SOCIALISATION



 
 
 
 
 
 

Castes
Communication
Jabot social

 
 
 
 

 

Castes



La structure sociale de la fourmilière  est divisée en 3 "castes", tous ses habitants  sont issus de la femelle fondatrice, la reine.
On retrouve ce type de structure chez les guèpes qui sont leurs proches cousines. Les fourmis forment en effet un embranchement de la famille des guêpes (Hymenoptera Formicidae).
Dans le tableau ci-dessous on retrouve les particularités et les rôles de chacun au sein de la fourmilière:
 
 
 
nom
particularités
 rôle
Femelle (future reine) gros abdomen, grande taille, ailée fonder une nouvelle colonie
Mâle  gros yeux, ailé, vie brève (2 semaines) féconder une reine
Ouvrière (femelle stérile) généralement plus petite, caste la plus nombreuse entretien de la fourmilière, soins au couvain, collecte de nourriture et défense

 

La fonction de la reine est uniquement de pondre des oeufs. La reine reste en générale cloîtrée toute sa vie bien à l'abri dans la salle de ponte, qui se situe au coeur de la colonie. Certaines reines peuvent vivre jusqu'à 7 ans.

Les mâles sont issus des oeufs non fécondés,  ils restent "oisifs" et se font entretenir par les ouvrières jusqu'à l'envol nuptial qui constitue le point d'orgue de leur brève carrière (ils meurent peu de temps après l'accouplement).
 

Selon les espèces, la caste des ouvrières s'organise de deux manières distinctes:

  • Spécialisation dès la naissance, certaines sont destinées à la défense ou à la guerre; elles sont armées de mandibules plus grandes et sont beaucoup plus grosses, elles n'effectuent aucune autre tâche. Chez certaines fourmis la spécialisation est poussée si loin qu'elles ne peuvent même plus se déplacer, elles sont accrochées au plafond et sont de véritables garde-manger, dans lesquelles la nourriture est stockée.
  • Toutes les ouvrières suivent le même parcours et changent de rôle suivant leur âge, au début elle sont nourrices et par la suite deviennent fourageuses ou gardiennes. Dans ce type d'organisation si le besoin se fait sentir une ouvrière peut passer d'un rôle à l'autre pour pallier un manque d'effectif. Cette faculté d'adaptation est le fruit de leur haut degré de sociabilité.
Certaines ouvrières sont spécialisées dans l'évacuation des déchets vers des endroits spécialement prévus à cet effet à  l'extérieur de la fourmilière.

Les oeufs pondus par la reine sont pris en charge par les nourrices. Les oeufs et les larves sont durant le jour, amenés par certaines ouvrières (les nourrices) près de la surface, afin de profiter de la chaleur et sont redescendus le soir en profondeur pour être protégés du froid.
 
 

Communication

Les fourmis communiquent entre elles au moyen de divers messages chimiques constitués de phéromones pour signaler divers besoins internes, la présence d'agresseurs potentiels ou quand la situation nécessite l'aide de congénères. Pour cela, leurs antennes sont équipées de récepteurs destinés à capter ces phéromones et par ailleurs elles jouent un rôle indispensable dans la communication tactile. Ainsi,le message est transmis souvent par une certaine inclinaison des antennes après un contacte réciproque.

De plus, elles peuvent communiquer à leurs congénères le chemin vers divers ressources en laissant une trace olfactive. Par exemple, les ouvrières fouragères (fourmis chargées de l'approvisionnement) laissent sur le chemin qui les mène à la source de nouriture une trace odorante qui pourra par la suite être empruntée par ses consoeurs. Plus le chemin est emprunté, plus il laisse une trace odorante, plus il attire des fourmis, ce procèdé très simple permet une mobilisation optimale. S'il n'y a plus de nourriture au retour elles ne laissent plus de trace, ainsi peu à peu la trace olfactive s'efface.

Chaque fourmilière se distingue par sa carte d'identité chimique: un individu ne possèdant pas la même odeur sera immédiatement détecté. En effet, la colonie a une odeur qui lui est propre; de cette façon les "hôtes" non-désirés sont vite repèrés et pris en charge par les soldats dont le rôle est d'empêcher toute intrusion intempestive.

Comme n'y a pas de hiérarchie dans une fourmilière,(le seul rôle dévolu à la reine, est la ponte) c'est un système qui s'autorégule en fonction des besoins du moment, on en connait pas encore tous les mécanismes, mais comme on sait que les fourmis sont de véritables usines chimiques sur pattes, un message olfactif pourrait en être l'élément moteur. Une expérience a démontré que des ouvrières détectant des traces olfactives de fourmis rivales dans le voisinage, vont émettre des phéromones de danger, et cela d'autant plus intensément que les traces se font présentes. Une fourmilière confrontée à ce péril, élèvera jusqu'à deux fois plus de soldats qu'une fourmilière qui ne l'est pas. Cette "décision" représente un coût en termes alimentaires, en effet les soldats sont obtenus en suralimentant des larves destinées à devenir des ouvrières. Il en résulte un manque à gagner certain, moins d'ouvrières pour ramener de la nouriture et une consommation accrue pour entretenir les guerrières. 
Chez les insects sociaux, la défense implique la fermeture coloniale, autrement dit l'hermétisme de la colonie à tout individu étranger. Cette fermeture peut être comparée au rôle de notre système immunitaire. 
 
 


 
 

Jabot social

Une spécificité, qui a  permi à cet hyménotère un très haut degré de spécialisation et une vie sociale relativement élaborée est sans aucun doute son jabot social. 
La fourmi dispose de deux estomacs un étant destiné au fonctionnement de son propre métabolisme et l'autre le jabot social (ou estomac social), pour stocker de la nourriture prédigérée qu'elle pourra régurgiter facilement à l'usage exclusif d'autres ouvrières qui n'ont pas le temps, ni les moyens d'aller se  se nourrir elles-mêmes. Ce système permet à certaines fourmis de se consacrer entièrement à une tâche donnée sans avoir à s'interrompre pour partir en quête d'alimment. Cela permet la spécialisation qui est à la base de l'efficacité des fourmis.

Pour signaler à une de ses comparses qu'elle a faim la fourmi vient lui tapoter doucement sur la tête avec ses antennes, l'autre en signe d'assentiment va coucher ses antennes en arrière et va lui régurgiter directement dans la bouche, la nourriture stockée sous forme liquide dans son estomac social (le jabot).
 
 


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