A ma fascination pour l'Ancien testament s'est greffé une redecouverte du Nouveau.

Au départ, mon attirance pour la bible était d'ordre esthétique, stylistique, et c'est par hasard, en lisant le Nouveau Testament que j'ai redécouvert la Bible. Je veux dire que le Nouveau Testament glorifie Jésus-Christ, et plus je l'ai lu, plus j'ai été fasciné par Jésus. Les choses les plus étonnantes sont devenues incroyablement intelligentes, fortes, claires... Il avait ces espèces de visions politiques prémonitoires, il pensait les choses de telle façon que même aujourd'hui les gens ne sont pas assez matures pour les comprendre.

Pour moi, la violence des relations est surtout un trait de l'Ancien Testament. J'arrive à comprendre pourquoi il a été écrit : il s'agissait d'organiser une société, de la faire sortir du chaos. Pour cela, la meilleure manière était d'effrayer, de leur faire croire en un Dieu brutal et punitif. Ceci dit, il y a également de très belles histoires dans l'Ancien Testament.

Au plus profond de moi, il m'importe de savoir ce qui est bien, ce qui est fondamentalement chrétien. Je crois que la conception chrétienne du bien est très juste... et plutôt incroyable.
 

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Je pense avoir intégré en moi une humanité nécessaire et universelle : nous devons apprendre à nous pardonner les uns les autres.
 

Bien sûr, je doute, et je ne crois pas qu'on puisse ne pas douter. Mais je suis croyant...

Mon rapport à Dieu est plutôt du style deux pas en avant, un pas en arrière. Parfois, je me sens très proche de Dieu, parfois je ne le sens pas du tout. Parce que je n'appartiens à aucune doctrine ou Eglise, ma foi est très dispersée, pas du tout concentrée. 

J'ai vraiment très envie de découvrir une systématisation de mes croyances, d'être capable de m'attacher à une Eglise, mais je n'y arrive pas.

Je me sentirais en sécurité. Après tout, c'est ce que les gens recherchent dans la spiritualité : un endroit où ils peuvent s'abandonner et où on prend soin d'eux. C'est aussi ce que je cherche.

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Avant, je ne pensais jamais à la mort; je ne me sentais pas concerné.

La vie après la mort me fait un peu peur. J'ai tendance à croire qu'il existe une sorte de système d'équilibre qui vous oblige à
payer pour tout le mal que vous avez commis. Parfois, ça m'inquiète. D'autres fois, tout cela me semble très logique. On meurt,
on nous enterre, et puis c'est tout.

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Ma tendance à l'autodestruction est quelque chose qui me suit depuis des années, une sorte de rébellion permanente, un refus de rentrer dans le rang. Mais mon véritable problème, c'est que je ne souhaite pas vraiment remédier à cette ambivalence Bien/Mal. J'ai compris
depuis quelques temps que cette confusion était la matière première dans laquelle mes chansons prennent vie, qu'elles se nourrissent de ce chaos. Venir à bout de cette "maladie" ne serait pas profitable à mes disques, ce serait même une sacrée catastrophe.

Néanmoins, il y a un équilibre à trouver, ce qui n'est pas toujours simple. Il y a des moments où j'exerce un contrôle strict - lorsque je
travaille, par exemple, ou lorsque je garde mon fils à la maison. Et puis il y a des moments où je me laisse aller, où je baisse la
garde…

Et pour tout compliquer, dans mon cas, il n'y a pas une seule réponse mais deux. Oui, je peux être un type bien. Non, je suis incapable d'être un type bien en permanence… Les gens entièrement bons n'existent pas. Je ne vais pas me battre indéfiniment contre ma vraie nature - ça fait bientôt quarante ans que j'essaye. Ce que je peux faire de mieux, c'est essayer de conjuguer les deux aspects de mon caractère le plus intelligemment possible, sans faire souffrir les autres. 
J'aimerais sincèrement pouvoir lutter contre le côté destructeur de ma personnalité, mais je n'en aurai jamais la force. Je suis prisonnier, pris entre des tenailles. Pourtant, attention : je ne voudrais pas donner l'impression de chialer sur mon sort. Dans tout ce foutoir, il y a des éléments positifs : je me connais mieux que jamais, je contrôle la situation. Et j'écris de bonnes chansons (sourire)…
J'ai un chemin à suivre et je ne m'en écarterai pas, même si ça doit heurter certaines personnes de mon entourage. Tenter de fuir cette ligne, vouloir construire autre chose, à côté, au lieu de suivre la voie naturelle serait une erreur terrible, une faute plus grave encore que de blesser mes proches.
J'ai une mission dans la vie : écrire. Je suis sur terre pour ça. Et je serais incapable d'écrire si je menais une petite vie rangée.

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