales : arrestations, envois dans les camps de concentration (les camps de Dachau, Buchenwald, Mauthausen et d’autres existent déjà), apposition du tampon J sur les passeports juifs sous l’instigation de la Suisse, exclusions de lieux publics comme les théâtres et salles de concert (plus d'informations). 
 
Le point culminant est atteint dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938, appelée Nuit de Cristal (Kristallnacht), à cause du nombre de verre et vitrines brisés. Durant cette nuit, des synagogues sont incendiées, des magasins détruits, des milliers de Juifs sont agressés et envoyés dans les camps de concentration. Une amende d’un milliard de marks est exigée à la communauté juive pour avoir provoqué la colère allemande !  Synagogue brûlée

 

L’Allemagne poursuit son invasion à travers l’Europe. De 1939 à 1941, les Juifs subissent des violences (exécutions, incendies, pillages), mais aussi des rafles et des déportations. Dès 1940, les premiers guettos sont crées. A Lodz plus de 150000 personnes sont ainsi «parquées» dans des conditions abominables. D’autres guettos, a Cracovie, Lublin et Varsovie contiennent plus de 500000 personnes. 
 
 
Le 20 janvier 1942, La conférence de Wannsee, qui réunit tous les services concernés, organise la mise en application de la «solution finale », c’est à dire l’extermination systématique des Juifs. Au mois de mai de la même année, l’obligation de porter l’étoile jaune dès l’âge de 6 ans entre en vigueur. 
En avril 1943, les juifs se soulèvent dans le ghetto de Varsovie. le 19 avril , des unités SS pénètrent dans le ghetto, pour rassembler les 60000 Juifs restants. Une résistance peu nombreuse mais très décidée les accueille. N'ayant rien à perdre, les Juifs se lancent sur les troupes SS. Chaque rue, chaque maison et même les galeries des égouts sont défendues pied à pied contre les blindés, l'artillerie et les lance-flammes. Plutôt que de se livrer, nombreux sont ceux qui se laissent brûler dans leurs maisons. Personne ne viendra en aide aux combattants du ghetto. 

Les premières exterminations dans les chambres à gaz commencent. A Auschwitz, Belzec, Chelmno, Sobibor, Treblinka, Maïdanek, des millions de Juifs sont exterminés. Leurs corps sont ensuite brûlés dans des fours crématoires pour faire disparaître les traces du crime.

Lorsque les Alliés libèrent les camps de la mort, près des deux tiers des juifs d’Europe (environ six millions de personnes), ont péri dans la Shoah
 
 


Pour en savoir plus : 
http://www.historyplace.com/index.html
http://www.us-israel.org/jsource
http://www.ushmm.org/education/history.html